Roland Sabra

Un « Richard III » d’exception à Avignon à revoir sur Arte

Samedi 18 juillet 2020 à 22 h 15. En rediffusion jusqu’au 24 juillet

— Par Fabienne Darge —
A défaut de Festival, Arte propose de (re)découvrir la pièce de Shakespeare, mise en scène par Thomas Ostermeier
Le roi d’Avignon, c’est lui. Un roi boiteux, contrefait, à la couronne noire comme le fond de son âme.
Richard III, interprété par Lars Eidinger, sous la direction de Thomas Ostermeier, a bien été sacré roi de la cité des Papes lors de la première du spectacle, en juillet 2015, à l’Opéra-Théâtre. Un triomphe comme une évidence, tant ce théâtre-là est à la fois d’une intelligence magistrale et totalement accessible, jouissif et inscrit dans une modernité qui n’a rien de cosmétique.
Comment s’approcher du mystère d’un monstre qui élimine sans états d’âme tous ceux qui pourraient barrer sa route vers la couronne, se demande Shakespeare, en 1593, quand il invente ce personnage fascinant. Le monstre est là en chacun de nous, nous disent Thomas Ostermeier et Lars Eidinger. Par quel mécanisme, par quels chemins tortueux de l’âme un élément de la race humaine fait-il sauter les digues et lâche-t-il en liberté le fauve furieux qui habite en lui ?

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Jean-Loup Amselle : « Il ne suffit pas de déboulonner les statues des colonisateurs pour se débarrasser de leur empreinte intellectuelle »

— Par Jean-Loup Amselle, anthropologue et africaniste —

Une décolonisation achevée passe par un processus d’anamnèse mettant au jour ce qui a été refoulé dans notre conscience et refait périodiquement surface lors de conflits de tous ordres, analyse dans une tribune au « Monde » l’anthropologue et africaniste Jean-Loup Amselle.

 Détruire les symboles de l’esclavage et de la colonisation, disent-ils. Mais suffit-il de déboulonner les statues des esclavagistes, des conquérants et des colonisateurs pour venir à bout de l’idée esclavagiste et coloniale qui perdure inconsciemment et consciemment tant dans l’esprit des descendants de colonisés que dans celui des descendants de colonisateurs ? Peut-on se contenter de jeter à bas les statues de Bugeaud, de Faidherbe, de Gallieni ou de Binger pour échapper à la prégnance de leurs principes de gestion des populations conquises.

On ne se débarrassera pas d’un revers de main de schèmes de pensée qui continuent d’imprimer, qu’on le veuille ou non, les structures mentales des Africains et des Occidentaux. En ce sens, il est indéniable que nous vivons tous dans un monde postcolonial qui fait qu’une décolonisation achevée passe par un processus d’anamnèse mettant au jour ce qui a été refoulé dans notre conscience et refait périodiquement surface lors des conflits de tous ordres qui affectent aussi bien les anciennes métropoles que les anciennes colonies.

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Quels sont les «espaces publics clos» dans lesquels le port du masque sera obligatoire?

— Par Océane Herrero —

Cette obligation, annoncée par Emmanuel Macron lors de son allocution du 14-Juillet, devrait être effective le 1er août.

L’épidémie n’est pas terminée, et il existe même des «signes que cela repart un peu». Lors de son entretien télévisé ce mardi 14 juillet, Emmanuel Macron a mis en garde, et a fait une annonce majeure: le port du masque sera obligatoire à partir du 1er août dans «les lieux publics clos». Selon lui, «on le fait dans les transports, ça marche très bien, mais c’est un peu erratique dans les lieux publics clos (…) ça veut dire qu’il faut que les choses s’organisent ».

Cette mesure soulève plusieurs interrogations. Qu’est-ce qu’un lieu clos, et pourquoi le gouvernement attend-il le 1er août pour rendre le port du masque obligatoire?

Définition attendue par décret

Le port obligatoire du masque est déjà en vigueur au niveau local, dans une commune: Saint-Ouen. Face à une résurgence de l’épidémie, le préfet de Seine-Saint-Denis a pris, le 13 juillet, un arrêté rendant le port du masque obligatoire dans les lieux clos.

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« Les nominations de Darmanin et Dupond-Moretti discréditent les ambitions françaises de promotion des droits des femmes »

Par Collectif —

Un collectif de 91 intellectuelles et militantes féministes de plus de 35 pays, dont Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix, et Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de littérature, expliquent pourquoi ces nominations marquent un virage antiféministe.

