Catégorie : Arts Plastiques

La collection d´art français du Musée des Beaux-arts de Cuba

 

L´ensemble des œuvres françaises est l´une des collections les plus attrayantes et équilibrées des écoles européennes. Elle est composée de trois cent trente tableaux et près de cinq cents dessins et estampes, où prédominent les paysages, les portraits et des scènes de genre, couvrant une longue période de l´art français : depuis la formation d´une École Nationale de Fontainebleau, en 1600, ayant des accents de la Renaissance, jusqu’aux solides partisans des mouvements anti-académique de la fin du XIXe siècle.

Provenant généralement de collections privées conformées avec des profils plus ou moins définis et de hauts standards de sélection, les œuvres démontrent l´émergence et l´évolution des canons académiques, leurs modifications successives des esthétiques à l´usage et leur enchevêtrement et influences mutuelles, même avec les « ismes » destinés à provoquer des ruptures dans leurs mécanismes de création vers la fin du XIXe siècle.

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Comment Ron Mueck donne vie à la sculpture

Un autoportrait de l’artiste, « Mask II », 2001. Matériaux divers.

A ce jour, Ron Mueck n’a réalisé, au total, que 38 sculptures. C’est peu. Et pourtant, l’artiste crée l’événement partout où il expose. Son dernier accrochage en date, au Museo de Arte Contemporaneo de Monterrey, au Mexique, en 2011, a attiré plus de 416 000 visiteurs ! Jusqu’au 29 septembre, c’est à la Fondation Cartier, à Paris, qu’il est invité. Au programme, seulement neuf œuvres, mais jamais vues en France (trois ont été créées spécialement pour l’expo) et qui atteignent parfois des tailles colossales.

Né à Melbourne, en Australie, en 1958, Ron Mueck est un sculpteur plutôt atypique. Autodidacte, il n’a pas fait d’école d’art, mais a d’abord travaillé comme décorateur de vitrine, et a perfectionné sa technique en créant des poupées pour la publicité, le cinéma ou la télé (notamment au « Muppet Show »).

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«Mémoires de la table : jalons pour une histoire de l’alimentation à la Martinique »

A travers cette exposition, les Archives départementales mettent en scène une histoire de l’alimentation en Martinique depuis l’époque amérindienne jusqu’au début des années 1980. A partir de documents d’archives et d’objets muséographiques, il s’agit de montrer l’évolution des composantes d’une cuisine métissée qui, à partir de l’héritage amérindien, s’est enrichie au gré des migrations successives (européennes, africaines et indiennes) : cartographie des ingrédients, présentation des modes de préparation et des lieux de la cuisine. Il est aussi question d’appréhender le rapport des Martiniquais à l’alimentation et à la table, véritable marqueur d’une appartenance sociale, où coexistent dès le XVIIIème siècle une alimentation « rationnée » destinée à l’esclave, une cuisine « gastronomique », véritable art de vivre développé dans les milieux bourgeois, et une cuisine simple, propres aux milieux populaires (à partir de la seconde moitié du XIXème siècle). Ce rapport à l’alimentation a par ailleurs été profondément modifié pendant les périodes de disette, comme celle vécue « an tan Robè », ou encore avec l’uniformisation des modes alimentaires dictée par la société de consommation (à partir des années 1980).

aux Archives Départementales de la Martinique
19, avenue Saint-John Perse – Morne Tartenson à Fort de France

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Un bilan de la création contemporaine en Guyane

— Par Selim Lander —

Une exposition consacrée à l’art contemporain guyanais est installée jusqu’au 12 mai sur les cimaises de la Fondation Clément en Martinique. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, le lieu vaut à lui seul la visite. L’habitation Clément est sans doute le plus bel exemple de l’architecture coloniale martiniquaise. La maison des maîtres, parfaitement entretenue, est montrée dans son jus, avec les salles de réception au rez-de-chaussée et les chambres à l’étage. Des dîners sont encore parfois servis dans la salle-à-manger. Ce fut en particulier le cas lorsque le président Mitterrand et le président Bush (père) décidèrent de se retrouver en Martinique. Les communs (cuisine, …) situés conformément à la tradition dans des bâtiments à part, sont également ouvert à la visite.

