Marqué par l’uniformisation du monde et la perte progressive du sentiment du divers, le monde vit de plus en plus dans le doute et dans un sentiment d’insécurité sous la « menace » de nouveaux barbares venant de l’extérieur avec une culture, une religion, une manière de vivre différentes. Oyez ce qui se passe aujourd’hui dans les cités des ban lieues où des jeunes assiégés dans leur ghetto hurlent leur révolte sociale dans une malencontreuse violence contre l’ignorance et le mépris.
Or la menace des barbares ne vient pas tant de l’extérieur, de la présence des sans papiers ou des jeunes noirs et maghrébins des cités que l’on traite comme des sauvages primitifs, et qui, stigmatisés, renvoient aujourd’hui l’image conforme au regard. Non, cette menace, ‘ (je partage cette idée jadis développée par le philosophe espagnol Ortega y Gasset) vient de l’intérieur, c’est-à-dire de la transformation des personnes cultivées en barbares.