Catégorie : Arts de la scène

Schönberg ou le concert des muses

arnold_shonbergEncore bien souvent associé à une conception cérébrale et difficile de la musique, le compositeur Arnold Schönberg était aussi un conteur et un peintre remarquable. Un livre et une exposition en témoignent.
« L’histoire n’avançait que si nous mangions. Sitôt qu’on s’arrêtait, l’histoire cessait de concert… »
Ainsi se souvient Nuria Schönberg Nono, fille du compositeur autrichien Arnold Schönberg (1874-1951) – et par ailleurs épouse d’un autre grand musicien du XXe siècle, Luigi Nono (1924-1990). Son témoignage complète l’édition d’un conte pour enfants charmant et fantaisiste, inventé par son père.

Enregistrée sur bande magnétique par le compositeur pour en conserver la trace, cette histoire de princesse férue de tennis (sport qu’affectionnait Schönberg lui-même), blessée à la suite d’une partie intensément disputée avec une duchesse, a été soigneusement retranscrite et illustrée par les dessins ironiques de Peter Schössow (1). Le lecteur y rencontrera un loup (plutôt) serviable mais (extrêmement) distrait, une vache cuisinière, la mère-grand d’un conte bien connu ou encore un pharmacien scrupuleux. Le tout baigné d’absurde et d’humour et, sans avoir l’air d’y toucher, d’une réflexion sur le temps : celui qu’on perd à des arguties dérisoires mais aussi celui qui boucle sans fin sur lui-même, dans un éternel et très philosophique recommencement…

Cet album réjouissant se découvre comme une merveilleuse « friandise » pour le mélomane fervent de l’œuvre révolutionnaire d’un compositeur qui a précipité l’histoire de la musique dans la modernité et, plus encore peut-être, pour celui qui se sent parfois intimidé, voire rebuté, par cette esthétique radicale et encore dérangeante un siècle plus tard.

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Captain Fantastic, film anti-système

— Par Selim Lander —

captain-fantastic1Dans l’une des séquences de Captain Fantastic (au titre bien mal choisi), on entend une petite fille de huit ans rappeler que le free speech est un droit constitutionnel aux Etats-Unis. Rien n’illustre mieux le principe que ce film qui dénonce le consumérisme et le laxisme de l’éducation moderne, qui pointe du doigt la laideur des obèses, ridiculise les croyances des adeptes du christianisme et qui va jusqu’à bafouer le tabou du respect dû aux morts en montrant un père et ses enfants dansant, après l’avoir déterré, autour du cadavre de la maman bien-aimée en train de se consumer sur le bûcher qu’ils viennent d’allumer, avant de se conformer aux dernières volontés de la défunte en jetant ses cendres dans la cuvette des toilettes d’un aéroport. A-t-on jamais vu un film qui invoque les fondements juridiques de la démocratie américaine pour s’attaquer aussi directement à des valeurs de la classe moyenne aussi intangibles que la Bible ou le capitalisme ?

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« Lear… conte à rebours » : au jeu du qui est qui et qui dit quoi?

— Par Roland Sabra —

lear_conte_a_rebours-22008. Bernard Bloch monte Le « Ciel est vide », un texte d‘Alain Foix. La pièce convoque deux drames shakespeariens, celui de la jalousie avec Othello et celui du ressentiment avec Shylock. Deux comédiens dans les loges d’un théâtre bavardent en attendant de monter sur scène. Cinéma, télévision et théâtre, non seulement comme comédiens mais aussi comme metteurs en scène, leur expérience, plus que trentenaire, et leurs talents sont avérés, attestés. Est-ce Shylock ? Est-ce Othello ? On ne sait. mais au détour de la conversation qui porte naturellement sur Shakespeare une phrase est lancée : « J’aimerai bien faire un Roi Lear !» Moi aussi dit l’autre ! Ces deux-là sont des conteurs. Shylock, Hassane Kassi Kouyaté, héritier d’un longue famille de griots qu’on ne présente plus et Shylock, Philippe Dormoy, grand récitant, chanteur, passionné de musique, respecté par ses pairs, viennent de conclure un pacte qui les mènera tout d’abord aux pays des « sacs à paroles » comme le disait joliment Cheikh Hamidou Kane, le grand griot moderne du Sénégal. De cette rencontre va naître une hybridation entre conte et théâtre qui loin d’être une fusion, un amalgame, un salmigondis, va au contraire à partir d’identités conservées et affirmées, questionner l’un et l’autre au cœur même de leur fondements.

