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« La fin de l’homme rouge » de Svetlana Alexievitch, m.e.s. Stéphanie Loïk

17 novembre 2017 à 20 h Tropiques-Atrium

De Svetlana Alexievitch – Prix Nobel de littérature 2015 –
Svetlana Alexievitch écrit à partir d’interviews de russes et biélorusses, de tous âges et de toutes conditions sociales, ayant vécu ou non l’ère soviétique. Elle questionne non sur la politique, mais sur… les détails d’une vie.

La Fin de l’homme rouge ou le temps du désenchantement (1ère partie), traite de l’effondrement de l’Union soviétique.
Dix histoires au milieu de nulle part (2ème partie) raconte la Russie et la Biélorussie d’aujourd’hui, sous l’ère de Vladimir Poutine et d’Alexandre Loukachenko.

Durée estimée du spectacle: 2 heures 45 mn.

Pour La fin de l’homme rouge ou Le temps du désenchantement, comme pour ses autres textes, armée d’un magnétophone et d’un stylo, Svetlana Alexievitch, avec une acuité, une attention et une fidélité uniques, s’acharne à garder vivante la mémoire de cette tragédie qu’a été l’U.R.S.S, à raconter la petite histoire d’une grande utopie. Il s’agit de son dernier roman-témoignages, traduit par Sophie Benech et publié chez Actes-Sud (il a reçu le Prix Médicis Essai 2013), réalisé à partir d’interviews de femmes et d’hommes de tous âges et de toutes conditions sociales, russes et biélorusses ayant vécu ou non l’ère soviétique.

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La Mort pour la Vie ou Mourir pour Vivre : Suite du chapitre XIII

— Par Robert Lodimus —

(Suite du chapitre XIII)

LES ÉCHANGES

Le vent du crépuscule vespéral emportait à perte d’oreilles les cris d’exultation des quelques contadins manifestement édifiés et conquis. Ils avaient compris que l’individu ne serait jamais arrivé à sortir de l’emprise du « Bon Dieu » et du « Diable » de Jean-Paul Sartre, dans son procès contre le Créateur. Dès la Genèse, l’humanité était prise au piège des principes métaphysiques de la dualité perpétuelle. Elle ne pouvait se soustraire ni de Heinrich ni de Goetz. N’était-ce pas à cause de cela qu’il lui avait paru difficile de changer ses couleurs originelles et de se repeindre seulement à celles de la justice et de la noblesse ? Après la disparition de la civilisation humaine, Le « Bien » et le « Mal » n’auraient-ils pas continué à trôner sur le vide abyssal des ténèbres ? « Au commencement était la « Parole ». La « Parole » personnifiait donc, à elle seule, Le « Bon » et le « Méchant ». Elle conditionnait la « Liberté » et la « Servitude »; elle régissait le « Bonheur » et le « Malheur » : la « vie éternelle » pour les soumis, la « mort éternelle » pour les rebelles.

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« L’homme qui voulait peindre des fresques » de Michel Herland

— Jean-Noël Chrisment (revue Esprit n° 517-518, janvier-février 2025) —

Il y a une élégante humilité dans ce titre, L’Homme qui voulait peindre des fresques, faisant d’emblée douter qu’il y soit parvenu. Au dernier tiers du recueil, un poème au ton très détendu, reprenant, à peine modifié, ce titre dans le sien, en émettra de nouveau le doute, plus explicitement encore, resserrant sa dérision d’un humoristique « peut-être ». C’est une position d’écriture à laquelle peut d’emblée répondre, ici, celle d’une lecture qui sera celle, en toute simplicité, d’un partage attentif d’intérêt avec Michel Herland pour ce qui insiste en l’homme, persiste en lui de ce « haut-langage » du poème, dont le rapport au merveilleux terrifiant du monde s’est sans doute instauré bien avant que la Grèce ne lui prête cette hauteur. Au fond, sans doute, dès que l’homme a su s’interroger sur ce qui le dépassait de ce monde incompréhensible où il se trouvait jeté, au mutisme « déraisonnable » en tout cas devant ses questionnements. Sur ce qu’il redoutait comme plus durable, plus éternel ou d’une menace plus opiniâtre, derrière les rugosités passagères de l’instant ou les atermoiements fragiles d’une époque.

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Sciences sociales : nouveautés du 30 juillet 2023

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Le jardin des sculptures, entretiens d’artistes : Hervé Beuze

— Propos recueillis par Matilde dos Santos Ferreira, critique d’art et curateur indépendant —

Cinquième entretien d’une série d’environ quinze interviews de créateurs des œuvres du jardin des sculptures de la Fondation Clément. Hervé Beuze, conversation enregistrée en février 2019 à l’atelier de l’Entreprise Navale Antillaise (ENA) où l’artiste suivait la fabrication de son œuvre « Armatures », aujourd’hui installée dans les jardins.

Matilde dos Santos : Peut-on revenir sur la genèse du projet « Armatures » ? La pièce sur laquelle tu travailles maintenant reprend le couple « Fleur-fleur » qui faisait partie de ton installation « Armatures » à la Fondation Clément en 2016. Tu l’as modifié et renommée. Pourquoi ?

