Roland Sabra

« C’est un film profondément féministe » : Maïmouna Doucouré sort « Mignonnes » qui ausculte la vie des préadolescentes

Le premier long-métrage de Maïmouna Doucouré, « Mignonnes », sort le 19 août en salles. (Sacha Maric for Netflix) Marine Langlois

Avec son premier film « Mignonnes », la réalisatrice franco-sénégalaise Maïmouna Doucouré interroge, entre autres, l’hypersexualisation de jeunes filles de onze ans. Rencontre. 

Recompensée en 2017 par le César du meilleur court-métrage pour Maman(s), Maïmouna Doucouré signe cette année Mignonnes, son premier film, à retrouver en salles le 19 août.

Le long-métrage suit l’histoire d’Amy, une jeune fille de onze chamboulée quand elle apprend que son père va rentrer du Sénégal avec une nouvelle femme. À la quête d’une nouvelle liberté, Amy va se lier d’amitié avec un groupe de filles, « les Mignonnes ».  Entre chorégraphies sensuelles et likes sur les réseaux sociaux, Amy va vouloir trouver sa place. Criant de réalisme, Mignonnes est un premier film réussi. Rencontre avec sa réalisatrice, qui décrit cette oeuvre comme son « bébé »

franceinfo Culture : Mignonnes reprend la trame de votre court-métrage primé Maman(s)¸ sur une jeune fille confrontée à la polygamie dans sa famille. Qu’est-ce qui vous a poussé à revenir à cette histoire ?

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Biguine Jazz  Festival : un évènement musical majeur

Du 15 au 25 aout 2020

Big band

Le Biguine Jazz Festival est un festival jazz afro caribéen et créole, son principal but est de révéler notre jazz reposant sur nos racines rythmiques traditionnelle tout en étant ouvert sur le monde par ses créativités mélodiques et harmoniques et à la virtuosité des musiciens…

Malgré les contraintes imposées par le coronavirus, les organisateurs proposent un programme riche avec des artistes en résidence pendant 8 jours, un film mémorisant ces moments et un concert de restitution.

 Le Big’In Jazz Collective 

L’idée de lancer une vitrine promotionnelle de la musique passe par la création d’un ensemble de musiciens de la Caraïbe (Martinique- Guadeloupe Haïti). Huit musiciens-créateurs composent ce Big in jazz collective : Maher Beauroy, Sonny Troupé, Tilo Bertholo, Yann Négrit, Ludovic Louis, Ralph Lavital, Jowee Omicil, Stéphane Castry.

Leur mission est d’assurer le rayonnement, la valorisation et la transmission du répertoire caraibéen incarné par plusieurs grands noms (Léona Gabriel, Alexandre Stellio, Eugène Mona, Kali, Marius Cultier, Solon Goncalves, Malavoi). 

 

Le Big In Jazz In The Cloud est fier de vous présenter le Biguine Jazz Collective 🎉✨🎉💫 Le BJC est un collectif de…

Publiée par Biguine Jazz Festival sur Vendredi 14 août 2020

 

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Les Week-ends des patrimoines

Á la Martinique, les Journées européennes du patrimoine deviennent les Week-ends des patrimoines !

Chaque week-end du 18 juillet au 20 septembre 2020, propriétaires publics et privés de monuments historiques, membres d’associations de protection du patrimoine, conservateurs du patrimoine, médiateurs culturels, … se mobilisent pour mettre en valeur le patrimoine sous toutes ses formes (matériel, immatériel et naturel). Ils proposent aux visiteurs de nombreuses animations et expériences culturelles : visites guidées, démonstrations de savoir-faire, expositions, jeux/quiz, lectures, etc.

Profitez de vos vacances à la Martinique pour découvrir ces richesses grâce au thème « Patrimoine et éducation : apprendre pour la vie ! » qui illustre – d’une manière conviviale et souvent ludique – tout le potentiel que recèle le patrimoine en tant qu’outil d’apprentissage et source d’inspiration pour l’avenir.

