Catégorie : Arts de la scène

Avignon 2018 : « Trans » (Mes Enlla)

POUR : :Michèle Bigot

Trans (Mes Enlla)
Festival d’Avignon 2018,
Gymnase du Lycée Mistral, 8>16/7/2018

Programmée dans le festival IN d’Avignon, la pièce se jouait à guichet fermé avant même d’avoir démarré. Difficile d’obtenir des places.
Tant il est vrai que le sujet du transformisme, aussi bien que celui de l’homosexualité et en général de l’indétermination sexuelle touche au vif des questions sociétales.
C’est vrai aussi parce que la réputation de Didier Ruiz l’a précédé. Moins en France qu’en Espagne, mais néanmoins il s’est fait connaître pour ses spectacles que d’autres appellent « théâtre documentaire » mais que lui préfère appeler « Théâtre politique, du monde , de l’humanité ». Il a déjà réalisé ce genre de performance théâtrale (« Dale recuerdos ») sur la question de la vieillesse, comme il a aussi travaillé avec des ouvriers, des scientifiques et des détenus.
Écoutons-le : « Avec ces spectacles, je cherche à faire entendre une réalité que le public ne connaît pas afin de changer sa perception du monde, voire qu’il se fasse l’écho de cette parole libérée et qu’il la répande ».

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« Le Monstre » au T.A.C.

Synopsis : Le Monstre serait […] le rêve d’un idéaliste pur et dur, appelé Nob, qui cherche à se débarrasser du monstre échoué dans son village. Une créature étrange avec un dos couvert de fleurs dont le parfum rend les gens heureux. Certains, dans l’euphorie du moment, tombent entre les pattes de la bête qui n’en fait qu’une bouchée. Ainsi gavé, l’animal devient gigantesque. Nob persuade quelques braves d’empêcher les habitants d’approcher le monstre afin qu’il se désagrège. La garde extermine peu à peu tout le village incapable de renoncer à sa drogue, et Nob assassine la garde, tentée à son tour par la félicité illusoire. La bête disparaît, mais Nob se retrouve seul dans un monde sans monstre, seul pour vivre, seul pour mourir.

Lire aussi dans Madinin’Art « Le Monstre »

On pourrait voir dans cette fable une métaphore des régimes totalitaires et de leurs purges pour le triomphe de la Cause… Mais Guy Beausoleil m’a appris que ce n’était pas cela qu’Agota Kristof avait voulu explorer.…

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Taxe Spéciale Additionnelle : une des sources parmi d’autres du cinéma

— Communiqué —

Faisant suite aux messages d’inquiétudes des producteurs et réalisateurs martiniquais diffusés par le biais du SPICAM et de AUTREAM, le syndicat des exploitants de salles de cinéma Outre-Mer (SECOM) tient à rassurer les différents acteurs de la filière cinéma ultra-marine.

Si la survie des salles de cinéma nous semble être un enjeu majeur, elle ne peut s’envisager au détriment de la production antillo-guyanaise. Dans tous ses échanges, le syndicat veille et veillera à ce que les producteurs et réalisateurs des DROM ne soient pas impactés par un gel de la TSA en étant moins aidés que ceux de l’hexagone.

Les mesures compensatrices prises pour préserver les salles ne doivent pas conduire à donner moins à la production ultra-marine comme ça a pourtant été le cas pendant des années.

Il convient de préciser que la TSA (Taxe Spéciale Additionnelle) collectée dans l’hexagone et dans les DROM va dans un pot commun national qui est alimenté par d’autres sources que les cinémas comme la VOD ou la télévision. Le cinéma français, et donc domien, ne dépend pas uniquement de la TSA.

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Poétesse & Rappeur

Vendredi 06 juillet 19h au T.O.M. à  Fort-de-France

Quand la poétesse (Nicole Cage) et le rappeur (Ange 2 Ailes)…
Quand la tatie et le neveu…
Quand « la vieille » et le « djeun »… se donnent rendez-vous au détour d’une scène…
Cela donne une improbable et belle rencontre artistique

Cela se passe au TOM, Téyat Otonom Mawon, Croix-Mission, Fort-de-France
Avec José Zébina: direction musicale, cajon, batterie
Yoan Zébina: basse
Dominique Moutoussamy: chant, choeurs

Tarif: 15€
Infoline: 0696 82 73 73

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« Reine Pokou », dans une lecture de Françoise Dô

