Catégorie : Danses

Superbes « Belles Places »  !

Par Selim Lander

Deux danseuses noires + deux circassiennes blanches, une pièce 100 % femmes avec une intention féministe affichée. Les danseuses sont souvent quatre en réalité car les deux circassiennes se mettent également à danser dans les tableaux à quatre. Après un prologue superflu au cours duquel est délivré en voix off un premier discours militant (éloge de la « femme djok », i.e. poteau mitan) à la clé, le spectacle commence et sera un enchantement de début à la fin, faisant oublier aussi bien le discours inaugural que celui qui viendra interrompre brièvement la pièce. Dans cette veine, on aura préféré le moment où une danseuse, micro en main, s’adresse à sa partenaire (puis idem pour les circassiennes).

Il n’y a pas si longtemps, on voyait fleurir sur les plateaux des pièces parlant des migrants : c’est sans doute ce qu’attendaient les subventionneurs. Désormais la mode est pour les sujets « woke » (racisés, femmes, lgbtq…). Ainsi va le monde. Toutes ces vertueuses intentions n’empêchent heureusement pas de faire de bons spectacles. Et celui-ci en est un, son ramage sauvé par son plumage.

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« Belles Places » en tournée !

À l’Artchipel le 12 février 2022 à 17 h

Rendez-vous le 12 février prochain à 17h à L’Artchipel – Scène nationale de la Guadeloupe pour découvrir cette nouvelle création danse et cirque contemporain !

Mis en scène par le chorégraphe guadeloupéen Léo Lérus, Belles Places, le tout nouveau spectacle de Métis’Gwa, invite le spectateur à une conversation originale à mi-chemin entre la danse et le cirque contemporain, menée tambour battant par quatre femmes aux personnalités, âges, corps et origines différentes. 

Nouvel opus d’un cycle de rencontres artistiques entre le cirque et la Caraïbe initié depuis 2018 par Métis’Gwa et ses partenaires Le Plus Petit Cirque du Monde et Touka Danses – Centre de Développement Chorégraphique National de Cayenne, Belles Places est le témoin vivant d’une écriture de cirque caribéen qui s’affirme, croisant rythmes, métissages et innovation artistique.

Une création caribéenne danse et cirque contemporain, pour quatre artistes féminines de Guadeloupe, Guyane et France hexagonale et deux roues Cyr.

Propos artistique

Un cheminement collectif questionne la femme dans sa diversité. Empreinte de cultures et de couleurs caribéennes, cette conversation vivante s’articule entre danse, cirque et prises de parole.

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« Psyche », conférence dansée avec Oxana Chi et Layla Zami

Le 07 janvier 2022 de 18h00 à 19h30 à La Maison Rouge – Maison des Arts

SYNOPSIS
La conférence dansée invite le public à arpenter la porosité des frontières entre passé ré-imaginé, présent ressenti et futurité réalisée. Au coeur du programme, un extrait du spectacle « Psyche » chorégraphié et interprété par Oxana Chi. Dans cette création profondément ancrée dans son héritage culturel, la danseuse-chorégraphe explore sa mémoire corporelle ainsi que celle des peuples diasporiques qui l’entourent. En quête des affinités entre l’âme et la psyché, sa danse l’emporte au plus profond d’elle-même, pour en extraire sa propre humanité et féminité. Le solo de danse est accompagné d’une bande sonore concoctée par Sylvestre Soleil avec Drum & Didgeridoo, ainsi que d’un encas musical composé et interprété par Layla Zami (saxophone, kalimba, loops).
Pour ouvrir la soirée, Dr. Zami nous offre des pistes de réflexion sur les relations entre mémoire culturelle, danse, et espace-temps. Le propos s’inspire de son ouvrage Contemporary PerforMemory : Dancing Through Spacetime, Historical Trauma, and Diaspora in the 21 st Century (Transcript Verlag / Columbia University Press, 2020) dans lequel elle a analysé les chorégraphies de sept artistes internationaux dont Oxana Chi, Christiane Emmanuel, et André Zachery (Haiti/USA).

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« La résistance joyeuse » de Lia Rodrigues, chorégraphe-citoyenne du Brésil

Paris – Elle est depuis des décennies une figure de la danse militante au Brésil. Dans son dernier spectacle, Lia Rodrigues se fait l’écho de voix d’indigènes qui se sentent menacés par « un président génocidaire » et « pas écoutés » par l’Europe en matière d’environnement.