Tout le mois d’août découvrez la Martinique à travers une sélection d’habitations privées, d’églises, institutions et autres sites patrimoniaux chargés de notre histoire. Découvrez dès maintenant, en vidéo, l’Habitation Saint-Etienne, fief des rhumsHSE qui offre un ensemble architectural unique, inscrit à l’InventaireSupplémentaire des Monuments Historiques et classé Monument Historique. Site ouvert du lundi au samedi de 9h à 17h.

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Néoféminisme : « La morgue de Mazarine Pingeot ne nous tuera pas »

— Par Camille Froidevaux-Metterie, philosophe —

La philosophe Camille Froidevaux-Metterie considère, dans une tribune au « Monde », que le féminisme universaliste défendu par les autrices Mazarine Pingeot et Belinda Cannone est en retard d’un monde.

Tribune. Dans de récentes tribunes (Le Monde du 29 juillet et du 1er août), Mazarine Pingeot et Belinda Cannone se désolent que le féminisme contemporain ne soit pas politique mais moral, enfermé dans « le ressentiment » et « la vengeance », incapable de mener les (vrais) combats. La première donne à sa déploration la forme d’une rageuse anaphore, déroulant « ce mortel ennui » que lui procure « une certaine jeunesse sans désir mais pleine de colère ». La seconde déroule les faits (affaires Darmanin et Girard) pour rappeler que « faire de la politique », ce n’est pas « se contenter du rôle de la victime enivrée de colère ». On leur reconnaîtra d’avoir repéré l’intensité de ce sentiment qui, loin d’être une « passion triste », constitue le moteur puissant des luttes féministes actuelles.

Plutôt que d’entrer dans le détail d’arguments oscillant entre aigreur et anathème, je préfère déduire de ces réactions ce qu’elles nous disent de l’inédit et de l’irrésistible du moment féministe où nous sommes.

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Lettre à Édouard

— Par Dominique Taffin, Ancienne directrice des Archives de Martinique —
Quelques mots, quelques touches de souvenirs, qui s’accrocheront peutêtre à la mémoire que tant de Martiniquais qui t’ont bien mieux connu que moi garderont, je l’espère, longtemps. Bizarrement, c’est un tutoiement qui me vient, alors que nous nous sommes dit vous tout au long des quelque trente années qui mesurent l’écart entre notre première rencontre et la dernière, début 2018. Pardonnez-moi d’abandonner la neutralité professionnelle de l’archiviste et de naviguer entre les deux ! C’était, je crois, à la fin des années 1980, aux Archives d’outre-mer où, jeune conservatrice, je rencontrais un petit homme, à l’œil clair et au ton sans réplique qui exigeait d’avoir accès sans délai et sans restriction à toutes les archives concernant Césaire. Il aura fallu que je vienne travailler en Martinique pour que je comprenne les tenants et aboutissants de ce comportement péremptoire qui m’avait tant indisposée à l’époque : au-delà d’un trait de caractère forgé par ton parcours individuel et par la haute idée de ta mission, c’était aussi une posture d’attaque face à la culture du secret qui pesait sur tout ce qui relevait de l’histoire contemporaine de la Martinique.

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Non à la répression des militants anti-chlordécone ! Jugez les empoisonneurs ! Indemnisez les victimes !

— Déclaration du CNCP —

Que notre cri soit unanime ! Qu’il soit puissant ! Il est temps de mettre fin au scandale. Sous la houlette de l’État colonial français, des tonnes de poisons ont été sciemment déversés sur notre sol et ont provoqué une catastrophe sanitaire qui concerne 95 % de notre peuple. Les appels à justice et réparation ont été mis au placard par leurs tribunaux depuis plus de trente ans. Des ouvriers agricoles ont été tués et blessés par les balles de leurs forces armées en 1974 alors qu’ils réclamaient l’interdiction des produits toxiques dans les bananeraies. Et aujourd’hui, pour avoir exigé que les coupables de l’empoisonnement soient jugés, des militants pacifiques sont gazés, matraqués, raflés, gravement violentés, poursuivis par leurs tribunaux ! Nous devrions accepter cela sans taper du poing sur la table ? Quel que soit le prétexte qu’on pourrait prendre, se tapir dans le silence reviendrait à se faire complices des empoisonneurs.
Le jeudi 27 août, le pouvoir colonial a décidé de tenir un énième procès de la honte. En exerçant leur violence policière et judiciaire contre des militants anti-chlordéconne, choisis arbitrairement, le gouvernement français et la caste qu’il protège, veulent détourner l’attention de la cible principale.

