
Ecologie
Sortir du piège du “Recyclage” en Martinique

— Collectif —
L’océan Atlantique Nord est bien plus qu’une vaste étendue d’eau entre l’Europe et l’Amérique. Cet océan est composé d’une région tropicale propice au développement des cyclones tropicaux et d’une région de moyennes latitudes, jouant un rôle crucial dans la régulation du climat européen et mondial. En hiver, il conditionne la trajectoire des tempêtes qui traversent l’Europe et influence la douceur ou la rigueur des saisons froides. En été, il module la fréquence des vagues de chaleur et influence l’humidité disponible dans l’atmosphère, jouant sur les épisodes de sécheresse ou les précipitations extrêmes.
Il est également un acteur central du système climatique global via la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (AMOC), un gigantesque tapis roulant océanique qui régule la répartition de chaleur sur la planète en transportant l’excédent de chaleur des tropiques vers les hautes latitudes. Cette zone océanique fait partie des régions connaissant les tendances de réchauffement les plus marquées depuis 1991, avec un maximum observé entre les latitudes de 10°N et de 40°N.
Sen-Josef Antan Lontan
La Ville de Saint-Joseph organise sa fête patronale autour du thème « Sen-Josef Antan Lontan », dans un esprit de transmission, de valorisation des traditions et de convivialité.
Durant neuf jours, la population est invitée à participer à une série d’activités culturelles, sportives et festives mêlant patrimoine local, jeux traditionnels, animations musicales, spectacles et moments de rassemblement.
Les cérémonies officielles auront lieu le dimanche 4 mai, avec une messe, un dépôt de gerbes au monument aux morts, et un défilé des associations accompagné par des fanfares et groupes traditionnels. Le cortège partira de l’église pour rejoindre le hall des sports Georges-Chatelay-Rivauday, où se tiendront les allocutions et le vin d’honneur.
La place des fêtes accueillera tout au long de la semaine diverses animations :
– Jeux d’antan (chouval-bwa, kous loto, mât de cocagne, loto-bingo, etc.)
– Spectacles de danse (ballet Les Anthuriums, Ballet Exotic, Ballet Racine Créole)
– Concerts (Riddla, Kwaxicolor, Dominique Coco & Kako Band, groupe Kréol)
– Concours d’échoppes
– Activités pour enfants et familles
– Feu d’artifice
Politsyen bòkay, zòt ki kapitenn abò, sé ba zòt man ka palé
Sé pa fyon man ka vréyé pou blésé lòrgèy pèsonn
Sé pawòl pou nou soukwé kò nou kon poul ka soukwé sann.
Nou ka jwé ròl, nou sé nonm, men dépi van soukoué fèy tòl
Sé anba anba tab nou ka séré, kon timanmy an janm manman’i !
Nou ka jwé ròl, nou sé nonm, men an chòvsouri nou wè lajounen
Nou ja ka vréyé dlo béni pou nou kouri dèyé malédyksyon.
Nou pè lombraj noumenm, Kon chyen pè kout baton
Nou pè palé pou lonnè péyi-a, nou pè chanjé vyé labitid nou.
Zyé noumenm nou ka bésé, si bétjé gadé nou nan kokozyé.
Mannikou ki mannikou pè pa maché anmitan granchimen
Men nou menm sé an granmitan chan kann nou lé séré.
Politisyen péyi-nou, kité mwen di zòt dé mo kat pawòl !
Ki rèspé zòt ni pou pèp zòtmenm ?
ki lanmou zòt ni pou manman zotmenm ?
Zòt ka kouri dèyè lajan sal kon mouch anmen chawany
Sé kotjen zot ka fè kon manawa ka fè riyen ki malproptans.
Aboubakar Cissé, un homme musulman, a été tragiquement poignardé à mort dans une mosquée du Gard le vendredi 25 avril 2025, simplement en raison de sa foi. Son assassin a déclaré : « Je l’ai fait, (…) ton Allah de merde » ! Ce meurtre choquant illustre la banalisation alarmante de la violence raciste en France. Mais posons-nous la question : d’où provient cette montée de haine ? La violence meurtrière dirigée contre ce musulman et les musulmans en général trouve ses racines dans une rhétorique alimentée par les gouvernements successifs. Elle résulte de politiques, dit-on laïques, mises en œuvre sous forme de mesures répressives contre une islamisation supposée de la France.