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Aquarius, ou les cancers de Clara

—par Janine Bailly & Paul Chéneau—

aquariusA l’heure où le Brésil, victime de bouleversements tragiques, rongé par la corruption, la spéculation et les luttes de pouvoir, s’achemine peut-être vers ce qui ressemblerait à une nouvelle dictature, il est bon de voir ou de revoir le film Aquarius. Deuxième long métrage de Kleber Mendonça Filho après Les bruits de Recife, injustement boudé par le jury du festival de Cannes, mais plébiscité par le public et encensé par une bonne partie de la critique, Aquarius connaît sur les écrans de Madiana, dans le cadre de la séance VO, un tel succès que Steve, notre Monsieur Cinéma de Tropiques-Atrium, nous en promet pour bientôt une nouvelle projection.

Un film qui peut se lire à plusieurs niveaux, et qui de ce fait s’avère riche et captivant, inquiétant aussi lorsqu’il distribue dans la narration des scènes oniriques, à la limite parfois du cauchemar ou du fantastique. Un film qui dessine pas à pas, lentement mais sûrement, en deux heures vingt-cinq, le portrait d’une sexagénaire maîtresse de sa vie, et qui s’est forgé un destin de femme libre.

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Grégory Privat Trio. Family Tree ACT 9834-2

gregory_privat_family_treeLe CD est arrivé en Martinique!

01 Le Bonheur 4:13
02 Riddim 6:25
03 Family Tree 6:19
04 Zig Zagriyen 5:00
05 Le Parfum 5:39
06 Sizé 5:26
07 Filao 7:04
08 Ladja 5:27
09 Seducing The Sun 6:19
10 Happy Invasion 7:54
11 La Maga 4:29
12 Galactica 8:27
Total time: 72:46
Music composed by Grégory Privat
Produced by Grégory Privat
Recording, mixing & mastering on January 24 – 26th, 2016
at Recall Studio (30), France
Sound Engineer: Philippe Gaillot.
Assistant: Renaud Van Welden
Cover art by Gerwald Rockenschaub
Distribution:
Harmonia Mundi (FR) / Challenge Records Int. (BeNeLux)

Grégory apporte toujours un supplément d’âme à la musique. C’est un véritable artiste. Dès que j’ai commencé à écouter l’album, j’ai été transporté et ne voulais plus qu’il s’arrête !» (Lars Danielsson)
L’arbre généalogique du jazz a de multiples racines. L’une d’elles doit se trouver dans les Caraïbes, plus exactement dans les 2 départements d’Outre Mer français (Martinique et Guadeloupe) où est apparue la biguine dans les années 1920. A l’origine danse
swing, généralement assez lente, qui s’est inspirée des rythmes Afro-Caribéens du Bèlè et du Gwoka, de la musette et d’éléments
de jazz créole américain.

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La Mort de Danton

— Par Michèle Bigot —
la_mort_de_dantonG. Büchner, m.e.s. François Orsoni
Maison de la culture de Seine-Saint-Denis, 10>23/10 2016

F. Orsoni n’a pas choisi la Maison de la culture de Seine-Saint-Denis par hasard. La pièce se joue dans la salle Pablo Neruda, à l’intérieur du bâtiment de la mairie. C’est ce lieu politique par excellence qui lui paraît le plus propice pour faire entendre ce drame romantique aux accents shakespeariens, qui entremêle dans un désordre calculé la problématique du pouvoir, de la violence révolutionnaire et les déchirements de l’intime. Le metteur en scène privilégie ce théâtre de la parole, où s’énonce l’Histoire dans le verbe le plus cru, mettant au jour les failles des héros. Danton, Robespierre, Saint Just, Camille Desmoulins, tous avocats et brillants orateurs, certains plus tribuns, d’autres plus dialecticiens. Ils s’enivrent dans leur verbe. Ils sont emportés par la fièvre révolutionnaire. Ce qui se joue c’est la vie et la mort, dans une urgence fébrile.
Buchner, qui a une prédilection pour ces héros à demi déchus, broyés par la tourmente, comme Lenz ou Danton, a choisi une forme dramatique résolument moderne, qui fait fi des critères dramatiques traditionnels : une structure par fragments rend compte du télescopage entre les aspects les plus opposés de la vie.

