Catégorie : Arts de la scène

« Les Cavaliers » au théâtre

— Par Selim Lander —

On ne lit plus guère Joseph Kessel et c’est bien dommage. Il y a des modes en littérature… Les Cavaliers est pourtant le roman sans doute le plus stupéfiant de Kessel, celui qui nous immerge dans un univers où la sauvagerie s’accompagne d’un sens sourcilleux de l’honneur. Un gros roman qui tourne autour de ce qui fut le sport national afghan, le bouzkachi, avant les pick-up et les kalachnikovs, un sport de guerriers, certes, qui se disputaient à cheval la dépouille d’un bouc, une sorte de polo, donc, beaucoup plus farouche et brutal, qui ne manquait cependant pas d’une certaine d’élégance.

Comment rendre le bouzkachi au théâtre, les chevaux pressés les uns contre les autres autour du bouc, les cris des cavaliers, puis l’un d’eux qui se détache, emportant la dépouille au galop, immédiatement poursuivi par les autres parmi lesquels l’un, plus rapide, plus adroit, s’emparera du bouc avant d’être poursuivi à son tour par la meute, et ainsi de suite ? Une gageure.

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« Mé ki sa nou lé » : reprise à Saint-Joseph

16 décembre 2016  à 19h au Centre Marcé

— Par Annick Justin-Joseph —

Mezzo vocce… et en musique… A voix basse… à voix égale… La comédienne – chanteuse, Sara Corinne EMMANUEL, place d’entrée de jeu en chacune, chacun d’entre nous, la saveur aigre-douce-amère du conte de nos réalités.
Sur le plateau du Théâtre Aimé CESAIRE, un fauteuil tournant d’un blanc immaculé, les tonalités changeantes d’un rideau de fils faisant subtilement office de limite sensuelle ou de passage. La diseuse – corps – pays, parole – et – musique tout en nuance, campe dans ce décor d’une grande sobriété, conçu par Marie – Paule PINEL – FERREOL, des trajectoires de femmes, des rencontres manquées qui disent notre histoire, sur des airs plus ou moins familiers de chansons qui ne sont pas toutes créoles : Se donnent à entendre au piano dirait – on (en réalité au steel band) au tambour, ou sur le souffle du saxo, des musiques qui stigmatisent les non – dits, le désabus de femmes jeunes ou moins jeunes, mécaniquement illusionnées, trop tôt piégées en amour ; elles font écho à des réalités encore tenaces, oppressantes, engageant par là – même la nécessité de se dresser, de faire émerger au – delà de la peur, de toute posture subie, une conscience neuve, la force de commuer en expérience active ce vécu d’une apparente fatalité, la force, pour tout dire, de se fabriquer un destin …

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« Max & Louise » par la Cie Car’Avan

13-15-16 décembre 2016 à 9h30 + à 14h30 le Mardi 13 + à 14h le Jeudi 15 au T.A.C.

max__louise-1Représentations pour les scolaires.

A l’origine, « Max et Louise » a été créé en octobre 2002 au Théâtre Municipal de Verdun sous l’impulsion d’une association d’accueil de travailleurs migrants, commanditaire d’un spectacle jeune public dont le thème imposé était « la chaussure ».

Au travers d’une exposition de chaussures du monde entier, avec la participation d’un cordonnier du Burkina-Faso qui réalisait avec les moyens du bord (vieux pneus, farine de maïs, peaux de chèvre…) des chaussures comme dans son pays, il s’agissait de sensibiliser le public aux différentes cultures, au respect des différences, à la notion de « démarche collective », à l’évocation de problèmes tels que mines anti-personnelles, pays riches/ pays pauvres, etc…

« La chaussure… », thème imposé donc!

Je me suis alors souvenue d’une lecture antan faite, un conte de Pierre Gripari avec des chaussures pour « héros », deux amoureux tendrement « en-lacets » que leurs successifs propriétaires s’acharnent à séparer. Je l’ai repris en main… Oui, il m’amusait… Oui, c’était intéressant de travailler sur cet objet si commun et de prêter ma voix à cette paire de chaussures qui illustre, avec force humour et tendresse, le proverbe éthiopien: « Aimer est l’affaire des grands marcheurs ».