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Dominique Berthet, écrivain d’art

— Par Manuel Norvat —


 

La galerie Berthet, rue de seine, à Paris, est consacrée à l’art contemporain. J’y ai aperçu récemment des œuvres qui n’avaient rien de préhistoriques, des œuvres « résolument modernes » selon le mot du poète, autrement dit du créateur, de l’artisan des arts, c’est-à-dire somme toute, de celui qui dans toutes les cultures nous fait entrer en modernité. Comme quoi les vieilleries poétiques ne sont pas incompatibles avec la modernité. Le problème c’est que le contemporain n’est pas forcément moderne puisqu’il peut être passéiste, réactionnaire, ultra, fasciste ou futuriste. La nouveauté dans l’art n’est donc pas gage de révolution. C’est d’instinct la question fondamentale de l’esthétique de tous les temps : Est-ce de l’art ou du cochon ? Le genre de questionnement que l’on peut avoir aussi bien devant un certain tableau de Courbet qu’en présence d’une installation dite contemporaine.

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Convergences Caraïbes 2013 : du 12 au 29 avril 2013

—  Par Marie GAUTHIER —

Pour la 3ème année consécutive, « Convergences Caraïbes »
présente au public du 12 au 29 avril 2013, les oeuvres d’une vingtaine d’artistes plasticiens.
Une première nouveauté en 2013, c’est la proposition d’un thème de réflexion où chaque artiste a la possibilité d’approfondir la singularité de sa démarche, d’engager et d’affirmer ce qui sous-tend sa pratique artistique.

Ce thème : « l’atelier de l’artiste ».

La deuxième nouveauté c’est l’ouverture simultanée de l’événement sur 3 sites : la Galerie de la Véranda à l’Atrium, la Galerie ODIS7 au Marin et la Galerie Tout Koulè au Village de la Poterie des Trois-Ilets.
Le thème de « l’atelier de l’artiste » est récurrent dans la tradition artistique, dans l’art moderne, ainsi que dans l’art contemporain : Le Titien, Vermeer, Courbet, Picasso, Brancusi, Dali, Jasper Johns, Ilia Kabakov, Miguel Barcelo, etc. Parfois « manifeste », parfois testament, face à l’histoire de l’art dans sa continuité et ses ruptures, c’est l’occasion pour l’artiste de montrer ses méthodes de travail en révélant quelques secrets de fabrication, les axes de sa démarche, la cohérence de ses partis pris plastiques et idéologiques, ses liens intimes avec la création.

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Exposition – « O PEYI – Code noir » du 05 au 20 avril 2013 à la Médiathèque du Gosier.

– Deux artistes plasticiens amis, collaborant depuis 20 ans (depuis le lycée) et aux conceptions proches de l’art, de sa fonction et du statut de l’artiste en Guadeloupe. Fondateurs tous deux de la « Première Biennale des jeunes Créateurs » en 2001. Auteurs de nombreuses fresques dont celle de la Marina. Membres Fondateurs du « Mouvement 6A » (collectif d’artistes).

Les expositions Majeures : Art Bassel (Miami 2002), Biennale de Saint-Domingue 2003. Plus récemment, en 2010, « Exposition des jeunes créateurs Guadeloupéen » à la Fondation Clément (au François en Martinique) et en juin 2012, Exposition « Tépéi » (Lamentin – Guadeloupe).

Ces artistes depuis peu interroge plus profondément l’art dans son rapport à l’espace d’où il prend naissance. Qu’est ce que créer en Guadeloupe? Quel est le role de l’artiste? et plus spécifiquement, quel role joue les arts plastiques vis-à-vis de la mémoire? (d’où ce projet sur le code noir).

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« Les Archipels du moi » du 19 mars au 6 avril 2013, Le Moule

 
Interventions artistiques concertées dans les rues du bourg
« Les Archipels du Moi » est un projet développé depuis quelques mois consistant à placer des oeuvres d’art éphémères dans l’espace public, et particulièrement sur les murs des bourgs.
Il s’agit de grands collages d’images abordant les thèmes de l’archipélisation identitaire et la déconstruction des stéréotypes « noir / blanc ».
L’artiste propose de coller ses images dans une démarche de concertation avec les habitants.
Il les rencontre pour leur proposer de participer au projet en acceptant des collages sur des murs (deja très abîmés) leur appartenant, ou pour identifier les endroits laissés à l’abandon.