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« Déporté Disparu »?! Solo danse Jean Claude Bardu

Samedi 22 octobre 2016 à 20h00 Artchipel Basse-Terre

jean-claude_barduIl arrive un moment où il est nécessaire d’évacuer et d’affirmer ce qui se trouve au fond de nous… Avec ce spectacle au titre très évocateur, le chorégraphe-interprète Jean-Claude Bardu se lance le défi de dépeindre la société dans laquelle il vit. « Déporté disparu » est l’histoire d’un homme guadeloupéen, déporté, qui traverse le temps. Pour survivre, ce déporté doit s’adapter, s’assimiler…
Mais dans cette forme de survie n’y a-t-il pas obligatoirement une perte de personnalité? A qui la faute? Nous? Vous? Moi?…
Dans ce présent où les outils de communication envahissent les ménages, les sources d’information sont illimitées, manquer de connaissance et de personnalité est paradoxale…
Alors, s’il est dans l’imitation, qui est-il? Où va-t-il? Peut-être qu’il n’a pas pris le bon chemin ? Etre ou ne pas être ??…Là est la question…
Alors, nous guadeloupéens qu’avons-nous fait? Que faisons-nous ? Que ferons-nous ? Passé les brûlures de l’esclavage, passé les interminables débats sur l’identité, passés négritude et créolité, comment devons-nous aborder le XXIème siècle dans une perspective qui soit la nôtre… Peu à peu, le corps fait corps, du mouvement originel surgit la modernité incontestablement inévitablement.

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« 13th » Le film d’Ava DuVernay sur l’incarcération de masse des Noirs étasuniens ne sortira pas en salle

— Par Thomas Sotinel —

13thPrésenté le 30 septembre en ouverture du Festival de New York, 13th est autant une arme de combat qu’un film. C’est sans doute pour que tous ceux et celles qui le souhaitent puissent en disposer dans leur arsenal que la réalisatrice Ava DuVernay a choisi Netflix. Le film est disponible sur la plateforme dans le monde entier, y compris en France, mais on ne le verra jamais en salles.

Pour avoir une idée du sujet de ce documentaire, il faut se rappeler de la séquence d’ouverture de Creed, de Ryan Coogler. L’enfance et l’adolescence du héros – fils du boxeur Apollo Creed, l’adversaire d’élection de Rocky Balboa – y étaient résumées en une succession de marches au long de couloirs carcéraux, dans d’interminables files quasiment monocolores.

L’incarcération de masse des citoyens afro-américains, entamée sous la présidence de Richard M. Nixon (1968-1974) pour plafonner à partir du milieu de la décennie 2000, s’est stabilisée à un niveau qui fait des Etats-Unis le pays qui compte le plus de détenus par habitants, après les Seychelles. Dans cette population carcérale, les minorités, à commencer par les Afro-américains, sont surreprésentées…

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« Rêve et Folie » de Georg Trakl

— Par Michèle Bigot —

reve__folie_claude_regy-2M.E.S. Claude Régy

Amandiers, Nanterre, 15/09>21/10 2016

Traum und Umnachtung, tel est le titre de ce poème de Georg Trakl, traduit par M. Petit et J.-C. Schneider par « Rêve et Folie ». Limites de la traduction, sensibles en poésie et encore plus dans le cas de G. Trakl. On sent bien que « folie » ne rend compte que de façon approximative du substantif allemand « Umnachtung ». La traduction ordinaire par « dérèglement » est encore pire. Car il y a dans le nom allemand quelque chose d’une nuit qui vous environne. C’est dans cette impossibilité de dire que C. Régy puise son inspiration. En effet la traduction est l’exercice même de l’indicible. Celui qui seul vaut la peine d’être dit. Mais pas nécessairement avec des mots, ou en tout cas, pas dans une recherche d’équivalence sémantique. Pour approcher la force du poème allemand, il faut tous les autres mots du poème, les plus sauvages, les plus noirs, mais il faut aussi l’obscurité totale ou une lumière crépusculaire, le silence ou la voix d’outre-tombe et la décomposition du geste.

