Élisabeth Borne, qui est-elle?

Élisabeth Borne, née le 18 avril 1961 à Paris, est une haute fonctionnaire et femme d’État française.

Ingénieur général des Ponts et Chaussées, MBA du Collège des ingénieurs1, préfète de la région Poitou-Charentes de 2013 à 2014 puis directrice de cabinet de Ségolène Royal au ministère de l’Écologie de 2014 à 2015, elle est présidente de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) de 2015 à 2017.

Longtemps proche du Parti socialiste, elle rejoint La République en marche et devient ministre chargée des Transports en mai 2017 dans le premier gouvernement Édouard Philippe, sous la présidence d’Emmanuel Macron. En juillet 2019, elle devient ministre de la Transition écologique et solidaire, en remplacement de François de Rugy, démissionnaire. Elle est nommée l’année suivante ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion dans le gouvernement Jean Castex.

Biographie
Naissance et famille
Élisabeth Borne naît le 18 avril 1961 dans le 15e arrondissement de Paris du mariage de Joseph Borne, d’origine russe et de confession juive, résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, avec Marguerite Lecesne, une pharmacienne du Calvados. Joseph et Marguerite Borne dirigeaient un laboratoire pharmaceutique.

Mariage et enfants
Le 30 juin 1989, elle épouse Olivier Allix, universitaire. De ce mariage naît un garçon. Le couple a divorcé.

Études et formation
Élisabeth Borne est ancienne élève de l’École polytechnique (promotion 1981) ingénieur diplômée de l’École nationale des ponts et chaussées en 1986 et diplômée du MBA du Collège des ingénieurs (promotion 1987).

Carrière professionnelle
Elle commence sa carrière en 1987, quand elle intègre le ministère de l’Équipement, avant de rejoindre la direction régionale de l’Équipement d’Île-de-France en 1989. Au début des années 1990, elle devient conseillère au ministère de l’Éducation nationale auprès de Lionel Jospin puis de Jack Lang.

Après un passage chez Sonacotra (renommée Adoma en 2007) en tant que directrice technique, elle rejoint en 1997 le cabinet de Lionel Jospin comme conseillère technique chargée des transports.

En 2002, elle devient directrice de la stratégie de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), puis rejoint la société Eiffage en 2007 en tant que directrice des concessions. De 2008 à 2013, elle est directrice générale de l’urbanisme à la mairie de Paris.

En février 2013, elle est nommée préfète de la région Poitou-Charentes et préfète de la Vienne ; elle est la première femme à occuper ce poste.

De 2014 à 2015, elle est directrice du cabinet de Ségolène Royal au ministère de l’Écologie. À ce poste, elle mène, conjointement avec Alexis Kohler, alors directeur de cabinet d’Emmanuel Macron au ministère de l’Économie, les discussions d’un groupe de travail parlementaire sur les autoroutes faisant suite à plusieurs rapports de la Cour des comptes, du Sénat, de l’Assemblée nationale et de l’Autorité de la concurrence critiquant « la rentabilité exceptionnelle » des autoroutes « assimilable à une rente » ; selon Radio France, Élisabeth Borne et Alexis Kohler « font passer un message assez clair : d’après eux, la marge de manœuvre de l’État avec les sociétés d’autoroutes est très mince ». Dans le même temps, Élisabeth Borne et Alexis Kohler négocient le protocole d’accord signé en avril 2015 entre l’État et les sociétés concessionnaires d’autoroutes dont le contenu n’est rendu public que quelques années plus tard, qui allonge jusqu’à six ans les concessions accordées aux groupes privés, et élabore un rattrapage tarifaire qui se traduit par un surcoût de 500 millions d’euros pour les usagers, selon les calculs de l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (ARAFER). En 2019, le cabinet d’Élisabeth Borne affirme que l’annonce, en décembre 2014, par Ségolène Royal d’un gel des tarifs des péages, contrairement aux accords prévus avec les sociétés d’autoroutes, a « introduit une dernière ligne droite de négociations très dures et une position très défavorable pour l’État », mais considère que l’accord est « sans conteste positif puisqu’il a permis d’éviter à l’État des procédures de litiges qui lui auraient immanquablement été défavorables » et de « rééquilibrer [les] relations contractuelles [de l’État] avec les sociétés concessionnaires »

Elle succède le 20 mai 2015 à Pierre Mongin à la tête de la Régie autonome des transports parisiens (RATP). En mars 2016, elle annonce sur RTL le recrutement de « 3 000 nouveaux collaborateurs » au cours de l’année 2016 au sein de la RATP.