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« Nos jeunes Guadeloupéens ont du talent »

Wi’anArt en association avec le Lycée Gerville Réache et le Collège Richard Samuel organisent deux expositions d’art contemporain « Corps et Encore » : 

–          du 12 au 26 avril 2013 dans le Hall d’exposition de l’Hôtel de ville de Basse-Terre

–          et du 2 au 17 mai au Pavillon de la ville de Pointe-à-Pitre.

Depuis  le mois d’octobre 2012,  Wi’anArt met à l’honneur l’art contemporain à travers des rencontres d’artistes et des ateliers dans les 26 établissements participants soit plus de 1 000 élèves scolarisés de la 6ème à la Terminale dans les collèges et lycées de la Guadeloupe.

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« Fantomatiques Matadors » Villa Chanteclerc du 15 au 24 mars 2013

— Par Roland Sabra —

— Le corset comme emballage du corps des femmes. Une exposition de Marc Marie-Joseph —

En promenade au bord de mer Marc Marie-Joseph tombe en arrêt devant un squelette de poisson bien conservé. Fulgurance : c’est un corset ! Les arêtes sont des baleines bien sûr ! L’objet dont on trouve quelques rares traces dans l’Antiquité, disparut pendant un millénaire et demi, connut son heure de gloire, s’éclipsa et fit retour dans les années 1980-1990 du siècle dernier. C’est à la cour d’Espagne au XVIème siècle qu’on le voit réapparaître. Il prendra le nom de corps à baleine à la Renaissance, les baleines étant une des quatre composantes du bustier. C’étaient jusqu’au XIXème siècle de véritables fanons de baleine. L’association langagière de Marc Marie-Joseph est au plus près de l’histoire. Histoire qui nous dit qu’il fut toujours marqué d’une ambivalence : symbole d’une contrainte exercée sur le corps des femmes, signe d’austère vertu d’un côté, il souligne, de l’autre, la finesse de la taille, zone érotique privilégiée au XIXème siècle. Le mouvement d’émancipation du siècle des Lumières le marginalise.

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Les photographes et le réel.

  par Scarlett JESUS, critique d’art.

 « Dans ces jours déplorables, une industrie nouvelle se produisit,[…] le Credo actuel des gens du monde, est celui-ci […]  « Je crois que l’art est et ne peut être que la reproduction exacte de la nature » […] Un Dieu vengeur a exaucé les vœux de cette multitude. Daguerre fut son Messie. Et alors elle se dit : « Puisque la photographie nous donne toutes les garanties désirables d’exactitude (ils croient cela, les insensés), l’art, c’est la photographie. »

BAUDELAIRE, « Le public moderne et la photographie », Salon de 1859.

 

En Guadeloupe, trois expositions récentes de photographies témoignent, à travers la spécificité de chacune d’entre elles, d’une réflexion commune quant aux regards que les photographes désirant accéder au statut d’artistes portent sur le réel. A commencer par ce premier constat : ce n’est pas la lumière crue du jour qui les attire, mais celle, plus trouble (et combien plus troublante) de la nuit. Daniel DABRIOU, parallèlement à la sortie de son ouvrage « Le Carnaval en Guadeloupe – VIM, Very Important Mass », vient d’exposer au fort Fleur d’Epée de Gosier une cinquantaine de photographies sous le titre « Koulé à VIM ».

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A Belleville, le graff devient un atout touristique

— Par Joffrey Vovos—

Paris. Mosaïques, pochoirs, collages : Belleville regorge d’œuvres d’artistes de rue. Une richesse que le XXe arrondissement a décidé de mettre en valeur avec un «parcours de murs».