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Bob Dylan, Nobel de littérature, le poète a toujours raison

— Par Francis Pornon, écrivain —

Ebob_dylann 2015, une journaliste : Svetlana Alexievitch. En 2016, un chanteur : Bob Dylan. Les puristes s’étranglent ! Le jury du prix Nobel serait-il tombé sur la tête ? Francis Pornon, écrivain, se réjouit, lui, que soit reconnu le titre de poète à celui qui s’inscrit dans la lignée des aèdes et des troubadours. et sait si bien marier l’amour et la révolte.

Bob Dylan, auteur-compositeur-interprète, citoyen des États-Unis, obtient le prix Nobel de littérature 2016 à l’âge de 75 ans. Aux côtés de la belle et militante chanteuse engagée Joan Baez avec qui il vécut une aventure romantique, c’est l’image du héraut de la contestation sociale des années 1960. Or, voici que cette consécration provoque des protestations.

Un certain établissement littéraire maugrée à l’annonce du couronnement de ce chanteur pop. Certes, bien des écrivains nord-américains sont valeureux et pourraient prétendre à un prix…comme bien des auteurs européens, et comme tant d’autres au monde d’ailleurs ! Et, serais-je tenté de dire, comme bien des chanteurs-poètes, héritiers d’Homère, François Villon, Bernard de Ventadour et autres Léo Ferré…

Car un chanteur recevant le prix Nobel, ce n’est guère courant.

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« Les cavaliers » de Joesph Kessel dans une adaptation d’Eric Bouvron

8, 9 & 10 décembre 2016 à 19h 30 au T.A.C.

— Par Chrisitian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

La pièce nous parle d’un pays sauvage, où les hommes et les mœurs sont rudes, et nous interpelle sous le vernis d’êtres civilisés que nous sommes ou croyons être. Car c’est précisément une histoire d’hommes, dans son acception commune mais surtout spécifique qui nous est narrée. Avec la question de l’honneur, de la fierté attachée comme une chaine à tous les actes et les actions qu’ils commettent ou accomplissent.
Qu’est- ce qu’être un homme et comment le devient-on ? La souffrance est-elle un passage obligé pour y parvenir ? L’Amour est-il un frein à cette ambition ? Question dont la portée reste universelle quoiqu’on en pense. Comme quoi, si ce théâtre reste un spectacle à visée divertissante, il n’empêche en rien le public de s’instruire, de s’informer, voire de méditer. Le cruel seigneur d’une province voisine lâche son fouet et se mue en quelques secondes en un serviteur moqueur. Le jeune Ouroz participe à un violent tournoi de cavaliers d’Afghanistan : le bouzkachi du roi, un jeu équestre très réputé où s’affrontent les meilleurs cavaliers, l’on doit, en principe, récupérer une carcasse de bouc et la jeter « au milieu du cercle de justice »son père, le grand Toursene maitre des écuries du domaine lui confie son cheval Jehol pour l’évènement et lui promet de lui offrir l’étalon en cas de victoire.

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Les Mille et Une Nuits – Volume 2 : Le Désolé –

13 décembre 2016 19h 30 Madiana en VO

les_1001_nuits_vol2Un film de Miguel Gomes
Avec Crista Alfaiate, Joao Pedro Benard, Chico Chapas
Genre Drame
Nationalités Portugais, Français, Allemand, Suisse

2ème volume des mille et une nuits
Synopsis:
Schéhérazade poursuit ses récits, qui ont toujours pour théâtre le Portugal en crise d’aujourd’hui. Un criminel, surnommé « sans tripes », poursuivi par les gendarmes, prend la fuite et parvient à se télétransporter. En ville, un procès public se tient dans des arènes, en plein air, et les accusés se présentent à la barre pour expliquer leurs actes. Tous, frappés par la crise, ont eu des raisons d’agir comme ils l’ont fait…

La presse en parle :

Télérama, par Louis Guichard
Le premier volume se terminait par l’implosion d’une baleine échouée (l’Europe ?) et par le grand bain de mer salvateur d’un peuple déjà lessivé par la crise. Mais il est possible de plonger directement dans ce deuxième volet sans rien savoir du tout. Comme certains proustiens recommandent aux profanes de commencer La Recherche non par le début, mais par La Prisonnière, on suggère même, à qui aurait manqué l’épisode 1 des Mille et Une Nuits, de voir d’abord celui-ci : Le Désolé.