« Encantado« , le titre du spectacle présenté à Paris, peut surprendre. Une création sur l’enchantement, dans un Brésil étouffé à la fois par une crise politique et sanitaire?

Mais les « encantados » (les enchantés), ce sont aussi des entités mystiques appartenant à la cosmogonie de peuples indigènes au Brésil.

« Ils vivent entre le ciel et la terre, dans la nature; ils enchantent et désenchantent, comme de la magie« , explique à l’AFP la chorégraphe dont le spectacle est présenté au Théâtre National de Chaillot puis au Centquatre, deux scènes où elle est artiste associée.

Ces entités ont « guidé » la création du spectacle en pleine pandémie à Maré, ensemble de favelas à Rio de Janeiro où depuis 2004, Lia Rodrigues a fait installer sa compagnie, créé une école de danse et un centre d’art.

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Danse par temps de Pandémie

Deux soirées danse comme pour augurer que la pandémie sera bientôt derrière nous et que la saison culturelle pourra reprendre normalement. Puisse le proche avenir le confirmer.

— Par Selim Lander —

Obsoletum de et avec Joss et Resist

Deux danseurs sur le plateau. Joss (Jean-Michel Garraud) accroupi pendant que Resist (Yves Milôme) joue avec une chaise en clamant un texte dont il est l’auteur. Après ce début qui paraît un peu laborieux, tout change lorsque Joss se réveille et se met à danser, bientôt suivi par son compagnon, en alternance conformément aux règles de la breakdance où chacun présente tour à tour son numéro. Avec les passages obligés comme lorsque Joss se met à tournoyer sur la tête. Les meilleurs moments, cependant, sont ceux où les deux se mettent à danser/jouer ensemble. Il se noue alors entre eux une réelle complicité lorsqu’ils se reconnaissent, se saluent. La chaise, quand elle est partagée, prend alors tout son sens. Si l’un apparaît plus fringant que l’autre et capable de figures plus compliquées, cela ne nuit pas à la qualité de cette pièce qui est justement destinée à montrer l’effet du passage des années sur le corps et la technique des danseurs.

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« L’ombre d’un doute » / « Répercussions »

Double spectacle de danse vendredi 19 novembre 2021 à 19h — Tropiques-Atrium

Création 2021

Dans le cadre du projet Dansez-Croisez, Tropiques Atrium Scène nationale de Martinique et le CCNT ont souhaité se rassembler autour d’un projet de création pour deux danseurs martiniquais.

L’ombre d’un doute est un duo qui se joue des chemins artistiques, des questionnements identitaires, des racines et de « l’ancré en soi » de chacun des interprètes.

C’est aussi une pièce qui joue tout court, de par ses contrepoints et ses mises en évidence, qui bousculent le rythme linéaire et répétitif d’une mise en abîme sereine…
Les deux interprètes, d’une générosité sans faille, pourraient vous faire douter de tout, sauf de l’importance de ce qu’ils font, et de ce qu’ils transmettent.

Chorégraphie : Thomas Lebrun
Assistante : Anne-Emmanuelle Deroo
Danseurs : Jean-Hugues Miredin, Laurent Troudart
Création lumière : Jean-Philippe Filleul
Création costumes : Kite Vollard
Crédit photo : Thomas Lebrun

Coproduction : Centre chorégraphique national de Tours et Tropiques Atrium Scène nationale

Dansez-Croisez est un partenariat mis en œuvre depuis 2018 par le CCN de Tours, Touka Danse – CDCN de Guyane et la DGCA, valorisant et motivant les croisements artistiques entre les territoires ultramarins de la Guyane et des Caraïbes et l’hexagone, afin de renforcer la formation et visibilité des artistes.

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 » Écouter-regarder-ressentir  » / « Obseletum » : double spectacle de danse

Samedi 13 novembre 2021 — 19h – Salle Frantz Fanon

Compagnie Real Squad « Obseletum » / Patrick Servius « Écouter-regarder-ressentir »

Double spectacle de danse : Compagnie Real Squad « Obseletum » / Collaboration artistique de Pascal BLAISE et NASTY.