Tribune. Nous, militantes, intellectuelles, femmes politiques féministes, issues de plus de trente-cinq pays du monde, avons appris avec sidération, le 6 juillet, les nominations au poste de ministre de l’intérieur de la France de M. Gérald Darmanin et à celui de ministre de la justice de M. Eric Dupond-Moretti. Ce remaniement du gouvernement français représente un virage politique antiféministe, dont la portée dépasse largement les frontières de la France. Il vient renforcer le backlash [« retour de bâton »] contre les femmes, dont nous sommes victimes sur tous les continents, en violation de nos droits fondamentaux.

En effet, M. Darmanin fait l’objet d’une procédure judiciaire pour viol, harcèlement sexuel et abus de confiance, qu’il aurait commis à l’encontre de Sophie Patterson-Spatz en 2009. Bien qu’il soit légalement présumé innocent, nous considérons comme politiquement impensable et inacceptable une telle promotion, compte tenu de l’instruction en cours. Nous alertons sur le risque que la nomination de M.

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Au Japon, le phallus est une fête

— Par Guillaume Loiret —

Autrefois associé à des rites de fertilité, le Kanamara matsuri (festival du pénis de fer) à Kawasaki suit un déroulé immuable. Des dizaines de milliers de personnes assistent à la procession de divinités incarnées dans des phallus géants. Depuis dix ans, un tourisme massif et un mercantilisme grivois se sont greffés à l’événement.

Ce dimanche 5 avril 2020, dans un bâtiment octogonal d’un bois sombre, un rituel codifié se déroule en silence, comme chaque année depuis 1977. Il est environ 10 heures, dans ce quartier ancien de Kawasaki, vaste cité industrielle située en bordure sud de Tokyo. Le petit temple shintoïste Kanayama est d’ordinaire interdit aux curieux. Mais ce jour est celui du matsuri, la célébration annuelle des divinités locales, et une trentaine d’invités ont pris place.

Un homme apparaît dans un somptueux kimono liturgique. Ses cheveux de jais sont surmontés d’un petit bonnet de cérémonie, son pantalon couleur pourpre indique un rang important. Il serre devant sa poitrine un sceptre rituel. Ce kannushi (« pasteur shinto ») s’appelle Hiroyuki Nakamura, et il préside à la cérémonie, assisté de deux femmes – sa mère et sa sœur.

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« La communion », un film de Jan Komasa

Jeudi 16 juillet 2020 à 19h 30. Madiana V.O.

Avec Bartosz Bielenia, Eliza Rycembel, Aleksandra Konieczna
Nationalités Polonais, Français

Synopsis :
Interdit aux moins de 12 ans
Daniel, 20 ans, se découvre une vocation spirituelle dans un centre de détention pour la jeunesse mais le crime qu’il a commis l’empêche d’accéder aux études de séminariste. Envoyé dans une petite ville pour travailler dans un atelier de menuiserie, il se fait passer pour un prêtre et prend la tête de la paroisse. L’arrivée du jeune et charismatique prédicateur bouscule alors cette petite communauté conservatrice.

La presse en parle :

Ecran Large par Marion Barlet
Interprété avec brio, subtil dans son récit, décisif dans sa chute et surtout lumineux dans sa photographie, « La Communion » est un film incontournable. À voir absolument.

La Voix du Nord par Christophe Narbonne
[…] le violent uppercut final donne une dimension assez vertigineuse au récit.

CinemaTeaser par Sandrine Marques
Brûlot politique, « La Communion » atteste de la vitalité d’un cinéma polonais touché, comme son héros ambivalent, par la grâce.

La Croix par Céline Rouden
[Un] film habité et en permanence sous tension […].

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Dlo dépassé farin’

Le transport doit rester un service public répondant aux besoins des usagers.

C’est le sens de lutte à l’AUTM.

Combat difficile et qui semble incompris de certains.

Dans le cadre de la mission de AUTM,

Samedi 11 Juillet 2020, sur la ligne n°3 de Zac-Est, Bus n° 351-Immatriculation BB 330QH en direction de Dillon, à 9h, la présidente de l’association des usagers de Transport de Martinique a été insultée et agressée verbalement par un conducteur. Malaise dans le bus,

Motif : Une demande d’information concernant un itinéraire de bus. Un comportement incompréhensible et contraire au respect dû à chacun.