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La Fabrique à Chansons n°2

La Sacem s’engage auprès des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique. Elle accompagne le renouvellement des répertoires et soutient les artistes à toutes les étapes de leur carrière et de leur développement.

Le soutien à la création passe notamment par l’aide à l’autoproduction, l’accompagnement de carrière, les bourses, les résidences à la création de musique originale. De nombreux autres dispositifs confortent chaque année des centaines de nouveaux projets.

Gilbert Coco – Martine Sylvestre – Gilles Petrus/Jil Petrus – Medhi Gerville/Meddy Gerville – Teddy Gangama/Teddy Iafare-Gangama – Gilles Lauret – Mamisolofo Rakotonanahary/Mamiso – Eric Le Louvier – Jérôme Kayser – Joël Lutbert – Frédéric Bellayer – Rose-Hélène Demasy/Katy Alyzée La Trobadora

 LA MARTINIQUE

Jérôme Kayser

Académie de la Martinique, École Felix Lorne

Jérôme Kayser est musicien professionnel. Avec une formation universitaire en musicologie, des études musicales au conservatoire et la maitrîse de la MAO, il enseigne la guitare, le chant et la direction de chœur depuis 1989. Il mène en parallèle un parcours de musicien accompagnateur, d’acteur-figurant et d’auteur-compositeur-interprète. Son album Romance des Alizés est sorti en 2012.

Joël Lutbert

Académie de la Martinique, École Clémence Caristan

Joël Lutbert est auteur-compositeur et guitariste.

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Denis Villeneuve s’attaque à la science-fiction avec « Premier Contact »

 A Madiana à partir du 09/12/2016

Denis Villeneuve s’attaque à la science-fiction avec « Premier Contact » et signe un chef-d’œuvre sur fond de drame intime.

La veille, il s’est cassé le petit doigt sur le plateau de Blade Runner 2049, la suite du classique d’anticipation de Ridley Scott, dont il a achevé le tournage. Denis Villeneuve affiche un large sourire, malgré sa main bandée. Il n’en revient pas de l’accueil réservé à son nouveau long métrage, Premier Contact, qui met en scène une linguiste (Amy Adams) chargée par l’armée américaine de communiquer avec des extraterrestres qui viennent de débarquer sur Terre. Depuis le Festival de Toronto, début septembre, il dévaste tout sur son passage, les nominations aux Oscars vont pleuvoir. Le réalisateur de 49 ans, originaire de Trois-Rivières, au Québec, garde la tête froide. Il parle à voix basse, comme pour ne pas déranger, avec douceur et précaution. Son parcours force l’admiration. Il faut voir la manière dont il s’approprie un genre pour le réinventer ayant assimilé des références revendiquées, une démarche qui témoigne d’un amour inconditionnel pour le cinéma.

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Aperçu sur le Festival de jazz 2016

— Par Selim Lander —

festival-de-jazz-2016Copieuse programmation étalée sur deux semaines avec des concerts dans la grande salle de l’Atrium et d’autres décentralisés à Sainte-Marie, au Prêcheur, à Rivière-Salée, à la Pagerie.

Après le concert d’ouverture au musée Saint-James à Sainte-Marie, la première soirée à l’Atrium, le 25 novembre, a permis de faire connaître les créations de Maher Beauroy, un Martiniquais de trente ans qui parfait actuellement sa formation aux États-Unis au Berklee College of Music (Boston). Il s’est produit avec une formation comprenant quatre autres élèves avec lesquels il a enregistré un disque, An lot solèy, qu’il a donc présenté ce soir-là. Sa formation exprime bien la diversité tant géographique que musicale qui caractérise une grande école de musique comme le Berklee College. En témoigne la présence d’un vibraphone et surtout d’un violon (à côté d’une basse électrique et de la batterie). Maher Beauroy joue fort agréablement au piano de longues compositions caractérisées par un grand éclectisme et le groupe témoigne d’une belle cohésion. Le violoniste (le Français Antoine Beux) a interprété en solo une de ses compositions très modern jazz et l’on aurait aimé entendre davantage le vibraphone, un instrument qu’on ne rencontre plus si souvent dans les formations de jazz.