Cette situation est aggravée par l’importation en France du conflit israélo-palestinien, avec son lot d’entorse aux droits humains élémentaires, conflit dans lequel la diplomatie française affirme apporter son soutien inconditionnel à Israël. Les musulmans en France sont souvent présentés comme une menace à éradiquer, au nom de la préservation des « racines chrétiennes » et laïques de la France, jugées menacées par la simple présence musulmane en Europe.
— Par Michel Herland —
« Cette technologie va bouleverser le marché du travail, ainsi que notre façon d’envisager les activités humaines, ce qui a de la valeur ou non. Alors oui, c’est effrayant. »
Bill Gates
Cet article n’a pas été rédigé par une IA !
La publication du dernier numéro de la revue Esprit (n° 520, avril 2025) dont le dossier est consacré à « l’IA aux frontières de l’esprit » vient à son heure alors que l’humanité s’enfonce les yeux fermés dans une catastrophe majeure, existentielle. Si les rédacteurs d’Esprit ne font pas preuve d’un tel pessimisme, si le mot catastrophe n’entre pas dans leur vocabulaire et si l’éditorial conclut à la possibilité d’envisager l’Intelligence Artificielle comme quelque chose avec quoi il « faudra vivre sans renoncer à définir ce qui de nous doit rester essentiel et inaliénable », les articles du dossier peinent à nous délivrer d’un sentiment de terreur face à ce qui est déjà là et pas seulement devant nous.
On rappelle que dès 1950 Alan Turing, savant génial et pionnier de l’IA, tenait pour vraisemblable que les machines fussent bientôt capables d’égaler les hommes dans tous les domaines purement intellectuels.
Le pape est mort. Lequel sera vivant à un monde désillusionné?
— Par Pierre Pastel, sociologue et psychothérapeute —
Face aux défis persistants et aux de nos sociétés modernes, le sociologue et psychothérapeute Pierre Pastel nous lance un appel à la réflexion. Il nous invite à revisiter notre rôle dans la construction d’un présent éclairé et d’un futur porteur d’espoir. En s’appuyant sur son texte poétique de 2020, « 22 mai, la vie aux couleurs inattendues»1, il propose un décryptage riche et visionnaire, en résonance directe avec la question essentielle posée par cet article. »
Quelle est la couleur de la Vie ?
Elle n’est pas jaune, Elle n’est pas bleue, Elle n’est pas verte, Elle n’est pas rouge,
Elle n’est pas violette, Elle n’est pas mauve, Elle n’est pas rose,
Elle n’est pas de couleur marron, Elle n’est pas beige, Elle n’est pas translucide,
Il ne nous reste que deux couleurs
Elle n’est surtout pas noire, Elle n’est surtout pas blanche.
La Vie a la couleur de Dieu.
Et, et ……
Dieu n’a pas de couleur
Donc… CQFD
Tous ceux qui se prévalent du contraire et qui se comportent entre eux ou qui agissent envers les autres prétendant que cela n’est pas la stricte vérité sont des étouffeurs de vies humaines.
À qui la faute ?
— Par Jean-Marie Nol —
Un vent d’anarchie et de populisme souffle aujourd’hui sur la Martinique, nourri par un climat social délétère, une défiance croissante envers les institutions, et un profond sentiment de méfiance et d’abandon. À l’origine, la cause semblait claire et légitime : le coût de la vie, exorbitant, insupportable pour une majorité de foyers martiniquais. Mais ce qui aurait pu rester un combat structuré et solidaire tend désormais à glisser dangereusement vers des formes d’expressions radicales, dominées par la pression populaire, la remise en cause de l’ordre républicain et l’instrumentalisation d’une souffrance réelle par des courants plus radicaux. À qui la faute alors ? À l’État ? Aux élus locaux ? Ou bien à une société qui, lasse d’attendre une diminution du coût de la vie chère , a décidé de prendre les choses en main, quitte à remettre en cause les fondements démocratiques ?
Le paradoxe est criant. Tandis que l’État, en lien avec les collectivités et les acteurs économiques, se félicite d’un premier bilan encourageant du protocole contre la vie chère – une baisse moyenne des prix de 8,4 % constatée fin janvier 2025, avec plus de 81 % des références en diminution – la rue pourtant gronde , portée par des mouvements de plus en plus déterminés .