AUTM ne cautionne nullement ce comportement de la part de ce salarié de la CFTU.

Nous rappelons la mission de la CFTU, est de prendre en considération les doléances et le bien être des usagers. Chacun des partenaires doit-être conscient de sa mission. C’est la condition de la réussite de ce service public.

L’AUTM est un partenaire incontournable et nous sommes prêts à dialoguer.

Tout dialogue suppose deux règles :

La première :

Dire ce que l’on pense, dire le fond de sa pensée, c’est pourquoi nous appliquons le franc parler 

La seconde :

Le respect de son interlocuteur.

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Nomination de Gérald Darmanin : « Est-ce que pour un meurtre, on aurait nommé quelqu’un mis en cause ? », s’interroge le collectif NousToutes

Lors de son interview du 14 juillet, Emmanuel Macron s’est dit « garant de la présomption d’innocence » au sujet de Gerald Darmanin, visé par une plainte pour viol. Madeline Da Silva, membre du collectif NousToutes, parle sur franceinfo d’une « provocation ».

Le président de la République Emmanuel Macron s’est exprimé, lors de son interview du 14 juillet, sur la nomination de son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, visé par une plainte pour viol. Le président s’est dit « contre la démocratie d’opinion » et les « jugements de rue« , en se disant « garant de la présomption d’innocence« .

« Nous ne sommes pas surprises« , a réagi Madeline Da Silva, membre de l’association féministe Nous Toutes sur franceinfo.

Une question « de choix politiques »

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Christiane Taubira : « En Guyane, les services publics ne sont pas à la hauteur de l’égalité républicaine »

— Tribune de Christiane Taubira, ancienne ministre de la justice —

L’ancienne ministre de la justice attend des autorités plus que des mots, pour remédier à « trente ans d’incurie en politique de santé publique ».

Tribune. « C’est la rouille sur le rasoir qui menace votre gorge. Une insulte superflue », écrivait l’Américaine Maya Angelou [1928-2014] dans The Heart of a Woman, en 1981 (‎Random House, traduit aux éditions le Livre de poche en 2009 : Tant que je serai noire).

Les mots ne sont pas agressifs en soi, ils ont même une tonalité réfléchie. Ailleurs, et pas plus loin que dans le pays voisin [au Brésil], on meurt bien davantage qu’en Guyane. Ce qui est vrai. Cela change-t-il quelque chose à la douleur des familles qui ont perdu un proche, un seul, juste un, mais quelqu’un qu’elles aiment ? Cela change-t-il quelque chose à la stupeur et l’inquiétude de ces personnes qui découvrent qu’on a « évacué sanitaire », sans doute pour son bien, certainement pour sa chance, l’un ou l’une des leurs, sans les prévenir ?

Un petit air de fiction

Cela change-t-il quelque chose à l’anxiété de celles et ceux qui ont côtoyé une personne admise en réanimation sans que, les jours suivant les jours, personne ne les contacte pour des nouvelles, des recommandations ou des consignes ?

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« Vivarium », un film de Lorcan Finnegan

Mercredi 15 juillet  2020. Madiana V.O.

Lorcan Finnegan – Irlande, Belgique, USA – 2020 – 1h38
Avec Jesse Eisenberg, Imogen Poots, Jonathan Aris

Synopsis :

À la recherche de leur première maison, un jeune couple effectue une visite en compagnie d’un mystérieux agent immobilier et se retrouve pris au piège dans un étrange lotissement…Pour Vivarium, l’aventure a commencé à Cannes. Projeté lors de la Semaine international de la critique en 2019, le film a remporté le Prix Fondation Gan à la Diffusion. Son réalisateur, l’Irlandais Lorcan Finnegan, a, depuis, fait le tour des festivals pour le grand bonheur du public. Ce long-métrage, son deuxième, raconte l’histoire d’un jeune couple, interprété par les talentueux Imogen Poots et Jesse Eisenberg, qui va se tourner vers une mystérieuse agence immobilière pour trouver la maison de leurs rêves. Arrivés sur place, ils découvrent un étrange lotissement, dans lequel ils ne trouveront aucune issue. Singulier, inquiétant, drôle aussi, Vivarium pourrait être un long (et bon) épisode de La Quatrième dimension.

La presse en parle :

Le Point par Marc Godin
À l’arrivée, Vivarium est une incroyable réussite, un cauchemar pavillonnaire implacable, bourré de surprises démentes, de rebondissements ahurissants et de quelques moments de pure terreur.