« La place de l’homme contemporain faisant face à une dualité imposée par de profonds changements sociétaux. »
Deux danseurs hip-hop, des plus expérimentés des Antilles – Guyane, Artistes, Pères de famille, nous font part de leurs expériences à travers cette création.
Des rencontres toutes plus enrichissantes, des personnalités, des anecdotes nombreuses !
A l’écoute des femmes, des inégalités et des problématiques soulevées, les hommes se découvrent décomplexés et font face à leurs émotions. Nous sommes liés et avons un besoin viscéral de changement !
Cette pièce relate de situations qui nous poussent à la réflexion sans jugements, juste des moments de vie suspendus dans l’espace-temps de deux hommes amoureux de la vie.

Distribution

Mise en scène : Joss et Resist
Collaboration artistique de Pascal BLAISE et NASTY.
Création sonore : Yves Milôme
Régie lumière : Jean Pierre Listoir
Interprètes : Resist, Joss

Administrateur : Frédéric Oltra

Patrick Servius « Écouter-regarder-ressentir »

Au centre du plateau, Ludivine tourne sur elle-même avec les yeux fermés… Victoria et Maryem entrent et se déplacent à reculons… On sait qu’elles vont entrer en contact et que cette rencontre révélera les histoires de chacune.

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«Cette Terre me murmure à l’oreille», création de la Cie Christiane Emmanuel

15 et 16 octobre 2021 à Tropiques Atrium

La Compagnie Christiane Emannuel présente sa nouvelle création «Cette Terre me murmure à l’oreille» les 15 et 16 octobre 2021 à Tropiques Atrium, Scène Nationale à 19h00, Salle Frantz Fanon. Cette création met en scène Jean-Félix Zaïre, Christian Kossa et Abdoulaye Konaté sous l’œil de la chorégraphe, Christiane Emmanuel et son assistant chorégraphique, Pascal Séraline.

Note d’intention

L’Afrique, Terre-mère, berceau de l’humanité, plantée tel un baobab dont les racines et les branches traversent les océans. Elle nous pénètre et codifie inlassablement notre ADN comme autant de fruits hybrides . Au delà des contraintes historiques et administratives, comment recréer un espace de vie, de partage, d’écoute, de poésie corporelle et musicale avec une partie du monde (d’où nous venons) et où il était peut-être strictement interdit de mettre les pieds, par peur du lendemain.

Tisser des liens, consolider des ponts, qui pour le moment restent fragiles, sont quelques-unes de nos préoccupations et objectifs.

Ce projet de création se veut dialogue transatlantique entre Caraïbe et Afrique. Travailler en étroite collaboration avec des danseurs-chorégraphes africains et caribéens, dans un enrichissement mutuel, vers la co-recherche et le co-développement d’une danse contemporaine dont les sources et ressources ancrées dans la terre nous parlent tel un baobab ou un fromager.

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« Cercle égal demi Cercle au Carré », de la Cie Difé Kako

Comment mettre en relation ce qui nous fonde dans la différence pour créer un langage nouveau ?

Théâtre Jacques Carat à Cachan (94) Jeudi 8 juillet 2021 à 19h
Durée spectacle : 1h
Durée du bal : 40 min.
Tout public
Tarifs : Spectacle et bal gratuits uniquement sur réservation

Lire sur Madinin’Art : Difé Kako : danse traditionnelle, danse actuelle

Tableau impressionniste, Cercle égal demi Cercle au Carré embarque à son bord douze interprètes de tous âges venant de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane, du Cameroun, du Gabon et de l’Hexagone. Sur ce bateau pris dans la vague qui relie les territoires, le but du jeu est de partager et de mettre en friction les multiples cultures. Ainsi, boulangère, quadrille, haute taille et autres danses sociales introduites aux Antilles et en Guyane avec la colonisation, réappropriées par les esclaves, ont rencontré les danses africaines. Par un processus d’adaptation créatif ont émergé ensuite les danses créoles. Elles viennent aujourd’hui se transformer au contact du hip-hop, du voguing, du ragga, du krump, de la kizumba, du zuèt et inversement. Le dialogue ainsi établi entre tradition et modernité revisite les danses sociales et les électrise dans un univers géométrique au contact des danses urbaines, composant un hymne vivifiant à la créolisation et au métissage artistique.

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Stage Intensif de DanseS+Atelier Bèlè (SID+AB) IXème édition 

2 au 14 août 2021 à Pôlform et à Saint-Pierre

Bienbonjou tout moun !