 

 

Les touristes sont de plus en plus nombreux à arpenter les rues de Belleville à Paris (XXe), appareils photo en bandoulière. Il n’y a pourtant pas beaucoup de monuments à contempler dans ce quartier populaire de l’Est parisien. Ce qui les attire, ce sont les œuvres qui peuplent les murs : graffitis, pochoirs, mosaïques ou collages. « C’est comme un musée à ciel ouvert en perpétuel renouvellement », s’enthousiasme Christian, un Parisien de 53 ans, féru de street art

Comprenant qu’elle avait une carte à jouer, la mairie d’arrondissement a décidé d’encourager cette pratique longtemps assimilée à du vandalisme. Après avoir créé des murs d’expression, elle s’apprête à mettre en place un véritable parcours touristique avec audioguide. « Quand on pense que, pendant des années, on a été relégués dans les terrains vagues », s’amuse Seth, un artiste qui vient de réaliser, à la demande de la municipalité, une fresque sur l’amphithéâtre du parc de Belleville.

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Le quai Branly fait peau neuve

— Par Stéphanie Belpêche —

Le musée des arts premiers, qui a accueilli 1,3 million de visiteurs en 2012, dévoile ses nouvelles acquisitions

Un Bouddha trône en majesté, entouré de représentations des douze signes du zodiaque et de génies protecteurs. Une ornementation aussi raffinée que symbolique pour une boîte de médecine en bambou laqué noir et or, d’origine birmane et datant du 19e siècle. La statuette zen domine la structure en compartiments, où l’on stockait les feuilles à thé fermentées. En sommeil dans les réserves depuis 2008, cet échantillon remarquable des dernières acquisitions du quai Branly attire les regards. Le plateau des collections permanentes, qui dénombre 300.000 œuvres en provenance d’Afrique, d’Asie, d’Amérique et d’Océanie, bénéficie à présent d’une signalétique adaptée aux mouvements des objets, dont seulement 3.400 sont exposés dans un espace de 5.300 m2.

« Les rotations, au nombre de 500 par an, sont indispensables pour la conservation des pièces les plus fragiles », souligne Stéphane Martin, directeur du musée. Partir en quête des nouveautés, c’est redécouvrir les merveilles qui jalonnent un parcours foisonnant, dynamique et vivant. Au total, une vingtaine d’inédits s’insèrent naturellement dans les salles : un masque de danse de Papouasie occidentale, une lampe rituelle du Népal, des bijoux tunisiens ou une sculpture funéraire chilienne… A cette l’occasion, l’intérieur de quelques vitrines a été changé, avec l’exhibition d’une trentaine de parures, poteries, rouleaux, textiles.

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Joseph Staline exécuté par Picasso

—Par Paul Fuks, psychanalyste —

Le peintre a réalisé un portrait équivoque du leader soviétique au lendemain de sa mort. « Jamais l’expression tête de nœud n’a été aussi réjouissante! », sourit Paul Fuks, psychanalyste. Son analyse de l’œuvre, 60 ans plus tard.

Staline est mort le 5 mars 1953. Comme une ornière gorgée de boue, la cervelle des camarades est saturée de pathos. Mais un communiste ne reste pas inactif: Aragon, directeur des Lettres françaises,demande à Picasso « quelque chose », sachant que ce dernier a toujours refusé de représenter Staline. Françoise Gilot, la compagne de l’époque, raconte que le maître a expédié la corvée à contrecoeur.

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Discussions autour de Pratiques artistiques contemporaines en Martinique de Dominique BERTHET.

Mercredi 27 février 2013 à 18h30 – Bibliothèque Schœlcher

 

Cette conférence concernera le dernier ouvrage de Dominique BERTHET : « Pratiques artistiques contemporaines en Martinique ».

 

La Martinique est le lieu d’un important bouillonnement artistique et d’un réel foisonnement de création. Ainsi que le montre cet ouvrage, s’y développe une grande diversité des pratiques : peinture, sculpture, assemblage, installation, vidéo, performance, hybridation des techniques, etc.

L’auteur, qui fréquente depuis plus de vingt ans de nombreux artistes de cette île, nous invite à la faveur de cette relation privilégiée, à rencontrer certains d’entre eux et nous entraîne dans une découverte de leurs démarches ainsi que dans l’univers mystérieux de leurs œuvres. 

Cet essai fait également apparaître que les notions, de lieu, de mémoire, d’héritage, de trace, d’identité, de fragmentation, sont souvent communes à ces artistes ; notions auxquelles ils donnent des formes et des traitements à chaque fois singuliers. Cet ouvrage met ainsi en relation les œuvres avec ce qui les détermine, avec l’histoire et le contexte qui leur donne sens. 