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« Le mystère des pingouins » un film d’Hiroyasu Ishida

Mercredi 15 juillet 2020 à 16h Tropiques-Atrium

Japon – animation – 2019 – 1h48 – couleur – VF 

Synopsis :

Quand des pingouins apparaissent partout dans sa petite ville, semant au passage une joyeuse pagaille, le jeune Aoyama se dit qu’il y a là une enquête à mener. Ce studieux élève de CM1, accompagné de son meilleur ami, enrôle également sa rivale aux échecs et une énigmatique assistante dentaire pour percer le secret des pingouins. Mais ces petites bêtes ne sont que le premier signe d’une série d’événements extraordinaires. Commence alors pour le jeune garçon une aventure pleine de surprises… et de pingouins !

Réalisation : Hiroyasu Ishida
Scénario: Makoto Ueda (d’après le roman de Tomihiko Morimi)
Musique: Umitarō Abe
Production : Noriko Ozaki Société de production : Studio Colorido

La presse en parle :

20 Minutes par Caroline Vié
Craquant, « Le Mystère des pingouins » démontre une fois de plus la maestria du cinéma d’animation japonais.

Ecran Large par Christophe Foltzer
« Le mystère des pingouins » est pareil à un premier amour : maladroit et passionné, pressé et remuant, il laisse un goût doux-amer, une mélancolie joyeuse et nécessaire pour évoluer et grandir.

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« Médée », d’Euripide, m.e.s. de Jacques Lasalle avec Isabelle Huppert, Jean-Quentin Chatelin, Emmanuelle Riva….

À voir sur Arte Concert la superbe captation de Don Kent

En 2001, ARTE diffusait le « Médée » créé l’été précédent à Avignon par Jacques Lassalle. Pendant cinq soirs, le réalisateur Don Kent a joué dans la cour d’honneur avec le vent, les rires et les larmes, pour restituer en gros plan l’émotion du théâtre.
« Médée » d’Euripide au Festival d’Avignon (2000). Amours, délices et vertiges.

En 2000, Don Kent se glissait dans la cour du Palais des Papes pendant cinq représentations pour capter la mise en scène en plein air imaginée par Jacques Lassalle. Transformé en vaste étendue d’eau, avec barque et ponton de bois, bordé par un tumulus de terre où l’on distingue le seuil d’une grotte, le plateau permet une scénographie originale où les mouvements gagnent en liberté et l’intime en intensité. Grâce à une étroite collaboration avec Jacques Lassalle, Don Kent parvient à transposer parfaitement la gestuelle tragique des acteurs, la tension et l’incertitude des situations. Usant de lents travellings – notamment pour les entrées en barque des personnages –, alternant plans d’ensemble et gros plans, jouant des reflets de l’eau sur le décor, des éclairages et du vent, le réalisateur saisit toute la profondeur de la mise en scène, servie par une Isabelle Huppert remarquable.

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Suppression de France Ô: crime contre la culture, mépris pour l’Outre-mer

— Par Le Cercle de Saint-Georges —

Ainsi le premier acte politique de Roselyne Bachelot, toute nouvelle ministre de la Culture, serait d’enterrer France Ô. Une décision incompréhensible pleine de mépris pour les Outre-mer et les ultramarins alors que la crise du Covid19 entraîne au contraire la nécessité de plus de solidarité. France Ô doit être plus que jamais maintenue et modernisée dans une démarche participative

« Sur France Ô, je pense que la question est résolue parce que finalement on était arrivé à une sorte de confinement de l’Outre-mer dans le service public audiovisuel et l’Outre-mer doit participer à l’ensemble de l’audiovisuel« . Roselyne Bachelot ministre de la Culture sur France Inter le 9 juillet 2020

En pleine crise du coronavirus le premier acte politique du gouvernement Castex en matière culturelle serait (si l’on en croit la déclaration de Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, ce jour sur France Inter) de fermer la chaîne France Ô dédiée aux Outre-mer et visible sur le Canal 19 de la TNT.

Certes, cette décision avait déjà été « actée » par le gouvernement Philippe avec une disparition programmée pour le 9 août prochain mais la crise du coronavirus avait rebattu les cartes, France Ô tout comme France 4, elle aussi menacée de fermeture à cette date, ayant été fort utile durant le confinement en reliant plus que jamais au quotidien les ultramarins de l’Hexagone à ceux des Outre-mer.

