Depuis le titre de champion du monde de l’équipe de France de football, les origines de ses joueurs sont mises en avant. Sur les réseaux sociaux et même par des personnalités, médiatiques ou politiques. Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, avait livré son opinion, peu réfléchie. Pour lui, «c’est l’Afrique qui a gagné».
Interrogé par Libération, Lilian Thuram est revenu sur le sujet du racisme en France. «C’est surtout une hypocrisie totale de dire qu’il ne faut pas parler des origines des joueurs, a prononcé le champion du monde 98. Parce qu’avec ceux qui ne jouent pas en équipe de France, on se l’autorise. Ceux-là sont sans cesse désignés comme des jeunes issus de la deuxième ou troisième génération, sans cesse renvoyés à leurs origines».
L’ancien défenseur de la Juventus Turin espère que ce sacre servira de déclic à la nouvelle génération. «Cette victoire est un cadeau extraordinaire fait à tous ces enfants qui ont du mal à se considérer comme français, a-t-il déclaré. Avec elle, ils pourraient franchir le pas. Mais on ne devrait pas attendre une Coupe du monde pour leur donner le sentiment d’être légitimes, ce devrait être un discours porté par nos politiques et notre société».