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La Martinique parle le présent

— Par Monchoachi
« A travers l’action RVN (Rouge Vert Noir) de ces dernières semaines, la Martinique parle le présent. Elle le parle doublement : elle parle le présent de son histoire coloniale. Elle parle en même temps le présent de la terre entière dont l’espace est au même titre dévasté par un technicisme productiviste débridé et le temps embrigadé dans l’historiographie, pressuré par l’exigence d’un développement (d’un progrès) dont la seule destination est la marchandisation complète du monde, son nivellement et son engloutissement dans le totalitarisme technologique. Elle le fait dans un langage qui lui est propre faisant écho à un contexte qui lui est propre : celui d’un colonialisme qui s’exaspère avec la cristallisation de deux phénomènes parallèles : d’un côté une jeunesse émigrée massivement, en quête d’emplois vers la métropole coloniale (un peuple une nouvelle fois déraciné, désertant sa terre, mué en ombre) ; d’un autre côté, une active colonisation de peuplement qui ne cesse de se renforcer depuis deux décennies. S’ajoute à cela, le resserrement colonial d’un encerclement administratif et répressif.

Par conséquent, s’entêter de renvoyer à tout prix à l’histoire et à ses chères études ce qui parle le présent avec une telle insistance, c’est, contre toute évidence, prendre option de tourner la tête, de se voiler la face pour ne pas voir la présence de ce présent certes suffoquant, continuer de s’abuser à bon compte et préférer en quelque sorte se raconter des histoires.

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Profanation de la statue de Gandhi

— Par Pierre Catayée —
Dimanche 26 juillet 2020… Quelle triste journée ! Après avoir démantelé les statues de Joséphine et de d’Esnambuc, des manifestants « activistes », en se dirigeant vers le Parc Aimé-Césaire, ont profané la statue de Gandhi en la piétinant et en y inscrivant des insanités du genre « Gandhi, le négrophobe ! »

Comment peut-on écrire une telle ineptie quand on sait que Gandhi a mené une lutte sans concession contre le colonialisme britannique, une campagne nationale pour l’aide aux pauvres, pour la libération des femmes, pour la fraternité entre les communautés de différentes religions ou ethnies, pour la fin de l’intouchabilité et de la discrimination des castes ! Et pour parvenir à ce but, il s’est fait l’apôtre de la non-violence : « Je suis prêt à souffrir n’importe quelle humiliation, n’importe quelle torture, un ostracisme absolu et la mort même, pour empêcher ce mouvement de devenir violence ou précurseur de violence…

La profanation de sa statue en ce dimanche de juillet n’est rien moins qu’une hérésie, un nonsens. En réalité, à travers cet acte répréhensible, nous mesurons tout le mépris et la haine que certains affichent et entretiennent (encore !)

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La valorisation du patrimoine amérindien : Un enjeu de l’intégration régionale caribéenne

 — Par , Sébastien Perrot-Minnot, , Consul Honoraire du Guatemala à Fort-de-France, , Archéologue —

La « Grande Caraïbe » a la pouvoir de susciter des initiatives passionnées sur le thème de l’intégration régionale. Cette vaste aire culturelle réunit des régions riveraines et proches de la mer des Caraïbes : les Antilles, les Bahamas, les îles Lucayes, le nord de l’Amérique du Sud, l’Amérique Centrale, le Mexique et le sud-est des États-Unis. Elle constitue le cadre de plusieurs organisations régionales, notamment l’Association des États de la Caraïbe (AEC), la Communauté caribéenne (CARICOM), l’Organisation des États de la Caraïbe Orientale (OECO) et le Système de l’Intégration Centraméricaine (le SICA qui inclut, rappelons-le, la République Dominicaine). Ces dynamiques d’intégration sont motivées par une géographie de laquelle découlent des intérêts et des défis communs ; mais elles sont aussi inspirées par de puissants liens qui se sont tissés, au fil du temps, à travers et autour de cette mer des Caraïbes qu’Alexander von Humboldt qualifiait, il y a plus de deux siècles, de « Méditerranée américaine ».