Longtemps proche du Parti socialiste, elle vote pour Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle de 2017, puis rejoint La République en marche.

Parcours politique
Ministre chargée des Transports
En mai 2017, elle est nommée ministre chargée des Transports, auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot, dans le premier gouvernement Édouard Philippe et reconduite dans ses fonctions, le 21 juin 2017, dans le second gouvernement Édouard Philippe.

En juillet 2017, elle annonce vouloir donner la « priorité aux déplacements de la vie quotidienne », estimant que « l’argent doit prioritairement aller à l’entretien et à la modernisation » des réseaux existants22. Dans cette logique, elle s’engage le 13 décembre 2017 pour un « plan national vélo » interministériel.

Début 2018, elle conduit une réforme de la SNCF consistant en l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire, la transformation du statut de l’entreprise et l’arrêt du recrutement au statut de ses agents à partir du 1er janvier 2020, ainsi que la reprise progressive par l’État de 35 milliards d’euros de la dette de l’entreprise publique.

Confrontée à la plus longue grève de la SNCF26 depuis plusieurs décennies, elle fait tout de même voter cette réforme à une large majorité. Cette réforme lui attire l’hostilité d’une partie importante du monde cheminot et de la gauche radicale, qui l’accusent d’affaiblir le secteur ferroviaire, en particulier les petites lignes et le fret en la tenant responsable de la fin du train de fruits et légumes Perpignan-Rungis.

Elle présente le 26 novembre 2018 en Conseil des ministres le projet de loi d’orientation des mobilités, qui traduit la volonté du Gouvernement de donner la priorité aux transports du quotidien et comme « un antidote aux fractures sociales et territoriales ».

En juillet 2019, elle annonce la mise en place d’une « écotaxe » d’un montant de 1,50 à 18 euros sur les billets d’avion à partir de 2020 pour tous les vols au départ d’aéroports français, sauf pour les vols en correspondance et ceux vers la Corse ou les territoires français d’outre-mer : celle-ci doit rapporter 182 millions d’euros à partir de 2020, destinés à des investissements pour des infrastructures de transports plus écologiques, notamment le ferroviaire. Elle est votée en octobre 2019 par l’Assemblée nationale et intégrée à la taxe de solidarité sur les billets d’avion créée en 2005. Selon Les Décodeurs du Monde, « rapportée au montant d’un billet pour se rendre à l’autre bout de l’Europe ou du monde, cette taxe représente une faible contribution » et « un montant trop faible pour avoir un effet ».

En juin-juillet 2019, alors que s’achève l’examen du projet de loi d’orientation des mobilités à l’Assemblée, trois de ses huit conseillers quittent son cabinet, dont Julien Dehornoy, directeur de cabinet par intérim depuis la nomination en février 2019 de son premier directeur de cabinet, Marc Papinutti, comme directeur général des Infrastructures, des Transports et de la Mer.

Ministre de la Transition écologique et solidaire
Le 16 juillet 2019, quelques heures après la démission de François de Rugy, Élisabeth Borne est nommée ministre de la Transition écologique et solidaire. Elle n’est pas ministre d’État, contrairement à ses deux prédécesseurs Nicolas Hulot et François de Rugy, et conserve dans un premier temps le plein exercice de ses attributions sur le portefeuille des Transports. Le 3 septembre 2019, celles-ci sont finalement déléguées à Jean-Baptiste Djebbari, nommé secrétaire d’État auprès d’elle.

Le quotidien L’Opinion indique qu’elle « est largement reconnue, dans ses rangs comme en dehors, comme une ministre qui maîtrise ses dossiers et sait les mener à terme », mais relève « son manque de poids politique ». En raison de précédentes déclarations jugées peu favorables à l’environnement, notamment au sujet de la taxation des carburants maritimes ou du kérosène dans l’aviation, certaines personnalités et associations se montrent sceptiques quant à la réussite de sa mission. BFM TV estime qu’en tant que ministre des Transports, elle ne s’est « jamais départie d’une grande prudence au moment d’aborder les chapitres environnementaux de la politique nationale. » Selon un sondage BVA mené peu après son entrée en fonction, 60 % des Français interrogés ne lui font pas confiance pour faire de la cause environnementale une priorité de son action dans les prochains mois. En réponse aux critiques à son égard, elle déclare ne pas avoir « de leçons à recevoir sur l’écologie » et se définit comme « une écologiste de terrain ».