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« Candide, l’Africain » : un bien commun

— Par Roland Sabra —

candide_africain-2Candide : Croyez-vous que les hommes se soient toujours mutuellement massacrés comme ils le font aujourd’hui ?

Martin : Croyez- vous que les éperviers aient toujours mangé des pigeons quand ils en ont trouvé ?

Candide : Oui, sans doute

Martin : Eh bien ! si les éperviers ont toujours eu le même caractère, pourquoi voulez-vous que les hommes aient changé le leur ?

Lire Candide aujourd’hui c’est plonger dans l’actualité. Candide et Pangloss, Cunégonde et Paquette, Martin et Cacambo ? Des guerres, des atrocités, des régimes totalitaires ou illusoires, le règne de l’obscurantisme et du fanatisme religieux, des tremblements de terre, des inquisiteurs, l’Europe centrale, Paris, Lisbonne, Buenos-Aires, l’Eldorado, Constantinople, Venise, partout Candide tombe de Charybde en Scylla. Et ce parcours est un « Voyage au bout de la nuit. » Tout comme il y a du Candide chez Bardamu il y a aussi, anachronisme mis à part, du Bardamu chez ce Candide. Cette même perte de l’innocence.

Voltaire, considéré comme un des plus grands dramaturges européens en son temps ne survit sur les tréteaux que par ce Candide mille et une fois adaptés depuis sa parution.

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Quêtes et perplexités du rire : Toni et Ines Erdmann.

A Madiana en VO lundi 17 octobre 2016 à 19h30

toni_erdman-2— Par Dégé —

Le problème avec Toni Erdmann* est que ce film est vendu comme drôle, audacieux… Comédie, certes dramatique, mais « hilarante, inouïe, burlesque… ».

Il est vrai qu’à certains passages délirants on rit bien ; que souvent on sourit. Mais à vrai dire (question d’humour culturel ou question de réceptivité du public du jour ou question de fatigue personnelle…?) c’est au mieux un film ennuyeux, au pire un film angoissant. Ou l’inverse ?

Ce qui est sûr c’est qu’il questionne.

Sur sa longueur d’abord : 2h 42 minutes ! ? Pour exprimer le temps par un temps qui dure ? Une sorte de cinéma vérité ? qui voudrait prendre le temps de tout dire de la réalité des sentiments, de la société… ?

Discutable. Par exemple, la longueur de la scène, drôle au départ, où l’immense yéti bulgare se déplace dans un parc en faisant à peine réagir les promeneurs, est tout sauf réaliste même si elle se termine logiquement par le quasi étouffement de la « bête » !

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« Lear… conte à rebours », d’après Shakespeare

Jeudi 20 octobre 2016 à 20h. Tropiques-Atrium.

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de : Philippe Dormoy / d’après : Shakespeare / mise en scène : Hassane Kouyaté / avec : Philippe Dormoy / musique, chant : Valérie Joly / mise en son : Thierry Balasse (Inouie) / scénographie, lumière : Yves Collet

Durée : 60mn
L’homme qui se présente à nous a une tâche à accomplir. Il doit raconter l’épopée du roi Lear devant un auditoire qui sera à même de juger s’il dit la vérité et s’il peut retourner à une vie normale ou s’il doit recommencer le lendemain cette épreuve. L’auditoire auquel il s’adresse, c’est le public, les personnages et lui-même. Mais chaque soir de sa vie, il se heurte à cette impossibilité à dire la vérité. Il est livré à tous ces personnages tapis dans l’ombre qui le pressent et veulent prendre eux-mêmes la parole, chacun dans sa drôlerie tragique, témoignant, se justifiant, suivant des chemins de traverse. L’homme est acculé, laissé pour mort. Pourtant, ce soir, il ira au bout de son récit et sera confronté à cette Mort en personne qui lui posera une énigme.

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Aquarius : les récifs de la colère

Mardi 18 octobre 2016 19h 30 à Madiana

aquarius

— Par Alexis Campion —

Kleber Mendonça Filho magnifie l’actrice Sonia Braga dans le rôle d’une sexagénaire déstabilisée par des promoteurs insatiables.