Hervé Beuze : L’œuvre va s’appeler « Armatures ». Je reprends le nom générique de l’exposition qui avait eu lieu à la Fondation Clément. Il y avait six couples dans l’installation de départ. La Fondation a souhaité faire l’acquisition pour le jardin d’une pièce semblable au couple « Fleur-fleur » mais sans les pétales qui l’entouraient. J’ai donc changé le matériau de la structure des corps qui maintenant est faite de barres d’acier rond lisse de 16 mm de diamètre.

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« En exigeant une validation de nos reportages, les pouvoirs publics veulent s’octroyer un droit à la censure »

Plusieurs directeurs et directrices de l’information, rédacteurs et rédactrices en chefs, présentateurs et présentatrices des magazines d’information télévisés français, dont ceux de franceinfo, demandent aux institutions de renoncer à des conventions qui portent atteinte au droit de la presse.

Les journalistes de l’audiovisuel, réalisateurs de documentaires, rédacteurs en chef, directeurs de l’information, producteurs de magazines d’actualité tiennent par ce texte commun à dénoncer de nouvelles entraves à la liberté d’informer. Les tentatives de contrôle de nos tournages par les pouvoirs publics (police, justice, administration pénitentiaire, gendarmerie notamment) n’ont jamais été aussi pressantes.

TRIBUNE. « Nous n’accréditerons pas nos journalistes pour couvrir les manifestations »

Un exemple illustre cette dérive : avant d’autoriser à filmer des policiers dans l’exercice de leur fonction, le service de communication de la police nationale exige désormais un droit de validation du reportage avant diffusion.

Il demande aux sociétés productrices de reportages la signature d’une convention stipulant qu’il « visionnera l’émission dans sa version définitive avant première diffusion dans un délai permettant une éventuelle modification (…) sera le seul habilité à valider définitivement le contenu produit sur les plans juridiques, éthiques et déontologiques en accord avec la société (…) Les enregistrements ne doivent pas porter atteinte à l’image de marque de la police nationale, ni comporter de scènes pouvant être considérées comme ‘choquantes’ (…) Aucun extrait ne pourra être diffusé sans l’accord express du représentant de la police nationale. 

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Avignon 2019 : récapitulatif des comptes rendus

Le festival à l’heure des bilans

Le « IN » : faire mentir les fatalités

La 73e édition du Festival d’Avignon s’est achevée pour les spectateurs dans la nuit du 23 au 24 juillet, célébrant d’une certaine manière en aînée les 60 ans du ministère de la Culture, cette utopie réaliste d’un accès égalitaire aux œuvres. Il faudra encore quelques jours à l’équipe du Festival d’Avignon pour terminer, démonter, entretenir, ranger ce grand théâtre. Les histoires individuelles ont raconté la grande Histoire, les spectacles ont dialogué de l’un à l’autre, esthétiquement comme politiquement, dessinant une dramaturgie de la programmation. Des triomphes du Brésil, de Chine, de Russie, de France ou de Grande Bretagne, ont soulevé les salles et nous avons accompagné de nouvelles générations d’artistes accueillis par les spectateurs avec une curiosité passionnée, faisant une fois encore du Festival d’Avignon ce carrefour unique de productions légendaires et d’annonces de demain. Ce public d’Avignon, multiple, divers, fervent, fidèle, exigeant, militant aussi, était présent pour les spectacles comme pour les rencontres, revendiquant le plaisir sérieux de partager la recherche, l’engagement, l’histoire, le sens.

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« Tous créoles » organise un débat difficile mais salutaire

— Par Roland Sabra —

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Autour du livre « Le Sanglot de l’Homme Noir » d’Alain Mabanckou

La conférence d’Alain Mabanckou qu’il avait intitulée «  Pour en finir avec le sanglot de l’homme noir » et qui s’est tenue le 14juin à l’hôtel Batelière a été animée. Le conférencier dans une logique d’échange courtois a rappelé qu’il avait écrit son livre pour le premier de ses fils né à Paris et qui n’était jamais allé en Afrique. Il voulait l’amener à réfléchir sur une identité construite dans l’autonomie et non assujettie aux discours des autres. Il l’invitait, entre autres thématiques, à s’interroger sur la participation des africains à la traite négrière. Toute une partie des contresens qui ont accompagné la parution du livre tient à l’oubli de ce destinataire initial. Ce livre était donc destiné aux africains. « Un livre destiné surtout et avant tout aux noirs d’Afrique.» dira-t-il. C’est un peu comme les histoires juives, elles n’ont pas du tout le même sens quand elle sont racontées par des juifs à la sortie de la synagogue ou par des antisémites dans une cellule du FN.

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« Des incarcérés » : sous un déluge d’avanies

— Par Roland Sabra

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La première qualité d’un metteur en scène est semble-t-il de savoir lire. Savoir lire un texte, de théâtre de préférence. La démonstration par l’absurde en a été faite par Hervé Deluge qui présentait les 12 et 13 novembre derniers « sa lecture » du texte de Christophe Cazalis « Des incarcérés ». Ce texte remarqué, sans être pour autant vraiment remarquable est un huis clos, une réflexion sur le totalitarisme, sur l’enfermement, qu’il soit physique ou identitaire. Un texte ambitieux dans son propos et dont la construction est en adéquation avec ce qu’il thématise. Un texte circulaire, dans le quel l’épilogue renvoie à ce qu’exposait le prologue.

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