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Quelle mission pour les activistes ?

— Par Guy Lordinot, ex-député —
Les événements violents que nous vivons depuis quelques mois nous invitent à une réflexion sur le devenir de la Martinique. S’il est vrai selon Frantz Fanon que « chaque génération doit, dans une relative opacité, trouver sa mission, la remplir ou la trahir » quelle est celle des acteurs qui sous l’étiquette de « Martiniquais éclairés » ou de « militants RVN » (rouge vert noir) ont conduit les récentes opérations-commando ? La réponse à cette question peut être éclairée par les missions des trois générations qui se sont succédé depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.

Au sortir de cette guerre, juste après l’administration cruelle de l’amiral Robert, les Martiniquais vivent pour l’immense majorité dans un état préoccupant de grande pauvreté et de précarité. Sur ce terreau favorable, le Parti Communiste prospère. Il mène vigoureusement les luttes syndicales et politiques pour conquérir l’amélioration des conditions de vie des travailleurs. Dans la même période, les instituteurs œuvrent sans relâche pour aider leurs élèves à acquérir des diplômes leur ouvrant l’accès à une meilleure situation sociale.

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Sur la situation politique que nous vivons

— Par Philippe Pierre-Charles et Gilbert Pago —
Lorsqu’une situation est complexe, la prise en compte de la totalité de ses aspects est la seule façon de voir clair et d’éviter de sombrer dans un opportunisme ou un autre. Voyons ces éléments sans les hiérarchiser ni oublier leur imbrication.

1). Un mouvement martiniquais et mondial de dénonciation du grand mensonge colonial européen (pour l’essentiel), de rétablissement de quelques vérités occultées par les dominants secoue la planète. Nous disons Eya ! Woulo ! Bravo ! Nous en sommes partie prenante comme bien d’autres de nos prédécesseurs. Mener ce travail de vérité ne peut aller sans débats et controverses. Refuser ces débats, en se prétendant détenteur unique et prétentieux de la vérité, reviendrait à accepter le risque que des contrevérités soient légitimées en lieux et place (et à la manière de l’encrage) du mensonge colonial. Rarement la petite phrase de Lénine a été aussi importante : seule la vérité est révolutionnaire !

2). Ce contexte idéologique enveloppe des sociétés dans lesquelles le colonialisme est maintenu sous toutes sortes de déguisements avec son cortège de domination sociale, de dépossession politique, de maldéveloppement chronique.

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«Les Trois âges du constitutionnalisme haïtien», de Claude Moïse

Indépendance, occupation étrangère, démocratie : ruptures et continuités

— Par Thomas Lalime —

Depuis près d’une quarantaine d’années, l’historien haïtien de renommée internationale, Claude Moïse fait de la constitution haïtienne son principal objet de recherche. Il s’est jeté à cette eau par nécessité éditoriale en 1983 quand il avait été sollicité par la direction de la revue Collectif Paroles, éditée à Montréal, en vue de faire le point sur le prompt changement de Constitution opéré en une nuit par le gouvernement de Jean-Claude Duvalier. N’étant pas un juriste de formation, il s’attache plutôt aux aspects historiques et politiques des Constitutions haïtiennes. Comme en témoignent ses différents ouvrages : Constitutions et luttes de pouvoir en Haïti, Tomes 1 et 2, (1988, 1990); Une Constitution dans la tourmente (1994) ; Le Pouvoir législatif dans le système politique haïtien (1999) ; Le Rapport au président de la République sur la question constitutionnelle (2007) en collaboration avec Cary Hector, de regrettée mémoire ; La question électorale – Jeux de pouvoir, péripéties et enjeux démocratiques (2015).

Plus récemment, en 2019, le professeur Claude Moïse a livré au grand public : «Les Trois âges du constitutionnalisme haïtien».