Au fil d’un long et beau récit, Clara (Sonia Braga) fera tout pour garder son logis rempli de disques et d’histoires. (DR)

Salué par la critique avec Les Bruits de Recife (2014), dont les images et la bande-son enchâssaient finement hyperréalisme, angoisse et ironie, le Brésilien Kleber Mendonça Filho revient avec un film plus classique dans sa forme mais pas moins ambitieux ni stylisé. Une fois de plus, il rend hommage à sa ville natale, la capitale de l’État du Pernambouc, que l’on découvre ici mitée par les gratte-ciel, soumise aux insatiables appétits des promoteurs immobiliers qui n’ont que faire du patrimoine. « Comment peut-on démolir aussi librement autant de maisons et d’immeubles qui ont un passé et qui sont des références pour tout le monde? » s’interroge le réalisateur. « À Recife, la ville a été totalement remodelée, rien n’a été fait pour la protéger des intérêts commerciaux. » Un constat qui le scandalise d’autant plus qu’on répète souvent de son pays qu’il est « jeune ».

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Appel à écriture théâtrale

texte_en_parolesPour la saison théâtrale 2016/2017, l’association Textes en paroles lance un appel à écriture théâtrale.

Date limite d’envoi des textes : le 31 décembre 2016

Où que Vous soyez et qui que Vous soyez… Vous écrivez pour le théâtre en Français ou en créole, en lien avec la Caraïbe ou les Amériques…

Avec vos histoires, vos personnages… Textes en paroles veut faire vivre le spectacle-vivant en Guadeloupe et au-delà, au sein de notre large réseau (NB: Les textes pour le jeune public sont bienvenus!!)

Les textes sélectionnés seront soumis sous anonymat au Comité de Lecture de TEXTES EN PAROLES (composé de dramaturges, d’universitaires et de professionnels du théâtre), qui aura la charge d’identifier un maximum de six lauréats, parmi lesquels il distinguera le PRIX TEXTES EN PAROLES DU MEILLEUR TEXTE DRAMATIQUE 2017.

Tous les textes-lauréats seront promus à l’occasion de lectures publiques et de rencontres avec leur auteur, dans le but de favoriser leur création, et se verront ultérieurement publiés en format numérique aux Éditions Textes en Paroles sur le site internet.

NB : Tous les auteurs, dont les œuvres auront été admises à la sélection (lauréats ou non), recevront les notices critiques du Comité de Lecture.

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La mort de Dario Fo, prix Nobel de littérature en 1997

dario_foDisparu mercredi à l’âge de 90 ans, Dario Fo, écrivain et dramaturge italien, prix Nobel de littérature en 1997, était l’un des auteurs italiens les plus novateurs et un homme de théâtre anticonformiste que l’obtention des plus prestigieuses distinctions n’avait pas assagi.
Anticonformiste, à l’écoute de son époque, Dario Fo, né le 24 mars 1926 à Sangiano, près de Varèse, en Lombardie, était l’un des dramaturges italiens les plus joués dans le monde avec Carlo Goldoni (1707-1793).

Il avait gagné une notoriété internationale en 1969 avec « Le mystère Bouffe » (« Mistero buffo »), une épopée des opprimés inspirée de la culture médiévale dont le héros, un jongleur, enseigne la révolte par le rire.

En rebellion contre les puissants, les hypocrites, la morale cléricale

En France, outre « Le Mystère Bouffe », Dario Fo était connu pour les pièces « Faut pas payer » ou « Histoire du tigre et autres histoires ». Également auteur de « Mort accidentelle d’un anarchiste », « La marijuana de maman est la meilleure », « Couple libre » ou « Faut pas payer ! 

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Bob Dylan, Nobel du rock et de la littérature

—Par Olivier Nuc —

Si le Kenyan Ngugi wa Thiong’o avait les faveurs des parieurs, c’est finalement l’auteur de Blowin’in the Wind qui a été récompensé. Retour sur le mythe né autour de Robert Allen Zimmerman.

C’était donc l’année de l’Amérique! Mais toujours pas celle de Philip Roth. Le nom de Bob Dylan est donc sorti du chapeau. Le chanteur a été récompensé du Nobel de littérature, comme l’a annoncé la secrétaire générale de l’Académie, Sara Danius, pour «avoir créé dans le cadre de la grande tradition de la musique américaine de nouveaux modes d’expression poétique».