Le Saint Lucia Jazz and Arts Festival 2025, qui se déroulera du 1er au 11 mai, est l’un des événements les plus emblématiques de la scène musicale caribéenne, célébrant l’art sous toutes ses formes. Chaque année, l’île de Sainte-Lucie devient un carrefour où musique, arts visuels, théâtre, danse et culture se rencontrent pour offrir aux visiteurs une expérience unique, à la fois immersive et riche en émotions.
Le festival se distingue par sa diversité musicale et sa capacité à réunir des artistes de renommée internationale et des talents locaux. En 2025, les festivités débuteront le 1er mai, avec une série d’événements à travers l’île, avant de culminer avec les concerts sur la scène principale, installée au Pigeon Island National Landmark. Ce lieu emblématique, offrant une vue spectaculaire sur la mer des Caraïbes et la région nord de l’île, constitue un cadre idéal pour accueillir des performances de calibre mondial.
Le programme musical est varié et propose des soirées thématiques allant du Jazz pur au Gospel, en passant par le World Beat et la Fusion Caribéenne. Parmi les têtes d’affiche, on retrouve des légendes telles que Earth, Wind & Fire, John Legend, Gretchen Wilson, Sizzla, Tasha Cobbs Leonard, Jazzmeia Horn, Beenie Man, Bounty Killer, ainsi que des talents locaux comme Ronald Boo Hinkson et Barbara Cadet.
Vendredi 2 mai à 19h30 à Tropiques Atrium
Un solo chorégraphique à 60 ans… non pas dans le but de me raconter, mais plus dans une volonté de me découvrir et comprendre enfin comment je traverse le monde !
Une manière de poser la question « Est-ce que l’on décide du sens de sa vie ? ».Sur le plateau, par des bouts de soi, petit à petit, une fresque poétique et contemporaine se construit. “De soi, en quête” est un temps suspendu, une invitation à la rêverie et à l’introspection. Le constat d’une vie à se chercher dans les regards croisés. Aujourd’hui, la forme spectaculaire de ce solo se dessine. L’œuvre raconte un rapport au monde et une quête éperdue de son identité. Un déracinement dans lequel je me suis construit. C’est un cri plein de douceur, d’émotion et de fragilité. À chaque répétition, jela traverse bouleversé et en sors àchaque fois apaisé. Je ressens déjà l’urgence de partager ce moment de reconstruction. Par expérience, je sais que l’aboutissement de l’oeuvre naîtra de lar encontre avec le public.
… Dans la foule de ses semblables… Aller de regards rendus en regards volés, et m’interroger sur mon appartenance à ce monde.
— Par Patrick Mathelié- Guinlet —
Oser !
Défenestrer l’malheur
pour ne plus avoir peur
d’affronter l’imprévu
comme un sel de la vie
qui vous redonne envie
quand vous êtes déçu…
S’libérer du connu
pour éviter l’ennui
et la mélancolie…
Jamais vraiment savoir
de quoi est fait demain
mais vivre avec l’espoir
qu’on s’y sentira bien…
Et même si c’est fou,
pouvoir s’attendre à tout
mais sans redouter rien
et prendre à pleines mains
la vie comme elle vient !
Passe le temps, reste l’espoir…
Vendredi 2 & Samedi 3 mai à 19h30 au T.A.C.
D’après une idée originale de Chantal Clem; m.e.s. Yna Boulanger
La pièce
En 2016, les femmes poètes n’ont jamais été aussi nombreuses et désireuses, comme le pressentait Rimbaud en 1871, de trouver,
« une fois libérées de l’homme, des choses étranges, insondables, repoussantes, délicieuses »… Et, évoquer la « poésie des femmes » n’est pas sans pièges : au geste de reconnaissance se mêle toujours, insidieusement, le risque de la marginalisation. Dès lors qu’on la spécifie et qu’on la catégorise, la poésie pourrait bien ne plus être tout à fait la poésie… Aussi, pour ce second acte, Figures de Femmes ToTeM présentent le Majestik Poésik, Symphonie de Femmes avec pour thème sous-jacent l’identité et la mémoire construits à travers exil, errance nécessaire pour mieux trouver force et puissance dans l’affirmation du soi femme tenant compte de l’identité façonnée sur les rives de l’histoire.