Zot té ka tandé’y, i la !!! 💃Le Stage Intensif de DanseS+Atelier Bèlè (SID+AB) IXème édition ouvrira ses portes du 2 au 14 août 2021 à Pôlform et à SAINT-PIERRE.🕺

Cette année encore, le SID+AB vous propose plus de 80 cours, toujours à des prix défiant toute concurrence. Anfen zòt za konnèt ! 😃. Les planning des cours seront bientôt disponibles.  

🔆Attention🔆, si vous avez 18 ans cette année ceci vous concerne : Le PASS CULTURE. Vous connaissez ? C’est un dispositif  qui vous permet d’avoir accès l’année de vos 18 ans à une application sur laquelle vous disposez de 300€ pendant 24 mois pour découvrir et réserver selon vos envies les propositions culturelles de proximité et notamment les cours de danses. 
🤩 OFFRE SPECIALE 🤩 : Toujours plus de petits prix pour vous remercier de votre fidélité. Spécialement pour vous, en avant première, le pass de 10 cours est à 52 euros au lieu de 72 euros. Attention quantité limitée. Premié rivé, premié sèvi.

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Avant-première : « Indes Galantes », m.e.s. Clément Cogitore, chorégraphie Bintou Dembélé.

Samedi 19 juin à 19h à Tropiques-Atrium

La danse s’invite sur l’écran Cinéma de Tropiques Atrium, à l’occasion de l’avant-première du film « Indes Galantes » !

France –2021- 1h48 – Documentaire, danse, opéra

Réalisation : Philippe Béziat

Synopsis :
C’est une première pour 30 danseurs de hip-hop, krump, break, voguing… Une première pour le metteur en scène Clément Cogitore et pour la chorégraphe Bintou Dembélé. Et une première pour l’Opéra de Paris. En faisant dialoguer danse urbaine et chant lyrique, ils réinventent ensemble le chef-d’œuvre baroque de Jean-Philippe Rameau, Les Indes Galantes. Des répétitions aux représentations publiques, c’est une aventure humaine et une rencontre aux enjeux politiques que nous suivons : une nouvelle génération d’artistes peut-elle aujourd’hui prendre la Bastille ?

La presse en parle :

The Financial Times – Shirley Apthorp : Ravishing: ‘Les Indes galantes’

El Mundo – Ignacio Gil Vasquez : Un espectáculo de cuatro horas, brillante, moderno. Divertido y que hace pensar. Bello. Espectacular.

Connaissance des arts – Guy Boyer : une nouvelle vision plastique contemporaine. Chef-d’œuvre ! 

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« Sonmiziksonpawol » de Annick Justin-Joseph

Les 17, 18 et 19 juin 2021 à 19h 30 au T.A.C

Honneur et hommage à Henri Brival (joueur émérite du bwa ronflé)

Mise en scène : Annick JUSTIN JOSEPH,
Saxophone : Medhy CASERUS VERIN, (14 ans)
Bwa wonflé : Daniel BARDURY
Harmonica : Jean-Louis NGUYEN
Sonmiziksonpawol : Christophe RANGOLY (Papa Slam)
Danse / Texte : Ina BOULANGÉ
Chant / Danse / Percussions : Stella GONIS

Invité : James GERMAIN, l’une des plus belles
voix d’Haiti, dans un répertoire aux saveurs d’un son « kréyol/mandingue »

Création lumière : Valérie PETRIS

Les mots voyagent… en la réalité de nos espaces créoles.
Mouvance essentielle du son…
Trame de paroles – racines… en la musique des langues, et à travers les voix d’instruments qui font que les océans ne nous séparent plus. Martinique, Sainte-Lucie, Haïti et bien au-delà, les Indes, l’Afrique…
« Seul l’esprit poétique corrode et bâtit, retranche et vivifie » nous dit Aimé Césaire dans « L’appel au magicien ».
De nous autres à ce monde en crise…
De nous autres nous-mêmes à l’invention du parler qui nous sommes… Tropiques blues… le souffle des Caraïbes, îles archipels entre deux Amériques, et la vibration des sons qui créent des passages : tambour, flûte, saxo… harmonica et bwa wonflé… autant de respirations, sur des textes dits ou chantés, soutenus par des musiciens passionnés, toutes générations confondues.

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« « J’habite une blessure sacrée.. » enfin en Martinique!