S’il est de la même génération que les Rolling Stones, Dylan, qui vient d’assurer leur première partie au Desert Festival, approche son métier d’une manière diamétralement opposée. Pas de grand show pyrotechnique pour lui, mais des spectacles qui évoquent l’ambiance des clubs traditionnels de l’Amérique profonde. S’il passe sa vie à donner des concerts, il n’a rien d’une bête de scène rock. Et continue, surtout, à n’en faire qu’à sa tête, derrière sa moustache fine et son chapeau à larges bords.

Il en est ainsi depuis cinquante ans, lorsque le chantre du folk contestataire décida d’empoigner une guitare électrique et de jouer avec un groupe complet.

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Kery James, ses rimes dansent sur le ring

— Entretien réalisé par Fara C —
kery_jamesUn parcours d’enfant de la misère qui a su s’en sortir
Deux ans après son disque d’or (Dernier MC), Kery James publie aujourd’hui le septième album à son nom, Mouhammad Alix, qu’il a coréalisé avec Tefa et Nico Sirius. Parmi les invités, mention spéciale à Faada Freddy, Toma, Lino et Youssoupha. Au gré de beats percutants, il continue de braquer son questionnement contre l’ordre établi. Ou bien, comme sur le titre Pense à moi, confié au collectif de producteurs Medeline, il adresse tendrement des conseils à son fils, sur une mélodie ourlée de mélancolie, et lui conte son parcours d’enfant de la misère qui a su s’en sortir. Un opus émouvant, puissant.

Avec son album Mouhammad Alix, le rappeur envoie dans les cordes l’idéologie dominante et sa horde de préjugés. Avec un calme de champion. En tournée et, bientôt, au Zénith parisien.

Au rappeur d’origine haïtienne, nous présentons, en guise de question, un extrait de chanson puisé dans son fulgurant disque, Mouhammad Alix. Le maître rappeur répond sans concession, avec un amour infini pour les humbles, les démunis.

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Le gang des antillais

— Par Guy Gabriel —

le_gang_des_antillaisLe gang des Antillais de Jean-Claude Barny ; avec Djedje Apali, Ericq Ebouaney, Adama Niane, Zitat Hanrot, Vincent Vermignon, Romane Bohringer, Jocelyne Berorard

Nous sommes dans les années 70 le BUMIDOM (Bureau pour le  développement des Migrations des départements d’Outre-Mer) promet de favoriser l’insertion des français des DOM-TOM et de la Réunion dans ce qu’on appelle la Métropole ; Jimmy Larivière, arrive à Paris pour se faire sa place au soleil ; sauf qu’il ne parvient pas à la trouver dans cette société ; c’est d’autant plus ennuyeux qu’il a une petite fille avec qui il ne sait même pas où dormir. Sa rencontre avec un groupe de trois jeunes antillais va l’entraîner dans une série de braquages retentissants.

Jean-Claude Barny s’attaque, par le biais d’un film de braquages (à l’américaine) efficace, à une page de l’histoire antillaise qui raconte celle, vraie, de jeunes gens qui sont le reflet des dommages collatéraux de la politique française dans ses département ultra-marins. Le gang des antillais arrive à trouver l’équilibre qu’il faut entre grande histoire et les histoires personnelles ; des histoires personnelles qui montrent l’avortement du miroir aux alouettes que le Bumidom a été pour bien des jeunes, qui ne demandaient qu’à vivre le rêve qu’on semblait leur proposer.

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L’effet aquatique

Vendredi 14 octobre à 19h30. V.O. Madiana.

effet_aquatique_400Solveig Anspach – France/Islande – 1h25 – 2016
Sélection Quinzaine des Réalisateurs 2016

Synopsis
Samir, la quarantaine grutier à Montreuil, tombe raide dingue d’Agathe, maître-nageuse. Il décide, pour s’en approcher, de prendre des cours de natation, alors qu’il sait parfaitement nager…

La presse en parle

Le Nouvel Observateur par Jérôme Garcin : La cinéaste de « Lulu, femme nue », qui a toujours su conjuguer la poésie et le burlesque, le romantisme et la tragédie, le naturalisme et le surréalisme, la drôlerie et l’effronterie, dit adieu au monde en plongeant dans l’eau du pays natal, et c’est bouleversant de beauté.

Culturopoing.com par Laura Tuffery : Solveig Anspach a donc réussi son pari : en glissant ses dernières énergies vitales dans ce flux aquatique-amniotique vital qu’est ce film testament, elle a transfusé son incroyable énergie de vivre et d’aimer, même au fond de la piscine.