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« La rue ou la société civile peut jouer son rôle de contre-pouvoir… »

Marcelin Nadeau, maire du prêcheur, accorde une interview à Hervé Brival à lire dans France-Antilles du 10 août 2020, dont on trouvera ci-après les premières lignes. Il réaffirme sa volonté de dialogue avec  » un mouvement spontané et non encarté »

Entretien mené par  Hervé Brival

Ces dernières semaines il y a eu des destructions de plaques de rue et des déboulonnages de statues au nom de la décolonisation de notre espace. Marcelin Nadeau, co-président de Péyi-A et maire du prêcheur, livre sa vision sur ces événements.

Marcelin Nadeau, le devoir de mémoire doit-il passer par ces destructions ?

Comme Péyi-A a eu l’occasion de le préciser dans un communiqué, les méthodes d’expression ou de résolutions des questions politiques ont toujours opposé les militants de générations différentes. Celle utilisé dans le cadre de la destruction des statues n’est pas la nôtre, mais ce désaccord sur la forme ne peut occulter le fond, c’est-à-dire les légitimes questions sur les clés de lecture des événements passés, les aménagements mémoriels et le modèle économique à construire. Il faut indiquer également que si nous assistons depuis quelques mois à une recrudescence d’actes militants paraissant violents à certains, c’est parce que la dernière génération d’élus a été particulièrement négligente par rapport à notre devoir de mémoire laissant perdurer cette trop flagrante surreprésentation des symboles coloniaux dans l’espace public martiniquais.

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La traite négrière, passé occulté par les entreprises françaises

— Par Julien Bouissou —

Axa, Banque de France, Marie Brizard… A un degré moindre que leurs homologues britanniques, des entreprises françaises ont elles aussi bénéficié plus ou moins directement du commerce des esclaves.

 Illustration : Récolte de la canne à sucre dans une plantation de la Compagnie des Antilles au XIXe siècle. Collection KHARBINE-TAPABOR

Bien avant son apparition dans les rayons de supermarchés, la célèbre anisette Marie Brizard, née à Bordeaux au milieu du XVIIIe siècle, remplissait les cales des navires négriers. Elle s’échangeait sur les côtes africaines contre des esclaves, transportés ensuite de l’autre coté de l’Atlantique pour travailler de force dans des plantations de canne à sucre. La liqueur figurait sur la liste des « marchandises de traite » chargées dans les ports français. La traite négrière n’a pas laissé en héritage que des statues ou des plaques de rue. Elle a donné naissance à des fortunes discrètes, dont la trace a été perdue au gré des fusions, acquisitions et changements de nom.

Pour la première fois, la Royal Bank of Scotland, la Lloyds Bank, la Bank of England (BoE) ou encore le brasseur Greene King ont reconnu en juin, dans le sillage du mouvement Black Lives Matter, qu’une partie de leurs fondateurs ou ex-administrateurs avaient bénéficié de la traite des Noirs.

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Martinique Avenir : 80% d’élus s’opposent et s’imposent à 90% de citoyens

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Au moment de publier cette chronique, je prends connaissance de l’article écrit par Philippe Pierre-Charles sous le titre : « Prendre en compte la totalité de la situation politique que nous vivons ! ». La belle ambition ! Cependant j’observe que l’un des aspects essentiels de la situation politique que nous vivons n’y figure pas : l’inadéquation du peuple et de sa représentation politique, s’agissant de l’avenir de la Martinique. C’est précisément l’objet de ce papier.

Nation, peuple et identité.

Une nation, une nano-nation comme le proclame Édouard Glissant après l’avoir dénoncée dans le Monde, comme pour ne pas faire fausse note dans le Landerneau. Un peuple, un peuple à hauteur d’autres peuples. De préférence de grands peuples comme ceux du Japon ou de la France plutôt qu’à ceux de Ste Lucie ou de Dominique. Un grand peuple, donc, dans une nano-nation. Pourquoi pas ? S’ajoute une identité à sauvegarder même si elle est essentiellement fuyante. En effet, le Martiniquais de l’an 2000 n’est pas celui de 1950, qui n’avait rien à voir avec celui de 1900 et encore moins celui de 1848.