Samedi 12 juin 2021 à 19h Tropiques-Atrium Scène nationale

Ne boudons pas notre plaisir mais il aura fallu attendre près de 4 ans après sa création pour que nous puissions voir en Martinique ce travail étourdissant. Ci-après une reprise de l’article paru sur Madinin’Art le 12 janvier 2018.

« J’habite une blessure sacrée.. » deuxième élément d’un diptyque de Max Diakok

— Par Roland Sabra —

Max Diakok poursuit son travail sur la quête du sens dans un balancement permanent entre polarités opposées et néanmoins complémentaires. Dans le très réussi « Depwofondis » il proposait d’emprunter le chemin qui va du social à l’individu, invitant à se défaire de défroques uniformisantes et oppressantes pour retrouver la primeur d’une saveur humaine enfouie sous les couches successives de la fonction civilisatrice. Dans « J’habite une blessure sacrée.. » le voyage proposé prétend faire le même chemin dans le sens inverse. De l’individu vers le social. Comment « la quête intérieure dialogue avec le besoin de solidarité humaine » nous dit-il dans la note d’intention qui présente son travail. Le parcours est en réalité fait d’aller et retour entre ces deux exigences autour d’un mécanisme qui relève d’un même procès.

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« Sinfonia » ou la noirceur du confinement, le dernier ballet de Thierry Malandain

Saint-Sébastien (Espagne) – D’un côté, un quatuor de puissants qui délimite le périmètre. De l’autre, une quinzaine de danseurs à l’étroit. Sinfonia, le dernier ballet de Thierry Malandain, directeur du Centre chorégraphique national de Biarritz, présenté samedi à Saint-Sébastien en Espagne, raconte la noirceur du confinement et les corps corsetés.

Tout est noir. Noir le sol, noirs les costumes, noir le sujet. Le ballet a été « réglé dans les ténèbres« , explique à l’AFP le chorégraphe qui a créé Sinfonia en octobre 2020 car « il fallait qu’on occupe les danseurs« . 

Le ballet de 28 minutes pour 20 danseurs a donc été conçu « en urgence » et sur une partition des années 1960, à l’époque d’une autre pandémie, celle de la grippe de Hong Kong. 

Présenté lors de deux uniques représentations au théâtre espagnol de Victoria Eugenia de Saint-Sébastien, le ballet raconte ce qui n’est malheureusement pas encore un souvenir, le confinement. 

On ne peut pas les rater, ils sont la seule lumière sur scène: les cônes de chantier argentés, outils diaboliques. 

Quatre garçons en costume, « chevaliers de l’apocalypse et allégorie des pouvoirs publics » selon Thierry Malandain, les déplacent au gré de leurs envies pour « décider des espaces dans lesquels évoluent les danseurs« . 

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Sous l’œil de Klapisch, la seconde vie d’une ballerine de l’Opéra

Paris – On se croirait en pleine séance de travail d’un ballet, si ce n’est l’homme aux côtés de la danseuse de l’Opéra de Paris n’est pas un répétiteur, mais Cédric Klapisch qui boucle son dernier film, petit « miracle » tourné en pleine pandémie.

Sur la scène du Théâtre du Châtelet, qui a accueilli cette semaine les derniers jours du tournage entamé en décembre et réalisé également à La Villette et en Bretagne, Marion Barbeau signe ses débuts au cinéma et un retour sur le plateau, alors que les salles de spectacle sont fermées depuis plus de cinq mois. 

La ballerine de 30 ans a renoué ainsi avec des « émotions fortes qu’on ne retrouve qu’au théâtre« , même si l’expérience varie sensiblement une fois devant la caméra.  

« Un ballet présenté devant un public, c’est très frontal. Ici c’est plus subjectif, on guide le spectateur là on veut que l’œil se pose« , affirme à l’AFP la première danseuse, grade précédant le titre suprême d’étoile. 

– « Le sens du détail » – 

Elle répète inlassablement un mouvement de bras dans une scène de « La Bayadère« , ballet du 19e siècle durant lequel l’héroïne danse avant de se blesser, ce qui brise son rêve d’étoile. 

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Rachid Ouramdane : « Défendre un théâtre des diversités esthétiques »

ENTRETIEN. Nommé à la tête du Théâtre national de Chaillot, le danseur et chorégraphe partage la philosophie avec laquelle il aborde son nouveau challenge.