L’Express par Eric Libiot : « L’Effet aquatique » est sans doute le film le plus réjouissant, le plus simple et le plus délicat du moment.

Ouest France par La Rédaction : Dernier film de la réalisatrice Sôlveig Anspach, disparue l’année dernière, « L’Effet aquatique » devient une histoire d’amour loufoque, aussi émouvante qu’inattendue.

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Opéra: Pretty Yende, la génération post-apartheid à la conquête de la scène lyrique

pretty_yende« Je n’ai jamais connu l’apartheid »: Pretty Yende, 31 ans, croit en « un monde aux possibilités infinies ». La pétulante sud-africaine sera vendredi à l’Opéra de Paris la première soprano noire à tenir le rôle de « Lucia di Lammermoor ».
« Nous vivons des temps merveilleux, où la couleur de la peau importe moins que le talent », dit la jeune femme au sourire éclatant, qui assure n’avoir rencontré aucune discrimination de la part des grandes scènes lyriques.
Née en 1985 dans la petite ville de Piet Retief à 300 km de Johannesburg, elle fait connaissance avec l’opéra à 16 ans en entendant le fameux « Duo des fleurs » de Lakmé à la télévision dans une publicité.
« J’ai trouvé ça magique, surnaturel », dit-elle en riant. « Quand j’ai appris que cela s’appelait de l’opéra et que ce son surnaturel venait de la voix humaine, je me suis dit qu’il fallait que je chante comme ça. »
Elle intègre la chorale de son école, et part ensuite avec une bourse étudier au South African College of Music de l’Université de Cape Town.

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Toni Erdmann

Lundi 17 octobre à 19h 30. V.O. à Madiana

toni_erdman_400Maren Ade – Allemagne – 2h42 – 2016
Synopsis
Inès, femme d’affaires basée à Bucarest, voit son père débarquer sans prévenir. Elle ne cache pas son exaspération. Sa vie ne souffre pas le moindre désordre, mais lorsque son père lui pose la question « es-tu heureuse? », son incapacité à répondre est le début d’un bouleversement profond. Ce père dont elle a honte, fait tout pour l’aider à retrouver un sens à sa vie en s’inventant un personnage : le facétieux Toni Erdmann.

La presse en parle :

L’Express par Eric Libiot : « Toni Erdmann » est un film émouvant et merveilleux sur le lien parental.

Le Figaro par Eric Neuhoff : Maren Ade livre un long-métrage riche et farfelu comme du John Irving, intelligent et grinçant à la Martin Amis. À l’heure où le cinéma produit tant de faux billets, Toni Erdmann a l’air d’être de la monnaie d’or.

Le Parisien  par Pierre Vavasseur : Le film mélange la glace et le feu, l’audace et l’émotion.

Les Inrockuptibles par Théo Ribeton : Esprit à la fois rigide et déluré, parfaite netteté de l’écriture, étrange appétit pour le ridicule (…) Toni Erdmann est un film d’un naturalisme intransigeant, où pourtant tout ce qui se passe est surréel et aberrant.

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Capitaine Thomas Sankara

Mercredi 12 octobre à 19h30 en V.O. à Madiana

capitaine_sankara_400Christophe Cupelin – Suisse – 1h30 – 2015
Synopsis

Le parcours du président du Burkina Faso, de son élection en 1983 à son assassinat en 1987. Révolutionnaire, féministe et écologiste, Thomas Sankara a porté la voix des exclus jusqu’à la tribune de l’O.N.U. pour réclamer l’annulation de la dette africaine. Ces archives redonnent la parole à ce leader charismatique qui a marqué les consciences bien au-delà de l’Afrique.

La presse en parle:
Les Fiches du Cinéma par Gilles Tourman : Portrait édifiant d’un homme charismatique.
Première par Damien Leblanc : Par la vivacité du montage, le film crée avec son sujet une familiarité qui rend sa fin d’autant plus brutale.

aVoir-aLire.com par Nicolas Bonnes : Un portrait passionnant de Thomas Sankara, président atypique du Burkina Faso (…). Un feel good documentaire aussi précieux qu’essentiel.

