— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret. —
Le parcours atypique et prestigieux de Laurent Valère est avant tout celui d’un artiste quasi inclassable qui développe tableau après tableau un univers mélangé d’humour et de gravité. Cette nouvelle exposition vient renforcer la place unique et définitive qu’il occupe dans la peinture contemporaine.
Déjà connu et reconnu pour ses précédentes sculptures monumentales, le mémorial du cap 110 au Diamant et les gigantesques Mamandlo installées sous la mer, à Saint Pierre entre autres, c’est avec jubilation qu’il revient à ses premières amours la peinture par laquelle il a abordé l’art. De sa peinture transparait sous des envolées lyriques, et sur un ton bon enfant , un univers apparemment festif. Mais l’homme et son sourire de dandy comblé qui insiste sur le visible de la convivialité, sur la bonne humeur régnante de la vie sociale aux Antilles a un message à transmettre. Laurent Valère est nostalgique d’une beauté parlante qu’il semble ne plus trouver dans un art conceptuel omniprésent et s’attache à créer des espaces de respiration pour la réhabiliter. L’esthétique qu’il recherche n’est ni flatteuse, ni gratuite, ou superficielle, à la fois saisissante, déstabilisante, mais pourvue de fioritures ou d’éléments anecdotiques.