 

Intervenants :

Justin DANIEL, politiste

Thierry JARRIN, artiste

Manuel NORVAT, auteur

Yolande-Salomé TOUMSON, enseignante, doctorante

 

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Christine Sourgins : «Tous ses héritiers ont trahi Duchamp»

Par Valérie Duponchell

INTERVIEW – Pour la polémiste Christine Sourgins, historienne et médiéviste, l’anticonformisme de l’artiste est devenu conformisme.

L’auteur du pamphlet de Les Mirages de l’art contemporain(La Table ronde) rappelle que dès 1962, l’artiste s’indignait lui-même de la récupération dont il était l’objet.

LE FIGARO. – Pourquoi parlez-vous de la trahison de Marcel Duchamp?

Christine SOURGINS. -Duchamp est incontestablement devenu «le pape de l’art contemporain», celui dont se réclament peu ou prou les artistes qui dominent le marché. Cependant tous ces héritiers, fers de lance d’un art contemporain officiel et financier, ont trahi Duchamp, qui, lui, n’avait pas le pouvoir et cultivait sa marginalité. Dès 1962, Duchamp s’indignait de la récupération dont il était l’objet: «Je leur ai jeté le porte-bouteilles et l’urinoir à la tête comme une provocation et voilà qu’ils en admirent la beauté», lit-on dans sa Lettre à Hans Richter en novembre 1962.

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La « Peur de la Nostalgie » pour l’équilibre du monde

L’illustre artiste photographe étasunien John Michael Rusnak, visite […] Cuba. Cette fois pour offrir sa collection intitulée « Peur de la Nostalgie », le dimanche 27 janvier dans la Photothèque de Cuba, une exposition avec laquelle commencera la 3e Conférence internationale « Pour l’équilibre du monde », qui se déroulera jusqu´au 30 de ce mois.

Lors d’une conférence dans le Centre de Estudios Martianos (CEM) de La Havane, John Michael Rusnak a déclaré que cette collection s´inspire d´un projet qu’il a conçu il y a deux ans afin d’aborder la vie et l’œuvre de José Martí « spécialement quant à ses valeurs éthiques et humaines transmises à Cuba, en Amérique Latine et dans le monde ».

L’exposition comprend dix-huit photographies disposées sur des triptyques de 3,80m de long par 1m de haut, prises avec des négatifs Polaroid et imprimées sur papier photographique, traitées avec des peintures et nouvellement photographiées, afin de promouvoir l´unité, la fraternité et la foi chez les êtres humains de n´importe quelle partie de la planète. Nous pouvons dire que c’est un projet intéressant, et à la fois inhabituel, car il met l´accent sur le pouvoir de l´abstraction humaine en rehaussant des faits et des personnes qui, comme dans la spirale historique, pourraient se répéter et se renouveler, nonobstant l´invariance dans le temps et l´espace.

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Exposition Ismaël Mundaray : Trace d’existence

— Par Widad Amra —

 

—Fondation Clément : du 16 Janvier au 3 Mars 2013.—

Par Widad Amra, écrivaine—

Peindre. Peindre. Toujours peindre !

 

L’attente a duré un temps.

Après Clair de lune, Présence et Absence, Il est mort le soleil, Le jour et la nuit,

L’artiste Mundaray est sur la toile, offrant Trace d’existence.

Après la nuit.

Après l’ambiance lunaire. La lune fantasque tournant la planète. La lune tapie au fond des bois. La lune croissant. Quartier. Demi – lune. Du pays Caracas. Sous le ciel d’Italie. Lune, dans le ciel de Paris. Lune cherchée, trouvée en caresses de nuit, en quête de l’idéal.

Après les arbres s’élevant dans le ciel et le noir. Puisant la force du blanc et de l’ocre discret.

Après le noir, complice de nuit et pas de deuil.  La nuit, le temps du rêve. Le temps de l’âme en cavalcade. La nuit, pleine de mystères nombreux dans les sous bois.

Après les sous bois d’où surgiront les fantasmes en chaussures rouges, bleu nuit. D’où surgira la femme invisible, glissant le pied , dans le cadeau offert.