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« L’ombre de Staline », un film d’Agnieszka Holland

Vendredi 17 juillet 2020 à 19h 30 Madiana V.O.

Avec James Norton, Vanessa Kirby, Peter Sarsgaard
Nationalités Polonais, Britannique, Ukrainien
1h 59 min / Biopic, Drame

Synopsis :
Pour un journaliste débutant, Gareth Jones ne manque pas de culot. Après avoir décroché une interview d’Hitler qui vient tout juste d’accéder au pouvoir, il débarque en 1933 à Moscou, afin d’interviewer Staline sur le fameux miracle soviétique. A son arrivée, il déchante : anesthésiés par la propagande, ses contacts occidentaux se dérobent, il se retrouve surveillé jour et nuit, et son principal intermédiaire disparaît. Une source le convainc alors de s’intéresser à l’Ukraine. Parvenant à fuir, il saute dans un train, en route vers une vérité inimaginable…

La presse en parle :

Dernières Nouvelles d’Alsace par La Rédaction
Une leçon d’histoire sombre, un film indispensable.

aVoir-aLire.com par Laurent Cambon
Un grand film baroque et original qui, à travers les yeux d’un jeune homme, aussi aventureux que journaliste, raconte l’effondrement qui guettait le monde avant la deuxième grande guerre. Sidérant de beauté et de profondeur.

Culturebox – France Télévisions par Jacky Bornet
La cinéaste signe un film classique, servi par une belle reconstitution des années 1930, sur laquelle repose un récit original bien documenté, écrit par la réalisatrice.

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Masqués mais en liberté !

Dans une tribune publiée dans « Le Parisien », 14 médecins jugent « très regrettable de ne pas utiliser ces moyens efficaces et accessibles » alors que des « signaux faibles commencent à apparaître » sur une possible reprise de l’épidémie en France.

Masqués mais en liberté !

« La première vague du Covid-19 est passée, avec toutes les conséquences humaines, économiques et sociales que nous connaissons. Pour nous tous, la tentation est grande et compréhensible de reprendre une vie normale, d’oublier le virus, de profiter de l’été, des plages, des soirées entre amis et de la proximité retrouvée. Malheureusement le virus, lui, ne nous oublie pas, et cherche encore à se répandre partout où il le peut. La moitié des habitants de la planète ont été confinés il y a peu, plus de 500 000 personnes sont décédées dans le monde dont 30 000 en France.

Dans le monde, d’ailleurs, le pic de la première vague de la pandémie n’est pas encore atteint, et tous les pays n’ayant pas assez confiné connaissent un nombre de décès considérable et croissant. En France, les indicateurs sont encore au vert pour la plupart, mais des signaux faibles commencent à apparaître et doivent nous alerter sur un possible redémarrage massif des transmissions.

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« En Guyane, la crise dans les hôpitaux est comparable à celle en métropole, mais en dix fois pire »

Alors que le premier ministre, Jean Castex, est attendu à Cayenne dimanche, le président de Médecins du monde regrette que l’État n’en fasse pas plus pour améliorer les conditions sanitaires.

En Guyane, le centre hospitalier de Cayenne – hôpital de référence du territoire – est passé en quinze jours de 59 à 127 patients atteints du Covid-19, et le nombre de morts à l’hôpital a été multiplié par cinq depuis le début du déconfinement, qui a eu lieu le 11 mai. A Mayotte, la courbe du nombre de cas connaît une forte progression. Vendredi 10 juillet, 2 711 cas avaient été confirmés depuis l’apparition de la maladie sur le territoire en avril, soit neuf de plus que la veille. Alors que l’état d’urgence sanitaire a pris fin le 10 juillet en métropole, il est maintenu jusqu’au 30 octobre inclus en Guyane et à Mayotte.

 Lire aussi  L’épidémie de Covid-19 plonge la Guyane dans une situation critique

Le premier ministre, Jean Castex, est attendu à Cayenne, dimanche 12 juillet. « Je viens (…) avec la volonté de préparer la France à une éventuelle deuxième vague, mais surtout en préservant la vie, la vie économique, la vie sociale »a-t-il déclaré sur RMC.