— par Janine Bailly —

De Stéphanie Loïk, actrice, metteur en scène et dramaturge, nous avions découvert en 2016 à Tropiques-Atrium, un spectacle présenté comme une « adaptation-lecture théâtrale » de l’ouvrage éponyme d’Alain-Gilles Bastide, Tchernobyl Forever ; puis en 2017, La fin de l’Homme rouge, pièce issue d’un livre de témoignages recueillis, en Russie et Biélorussie, par Svatlana Alexievitch. De Françoise Dô, comédienne écrivaine metteur en scène, nous connaissions L’Aliénation noire, monologue écrit, mis en scène et merveilleusement interprété par elle-même, en ce même lieu en 2017, avant qu’elle ne le reprenne sous le titre de Aliénation(s) à la Bibliothèque Universitaire de Fort-de-France en 2018.

Il était donc normal que ces deux talents se rejoignent, dans le cadre de ce « dispositif national de compagnonnage à la mise en scène/dramaturgie » initié par le Ministère de la Culture et de la Communication, et pour lequel Françoise Dô a eu le privilège d’être retenue. Normal que les deux femmes se rejoignent dans cette volonté de faire découvrir, en les adaptant et les mettant en scène, des œuvres qui à priori n’avaient pas été écrites pour le théâtre, puisque le travail présenté ce mardi dans l’intimité de La Terrasse, Reine Pokou, est tiré du roman de Véronique Tadjo, Reine Pokou, concerto pour un sacrifice.

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Favoriser le développement du cinéma dans les DROM

Des auteurs, réalisateurs et producteurs martiniquais prennent officiellement position contre le gel du taux actuel de la TSA à 3%

—Communiqué —

Les groupements professionnels AUTREAM (AUTeurs REAlisateurs de Martinique) et SPICAM (Syndicat des Producteurs Indépendants du Cinéma et de l’Audiovisuel de Martinique) associés à des réalisateurs et des producteurs indépendants, s’opposent radicalement au gel du taux actuel de la TSA à 3% demandé par le SECOM (Syndicat des Exploitants de salles de cinéma Outre-mer) pour les cinémas des départements et régions d’Outre-Mer.

Pour rappel, la TSA (taxe spéciale additionnelle) est une taxe créée en 1948 par le CNC (Centre National du Cinéma et de l’Image Animée), directement prélevée sur chaque ticket de cinéma vendu. Elle est à un taux plein et unique de 10,72 % dans l’hexagone depuis 2007.

La Loi 2014-1655 de Finances rectificatives pour 2014 a imposé la mise en place de la TSA au 1er janvier 2016 dans les DROM selon l’échelonnement suivant jusqu’en 2022 : 1% en 2016 – 2% en 2017 – 3% en 2018 – 5% en 2019 – 6,5% en 2020 – 8% en 2021 – 10,72% en 2022.

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« Mektoub my love » : Kechiche se laisse aller

— Par Selim Lander —

Un film qui s’étale sur près de trois heures, sans aucune intrigue véritable, avec des séquences qui durent jusqu’à plus soif : tout au plaisir de montrer son petit monde de Maghrébins installés sur la rive de la Méditerranée, côté français, Abdellatif Kechiche n’a pas cru devoir se retenir, quitte à user les nerfs des spectateurs… qui ont néanmoins, lors de la séance à laquelle nous avons assisté, tous (et nous donc) bu le calice jusqu’à la lie.

Il est vrai que le film commence très fort par une scène de lit entre la star du film, Ophélie (Ophélie Bau) et Tony (Salim Kechiouche), le coq de la bande de jeunes gars et filles qui sont les principaux personnages du film, séquence qui manquerait de piment – encore que : on sait depuis la Vie d’Adèle ce que Kechiche est capable de tirer de ce genre de scènes (ou de ces scènes de genre) – si elle n’était observée par Amin (Shaïn Boumedine), l’(anti)héros du film. En effet, contrairement à tous les autres mâles de Mektoub…, dragueurs impénitents, Amin a un problème avec les filles, n’osant même pas « s’attaquer » à celles qui le draguent ostensiblement (car il est plutôt beau gosse).