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Appel à écriture théâtrale

Avant le 31 décembre 2016

textes_en_parolesBasée en Guadeloupe, l’association TEXTES EN PAROLES s’est donnée pour objet, depuis 2002, de promouvoir les écritures dramatiques contemporaines issues de, ou inspirées par l’univers de la Caraïbe ou des Amériques. Pour la saison théâtrale 2016 – 2017, l’association lance un nouvel appel à écriture théâtrale.

Où que Vous soyez et qui que Vous soyez…

Vous écrivez pour le théâtre EN FRANÇAIS ou EN CRÉOLE, en lien avec la Caraïbe ou les Amériques…
Vos textes dramatiques nous intéressent !
Avec Vos histoires, Vos personnages… nous voulons faire vivre le spectacle-vivant en Guadeloupe et au-delà, au sein de notre large réseau (NB : Les textes pour le jeune public sont bienvenus !!)
Envoyez-nous vos textes inédits en FRANÇAIS ou en CRÉOLE
au format Word, Times New Roman 12pt, interligne simple, MINIMUM : 15 pages/28000 caractères accompagné du formulaire de participation avant le 31 décembre 2016 à l’adresse-mail suivante : appel-a-ecriture@textes-en-paroles.com

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« Madiafilms » 2

–Le coup d’oeil de Guy Gabriel–

SULLY de Clint Eastwood

sully-affichavec Tom Hank, Aaron Eckhard, Laura Linney

Chesley « Sully » Sullenberger a des milliers d’heures de vol à son actif, lorsqu’il prend les commades de l’Airbus A320 du vol 1549 d’US Airwaiys, avec personnes à bord. Tout se déroule bien jusqu’au moment où des oiseaux font exploser les deux réacteurs. Sully avertit la tour de contrôle afin de trouver un aéroport où atterrir ; il se rend vite compte qu’il lui faudra envisager une autre solution et décide de se poser sur l’Hudson.Grâce à son talent et son sang-froid tout se passe pour le mieux et on ne déplore aucune victime.

Cependant, une commission d’enquête va tenter de mettre à mal son statut en se demandant si le pilote a pris la bonne décision.

Evidemment on pense au film Flight de Zemeckis (avec Denzel Washington) ; mais passé le côté spectaculaire du propos, Clint Eastwood nous met en scène, brillamment, la manière dont les institutions des Etats-Unis peuvent, en un clin d’œil, transformer l’héroïsme en doute déstabilisateur et mettre en conflit l’individu et le collectif.

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Loïc Léry, le braqueur du gang des Antillais devenu aide-soignant

loici_leryArrivé en métropole dans les années 1970 puis tombé dans le banditisme, le Martiniquais a raconté son histoire dans un livre qui vient d’être adapté au cinéma.

Un jour de 1984, Loïc Léry marche dans la cour de la prison de Poissy, en région parisienne. Tombé pour braquage, il ne pense qu’à « rentrer au pays ». Un homme s’approche. C’est Charlie Bauer. L’ancien complice de Jacques Mesrine a quinze ans de prison derrière lui. Les deux hommes se connaissent de réputation mais ne sont pas amis. Ce jour-là, Bauer lui donne un « bon conseil » que Léry cite de mémoire, plus de trente ans après : « Tu sais Loïc, le monde est rempli de crapules. Tu as deux solutions. Soit tu les butes, soit tu les évites. Il vaut mieux les éviter. Parce qu’il y en a tellement que s’il fallait que tu les butes toutes, tu finirais ta vie en prison. »

Lire aussi : « Le Gang des Antillais » ou l’histoire vraie d’un groupe de braqueurs des années 1970

Aujourd’hui aide-soignant à Fort-de-France, Loïc Léry, 57 ans, vit « dans un endroit magnifique, entre la mer et la campagne », entouré d’oiseaux qu’on entend chanter à l’autre bout du fil et on pense à « Colibri », son surnom au temps des braquages.