— Par Yves-Léopold Monthieux —
Ainsi donc, après plusieurs reports, l’affaire dite du Green Parrot qui met en cause l’ancien président de la Région Martinique semble s’acheminer vers une décision définitive. Qu’on laisse tranquille Alfred Marie-Jeanne, c’est le souhait de la plupart des Martiniquais qui sont généralement convaincus que l’ancien président de l’ex-Région n’a jamais cherché à s’enrichir dans ses fonctions, en particulier à l’occasion de cette affaire où il a pu se laisser abuser. Que ses partisans fassent pression pour qu’il ne soit pas condamné, c’est de bonne guerre. Mais de là à parler de justice politique … Ce n’est pas d’aujourd’hui que date le choix des défenseurs des personnes poursuivies dans cette affaire, de jouer l’opinion publique. Cette méthode n’est pas étrangère aux reports successifs. C’est d’ailleurs pour échapper à cette pression que le dépaysement de l’affaire en métropole a été décidé par la Cour de cassation.
Il se pourrait que le Président se soit piégé lui-même en raison de la bienveillance qui lui avait été accordée par l’État dans une affaire similaire qui avait concerné La Grenade. Dans l’exercice du contrôle de la légalité des actes administratifs, l’État s’était finalement désisté de la requête qu’il avait intentée auprès du Tribunal administratif pour faire annuler la précédente décision, entachée d’irrégularité.
Poursuis les petites choses, éprouvette à la main,
Comme ces papillons inconnus d’une jungle vierge.
Poursuis-les, entomologiste, passionné,
Cueille-les dans l’air sans les détruire.
Et si tu attrapes quelques trésors, écoutes-en le bruit.
Écoute le souffle et la musique des ailes, écoute tout !
Écoute les clapotis de l’eau et le roulis des petites pierres.
Écoute le bruissement profond des buissons.
Écoute le vrombissement des bourdons.
Écoute le frou-frou des libellules, la réplique des abeilles.
Écoute le grésillement du vol stationnaire des colibris.
Écoute le vent dans la chevelure raide des filaos.
Écoute la course-poursuite du lézard et de la sauterelle.
Écoute le souffle furtif de la mangouste
Et le repos inquiet de la poule d’eau.
Écoute le glissement doux du soleil,
Sur les cloches tendres des fleurs de l’oranger.
Écoute le parlé complexe du monde autour.
Écoute et déchiffre ces hiéroglyphes sonores.
— Par Robert Lodimus —
Chapitre IX
LA RÉVÉLATION
Gisèle décéda le 7 août 1945, un jour après Hiroshima et deux jours avant Nagasaki. L’Allemagne nazie avait déjà capitulé avec l’entrée triomphale des russes à Berlin le 15 avril 1945, précédée du suicide du chef suprême du 3e Reich. Le largage des deux bombes atomiques sur les villes susmentionnées contraignit le Japon à signer sa reddition. Ce geste désespéré mit totalement fin à cette guerre absurde et meurtrière qui ravagea l’Europe durant six ans. Grâce au « plan Marshall », les moteurs des machines économiques des pays durement éprouvés avaient redémarré. Ils étaient parvenus tant bien que mal à reprendre leur vitesse de croisière. Les pays de l’ « Axe du mal », tels le Japon, l’Allemagne, l’Autriche… étaient devenus des butins de guerre que les « Alliés de l’axe du bien » avaient décidés de partager entre eux, sans gêne, au palais Livadia, à Yalta, en Crimée.
Entre-temps, la petite Francesca avait atteint l’âge de douze ans. Orpheline de père et de mère, elle était devenue une jeune adulte prématurée, confrontée à toutes les formes d’insécurité et d’incertitude.
—Par Jean Samblé —
Le procès d’Alfred Marie-Jeanne, ancien président de la Région Martinique et figure du mouvement indépendantiste martiniquais, s’ouvre ce lundi 28 avril 2025 au tribunal judiciaire de Paris. Il est accusé de « prise illégale d’intérêt », de « faux » et d' »usage de faux » dans le cadre de l’attribution d’un marché public destiné à la reconstruction d’une école à la Dominique, après un séisme survenu en 2004. Aux côtés de Marie-Jeanne, sa fille, Maguy, et son compagnon de l’époque, Mark Frampton, sont également jugés. Cette affaire remonte à plus de vingt ans, mais elle a traversé plusieurs étapes judiciaires avant d’aboutir à ce procès tant attendu.