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Honni soit qui mâle y pense : les hommes lèvent le voile !

par Scarlett JESUS, critique d’art,

 « La virilité […], est une notion éminemment relationnelle, construite devant et pour les autres hommes contre la féminité, dans une sorte de peur du féminin, et d’abord en soi-même. »

 Pierre BOURDIEU,La domination masculine, 1998, p.59.

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  Poster-Tabou

 

Quel printemps se lève au sein des plasticiens de Guadeloupe pour que ceux-ci passent brusquement de la thématique du corps meurtri et souffrant à celui du corps désirant? Verges et vagins fleurissent brusquement à un mois d’intervalle, dans deux expositions presque simultanées.

Fin novembre, Kelly SINNAPAH MARY expose, seule, à la galerie T§T de Basse-Terre… Sous le titre  Vagina, son installation nous dévoile un univers intime et secret, celui de fantasmes spécifiquement féminins. Sous l’apparence fleurie de tissus d’ameublement en rose et bleu, le sexe fort y est parfois mis à mâle. Comme cette chaise, bancale, revêtue d’une veste d’homme métaphore de l’absent qui est comme saisi « au panier » par une main féminine. Programmé par avance au lit matrimonial qui l’attend. Ce sont ces mêmes petites mains qui ont œuvré à la réalisation de ces ouvrages traditionnels de dames que sont dentelles et broderies.

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« Pratiques artistiques contemporaines en Martinique. Esthétique de la rencontre 1 » : présentation du livre de Dominique Berthet

— Par Alfred Alexandre, écrivain —

Poster-TabouIl y a au moins deux manières de concevoir l’esthétique. D’un côté on peut voir dans l’esthétique une théorie de l’art, un domaine du savoir s’interrogeant sur les conditions de production et de réception de l’œuvre d’art. D’un autre côté, la notion d’esthétique peut renvoyer à l’ensemble des idées à partir desquels un artiste ou un groupe d’artistes exprime leur conception de l’art.

C’est ce deuxième sens du mot esthétique – l’ensemble des idées sur l’art propres à un artiste ou un groupe d’artistes – que Dominique BERTHET convoque dans son livre intitulé : Pratiques artistiques contemporaines en Martinique, Esthétique de la rencontre 1.

À la fin de son ouvrage, Dominique BERTHET annonce qu’il proposera – dans un ouvrage à paraître – « une réflexion théorique sur l’art ». Théorie qui entend rendre compte de la production artistique en Martinique et en Guadeloupe.

Mais avant d’en venir à une théorie d’ensemble, Dominique BERTHET a fait le choix de recenser un certain nombre d’expériences plastiques à travers lesquelles, on peut lire, en creux, l’histoire des idées esthétiques qui, depuis les années 40, ont servi de cadre au travail des artistes martiniquais.

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Art et Pouvoir ou Créer Dangereusement

Poster-Tabou

 les 7, 8, 9 janvier 2013

— Argumentaire d’ Alexandre Alaric–

  1. A.      LA MOTIVATION ESTHETIQUE, POLITIQUE ET THEORIQUE

Ce colloque « Art et Pouvoir » est dédié au centenaire de la naissance d’Aimé Césaire et ouvre par les circonstances les manifestations de cette année 2013 qui lui sont consacrées.

S’il ne porte pas sur son œuvre, ce colloque lui rend hommage en se donnant pour thème ce qui fut la configuration même de sa poétique, de ses œuvres théoriques et de son action politique : les relations de l’Art et du Pouvoir. Du Cahier d’un retour au Pays natal à Moi Laminaire il s’agira toujours de la même dramaturgie des forces de la vie contre celles de la mort. Une dramaturgie dans la forme d’un retour conscientiel dans l’enveloppement du trou et des ravines de la mort par la magie du cercle, de la spirale, de l’envol des oiseaux vivants  des mots.

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Quand Picasso refaisait le portrait de Staline

Portrait der Staline par Pablo Picasso. Fusain, 8 mars 1953

Par Philippe Dagen

Aleksandr Arossev, directeur de la VOKS (l’Union des sociétés soviétiques pour l’amitié et les relations culturelles avec les pays étrangers), Joseph Staline, Romain Rolland et Maria Koudacheva au Kremlin, en 1935 à l’occasion de l’entretien entre le dictateur et « le plus grand écrivain du monde »

Staline meurt le 5 mars 1953. Louis Aragon demande à Pablo Picasso un portrait du grand homme, qui est publié le 12 mars à la « une » des Lettres françaises, hebdomadaire intellectuel du Parti communiste français.