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“Tricentenaire”, l’imposture politico-médiatique

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Les cérémonies dites du “Tricentenaire”ont consacré solennellement ,le rattachement de la Martinique à la France.

Dès lors les manifestations en chaîne que nous voyons aujourd’hui , cherchant à, faire disparaître toute trace mémorielle de cet évènement historique ne peuvent revêtir qu’une signification , éminemment politique : le rejet par leurs auteurs et ceux qui les soutiennent de leur appartenance à la communauté nationale française et par extension ,de leur qualité de citoyen de cette même République .; ils doivent donc en tirer ,s’ils ne sont pas des imposteurs ,toutes les conséquences et renoncer à tous les avantages qu’elle leur procure : garantie des libertés publiques et de la solidarité nationale,en particulier dans le domaine financier ,protection sociale étendue à tous les risques et à tous les stades de l’existence , standard de vie comparable à celui des pays développés d’Europe en matière sanitaire, éducative, d’habitat , d’ infrastructures et équipements structurants ,sans oublier les droits et protection juridiques des travailleurs ,bref tout ce qui suscite l’envie de nos proches voisins de la Caraïbe cherchant à en bénéficier au prix d’une entrée illégale sur notre territoire.

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En 2020, la saison des ouragans dans l’Atlantique devrait être pire que prévu

En raison des conditions océaniques et atmosphériques, « cette année nous nous attendons à des tempêtes plus fortes et plus longues que la moyenne ».

La saison des ouragans dans l’Atlantique devrait être extrêmement « active » et pire que prévu, avec entre 7 à 11 ouragans, ont estimé jeudi les services météorologiques américains. 

En raison des conditions océaniques et atmosphériques, « cette année nous nous attendons à des tempêtes plus fortes et plus longues que la moyenne », a expliqué Gerry Bell, chef prévisionniste pour les ouragans à l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).  

La NOAA, qui avait déjà averti en mai que l’Atlantique connaîtrait une saison 2020 probablement « au-dessus de la normale« , a ainsi revu ses prévisions à la hausse.  

 

L’institution, qui prévoyait entre 13 et 19 tempêtes, s’attend désormais à la formation d’entre 19 et 25 dépressions tropicales, dont 7 à 11 pourraient se transformer en ouragans. Entre trois à six d’entre eux pourraient atteindre la catégorie 3 ou plus, charriant des vents d’au moins 178 km/h. 

Déjà neuf tempêtes

« C’est l’une des prévisions saisonnières les plus actives que NOAA ait émise en 22 ans d’existence », a précisé le secrétaire au Commerce américain, Wilbur Ross. 

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Tanbou !

— Par Daniel M. Berté —

An tron vid, lapo-bèt, kòd épi savwaw : Tanbou !
Janbé kalifouchon, dé lanmen ek talon : Tanbou !
Tibwa anlè dèyè, vwa-dèyè sipòtè, bat ! : Tanbou !

Woulman an kominikasion : Tanbou !
Batman an konminion : Tanbou !
Wouklman an vibrasion : Tanbou !

Ka fè’w wè épi lanmen’w ek pyé’w : Tanbou !
Ka fè’w wè épi zorèy-ou : Tanbou !
Ka fè’w wè épi lespri’w : Tanbou !

Matjè listwa péyi-nou: Tanbou !
Zouti Romen an kolè: Tanbou !
Enstriman linyon nèg-mawon : Tanbou !

Signalè adan révolt kakolè : Tanbou !
Ritmè adan manif djoubakè : Tanbou !
Ouvrè adan lawon bèlè: Tanbou !

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Harriet Tubman, une héroïne américaine

Fleur DAUGEY

Olivier CHARPENTIER Illustrateur

Née esclave aux alentours de 1820, Harriet Tubman mourra libre en 1913. Cette liberté, elle l’aura conquise par la force de sa volonté et par son courage. Toute sa vie, elle s’emploiera à libérer ses frères et à se battre contre l’esclavage puis la ségrégation raciale. Dans ce livre, le récit de la vie aventureuse et exemplaire d’Harriet s’entrecroise avec l’histoire de l’esclavage en Amérique. Un passionnant retour vers un passé tumultueux, qui a laissé des traces dans la société américaine jusqu’à nos jours.