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« Ouaga girls » de Theresa Traore Dahlberg

— Par Selim Lander —

Pas un docu-fiction, Ouaga Girls est à ranger dans la catégorie des faux-vrais documentaires. Vrai parce que les personnages d’apprenties, de professeurs, de garagistes, etc. sont interprétés par de vrais apprenties, professeurs, etc. Faux parce que, sauf erreur, le film est scénarisé, les dialogues ont été répétés et les scènes rejouées autant de fois que nécessaire. Ceci admis, le film reste une formidable incursion dans un univers complètement exotique pour les spectateurs occidentaux auxquels ce film est destiné en priorité (produit avec des fonds suisses et français, présent dans les festivals internationaux), même s’il peut atteindre aussi, quoique plus difficilement, le public africain.

Sans vouloir faire la leçon à nos collègues critiques de cinéma plus patentés que nous-même, le statut de ces films qui visent deux publics radicalement différents (pour ne pas dire aux antipodes l’un de l’autre) mériterait d’être mieux examiné. Ouaga Girls, par exemple, est centré sur quelques élèves d’une institution burkinabé destinée à former des jeunes femmes (uniquement des jeunes femmes) aux métiers de l’automobile, héritage probable de l’ère Sankara et de l’orthodoxie communiste suivant laquelle, rappelons-le, il n’y a pas de métier spécifiquement masculin ou spécifiquement féminin.

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Lafèt lanmizik-nou

— Par Daniel M. Berté —

Yéééé! Jòdi ventéyen Jen, nou ka’y fè an ti-bef
Bien aksé… Balansé !
Mizik djèl ! Jwé !
Yélélé yélala… lalé-lala !

An bari viann-salé ek an lapo kabrit
Bien tiré… Tanbou !
Tanbouyé! Jwé!
Boudoumbé boudoumba… lalé-lala !

Dé mòso bwa-griyav ki tayé dwèt-pitjèt
Bien pliché… Ti-bwa !
Tibwatè ! Jwé !
Takpité takpita… lalé-lala !

An kalbas dévidé épi trant grenn légliz
Bien soukwé… Chacha !
Chachayè ! Jwé !
Chachawé chachawa… lalé-lala !

An mòso ti-banbou pèsé épi fè cho
Bien souflé… Toutoun-banbou !
Flitis ! Jwé !
Fiyolé fiyola… lalé-lala !

Tanbou, ti-bwa, chacha épi toutoun-banbou
Bien akòwdé… Mizik !
Mizik-chen ! Jwé !
Woulé wouli woula… lalé-lala !.

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Avec les Buv’ Art, pour une autre société

Dernière représentation mercredi 20 juin au TOM à 19H30

« Comédies tragiques », d’après Catherine Anne

— par Janine Bailly —

Après nous avoir l’an passé conquis en nous faisant entrer, sur les pas de Sacha Guitry, dans l’intimité de quelques couples particuliers, la compagnie de théâtre-amateur Les Buv’Art a choisi, pour son nouveau spectacle, d’élargir son horizon, et donc aussi le nôtre, car le théâtre, s’il est fait pour distraire, peut aussi nous inviter à regarder d’un œil sagace le monde comme il va, ou plutôt comme il bégaie. Laurence, actrice et responsable de la mise en scène, soutenue par de fidèles acteurs que l’on aime retrouver, nous convie à une pièce intitulée Comédies tragiques. Écrite et créée en 2011 par Catherine Anne, alors en charge du TEP (Théâtre de l’Est Parisien), l’œuvre est, selon les paroles mêmes de la dramaturge, une prise de position politique : « Je crois à la force de l’écriture dramatique pour saisir au présent ce qui nous trouble et ce qui trouble notre société. Je me sens violemment interpellée par la tournure que prend notre monde, et suffisamment touchée dans mon identité de citoyenne, de femme et d’artiste pour éprouver l’ardent besoin d’écrire… Comédies tragiques ».

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27e Soirées d’été en Lubéron

Rien n’a voir

de Martin Gadreau

Exposition photographique en partenariat avec l’Office de Tourisme Pays d’Apt Luberon

23 JUIN > 4 JUILLET INCLUS
APT
Vernissage le 23 juin à 11h.
OFFICE DE TOURISME PAYS D’apt Luberon 788 avenue victor hugo

Rien à voir, comme circuler y’a rien à voir !
Martin Gadreau n’est pas un enfant du pays. Martin est né, vit et travaille à Paris. Les Soirées d’été en Luberon l’ont déjà invité en 2007 lors de la 16ème édition, comme photographe de plateau.
Cette fois-ci, l’invitation est une occasion tant pour lui que pour nous de présenter au public son propre travail photographique et artistique. Le théâtre se nourrit de mots mais aussi de beaucoup d’images. A vous de découvrir son univers entre graphisme et ethnographique contemporaine.