Le dossier concerne un marché public attribué par le Conseil régional de la Martinique à un cabinet d’architectes dans les années 2000, dirigé par Frampton, qui était alors le gendre d’Alfred Marie-Jeanne. L’attribution de ce marché a fait l’objet de soupçons de favoritisme et de conflits d’intérêts. L’affaire a été initialement portée à la connaissance des autorités en 2007 par une dénonciation anonyme, baptisée « Green Parrot », qui a lancé une série d’enquêtes.
— Par Jean-Marie Nol —
L’indigence et la décadence intellectuelle qui touche aujourd’hui à la marge les Antilles, notamment la Guadeloupe , est un phénomène préoccupant qui s’inscrit dans une tendance plus large affectant l’ensemble de l’humanité. Plusieurs études récentes menées dans les pays développés, notamment ceux de l’OCDE, révèlent que l’intelligence humaine est en déclin. Depuis une dizaine d’années, les capacités de compréhension, de raisonnement et de résolution de problèmes nouveaux diminuent sensiblement. Ce constat dépasse de loin les fluctuations politiques ou économiques : il reflète une transformation profonde du rapport au savoir, à l’éducation et à l’information. Les Antilles, bien que périphériques à la scène de la révolution technologique mondiale, ne sont pas épargnées par cette évolution inquiétante.
La transformation radicale des modes d’apprentissage, induite par la révolution numérique, la banalisation des réseaux sociaux et la perte de prestige des institutions éducatives, a altéré en profondeur le processus de construction intellectuelle. Le raisonnement structuré, pierre angulaire de toute pensée critique, est aujourd’hui en voie de disparition. Dans un tel contexte, les sociétés qui, comme la Guadeloupe et la Martinique, ne repensent pas leurs modèles éducatifs risquent l’effondrement intellectuel à moyen terme.
— Par Robert Lodimus —
Chapitre VIII
L’EXODE ET L’ENFANCE
La cabane de tante Gisèle ressemblait jadis à une fourmilière. Quatre adultes et sept gosses en bas âge s’empilaient dans la paillote composée de deux chambrettes surplombées de fragiles panneaux de terre. Il s’agissait de son mari Capois, de leurs deux fils, Emilio et Frédéric; de sa sœur Léonie, la cadette et ses trois gosses, Lysius, Dorimond, Marius; Germaine, et de la benjamine avec ses enfants, Selondieu, Laïana et Lucia. Puis, au fil du temps, la pluie des fatalités, pareille à des nuées d’oiseaux migrateurs venus des pays nordiques, avait vidé la baraque de tous ses pensionnaires. Certains, comme Capois, Emilio, Fréderic, Léonie, Germaine, Laïana étaient décédés. D’autres, tels que Marius et Lucia émigrèrent à Cuba; et on n’avait plus entendu parler d’eux. Quant à Lysius et Dorimond, ils avaient jeté l’ancre dans la partie Est de l’île où ils avaient trouvé du travail pour couper la canne à sucre dans l’un des 500 bateys de la République dominicaine.
Le visage d’Acélia avait considérablement blêmi sous la fanchon décolorée. Selondieu, assis sur le tronc d’un arbre mort, presque à l’entrée de la vielle chaumière sans porte qui servait de cuisinette, en face de tante Gisèle entièrement écrasée dans un fauteuil rustique, posa un regard doux et inquiet sur sa femme accroupie à quelques pas de là, et qui roulait le mil dans un tamis de paille de latanier, arrêtant de temps en temps le mouvement de rotation de ses bras pour enlever les petits cailloux gris qui s’étaient mêlés aux grains légèrement jaunis avec son pouce et son index de la main droite.
— Par Robert Lodimus —
… Et il pleuvait encore du sang et des larmes!
– Vous êtes à Fort Dimanche, vieux frère…
– Dieusifort Espérance!
– Ici, les noms ne comptent pas. Nous avons tous un seul nom : Camarade. Nos mangeons les mêmes déchets dans la même marmite crasseuse. Nous mourrons d’une seule maladie : la tuberculose, avec, si possible, une aspirine et une gorgée de pissat dans l’estomac.
L’homme toussa très faible.