— Propos recueillis par Hassina Mechaï —

Rachid Ouramdane traverse le monde de la danse avec la grâce et l’agilité d’un funambule. Toujours dans l’entre-deux, suspendu entre deux mondes, deux arts, deux mouvements. Après des études au Centre national de danse contemporaine, il crée très vite sa propre compagnie, L’A. S’ensuivra un parcours artistique qui démêle les rets de la frontière, dont il joue tout en la déjouant. Ainsi dans Corps extrêmes, un spectacle qui réunit voltigeurs, highliners et champions d’escalade ou dans Les Grands Rassemblements, le mur scénique entre artistes et spectateurs. Sa nomination à 50 ans intervient en des temps incertains pour la culture, entre crise sanitaire et inquiétude des intermittents du spectacle. Mais le nouveau directeur entend saisir cette crise pour refondre les modes d’accès à la culture. Pour cela, il s’appuiera sur neuf artistes associés : Nacera Belaza, François Chaignaud, Aurélie Charon, Fanny de Chaillé, Dorothée Munyaneza, Faustin Linyekula, Gisèle Vienne, le collectif de cirque XY et le rappeur Kery James, lesquels l’accompagneront durant les cinq ans que durera son mandat.

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Vidéo : International Illest Battle – 100% Krump à La Villette – ARTE Concert

Pour la 8ème année consécutive, le collectif Madrootz, en collaboration avec Art-Track et La Villette, organisent l’INTERNATIONAL ILLEST BATTLE dans le cadre prestigieux de la grande halle.

Cette nouvelle édition, exclusivement consacrée à la pratique du KRUMP, sera retransmise, étant donné la situation sanitaire, sur Arte concert (voir ci-dessous la captation vidéo) et réunira les meilleurs Krumpers de toute l’Europe : Allemagne, Suisse, Portugal, Royaume-Uni, République Tchèque, Belgique… Partage et énergie pour un spectacle hors norme où chaque Krumper exprime son propre style.

Le KRUMP est une danse née dans les années 2000 au cœur des quartiers défavorisés de Los Angeles.
Plus qu’une pratique, le KRUMP est un mode de vie et une culture à part entière, avec sa propre histoire, sa technique, ses racines, une musique propre à son univers.

Véritable moyen d’expression, le KRUMP est surtout une façon d’extérioriser sa sensibilité : son message est celui de la libre expression, de l’acceptation et du dépassement de soi. L’émergence de ce mouvement a été racontée par le photographe David LaChapelle dans le célèbre documentaire RIZE en 2005, qui a eu un impact mondial et a ainsi démocratisé le mouvement en mettant un coup de projecteur sur la communauté KRUMP.

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Gaëlle Bourges : la cariatide, la Grèce et le lord pilleur

S’appuyant sur de nombreux documents d’archives, la chorégraphe traduit scéniquement dans «OVTR» («On va tout rendre»), le récit effarant des prédations anglaises de marbres antiques à l’Acropole toujours réclamés en vain par Athènes.

— Par Elisabeth Franck-Dumas —

Ingrédients d’une tragédie : une jeune femme est violemment enlevée de son pays natal, la Grèce, et rapportée de force au Royaume-Uni où elle croupit encore. Bon, OK, la jeune femme est en marbre. Mais quand même : l’on vous met au défi de ne pas verser une larme lorsque vous la verrez rouler sur scène, enveloppée dans son papier bulle, voguant vers l’Angleterre accompagnée du Wuthering Heights déchirant de Kate Bush. «I’ve come home !» Je suis rentrée à la maison !

On peut toujours rêver – que Catherine retrouve Heathcliff dans les Hauts de Hurlevent et que la cariatide retrouve enfin ses cinq sœurs de l’Acropole, deux siècles après avoir été arrachée à la scie du temple d’Erechteion par un certain Lord Elgin, qui entendait l’utiliser pour décorer sa maison de campagne écossaise… Vertement critiqué à l’époque, notamment par Byron et Chateaubriand, Lord Elgin se débarrassa vite des objets de son méfait en les vendant au British Museum.