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La Compagnie d‘Entrainement formation professionnelle du Théâtre des Ateliers d’Aix en Provence

Reconstruction(s) Bouffonnerie interactive

de Guy Régis junior
Théâtre en partenariat avec le Théâtre des Ateliers Aix en Provence

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90 minutes polyphoniques

Le 21 juin 2018 de 18h 30 à 20h au T.A.C.

Le Théâtre Aimé Césaire fête la musique à sa façon et met à l’honneur le chant à plusieurs voix en réunissant trois ensembles vocaux : la chorale Airs de Rien et les deux groupes vocaux à capella : Jane Tonix et X Five.
Entrée gratuite, c’est la fête de la musique !
►La chorale Airs De Rien compte aujourd’hui plus de 50 inscrits, tous unis par leur passion du chant à plusieurs voix, ils se retrouvent tous les lundis à l’aéroport Aimé Césaire du Lamentin pour répéter.
Jane Harris a créé le groupe en 2015 et continue à le diriger. Le répertoire est composé de variétés françaises et anglo-saxonnes, de chants créoles et traditionnels, de chants du monde, harmonisés « sur mesure » par Jane.
►Jane Tonix est un groupe vocal a capella de 6 voix solistes créé en 2016. Ils interprètent les grands classiques du Barber Shop américain des années 50, mais aussi tout le répertoire de la variété internationale qui peut prêter à une harmonisation complexe. L’inspiration est collégiale.

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Othello, pirate des Caraïbe – Adaptation de José Alpha

Les 15, 16 & 17 juin 2018 au T.A.C. à 19h 30

— Par Selim Lander —

C’est depuis des décennies l’ambition de José Alpha et de son Téat’Lari que d’apporter le théâtre au public populaire. Il a ainsi, jadis, monté plusieurs pièces de Vincent Placoly en créole et/ou français. Souvent à l’œuvre dans la rue, voire dans le hall de la gare Saint-Lazare pour interpréter des textes de Césaire, ses comédiens font preuve d’une belle abnégation. C’est donc certainement pour eux une récompense de se produire sur le plateau du théâtre municipal de Fort-de-France dans un spectacle doublement ambitieux, au demeurant, autant par le choix d’une des pièces les plus célèbres du répertoire shakespearien que par le nombre des comédiens mobilisés : dix en comptant la brève apparition de J. Alpha lui-même dans le rôle de Brabandio, le père de Desdémone, épouse d’Othello, (malheureuse héroïne s’il en fut).

J. Alpha fait le choix de transposer Othello dans nos Caraïbes. Choix judicieux quand on fait appel à des comédiens qui – comme c’est malheureusement le cas en Martinique – n’ont pas la possibilité de jouer régulièrement.

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Pianos et pianistes à l’Atrium

– Par Selim Lander —

Piano kon sa ékri : du piano autant que vous en voudrez ! N’est-ce pas le cas quand quatre jeunes femmes habiles se succèdent sur les touches de deux pianos, tantôt une, tantôt deux et même toutes les quatre ensemble – deux sur chaque piano – pour le bouquet final ? Il y avait donc la Japonaise, Yayoi Ikawa, la plus expérimentée, la plus titrée. La Cubaine, Janysett McPherson, la plus belle présence, aussi à l’aise en français qu’en espagnol, qui sait enflammer une salle. La Martiniquaise, Florat Sicot, la plus riche voix des quatre quand elle chante le blues. Enfin la Réunionnaise, Valérie Chane-Tef complétait le quatuor.

Elles étaient soutenues par une section rythmique de trois musiciens – Alex Bernard à la basse, Dominique Bougrainville à la batterie et Alain Dracius aux congas, trois musiciens martiniquais qui ont noué une vraie complicité avec les pianistes, lesquelles ont d’ailleurs joué certaines de leurs compositions.