– Tu connaissais Ézéchiel Abellard, le journaliste de Radio Métropole, ajouta-t-il avec la même lenteur ? Eh bien, il a crevé dans cette cellule, la tête appuyée contre ce récipient souillé de nos excréments qui se trouve à ta gauche. Ça fait déjà très longtemps… Pourtant, son ombre erre toujours au milieu de nous. Son nom est resté dans chaque cellule, inscrit sur tous les murs de Fort dimanche. Il en est ainsi pour chacun d’entre nous qui laisse sa vie dans un cachot de Fort Dimanche pour avoir rêvé de Liberté. Ne l’oublie pas Dieusifort! Quand on s’appelle Camarade, on ne meurt jamais…
Dieusifort Espérance, fils unique de Victoire Laguerre.
Lundi 28 avril – 14h | Mardi 29 avril – 19h | Madiana
Avec Leslie Cheung, Brigitte Lin Ching-hsia et Tony Leung Chiu-Wai
En Compétition Officielle – Festival de Cannes 2024
1996 | 1h40 | VOSTFR | Drame historique, Action
Synopsis :
Depuis que la femme qu’il aimait l’a quitté, Ouyang Feng vit seul dans le désert de l’Ouest, engageant des tueurs à gages experts en arts martiaux pour exécuter des contrats. Son coeur meurtri l’a rendu cynique et sans pitié, mais ses rencontres avec amis, clients et futurs ennemis vont lui faire prendre conscience de sa solitude.
La presse en parle :
Critikat par Anne-violaine Houcke
Dans la filmographie de Wong Kar Wai, Les Cendres du temps, sorti en 1994, fait figure de mouton noir. Une réalisation éreintante (deux ans d’aller-retour entre Hong Kong et le désert de Yuli en Chine), un budget explosé, un accueil critique et public décevant. Le cinéaste hongkongais n’aurait peut-être pas dû s’essayer au wuxia pian (film de sabre) ?[1] Près de quinze ans plus tard, Wong Kar Wai revient vers un film menacé : trop de versions non reconnues par le cinéaste circulent, les négatifs sont dans un état lamentable, il faut partir à la recherche des copies existantes.
— Par Robert Lodimus —
Chapitre VI
L’ACCIDENT
L’astre du jour s’apprêtait à franchir le cercle méridien. Les recommandations de Pauline avaient ragaillardi le moral des « catastrophés » de la nature débridée. Les paroles de sagesse et de résilience de la Rochoise, qui laissaient suinter un filet du stoïcisme de Zénon de Kition ou de Marc Aurèle, avaient finalement réussi à répandre du baume sur les meurtrissures des chagrins et des malheurs des souffre-douleur. Ces bonnes gens, braves et courageux comme les hirondelles migratrices condamnées à reconstruire leurs nids après chaque saison hivernale, avaient retroussé leurs manches et relevé leurs bras. Pour reprendre Daniel Pennac : « Quand tout est fichu, il y a encore le courage. » Les hommes complètement requinqués, on aurait dit des ballons gonflés à point, laissant sur place les femmes et les « moufflets », rassemblèrent leurs forces et partirent chercher de l’aide aux alentours. En deux temps trois mouvements, les gaillards étaient revenus avec des machettes, des tenailles, des haches, des piquoirs, des marteaux, des scies, des ciseaux et d’autres outils et équipements artisanaux pour effectuer des tracées sur le sol, creuser des fondations, couper des troncs d’arbres, concasser des pierres que les mômes intrépides, toujours de bonne humeur, empilaient avec soin et discipline… Des camarades des deux sexes et de tous les âges arrivèrent des contrées avoisinantes pour participer, de la façon dont ils le pouvaient, au grand « coumbite » de reconstruction du village.
— Par Etienne Latimier (*) —
Les débats sur l’énergie en France voient monter en puissance, depuis quelques mois, la notion de flexibilité électrique. De plus en plus d’entreprises françaises développent des outils dédiés à mieux piloter la demande en électricité. Comprendre pourquoi cette notion, pourtant ancienne, prend aujourd’hui une ampleur nouvelle, implique d’observer les deux grandes tendances qui dessinent l’avenir du système énergétique français : la décarbonation et le déploiement des énergies renouvelables.
D’un côté, la France poursuit son effort de décarbonation de l’économie dans le but d’atteindre au plus vite ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La Stratégie nationale bas carbone (SNBC) vise la neutralité carbone à l’horizon 2050. Cet enjeu requiert d’électrifier un maximum d’usages qui utilisaient des énergies thermiques.