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« She ou les joies d’une femme », une pièce dansée de Jean-Hugues Miredin

Vendredi 12 mars 19h30 – Salle Frantz Fanon

« SHE » ou les joies d’une Femme est le 3ème volet de la trilogie entamée par la Cie Art&Fact avec la pièce « Tu ne dis rien moi non plus » dédiée à l’intimité masculine, « Love me tender », qui explorait la dynamique du couple.
L’intention de ce 3ème volet est d’explorer l’univers Féminin à travers le prisme de la société actuelle.
Je citerai un fragment du poème de l’écrivaine américaine Donna Ashworth –
Jean-Hugues Miredin

« Un jour…
Une armée de femmes plus âgées et furieuses envahira le monde.
Et je veux être là à l’avant.
Parce qu’un jour, chaque femme se réveille et se rend compte que, très franchement, elles se sont mises en enfer.
Essayer de s’intégrer, d’essayer d’être suffisante, d’être attrayante, d’être acceptable, d’être responsable, d’être fiable, d’être une mère, d’être une femme, d’être une amie, d’être un être aimant, de faire carrière, pour que tout continue à tourner sans effort…
Et en un éclair, des années et des années de conformité époustouflante, passent devant vos yeux et vous avez un moment de lucidité…
Ça n’allait jamais arriver.

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Luca Abdel-Nour, le fabuleux destin d’un Billy Elliot égyptien

Paris – Sa première barre a été dans un studio du Caire, entouré de filles. Malgré une formation tardive et les préjugés, Luca Abdel-Nour est devenu le premier Egyptien primé à un prestigieux concours de ballet à Lausanne et aimerait inspirer d’autres garçons du Moyen-Orient.

A 17 ans, le danseur, également français par sa mère et formé ces trois dernières années à la Zurich Dance Academy, est sur un petit nuage depuis février: au Prix de Lausanne, exigeante compétition annuelle internationale, il a raflé le deuxième prix, le prix du public et le prix du meilleur candidat suisse. 

« Quand ils ont révélé le nom des finalistes, je ne pouvais pas y croire, j’ai éclaté en sanglots« , raconte-t-il à l’AFP. A l’annonce des résultats, qui s’est faite en ligne tout comme le concours pour cause de pandémie, « ça a été un choc, un très beau choc; je ne m’attendais à en arriver là« . 

Déjà embauché par une compagnie dont il ne peut encore révéler le nom, il n’en revient toujours pas d’avoir reçu des textos de félicitations de danseurs qu’il admirait sur des vidéos quand il était enfant. 

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La mort de Patrick Dupond, légende française de la danse

L’ancien danseur étoile et juré de l’émission « Danse avec les stars » est mort vendredi des suites d’une « maladie foudroyante ». Il avait 61 ans.

ex-danseur étoile de l’Opéra de Paris et star de la danse Patrick Dupond est décédé vendredi 5 mars 2021 à l’âge de 61 ans des suites d’une « maladie foudroyante », a annoncé son entourage à l’Agence France-Presse. « Patrick Dupond s’est envolé ce matin pour danser avec les étoiles », a affirmé sa collaboratrice Leïla Da Rocha. «  Il est décédé à la suite d’une maladie foudroyante  », a-t-elle dit, précisant qu’il était «  malade depuis quelques mois  ».

Patrick Dupond était l’une des plus grandes étoiles de l’Opéra de Paris et de la danse en général en France, connu du grand public au-delà du cercle des amateurs de ballet. L’annonce de sa mort a créé une onde de choc chez ses anciens collègues et dans le monde de la culture. Dans un communiqué, l’Opéra de Paris a fait part de son «  émotion  » et de sa «  profonde tristesse  » après la disparition du danseur. «  Sa personne et son nom resteront attachés à un pan de l’histoire de l’institution. 

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Le chorégraphe Rachid Ouramdane nommé à la tête du Théâtre national de Chaillot

Le chorégraphe et danseur Rachid Ouramdane a été nommé à la tête du Théâtre national de Chaillot, temple de la danse à Paris, a annoncé vendredi le ministère de la Culture.

M. Ouramdane, 50 ans, prendra ses fonctions le 5 avril pour un mandat de cinq ans, précise la rue de Valois dans un communiqué.

« Le projet de Rachid Ouramdane démontre une vision renouvelée et ouverte de la danse, qu’il tient à considérer dans ses liens avec tous les arts, mais aussi dans sa connexion directe avec la société. Rachid Ouramdane souhaite faire de Chaillot (…)  le +Théâtre des diversités+, un lieu d’innovation sociale par l’art et la culture », détaille le ministère.