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« Hôtel  Salvation» de Shubhashish Bhutiani : mourir à Bénarès

— Par Selim Lander —

Mourir, est-ce enfin le moment pour l’âme de se libérer des tracas de l’existence ? Pour l’Occidental qui ne croit plus à dieu ni à diable, la croyance des hindous apparaît infiniment naïve, et même quelque peu contradictoire puisque l’âme est amenée à se réincarner dans une autre créature qui aura également son lot de tracas. Mais comment ce même Occidental ne serait-il pas envieux d’une culture qui apprivoise la mort à ce point-là ? Telle est certainement l’impression dominante qu’on retirera d’un film qui aborde ce sujet délicat entre tous avec une infinie délicatesse, gommant tous les aspects les moins ragoutants de la mort à Bénarès, la puanteur des bûchers, l’eau souillée du Gange dans laquelle les fidèles n’hésitent pas à s’immerger complètement, et même, réduits à la dernière extrémité, d’en boire l’eau réputée sacrée. Comment oserions-nous, au demeurant, critiquer ces mœurs ? Question pollution, nous n’avons rien à apprendre de personne. Les Parisiens en savent quelque chose qui boivent certes de l’eau potable mais respirent une atmosphère qui les rend malades. Quant aux Martiniquais qui boivent, avalent des produits chlordéconés et battent des records en matière de cancer, ils seront bien les derniers à se moquer des Indiens.

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Othello, le guerrier vaincu par la passion, m.e.s. de Jean-José Alpha

Les 15, 16 & 17 juin 2018 au T.A.C. à 19h 30

—D’après Shakespeare —

Argument : Othello est le chef d’une bande d’asociaux dont s’occupe Brabantio, un éducateur social auprès du Tribunal. Brabantio est le père de la désirable Desdémone convoitée par de nombreux garçons. C’est pourtant Othello qu’elle choisit.
Subjuguée par l’anticonformisme de son existence, le récit de ses aventures, les incroyables défis relevés, et surtout par la confiance vouée au chef de bande, Desdémone se donne à lui et tombe amoureuse, au point de suivre Othello jusque dans le ghetto perché au-dessus de la ville.
Le père de Desdémone qui voyait en Othello, le chef respecté du clan, un allié dans sa mission d’intégration sociale, acceptera-t-il la trahison de sa fille ? Quant à Iago, le complice du chef, qui fomente le complot qui va gangrener jusqu’à la Mort, l’amour du guerrier pour Desdémone, rappellera-t-il au public sa cruauté à l‘égard de ses héros ?

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Kanye West sort un nouvel album en duo avec Kid Cudi

Après la sortie de « Ye » il y a une semaine, le rappeur présente « Kids See Ghosts », fruit de sa collaboration avec Kid Cudi.

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Deux semaines, deux albums. L’omniprésent Kanye West a sorti vendredi 8 juin un album intitulé Kids See Ghosts au côté de son protégé Kid Cudi. Le 1er juin, l’artiste avait diffusé son huitième album studio Ye, une introspection de sept titres sur ses insécurités, qui semblait moins ambitieux que ses opus à rallonge sortis il y a dix ans. Kids See Ghosts (« Les enfants voient des fantômes ») relève plus de l’univers électro-psychédélique de Kid Cudi auxquelles s’ajoutent des rimes sombres du chanteur de 41 ans.

« Je suis libre »
Le titre Freeee (Ghost Town Part 2) ouvre l’album avec une citation du pan-africaniste du début du XXe siècle Marcus Garvey avant que le duo rap déclame, l’un après l’autre, avoir trouvé la paix. « Je ne ressens plus de douleur ! Devine quoi bébé ? Je suis libre », allusion probable aux commentaires polémiques de Kanye West et la lutte contre la dépression de Kid Cudi.

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« Résurgence », m.e.s. de Jocelyn Régina

Le 15 juin à 19h 30 à Coridon

RÉSURGENCE

Textes d’Aimé CESAIRE et de Jocelyn REGINA
Distribution
Le vieil homme ( Anglio )………… Jocelyn REGINA
La garde-malade ( Gertrude )….… Laëtitia SAVARIAMA
L’amant ( Firmin )………………… Virgil VENANCE
Synopsis
Dans ce quartier de Volga-Plage, il y a bien longtemps que ce vieil homme ne reçoit plus de visites. Il entretenait une relation amicale avec Aimé Césaire qui se faisait une joie de frapper à sa porte lors de ses déplacements dans le quartier. Et c’était un plaisir pour les deux de refaire le monde et de discuter de tout et de rien. Sauf que depuis une dizaine d’années, il n’a plus eu la moindre nouvelle de son ami poète. Que s’est-il passé ? Il n’a pas les moyens de le savoir d’autant plus que rongé par l’âge et la maladie, il lui a été affecté une garde-malade à domicile sans vergogne et sans humanité qui le tient dans un dénuement inqualifiable et dans un retranchement total qui ne lui permettent pas d’être au fait de la disparition du chantre de la négritude.