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En premier lieu la mobilité, en encourageant le passage des véhicules thermiques aux électriques, mais aussi l’industrie, qui s’appuie encore beaucoup sur les fossiles à des fins de production de chaleur, et enfin le chauffage, pour lequel le gaz concerne encore 15 millions de foyers en France.
— Par Robert Lodimus —
Chapitre V
LE DÉFI
« Ne sais-tu pas que la source de toutes les misères de l’homme, ce n’est pas la mort, mais la crainte de la mort. »
(Épictète)
La nuit avait enlevé son masque horrifiant sur la « trombine » stupéfiée, médusée, atterrée de la nature amochée. Le jour se leva sans clarté sur les hameaux qui ceinturaient La Roche, et qui n’avaient pas non plus résisté aux assauts des vents dévastateurs et à la frénésie du déluge mortifère. La localité dans son ensemble offrait aux regards tout ébahis une scène de délabrement indescriptible, un théâtre de désolation dantesque, un tableau de déliquescence apocalyptique, un spectacle de débâcle effarant, un panorama de décrépitude impensable, un champ de ruines incroyable, un cirque de décadence inimaginable. Cette fois-là, le village avait réellement cassé ses épines dorsales et il était amputé de ses jambes et de ses bras fluets. Il eût été vraiment difficile pour lui de se relever, et de se remettre à clopiner, à boiter voire à marcher comme avant. Dans cet environnement dépérissant, devenu encore plus invivable par les malheurs soudains, les rescapés avec leur profil de morts-vivants, comme on en voyait dans les romans de Bram Stoker, n’avaient même pas imaginé l’avenir, tellement ils le voyaient porteur d’incertitude démoralisante.
–— Par Jean-Marie Nol —
L’économie guadeloupéenne, déjà marquée par des fragilités structurelles et une forte dépendance à la fonction publique, s’apprête à affronter une révolution d’ampleur inédite. Avec le développement technologique actuel, l’intelligence artificielle est de plus en plus présente dans nos vies. Son impact se ressent particulièrement dans le secteur économique à travers l’innovation, la croissance de la productivité et l’aide à la prise de décision.
Toutefois, à l’instar de toute nouvelle technologie, l’utilisation de l’IA dans l’économie présente des limites et de gros défis restent encore à relever. Qu’est-ce que l’IA nous réserve dans l’économie de la Guadeloupe à horizon 2035 ?
Que nous réserve l’emploi dans le secteur public dans les prochaines décennies ?
L’irruption de l’intelligence artificielle (IA) et de l’automatisation dans tous les secteurs de l’activité humaine annonce une transformation profonde du tissu économique de l’archipel guadeloupéen à l’horizon 2035. Cette transformation du marché du travail s’annonce comme l’une des plus importantes depuis la fin de l’ère esclavagiste et l’avènement de la première révolution industrielle .
Plusieurs tendances technologiques alimentent cette mutation. L’IA générative en est un moteur récent : depuis l’apparition de modèles comme ChatGPT fin 2022, les investissements dans l’IA générative ont été multipliés par huit et améliorent sans cesse les capacités d’automatisation.
Du 28 avril au 10 mai 2025 en Martinique
Thème : Chansons de Révolutions
Organisé par l’Association Martinique Images (AMI), le festival « Lire et Dire pour le Plaisir » célèbre cette année sa 19e édition avec une programmation riche en émotions, en mots puissants, en chants et en partages. L’AMI, engagée depuis des années dans la valorisation du patrimoine culturel immatériel martiniquais par le biais du conte, de la lecture et du spectacle vivant, nous invite à un voyage culturel autour du thème : Chansons de Révolutions.
Une troupe féminine internationale engagée
Chaque soir, cinq artistes donnent vie à des textes engagés dans un spectacle de Lecture Expressive. Issues de divers horizons, elles offrent une performance plurielle mêlant lecture, chant, danse et émotions :
Noëlle LEMIRE (Martinique)
Suzel BARBAROUX (Marseille)
Jocelyne FORTUNÉ (Martinique)
Sabah MAACH (France / Maroc)
Paola BALBI (Dubaï / Italie)
Leur mission ? Faire résonner les voix de la révolte, de l’émancipation et de l’espoir à travers les mots d’auteurs et d’autrices venus d’ici et d’ailleurs.
Une expérience littéraire vivante et participative
De bibliothèques en médiathèques, de salles de spectacles en établissements scolaires, le public est convié à un moment de littérature vivante, sensible et participative.