« Ainsi, il propose de construire une ligne artistique à partir de l’histoire de Chaillot, en s’appuyant notamment sur le symbole et le socle de la Déclaration universelle des droits de l’Homme qui fut signée en ces lieux », poursuit-il, saluant un chorégraphe qui « développe une danse unique dans le paysage chorégraphique français, qui questionne l’hospitalité, l’inclusion et les grands enjeux environnementaux ».

Rachid Ouramdane succèdera au chorégraphe Didier Deschamps, né en 1954, à la tête de l’établissement depuis 2011.

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Rana Gorgani, la danse soufie au féminin

Paris – Elle est l’une des rares danseuses soufies à se produire en public, et depuis la pandémie, elle initie à cette pratique via Zoom. Alors que tout semble à l’arrêt, le mouvement giratoire est pour Rana Gorgani une manière de « donner un sens à l’existence ».

Depuis ses premiers tours sur scène il y a dix ans, la Franco-iranienne de 37 ans étonne. Une derviche tourneur? Cette danse spirituelle et ancestrale est réservée traditionnellement aux hommes, même si des femmes s’y adonnent dans des cérémonies à huis clos, de la Turquie jusqu’en Afghanistan. 

Longtemps elle a pensé « qu’il fallait que ça reste dans un cadre privé« , affirme à l’AFP cette femme menue aux longs cheveux noirs et bouclés. 

Jusqu’au jour où elle ose faire quelques tours lors d’un festival en plein air à Montpellier, où elle présentait des danses traditionnelles persanes. Après « quelques minutes, j’ai été prise de panique et me suis arrêtée pour quelques secondes. Comme si inconsciemment j’étais en train d’enfreindre une règle« , se souvient-elle. 

« Je suis repartie en tournant très vite, j’ai entendu un tonnerre d’applaudissements, et à la fin je me suis dit +tout va bien+« .

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Danser : Au bout du souffle, de Hubert Petit-Phar et Delphine Cammal

Spectacle à Tropiques-Atrium, le samedi 6 février 2021, à 19h30

Au bout du souffle… : Explorer, par la danse, l’engagement total et son effet sur les corps.

Compagnie La Mangrove : Évoluant entre la Seine-Saint-Denis et la Guadeloupe, la compagnie propose en parallèle de ses créations des actions participatives à travers des projets territoriaux.

Site Parisart : La danse n’est-elle pas une façon de prendre position ? De s’engager par le corps dans le monde ? Avec Au bout du souffle… (2019), Hubert Petit-Phar et Delphine Cammal (Cie Mangrove) livrent une pièce autour de l’engagement. Création pour quatre danseurs — Ludovic Bibeyron, Jean-Sébastien Jacques, Octavia Miranda, Mickael Top —, Au bout du souffle… remonte le fil de l’héroïsme. En posant la question du sacrifice. Jean Moulin, Louis Delgrès, Spartacus, Benazir Bhutto, Ahmed Ben Bella, Patrice Lumumba, Thomas Sankara, Rosa Luxemburg… tous ont en commun d’être morts pour la société. D’avoir vécu en accord avec leurs principes ; d’avoir été tués pour cette raison. Pièce sobre, Au bout du Souffle… plonge dans cette énergie capable de dépasser la tétanie et partant d’une réflexion sur l’universalité des destins croisés de Louis Delgrès et Jean Moulin, interroge la position des corps en résistance.

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Au bout du souffle… – Hubert Petit-Phar

Samedi 6 février à 19h 30 Salle Frantz Fanon

« À l’Univers entier, le dernier cri de l’innocence et du désespoir » Louis Delgrès

Cette pièce est un essai sur le comportement humain face à l’engagement total : mourir pour la liberté. Crier, lâcher prise, résister. Elle puise sa réflexion sur les destinées de héros sacrifiés qui ont réveillé les consciences, pour défendre la démocratie.

Imaginer les derniers instants, le corps, la voix, le souffle jusqu’au silence. Corps libres/corps contraints, il y a le désir de confronter des langages chorégraphiques : Hip-hop/Break, Ka Contemporain afin de faire émerger une danse ancrée et libératoire, de repousser les limites du geste et de créer un mouvement d’urgence, de tension, jusqu’au dernier souffle.

Conception – Chorégraphie : Hubert Petit-Phar
Danseurs ; Ludovic Bibeyron, Jean-Sébastien Jacques, Octavia Miranda, Mickaël Top
Dramaturgie : Delphine Cammal
Création musicale : Mehdi Nassouli
Musique : Murcof

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