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« Comédies tragiques » de Catherine Anne

9, 16 & 20 juin 2018 au Robert, à Saint-Pierre puis à Foyal

Une pièce désopilante et grave sur l’absurdité de notre monde.

Bataille tragico-comique d’une trentaine de personnages qui tentent avec humour et légèreté de lutter contre des situations ubuesques et pourtant réelles du quotidien d’aujourd’hui.

Les scènes se déroulent devant une école, dans la rue, dans un bureau de poste, dans une agence de pôle-emploi…

Comédies Tragiques est une pièce dans laquelle l’indignation, l’humour et la poésie accompagnent le combat d’individus dans un monde de plus en plus absurde et déshumanisé et parfois paradoxal dans lequel l’opprimeur peut aussi être opprimé.

Il sera alors question de rire, rire de l’inacceptable puisque le rire reste la meilleure résistance à   l’oppression.

Cette pièce interroge aussi sur la place qui reste dans notre société contemporaine à la culture, à l’art et à la poésie.

Trois représentations sont programmées :

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« Le dernier boléro », vu par Ricardo Miranda : du particulier à l’universel

— par Janine Bailly —

Texte de Iliana Prieto Jimenez & Cristina Rebull Pradas

À la onzième Rencontre de théâtre amateur, les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Après les vingt-quatre de L’Autre Bord Compagnie, les douze de la troupe Les Comédiens, les six du Théâtre du Bon Bout, voici les deux de l’association À tire d’elles, deux jeunes femmes seules en scène, mais deux qui occupent intensément l’espace du plateau, deux qui font résonner cet espace de leurs voix, dissemblables et pourtant accordées, dans un duel de mots et d’attitudes particulièrement convaincant, et dont le cadre spatio-temporel serait l’île de Cuba à la charnière du vingt-et-unième siècle.

L’une, c’est Sofia, la mère, incarnée par Brigitte Villard-Maurel : elle a quitté son pays à ce moment crucial que l’on connaît sous le nom d’Exode de Mariel, elle allait dans cet exil rejoindre à Miami son fils, homosexuel, banni après avoir été arrêté, torturé, humilié lors de l’affaire de l’ambassade du Pérou – et l’on sait que profitant de l’entente cubano-américaine, qui permit l’obtention d’un grand nombre de visas, le gouvernement de Castro expulsa, entre autres indésirables, les homosexuels.

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« Jeux de massacre » : représentation exceptionnelle

► 9 juin 19h : Dernière au  Centre Culturel de Trinité

Une petite ville banale est brusquement décimée par un mal inconnu qui touche tout le monde, tous se croisent et s’évitent, tous craignent le pire.

Malgré la peur,chacun veut essayer de croire qu’il est à l’abri…

La pièce brosse le portrait d’une société qui ressemble tant à la nôtre : terrorisme, corruption, catastrophe écologique, atteinte à la vie privée, criminalité…

Ionesco a toujours été hanté par la mort, il médite sur son mystère dans bon nombre de ses œuvres. Plus que jamais, on peut qualifier son théâtre de « farce tragique ».

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« La Radio des bonnes nouvelles » de Gerty Dambury

— Par Selim Lander —

Que dire d’un spectacle qui ne nous était manifestement pas destiné sinon que ses évidentes qualités n’ont pas suffi à soulever notre enthousiasme.

Commençons donc par les qualités qui ont dû frapper tous les spectateurs, celle de la mise en scène, tout d’abord, assurée par l’auteure, qui traite toute la pièce sur un mode music hall, en mettant en vedette successivement différents personnages, avec un soin tout particulier apporté aux costumes, dont certains à paillettes et une coiffe en plumes, au décor transformable fait de quelques caisses en bois, au découpage nerveux. Notons enfin le jeu de deux comédiennes (sur trois) captivantes quoique sur des registres très différents : exubérant pour l’une, remarquable danseuse au demeurant, plutôt comique pour l’autre.