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Education : la musique rend intelligent

— Par Christel De Taddeo —

Une étude menée auprès d’enfants de 3 à 10 ans passés par une « crèche musicale » montre les multiples atouts de cette approche innovante. Leur vocabulaire, mémoire, attention et curiosité apparaissent particulièrement développés.

La musique n’adoucit pas seulement les mœurs. Elle participe au développement des enfants en favorisant notamment l’acquisition du langage et en développant l’attention. C’est ce que démontre une étude scientifique inédite en France menée par la chercheuse polylinguiste Chantal Caracci et supervisée par Marie-Thérèse Le Normand, directrice de recherches à l’Inserm, sur des enfants qui ont fréquenté durant au moins deux ans, quatre ou cinq jours par semaine, une crèche musicale, Cap Enfants.

«Des résultats excellents sur la dénomination des images»

En observant ces gamins, Chantal Caracci avait été frappée par « l’extraordinaire richesse de vocabulaire » qu’ils utilisaient au regard de précédentes recherches menées en crèche. « J’ai pensé qu’il serait intéressant de voir ce qu’ils étaient devenus, ce que ça leur a apporté », explique la chercheuse. Cette étude, dont les résultats sont présentés aujourd’hui à l’occasion des dix ans de Cap Enfants, a été menée à partir de jeux tests, validés et standardisés, auprès de 51 enfants de 3 ans à 10 ans, âgés de moins de 1 an à leur entrée en crèche.

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« Et tâchons d’épuiser la mort dans un baiser », m.e.s. de Marc Lainé

 — Par Michèle Bigot —

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Marc Lainé nous propose un spectacle musical créé à partir d’un matériau composite : passages de la correspondance de Claude Debussy, mêlant ce texte aux mélodies extraites de son opéra inachevé La Chute de la maison Usher, pour un pianiste, deux chanteurs et un acteur.

Les extraits choisis dans la correspondance de Debussy couvrent la dizaine d’année qui ont précédé sa mort. Ce moment de la correspondance traduit la double obsession de Debussy pour les affres de la création musicale et la maladie. Diagnostiquée en 1910, sa maladie le pousse à s’identifier à Roderick Usher, tourmenté par une mélancolie envahissante et déchiré par son impossible amour pour sa sœur. L’amour de Claude Debussy pour sa femme Emma, chanteuse accomplie, le renvoie douloureusement à la passion de Roderick pour sa sœur Madeline. Madeline est malade : elle tombe dans des transes cataleptiques. Roderick est persuadé que les murs de la maison sont pourvus d’un sens maléfiques et capables d’emmurer sa sœur. Debussy partage avec son héros une hyper-acuité des sens et sa profonde anxiété. C’est ce dont il témoigne dans sa correspondance, non moins que des tourments de la création, lui qui voulait toujours écrire la musique de demain et qui s’aperçoit, quand elle est écrite, que ce n’est que la musique d’hier !

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« Sully » de Clint Eastwood

5 & 6 décembre 2016 à 19h 30 en VO à Madiana

sully-affichAvec Tom Hanks, Aaron Eckhart, Laura Linney
Genres Biopic, Drame
Nationalité Américain
Synopsis:
L’histoire vraie du pilote d’US Airways qui sauva ses passagers en amerrissant sur l’Hudson en 2009.
Le 15 janvier 2009, le monde a assisté au « miracle sur l’Hudson » accompli par le commandant « Sully » Sullenberger : en effet, celui-ci a réussi à poser son appareil sur les eaux glacées du fleuve Hudson, sauvant ainsi la vie des 155 passagers à bord. Cependant, alors que Sully était salué par l’opinion publique et les médias pour son exploit inédit dans l’histoire de l’aviation, une enquête a été ouverte, menaçant de détruire sa réputation et sa carrière.

La presse en parle :

Marianne par Danièle Heymann
Nous sommes – le mot est adéquat – transportés. Transportés par le pari narratif et technique formidablement réussi (…).