 Harriet Tubman, héroïne de la grande histoire et modèle pour la jeune génération

— Par Laura Seigneur —

C’est l’une des grandes figures de l’émancipation des Noirs aux États-Unis et de la lutte contre l’esclavage au XIXe siècle. Elle est aussi le personnage idéal pour apprendre aux enfants une histoire peu racontée aux parents, ainsi que le réussit avec brio Libre !, un livre jeunesse très réussi.

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Relever le défi des jeunes activistes

— Par Raphaël Constant —
Combien de martiniquais savaient que l’entrée du Parc Aimé Césaire avait été construit en 1935 pour le tricentenaire de la conquête française de la Martinique. A la même période que l’érection de la statue de d’Esnambuck ?

Peu de monde.

Au moins l’action des jeunes activistes aura permis cela.

Moins d’un an avant leur émergence sur la scène politique, ce courant a clarifié la scène politique martiniquaise mieux que des milliers de discours : dénonciation du rôle de l’état français dans le scandale du chlordécone, implication des békés dans ce même empoisonnement, démonstration du système « deux poids, deux mesures de la justice française, mise en cause du « schoelchérisme » et de ses contempteurs actuels etc…..

Elles ont aussi permis de clarifier le rôle des forces politiques en présence.

La réaction préfectorale n’a rien de bien étonnant. Dénoncer la violence, dénoncer une minorité sont les discours traditionnels des gouverneurs et préfets depuis 1635 quand l’ordre colonial et la présence française sont contesté.

Quelle ironie : le représentant d’un état qui a commis une série de crimes et de meurtres impunis sur cette terre martiniquaise et protège un ordre injuste qui ose donner des leçons de démocratie à une jeunesse en révolte !

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« Mettre l’art dans l’espace public » : avec le Voyage à Nantes, les artistes contemporains s’approprient les rues de la ville

Le Voyage à Nantes expose pendant deux mois une multitude d’oeuvres d’art contemporain. Cette année, le festival démarre samedi 8 août et dure jusqu’au 27 septembre.

De l’eau tombant en cascade sur l’Opéra, un lit à baldaquin qui flotte dans un canal ou un sexe féminin arrosant une fontaine : le Voyage à Nantes expose pendant deux mois une multitude d’oeuvres d’art contemporain dans les rues de la cité des Ducs. « On s’est interdit les thématiques parce qu’elles sont contraignantes, en fait la thématique, c’est interpréter cette ville« , explique Jean Blaise, le directeur artistique du festival qui démarre samedi 8 août et dure jusqu’au 27 septembre.

Pour « mettre l’art dans l’espace public« , chaque été, des places et bâtiments de Nantes et sa région sont investis par les artistes avec des constructions souvent monumentales, dont une partie reste à demeure après l’événement. Au total, le parcours comprend une vingtaine de nouvelles étapes, parmi lesquelles on remarque aussi les bottes de trois mètres de haut de Lilian Bourgeat et les sculptures fondues dans la végétation de Jean Jullien. 

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Bataille mémorielle : match nul à Reims

— Par Cheikh Sakho(*) —
La ville natale de Colbert est aussi celle du Monument des héros de l’armée noire, rappelle l’historien. Selon lui, il est plus utile de conserver les statues, plutôt que de les déboulonner, afin de les appréhender de manière critique.

Reims, son champagne, sa cathédrale, son Ange au sourire – et ses batailles mémorielles par statues interposées, avec, en ligne de front, Colbert et les tirailleurs sénégalais. S’en souvient-on ? La cité des sacres est la ville natale de Colbert, convoqué sur le banc des accusés du tribunal de l’histoire pour avoir codifié l’esclavage dans le Code noir. Reims n’a pas oublié d’honorer sa mémoire. Une rue porte son nom, avec une plaque commémorative apposée sur un mur de sa maison natale.
Deux statues du ministre de Louis XIV jalonnent autant d’endroits symboliques de la ville : le jardin public devant la gare et le rectorat de l’académie. Aux dernières nouvelles, ces monuments ont échappé aux soulèvements planétaires du mouvement Black Lives Matter qui a pris pour cible notamment les statues de Léopold II, en Belgique, et de Christophe Colomb, aux États-Unis.