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La Martinique, seul pays à briser les statues d’abolitionnistes

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Le vent de déboulonnage de statues a soufflé à nouveau. Il s’agit cette fois du buste d’Ernest Deproge, avocat martiniquais né en Martinique dont les états de service au bénéfice de la Martinique sont repris dans tous les journaux. Je redis ici que ces menées iconoclastes ne tombent pas du ciel, c’est le résultat d’un discours et d’une politique amplement développés. Il s’agit d’un résultat-étape d’une orientation politique qui se confirme. Si ce résultat effraie nombre de ceux qui, en apprenti-sorciers, tiennent depuis longtemps ce discours et développent cette politique, ce n’est pas le cas pour tous.

Des sociologues et autres intellectuels voient dans ces gestes l’expression de la maturité de leurs jeunes auteurs et s’en félicitent. D’autres, à l’inverse, imputent les causes de ces actes à l’ignorance et l’inculture de ces jeunes. Cette démarche sociologique est dérisoire car il s’agit de politique et de rien d’autre. En effet, tout ignorant et tout inculte qui a été bien agité du cerveau peut parfaitement agir en fonction du formatage reçu. Il ne peut échapper à personne que ceux dont ils servent de boucliers et de vitrines ne sont pas tous des ignorants.

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Sciences sociales : nouveautés du 12 juillet 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Littératures : nouveautés du 12 juillet 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Croissance, chômage, dettes … Que nous réserve la crise économique aux Antilles ?

« Tété doubout sé pou on tan »

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La mutation de la société Antillaise va forcément s’accélèrer avec l’émergence d’une nouvelle économie reposant sur la théorie de la destruction créatrice et la restructuration de pans entiers du secteur des services. Le choix important auquel nous sommes confrontés est entre l’isolement nationaliste et la garantie du maintien de la solidarité nationale . L’épidémie elle-même et la crise économique et sociale qui en résulte sont des problèmes mondiaux. Ils ne peuvent être résolus efficacement que par un soutien massif de l’Etat français aux entreprises et ménages de la Martinique et de la Guadeloupe . Sans les mesures de l’Etat, le constat serait bien sans conteste la ruine de l’économie de la Martinique et de la Guadeloupe.

Plus généralement, cette crise nous oblige à nous poser des questions sur notre manière de vivre et de consommer. Ainsi, les mutations en cours pourraient voir leur adoption accélérée par la population. Personne n’est aujourd’hui capable de savoir ce qu’il en ressortira, mais il semble acquis que l’après coronavirus ne sera pas totalement comme l’avant.

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« Cancion sin nombre », un film de Melina León

13 juillet 2020 à 19h 30. V.O. Madiana

De Melina León
Avec Pamela Mendoza, Tommy Párraga, Lucio A. Rojas
Nationalités Péruvien, Espagnol, Américain

/ 1h 37min / Drame

Synopsis :

Pérou, au plus fort de la crise politique des années 1980. Georgina attend son premier enfant. Sans ressources, elle répond à l’annonce d’une clinique qui propose des soins gratuits aux femmes enceintes. Mais après l’accouchement, on refuse de lui dire où est son bébé. Déterminée à retrouver sa fille, elle sollicite l’aide du journaliste Pedro Campos qui accepte de mener l’enquête.

La presse en parle :

Les Fiches du Cinéma par Paul Fabreuil
Dès le début, on se frotte les yeux : est-on en train de voir un très grand film ? Oui. Dans un noir et blanc splendide, tout en nuances de gris, un film d’une grande beauté et d’une grande subtilité, sur un sujet grave : le trafic de bébés. Sublime !

aVoir-aLire.com par Fanny Vaury
Un premier film sophistiqué, âpre, à la narration prenante.

BIBA par Pascal Jaubert
Un drame social péruvien poignant et réussi, à l’esthétique léchée portée par un noir et blanc somptueux.

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Coronavirus : La crise économique liée au Covid-19 s’annonce « dévastatrice » pour les Outre-mer

Un rapport sénatorial préconise une soixantaine de mesures d’aide pour soutenir les territoires ultramarins face aux conséquences économiques du Covid-19

Le constat est alarmiste. Selon un rapport de la délégation aux Outre-mer du Sénat, la crise économique liée à l’épidémie de Covid-19 s’annonce « dévastatrice pour l’ensemble des territoires ultramarins ». « Les pertes instantanées d’activité pendant le confinement sont estimées à 30 % pour l’ensemble des Outre-mer, ce qui est sans précédent », et les économies ultramarines se trouvent « confrontées à une menace d’effondrement si des mesures appropriées et d’envergure ne sont pas rapidement adoptées », insistent les auteurs du texte.

