Venezuela : l’inflation devrait grimper à 1 000 000% d’ici fin 2018 d’après le FMI

L’inflation au Venezuela devrait accélérer de 1 000 000 % d’ici la fin de l’année et le PIB du pays, en crise financière et humanitaire, devrait se contracter de 18 % en 2018, selon des prévisions du FMI publiées lundi.

Le Venezuela, en proie à une crise politico-économique, va sombrer davantage dans la récession cette année avec une hyperinflation qui devrait grimper à 1 000 000% d’ici fin décembre, a estimé lundi 23 juillet le FMI.

Le Produit intérieur brut (PIB) vénézuélien devrait se contracter de 18 % en 2018, a indiqué lundi le Fonds monétaire international (FMI). C’est pire que ce qui était estimé en avril (15 %).

« Nous projetons une poussée de l’inflation de 1 000 000 % d’ici la fin 2018, ce qui signifie que le Venezuela est dans une situation similaire à celle de l’Allemagne en 1923 ou à celle du Zimbabwe à la fin des années 2000 », a commenté dans un blog Alejandro Werner, un des responsables du Fonds monétaire international.

Il souligne en outre que les pays voisins risquent d’être de plus en plus exposés aux répercussions de l’effondrement de l’économie vénézuélienne.

La population fuit en masse

La pénurie de nourriture, les difficultés croissantes pour accéder aux soins de santé, à l’électricité, à l’eau, aux transports, combinées aux problèmes d’insécurité, ont fait fuir en masse la population qui se réfugie notamment en Colombie et au Brésil.

« Le Venezuela reste englué dans une profonde crise économique et sociale », a résumé Alejandro Werne. Et en 2018, le pays pétrolier enregistrera une récession à deux chiffres pour la troisième année d’affilée, a-t-il précisé.

Le Venezuela tire 96 % de ses revenus du brut. Or sa production de pétrole s’est effondrée d’au moins la moitié en un an et demi faute de liquidités pour moderniser les champs pétroliers. Le FMI pointe par ailleurs du doigt la mise en circulation d’un nombre toujours plus grand de billets, ce qui alimente l’hyperinflation.

L’exactitude des prévisions reste toutefois sujette à caution, le Venezuela ne transmettant plus de données à l’institution de Washington depuis plus de dix ans.

 France24 avec AFP