Le Journal du Dimanche par Alexis Campion : Sans prendre parti, Cupelin révèle cette résonnance universelle au fil d’extraits parfois abîmés mais forts, ravivant le souvenir d’une modernité dérangeante, face à laquelle Mitterrand s’avoua perplexe. Un voyage écessaire et captivant.

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Décès d’Andrzej Wajda, le réalisateur de « L’Homme de fer »

— Par Culturebox (avec AFP) —
andrzej_wajdaLe célèbre metteur en scène polonais Andrzej Wajda est mort dimanche soir à Varsovie à l’âge de 90 ans, ont annoncé ses proches et plusieurs médias polonais.
Le réalisateur de « L’Homme de marbre » et de nombreux autres films reflétant l’histoire complexe de son pays est décédé d’une insuffisance pulmonaire. Hospitalisé depuis plusieurs jours, il se trouvait dans un coma pharmacologique, a indiqué à l’AFP un proche de la famille qui a demandé à garder l’anonymat.

« Nous espérions qu’il en sortirait », a dit le scénariste et metteur en scène Jacek Bromski sur la chaîne privée TVN24.

Malgré son grand âge, le cinéaste était resté très actif ces dernières années, secondé par sa femme Krystyna Zachwatowicz, actrice, metteur en scène et scénographe.

Candidat aux Oscars avec son dernier film

Né en 1926 à Suwalki (nord-est de la Pologne) d’une institutrice et d’un père officier, Andrzej Wajda a raconté dans « Katyn », nominé à l’Oscar en 2008, l’histoire tragique de son père, Jakub Wajda, qui fut l’un des 22.500 officiers polonais massacrés par les Soviétiques en 1940, notamment à Katyn.

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Thomas Sankara : l’Afrique sur les traces de son héritage

thomas_sankaraREVUE DE PRESSE. De Ouagadougou à Arusha : il n’est pas si simple pour les contemporains de mettre en application le projet politique du père de la révolution burkinabè.

À quoi sert un mémorial ? À se souvenir, à approfondir un pan d’histoire, à réparer l’injustice ? Le projet de mémorial dédié à Thomas Sankara semble accomplir chacune de ces fonctions. Lancé à Ouagadougou le 2 octobre 2016, il convoque d’abord l’histoire. C’est en effet le 2 octobre 1983, soit 33 ans plus tôt, que le père de la révolution burkinabè réunit dans la nuit des journalistes au Conseil de l’entente, sa base politique. Dans ce lieu où il sera assassiné quatre ans plus tard, il prononce son « discours d’orientation politique ». Se diffuse ainsi le socle idéologique de cette révolution qui entend abolir un système taxé de « néocolonialiste » et d’« impérialiste ». Il fustige notamment le faible taux de scolarisation (16,4 %) dans ce qui s’appelle encore la Haute-Volta, le coût faramineux des fonctionnaires (70 % des dépenses publiques), ou la mauvaise utilisation des investissements étrangers. Il instaure les Comités de défense de la révolution (CDR), censés transférer le pouvoir à des échelons locaux, et présente un programme de transformation de la société articulé sur trois axes : l’armée nationale, la politique de la femme et l’édification économique.

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Avant que ne chante le coq

Mardi 11 octobre à 19h30 V.O. à Madiana

avant_que_ne_chante_le_coqAri Maniel Cruz – Puerto Rico – 1h38 – 2016
Yellow Robin du Meilleur film caribéen Curaçao Film Festival Rotterdam 2016

Synopsis

Une jeune fille retrouve son père après une longue séparation. L’histoire du passage à l’âge adulte d’une adolescente dans la campagne de Puerto Rico.

La presse en parle :

Le Parisien par Pierre Vavasseur Ce film, habité par la jeune actrice et chanteuse Baya Medhaffar, étincelle de révolte et d’espoir dont le frais minois n’a d’égal que le grand talent, laisse entendre par tous ses pores que rien n’est franchement résolu dans ce pays.

Le Point par François-Guillaume Lorrain: Une jolie réussite à la fois mélancolique et rageuse à l’image de sa protagoniste.

Télérama par Guillemette Odicino : Gracieux coup de poing que ce premier long métrage qui combine ardeur politique et qualités musicales — les scènes de concert du groupe sont électrisantes. A travers le portrait de cette insoumise, ce teen movie d’émancipation exprime, aussi, la soif de liberté de toute une génération.

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