Transfuge par Frédéric Mercier
À la confusion politique ambiante, au relativisme triomphant, « Sully » substitue avec la douceur narquoise d’un vieil action man l’évidence limpide des faits. Eastwood, le guérisseur.

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« Poil de carotte » un ballet de Fábio Lopez

10 décembre, 20h à Tropiques-Atrium

poil_de_caroote_afficheC’est l’histoire d’un mal-aimé. Poil de Carotte ainsi surnommé parce que cheveux roux et tâches de rousseur. Surnom qui efface nom et prénom, l’identité. Ici, la haine est maternelle. Elle s’avance sans masque. « Tout le monde n’a pas la chance d’être orphelin ». La résilience emprunte les voies de la ruse, de l’intériorité et de l’intelligence.

C’est à partir du roman de Jules Renard que le chorégraphe et danseur Fabio Lopez construit un ballet inspiré dans son esthétique par les deux adaptations cinématographiques réalisées par Julien Duvivier en 1926 et 1932. Jules renard en fit une version pour le théâtre en 1900, qui connu un beau succès populaire. Inscrite au répertoire de la Comédie Française en 1912 elle a aujourd’hui quasiment disparue des scènes de théâtre. La maltraitance des enfants ne serait plus d’époque ?

“Ma priorité est de sensibiliser grâce à la danse, le jeune public aux enjeux du vivre ensemble, de la difficulté de grandir, de l’éducation… qui pourrait paraître de nos jours bien différente de celle de l’époque pendant laquelle fut écrit Poil de Carotte… et pourtant !

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Martinique Jazz Festival 2016. J6 : du pas tout à fait abouti au (très) bien rodé

— Par Roland Sabra —

poncho_sanchezC’était il y treize mois de cela. Dans la purgerie de Fonds Saint-jacques. Un instant magique plein de lumières et de promesses en fleurs. Mais on ne le sait que trop, jusqu’à n’en rien vouloir savoir, les fruits ne tiennent pas toujours la promesse des fleurs. A moins que ce ne soit cette funeste tendance à chercher son bien dans l’ombre de son plaisir. Qui sait ?

Le concept « D’une rive à l’Autre », mis en œuvre par Eric Ildefonse et encouragé par la DAC de Martinique et qui avait déclenché de réels enthousiasmes tout à fait justifiés lors de sa création, a, dans sa dernière version, un tout petit peu déçu. Sans doute attendait-on beaucoup trop. Oh ! non pas que les performances individuelles des uns et des autres aient été en retrait ou en deçà de leurs capacités, mais tout simplement parce que le résultat de la nouvelle réunion du groupe n’a pas été supérieure à la somme des talents réunis sur scène. Ce qui était présenté à Fonds Saint-Jacques concrétisait un travail de résidence de 15 jours.

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Martinique Jazz Festival 2016 J5 : retour aux sources et à la tradition

La chanteuse et percussionniste, Ceïba avec un répertoire qui emprunte aux chants traditionnels du monde dans sa partie méridionale, a rencontré, dit-on, un succès mérité lors de sa prestation « tout public » et suscité un vif intérêt au cours de ses rencontres avec les scolaires. La curiosité et la spontanéité du public en herbe ont déclenché un enthousiasme avec mille et une questions. Ceïba ? A voir et à revoir en terre de Martinique. Ce sera plus facile pour Groove Bô Kannal, les enfants du pays, qui se sont produits au centre culturel du bourg de Rivière Salée. On reparlera d’elle et d’eux dans un autre temps.

Le deuxième vendredi du MJF2016 à Tropiques-Atrium Scène nationale proposait dans l’ordre suivant C.A.B. puis le P.S.G. Une découverte pour beaucoup et une confirmation pour tous.

La Découverte.

C’est autour de la personnalité de Blick Bassy que s’est constituée avec le Mario Canonge au piano et Adriano aux percussions la formation C.A.B. Un set ambitieux, à la croisée des genres qui embarque avec talent les rythmes et sonorités africaines, brésiliennes et caribéennes pour un voyage musical chamarré et jouissif.