Les mesures nationales d’urgence économique s’appliquent en principe aux Outre-mer. Mais Stéphane Artano (RDSE, Saint-Pierre-et-Miquelon), Viviane Artigalas (Socialiste et républicain, Hautes-Pyrénées) et Nassimah Dindar (Union centriste, La Réunion) soulignent que « la forte proportion de très petites entreprises et entreprises unipersonnelles en outre-mer, la frilosité traditionnelle du système bancaire, le pourcentage d’entreprises déjà en grande difficulté et des différences statutaires tendent à exclure en pratique des pans entiers d’activités du bénéfice des mesures de solidarité nationale ».

Les auteurs préconisent par exemple de « renforcer l’autonomie sanitaire » de chaque territoire, d’adopter des protocoles sanitaires différenciés selon les situations locales, et de permettre, pour les Outre-mer qui le souhaitent, de « tester les populations à leur arrivée à l’aéroport ».

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Mark Lilla, Margaret Atwood, Wynton Marsalis… : « Notre résistance à Donald Trump ne doit pas conduire au dogmatisme ou à la coercition »

— Collectif —

Les mouvements en faveur de la justice sociale posent des interdits qui menacent le débat public, s’inquiète, dans une tribune au « Monde », un collectif de plus de 150 écrivains, artistes et journalistes de divers horizons politiques.

Tribune. Nos institutions culturelles sont aujourd’hui à l’épreuve. Les puissantes manifestations en faveur de la justice raciale et sociale revendiquent une réforme de la police trop longtemps différée et font plus largement entendre des appels pour davantage d’égalité et d’inclusion dans notre société, notamment dans l’enseignement supérieur, le journalisme, la philanthropie et les arts.

Mais cette nécessaire prise en compte a aussi renforcé tout un ensemble de postures morales et d’engagements politiques qui risquent d’affaiblir les règles du débat public et l’acceptation des différences au profit d’un conformisme idéologique. Autant nous avons salué la première phase de ce mouvement, autant nous voulons nous élever contre la seconde.

Les forces illibérales gagnent du terrain partout dans le monde et trouvent un puissant allié en Donald Trump, qui représente une réelle menace contre la démocratie. Notre résistance ne devrait pas conduire au dogmatisme ou à la coercition.

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Essai. Julien Cohen-Lacassagne : « Les Juifs ne vivaient pas parmi les Berbères, ils étaient Berbères »

Julien Cohen-Lacassagne signe aux éditions la Fabrique « Berbères juifs. L’émergence du monothéisme en Afrique du Nord ». Il y retrace une histoire longue, loin des mythes diasporiques. 

— Entretien réalisé par Rosa Moussaoui —

Vous affirmez, en suivant les thèses de l’historien Shlomo Sand, que le judaïsme originel fut prosélyte. Quels furent, en Afrique du nord, les vecteurs de ces campagnes de conversion ?

Julien Cohen-Lacassagne : Le monothéisme juif dans le bassin méditerranéen s’est heurté au paganisme hellénique puis romain. Cet affrontement religieux et politique fut d’autant plus important que le monothéisme suppose une lutte à mort car il ne peut coexister avec une conception païenne. Le polythéisme est inclusif, il peut agréger sans limites les divinités ou les croyances qu’il rencontre ; le monothéisme est exclusif, prosélyte et idéologiquement conquérant. Les conséquences politiques sont importantes : le monothéisme suppose une centralisation forte qui cimente les communautés de manière plus rigide que le polythéisme.

Lire une présentation détaillée de l’ouvrage sur Contretemps

Vous parlez d’un culte yahviste judaïsant, un « proto-monothéisme africain ». Comment s’est-il forgé ?

Julien Cohen-Lacassagne : Progressivement émergent des figures divines qui gagnent en importance aux dépens des autres.

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Konparézon

— Par Daniel M. Berté —

Madam Desekede
Misié Bedebede
Sé menm bet, menm pwèl
Sé chef konparézon

Ganmé kon an chik-chen
an talon an malprop
I ka pasé, I fiè
I pa ka pran wotè’w

I plis ki zandoli
Ki pa lé pran glisad
anlè an fèy-kokko
A la kalibannjo

I pa ka di bonjou
Moun i jwenn an lari
Pou li sé ti tjatja
Jan de peu denpòwtans

I konsi Jésikri
Ka maché anlè dlo
Ka maché rototo
Pavané an lari

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