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Radicalités identitaires : La démocratie face à la radicalisation islamiste, indigéniste et nationaliste

Ces dernières années, des extrémistes identitaires percutent les valeurs républicaines de la société française. Voyant l’avenir de l’humanité comme un « choc des civilisations » et une « guerre de races », ces mixophobes ethno-différencialistes partagent la théorie du « grand remplacement » en Occident : les identitaires nationalistes et anti-cosmopolites, de même que les identitaristes décoloniaux et islamistes. Les crispations identitaires ont ainsi fait couler beaucoup d’encre : les uns dénoncent le « défaut d’assimilation » des populations immigrées, tandis que les autres accusent la « panique identitaire ». Cet ouvrage ne se situe dans aucun de ces camps idéologiques mais décrit ces radicalités identitaires et les enjeux pour la cohésion sociale au sein des sociétés démocratiques.

  • Date de publication : 29 mai 2020
  • Broché – format : 15,5 x 24 cm • 406 pages
  • ISBN : 978-2-343-20323-2
  • EAN13 : 9782343203232
  • EAN PDF : 9782140150531
  • EAN ePUB : 9782336901282
  • Lire l’interview de Manuel Boucher=>

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Obsèques de Gisèle Halimi à Paris au son de « Bella Ciao » et de « l’Hymne des femmes »

Paris – Les obsèques de l’avocate et figure féministe Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet à l’âge de 93 ans, ont été célébrées jeudi à Paris en présence de plusieurs centaines de personnes, au son notamment de « Bella Ciao » et de « l‘Hymne des femmes« , a constaté un journaliste de l’AFP.

Un grand portrait souriant de la défunte avait été exposé devant son cercueil, lors de cette cérémonie laïque organisé au crématorium du Père-Lachaise, où ses cendres reposeront au côté de celles de son mari Claude Faux. 

Gisèle Halimi « fait partie de ces personnes assez rares qui nous réveillent« , a déclaré le philosophe et écrivain Regis Debray en hommage à l’avocate disparue.  

Il a confié avoir « compris grâce à elle » que le combat pour l’émancipation des femmes et celui pour l’émancipation des peuples ne faisaient qu’un. « Elle mérite de rester parmi nous comme un défi à toutes les convenances, les défis et les paresses« , a-t-il estimé. 

Outre deux de ses trois fils, Serge Halimi et Emmanuel Faux, plusieurs personnalités se sont succédé pour évoquer la mémoire de cette inlassable combattante pour les droits des femmes, avocate engagée, ancienne députée et autrice.

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L’Habitation Saint-Étienne ouvre ses portes

Dimanche 9 août 2020 à 9h & 14 h

Programme :

9h : Visite de l’ancienne distillerie
Classée Monument Historique depuis 2006, les bâtiments de la distillerie sont parmi les derniers et plus beaux témoins de la maîtrise et de l’esthétique de l’architecture industrielle de la fin du XIXe siècle en Martinique. L’ensemble des machines industrielles est le seul à avoir été classé Monument historique en 2019. Jacky PASCAULT, ancien directeur de la sucrerie du Galion puis directeur de la distillerie du Simon, vous en contera l’histoire et le fonctionnement.
Sur réservation – contact@rhumhse.com
Visite et dégustation gratuites – places limitées – public adulte.
 
14h : Visite guidée de l’Habitation Saint-Etienne
Doté d’un patrimoine riche et varié, s’inscrivant dans le paysage typique du nord de la Martinique, avec sa végétation exubérante, le site, fief des rhums HSE offre un ensemble architectural unique inscrit à l’ISMH et classé Monument Historique. Riche de culture, son Jardin Remarquable est orné de sculptures et l’espace des Foudres – appelé ainsi en hommage à Edouard Glissant – abrite cette année l’exposition photos « Canaries » de Jean-Luc DE LAGUARIGUE.

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