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Brooklyn village

7, 8 & 14 décembre 2016 Madiana VO

brooklyn_villageUn film de Ira Sachs
Avec Theo Taplitz, Michael Barbieri, Greg Kinnear
Genre Drame
Nationalité Américain
Synopsis :
Une famille de Manhattan hérite d’une maison à Brooklyn, dont le rez-de-chaussée est occupé par la boutique de Leonor, couturière latino-américaine. Les relations sont d’abord très cordiales, notamment grâce à l’amitié entre Tony et Jake, les enfants des deux foyers. Mais le loyer de la boutique s’avère bien inférieur aux besoins des nouveaux arrivants. Les discussions d’adultes vont bientôt perturber la complicité entre voisins

La presse en parle :

La Voix du Nord par Philippe Lagouche
Ces petits hommes qui deviennent grands, leur intime vérité, leurs regards sur ce qui les surplombe, Ira Sachs les filme avec une grâce bouleversante et une ouverture d’esprit qui semble ne pas connaître de limite.

Le Monde par Mathieu Macheret
A la fin de Brooklyn Village, on aurait presque envie de remercier Ira Sachs, son réalisateur, figure encore discrète mais déjà vénérable de la scène indépendante new-yorkaise, pour avoir tant pris soin de ses personnages, pour les avoir filmés comme s’il tenait avant tout à les protéger.

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Le Martinique Jazz Festival : des sons et des images

— par Janine Bailly—

randy-02Comme chaque année, le Martinique Jazz Festival nous est revenu avec le mois de novembre, riche de découvertes ou de re-découvertes musicales. Et lors même qu’il bat son plain, non seulement à Fort-de-France mais aussi égrenant ses notes sur tout le territoire de l’île, trois films documentaires, en lien avec l’événement, nous sont gracieusement proposés par Tropiques-Atrium, et ce pour la première fois dans la salle Frantz Fanon.

Treize heures, au dehors la pluie qui ne veut rendre gorge, et le cocon d’une salle obscure où trouver refuge… Le premier des trois films, au goût de nostalgie, porte le nom symbolique de « Africa America », et retrace une belle aventure qui hélas a trop vite pris fin, celle de Vibrations Caraïbes, manifestation venue relayer le festival Variations Caraïbes créé à l’automne 2006 à la Maison des Cultures du Monde et à l’Alliance Française de Paris, et qui voulait « ouvrir une fenêtre sur la création contemporaine des espaces insulaires et diasporiques de la Caraïbe créole et francophone… tisser des passerelles… lever le voile sur des pans inconnus des cultures de la Caraïbe… », puisqu’aussi bien, pour paraphraser Glissant, l’espace caraïbe est le lieu d’impulsion de la créolisation du monde et du métissage des cinq continents.

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Yékri n°2 – Décembre 2016 + Supplément Chanté Nwèl –

yekri_logo

Yékri … Yékra ! Comme ce cri poussé par les conteurs au début des contes créoles d’antan lontan pour solliciter l’attention de leurs auditoires, la newsletter Yékri veut attirer l’attention sur la culture créole, sur les talents ultramarins au sens large.

Elle reprend l’objectif de la newsletter Elokans dont elle se veut l’héritière : « représenter une effervescence kréyol en diffusant des informations socio-culturelles liées à l’Outre mer, particulièrement de la Caraïbe et de l’Océan indien. »
(Véronique LAROSE, créatrice de la publication Elokans)

Télécharger Yékri n°2 – Décembre 2016 –

 Télécharger le supplément Chanté Nwèl

Michaële BERNOS

 

 

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Raving Iran

30 novembre 2016 à 19h Wahoo Café au Carbet

raving_iranUn film réalisé par Susanne Regina Meures
Production : Frei GMBH / ZHDK
Suisse, 2016
84 minutes, VOST

Synopsis :
À Téhéran, obtenir le droit à la fête est un combat difficile. Organiser une soirée musicale requiert des méthodes de film d’espionnage. S’y produire ou y participer peut mener en prison. Afin d’échapper au harcèlement policier, Anoosh et Arash, deux DJs de la scène house underground de Téhéran décident de quitter la ville et d’organiser une rave party dans le désert. Leur parvient alors, sortie de nulle part, une invitation pour jouer à Zurich, dans le plus grand festival techno du monde.

