Adopté en mars, le deuxième plan Sargasses vient d’être lancé en Guadeloupe, au moment où les Antilles font face à de nouvelles arrivées importantes de ces tapis d’algues brunes qui défigurent leurs côtes.
—– Par Jean-Michel Hauteville (Fort-de-France, Martinique, correspondance) —
D’un air soucieux, Rémy Harnais observe les manœuvres d’une tractopelle sur la dalle de béton qui s’enfonce en pente douce dans l’eau, le long du front de mer de la commune du Robert. L’engin s’affaire à ramasser les algues brunâtres accumulées à cet endroit, puis à les rassembler en de gros monticules suintants et malodorants. Les sargasses seront ensuite chargées sur un camion-benne qui les achemine à quelques kilomètres de là, vers une clairière de deux hectares, où la municipalité du Robert laisse pourrir, depuis plusieurs années, ces encombrants déchets venus de l’océan Atlantique. Un travail de Sisyphe. « C’est comme ça chaque jour : on les enlève aujourd’hui et, demain matin, c’est plein », soupire Rémy Harnais, en désignant la dalle, encore à moitié couverte de végétaux rouge-brun.
Pourtant, selon ce conseiller municipal robertin, le dernier arrivage est resté somme toute modeste : quatre camions devraient s’avérer nécessaires pour collecter les algues échouées à cet endroit durant la nuit.