Désastre. Picasso a dessiné une sorte de Staline jeune, la chevelure en forme de couronne, le regard un peu vague. Ce n’est pas le Staline des photographies officielles et des affiches, plus âgé, plus carré, plus souriant aussi.

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« Peau de terre » : accueille les oeuvres de C. Pichi et R. Ozier-Lafontaine

 

Au musée départemental d’archéologie de Fort de France

Le musée départemental d’archéologie de Fort de France accueille les œuvres de C. Pichi et R. Ozier-Lafontaine

« L’exposition « Peau de Terre » est une expérience née de volontés communes : celle de notre institution muséale, dont la mission est de conserver et rendre accessible nos cultures fondatrices mais aussi de soutenir notre dynamique culturelle contemporaine. Volontés d’artistes, Ricardo Ozier-Lafontaine et Christina Pichi, créateurs de mondes éternels par delà les frontières et les limites terrestres, volontés enfin de ré-enchantement du partage et du lien social. »  D’après L.C. Ursulet
Rencontre de deux artistes peintres et plasticiens originaires des deux iles soeurs l’exposition se construit autour d’un dialogue au présent et au passé recomposé a travers des  traces de témoignages picturaux laissés par les premiers habitants de la Caraïbe.
Du 24 novembre au 09 janvier 2013

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Salvador Dali : génie, pitre ou pionnier ?

La rétrospective du Centre Pompidou consacre la dernière période, la plus décriée, mais la plus actuelle 

 .En 1980, après l’ouverture de sa première rétrospective au Centre Pompidou, Salvador Dali (1904-1989) adresse au conservateur Daniel Abadie, qui en est le commissaire, une lettre où il est question de Meissonier, de Proust, des pommes  » concaves  » de Cézanne, et de Gala,  » par qui et pour qui existe – sa – peinture « .

On y trouve aussi une prédiction à propos de ses  » récentes peintures stéréoscopiques (…) qu’il faudra quand même au moins cinq ans pour commencer à apprécier « . Prédiction hasardeuse, pas encore vérifiée aujourd’hui. Mais le plus remarquable de cette lettre est qu’elle a pour auteur un artiste de 76 ans, dont la célébrité est mondiale depuis longtemps et qui a cependant pour principale préoccupation la défense de ses derniers travaux. Il lui serait plus simple de s’en tenir à ce qu’il est depuis plus d’un demi-siècle, l’incarnation spectaculaire et grand public de l’artiste extravagant.

 » Le grand masturbateur  » (détail), 1929

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Quand l’art pariétal rencontre l’art contemporain : Les Ames gravées de Jérôme SAINTE-LUCE.

par Scarlett JESUS, critique d’art. 

« Ceux qui sont morts
ne sont jamais partis :
Ils sont dans l’Ombre qui s’éclaire
Et dans l’ombre qui s’épaissit. »
Birago DIOP, Les Souffles des Ancêtres, Présence Africaine, 1960.

Faut-il croire à une quelconque prédestination qu’imposerait l’onomastique ? Le cas de Jérôme SAINTE-LUCE est troublant. Déjà doté d’un patronyme, Luce, renvoyant à la lumière, le prénom qui lui fut donné, Jérôme, renforce les connotations sacrées initiales (Jérôme étant formé de hieros, qui signifie sacré, et de onoma, le nom). S’est-il senti investi d’une mission particulière, celle de redonner à l’art une dimension spirituelle ?

Jérôme SAINTE-LUCE est un jeune artiste originaire de la commune de Trois-Rivières, haut lieu archéologique. Il a donc baigné, dès son plus jeune âge, dans un environnement culturel où les Arawaks et leur façon de percevoir le monde étaient très présents. Les nombreux pétroglyphes laissés sur des roches gravées témoignent du sens artistique de ces premiers habitants. Jérôme SAINTE-LUCE, s’il emprunte leur thématique fait plus que se positionner comme leur digne héritier. Et s’il s’intéresse à l’art pariétal n’est-ce pas pour tenter de percevoir quelle pourrait être la fonction de l’art aujourd’hui ?

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