*****

Un documentaire se plonge dans la culture rave en Iran. Réalisé par la suisse Susanne Regina Meures, le film évoque les luttes, dangers et persécutions qu’affrontent deux DJ, Anoosh et Arash, « épuisés de se cacher de la police et de la difficulté à pouvoir rayonner davantage » qui organisent une dernière Rave dans des conditions dangereuses, en plein désert.

À Téhéran, ce deux musiciens tentent de vendre leur musique pressée illégalement, sous la menace d’une arrestation, le groupe commence à recevoir des sollicitations de festivals européens, mais ne savent comment faire face à la situation.

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Martinique Jazz Festival 2016

Du 24 novembre au 4 décembre 2016

martinique_jazz_fest_2016

Au jour le jour

Dimanche 4 décembre

Trois-Ilets, Domaine de La Pagerie | Espace parc des floralies 12h |

Entrée libre

Patrick Glady ( martinique)
Leyla Mc Calla ( haïti /états-unis)
Harold López-Nussa & Alune Wade, « Havana – Paris – Dakar » ( cuba/sénégal )
Moh! Kouyaté (guinée/france)

 .Du 24 novembre au 3 décembre

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« Les cavaliers » de Joseph Kessel.

8, 9 & 10 décembre 2016 à 19h 30 au T.A.C.

les_cavaliers-2Mise en scène :Eric Bouvron assisté de Gaëlle Billaut-Danno
Collaboration artistique :Anne Bourgeois avec Eric Bouvron, Khalid K, Grégori Baquet, Maïa Guéritte.

Le jeune et orgueilleux Ouroz participe au tournoi le plus important d’Afghanistan, le Bouzkachi du Roi. C’est un sport très violent pour des cavaliers où tous les coups sont permis.
Mais Ouroz échoue, tombe de son cheval, et se brise la jambe. Il doit à présent retourner dans sa province lointaine pour faire face à son père, le grand Toursène, qui fut champion de ce jeu cruel et porte la fierté et la gloire d’une famille qui n’a jamais failli dans les grandes épreuves.
Ainsi commence pour Ouroz un long et périlleux voyage initiatique. Il est accompagné de son fidèle serviteur Mokkhi et de Jehol, son magnifique cheval fou. Ils vont rencontrer des êtres plus incroyables les uns que les autres, et vont traverser des lieux d’une rudesse extrême⋅
Eric Bouvron, fasciné par ce roman d’aventures sur les steppes afghanes, a eu envie d’adapter pour le théâtre le chef-d’œuvre de Joseph Kessel⋅ Cet auteur assoiffé de connaissances et de voyages a vécu sa vie avec fougue et passion⋅ Son charme, son humour et ses aventures extraordinaires ont fait de lui un écrivain incontournable.

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Cinéma : « D’une famille à l’autre », « Brooklyn Village »

— Par Selim Lander —

dune-famille-a-lautreDifficile de communiquer les sensations provoquées par ce film. Peut-être le lecteur de cette chronique qui n’aura pas vu D’une famille à l’autre comprendra-t-il mieux ce que nous tentons d’exprimer s’il a eu la chance d’avoir entre les mains le livre d’Édouard Louis[i] En finir avec Eddy Bellegueule (Seuil 2014). Pour mémoire, Eddy Bellegueule est un garçon efféminé né dans une famille pauvre d’un village du nord de la France où, par tradition, on ne fait pas d’étude longue, où les filles se font engrosser prématurément tandis que les garçons partent vite à l’usine et se saoulent le samedi soir. Dans un tel milieu, Eddy ne peut que devenir l’objet des moqueries générales et le souffre-douleur des plus méchants. Toute la jeunesse d’Eddy ne sera donc qu’une suite de rebuffades, de brimades, d’efforts désespérés pour ne pas (trop) perdre la face. Il ne s’en sortira que grâce au théâtre, au collège, où il se fera remarquer, ce qui lui ouvrira la porte du « grand » lycée du chef lieu du département où il trouvera des garçons qui lui ressemblent.

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