Ce qui ne nous a pas du tout séduit mais qui a pu plaire à d’autres. La présence sur la scène de deux musiciennes (batterie et basse) qui jouent pendant la plus grande partie de la pièce une musique 1) lancinante et 2) suffisamment forte pour imposer aux comédiennes l’usage honni du micro (comme nos lecteurs le savent déjà).

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T.S.A. : oui, mais à quel taux pour les DROM ?

Les cinémas des DROM ont des charges spécifiques qui ne leur permettent pas de supporter les mêmes taux de TSA que la métropole.

— Par Alexandra Élizé —

Le syndicat SECOM (Syndicat des Exploitants de Cinéma Outre Mer) regroupe les exploitants de cinémas de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane et de la Réunion. Il s’est constitué car une taxe appelée TSA (Taxe Spéciale Additionnelle) s’impose dans les DROM depuis 2016 avec une progressivité sur 7 ans, au terme desquels il y aura un alignement total sur le taux métropole soit en 2022. Cette taxe représente en métropole 10,72% du chiffre d’affaire. Depuis la mise en place de la TSA en 1948, les DROM ont toujours été exclus notamment car cette taxe semblait trop importante au regard des coûts d’investissements (quand un cinéma coûte 10 millions € en France métropolitaine, il coûte 15 millions € aux Antilles à cause de l’éloignement et des normes anti-cycloniques et parasismiques exponentielles puisque le bâtiment est constitué de salles de cinéma, par essence, très grandes et donc plus onéreuses à mettre aux normes que des petites pièces) et des charges d’exploitations plus importantes que la métropole et cela à cause, de l’éloignement, du décalage horaire, des surcoûts des micro marchés, du contexte social et environnemental.

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« Ici, au bord de l’ailleurs » : Le danseur et son double

— par Janine Bailly —

Nous l’avons vu récemment, en compagnie de son alter ego, sur la scène de Tropiques-Atrium à l’occasion de la Biennale de Danse. Nous le retrouvons avec bonheur dans un cadre plus intime, au campus de Schœlcher pour un mardi de la Bibliothèque Universitaire, et ce en compagnie d’un autre Laurent, complice inattendu de la performance.

Lui, le danseur-performeur, c’est Laurent Troudard, qui entend tisser des liens entre les mots et les corps. Le responsable des mots, c’est Alfred Alexandre, qui voit sous ses yeux s’incarner de nouvelle façon deux de ses pièces, Le Patron et La nuit caribéenne. Le lieu, c’est ce carré vide et clos, cœur de la salle, devenu creuset où vont de façon singulière se répondre, se compléter, se contredire parfois trois formes d’expression, pour nous dire qu’« Ici, au bord de l’ailleurs », dans ce « terreau de l’île » naissent et meurent des déchirures spécifiques, mais d’autres aussi qui, parce qu’elles sont de notre humanité, atteignent à l’universel. Trois formes d’art imbriquées : écriture du dramaturge, écriture musicale, danse — ou plutôt langage et signes des corps.

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« Le dernier Boléro » de Iliana Prieto Jimenz et Cristina Rebull Pradas

31 mai, 01 et 02 juin  2018 à 19h30 au T.A.C.

« Il n’y a pas de pire exil que celui de l’âme »

– Mise-en-scène/Décor : Ricardo Miranda
– Lumières : Fred Libar
– Traduction : Carmen Medrano – Frédérique Plessis
– Affiche : Frédérique Plessis
– comédiennes : Juliette Mouterde – Brigitte Villard-Maurel.

« Le dernier Boléro » raconte les retrouvailles d’une mère et d’une fille cubaines après 17 ans de séparation. Dans les années 1980, la mère, Sofia, est partie précipitamment à Miami pour suivre son fils homosexuel, laissant sa fille Béatriz seule au pays.
Cuba vivait à cette époque, une période difficile entre une économie en baisse et de fortes tensions sociales. Le 8 avril 1980, 10 000 Cubains réfugiés à l’ambassade du Pérou à la Havane ont lancé un appel au président des Etats-Unis lui demandant de faciliter l’obtention de Visas pour quitter le territoire. Il s’en est suivi un exil massif volontaire ou subi de plus 125 000 cubains ce qui constitue un des plus grands mouvements migratoires du 20ème siècle. Le gouvernement cubain en profite pour expulser les indésirables (opposants au régime, prisonniers de droit commun homosexuels,prostituées, malades psychiatriques…).

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