Alors que, depuis le début de la présidence d’Emmanuel Macron, les ministres peuvent disposer au maximum de dix collaborateurs au sein de leurs cabinets, elle en obtient quinze. Elle emmène avec elle la quasi-intégralité de son cabinet au ministère des Transports, et conserve Cyril Forget, jusqu’alors directeur adjoint de cabinet de François de Rugy, ainsi que trois conseillers du pôle « transition écologique » de François de Rugy. Jack Azoulay et Baptiste Perrissin-Fabert, les deux directeurs de cabinet d’Emmanuelle Wargon et Brune Poirson, sont également directeurs de cabinet adjoints d’Élisabeth Borne.

Elle entame l’exercice de sa fonction avec la défense au Parlement du projet de loi énergie-climat, commencée par François de Rugy. Celle-ci décrète « l’urgence écologique et climatique » et actualise notamment les objectifs de la politique énergétique de la France, en prévoyant d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, une baisse de 40 % de la consommation d’énergies fossiles d’ici à 2030 (contre 30 % précédemment), et la fermeture des dernières centrales à charbon en 2022. Elle décale également de 2025 à 2035 la réduction à 50 % de la part du nucléaire dans la production électrique. Elle est définitivement adoptée par le Parlement le 26 septembre 2019, et promulguée le 9 novembre 2019.

En septembre 2019, Élisabeth Borne et Bruno Le Maire envoient une lettre à Jean-Bernard Lévy, président d’Électricité de France (EDF), en lui donnant une feuille de route précise pour « être en mesure de répondre à l’exécution d’un programme de construction de trois paires de réacteurs sur trois sites distincts ». Alors que Jean-Bernard Lévy annonce, le mois suivant, la prochaine construction de six nouveaux réacteurs EPR, la ministre de la Transition écologique assure que rien n’a été « tranché », qu’il s’agit d’un « scénario parmi d’autres », et qu’aucune décision ne sera prise avant la mise en service de l’EPR de Flamanville. Elle appelle également EDF à « réfléchir » à son rôle au cas où un scénario « 100 % énergies renouvelables » serait retenu à terme pour la fourniture d’énergie en France, aux dépens de nouvelles centrales nucléaires49. En juin 2020, au sortir de la pandémie de Covid-19, elle déclare être confortée « dans l’idée qu’il faut avoir un mix électrique diversifié », et estime que « dépendre d’une source d’électricité à 70 % [à savoir le nucléaire] n’est pas la façon d’être le plus résilient »50. Elle mène à terme la mise à l’arrêt définitive, fin juin 2020, de la centrale nucléaire de Fessenheim.

En novembre 2019, elle annonce l’abandon du projet EuropaCity, tout en maintenant le projet d’urbanisation du Triangle de Gonesse et celui de la gare le desservant. Selon Le Monde, alors que l’exécutif hésitait avec un sursis de quelques mois, Élisabeth Borne plaidait pour l’arrêt immédiat du projet.

En novembre 2019, alors que l’Assemblée nationale vote, après un avis favorable du gouvernement — de fait, de Gérald Darmanin, seul ministre présent au moment du vote —, un amendement reportant de 2020 à 2026 l’effacement de l’huile de palme de la liste des biocarburants qui bénéficient de la minoration de la taxe générale sur les activités polluantes, Élisabeth Borne fait part de son « incompréhension » tant « sur le fond de l’amendement que sur la forme, avec une absence de débat ». Le Premier ministre Édouard Philippe demande qu’un nouveau vote se tienne à l’Assemblée.

Selon Reuters qui cite « plusieurs sources », « le premier vote sur ce sujet sensible s’est fait dans le dos d’Élisabeth Borne, qui a œuvré pour obtenir une deuxième délibération aboutissant finalement au maintien de l’huile de palme sur la liste des biocarburants taxés à partir du 1er janvier 2020, au grand dam de Total qui avait milité pour un sursis jusqu’en 2026 » afin d’alimenter la plateforme de la Mède. L’agence Reuters ajoute que cet épisode « témoigne des tiraillements entre deux ministères essentiels de la galaxie Emmanuel Macron, écartelée entre ses promesses vertes et son souci d’encourager l’activité économique. »

En décembre 2019, la direction générale des douanes et droits indirects publie une note qui maintient l’exonération fiscale pour un sous-produit de l’huile de palme (les « acides gras de palme », dits PFAD), malgré la suppression du principe de cet avantage par le Parlement. Le cabinet d’Élisabeth Borne réagit en affirmant qu’« il n’y aura pas de décision en catimini sur les critères de durabilité des PFAD », et qu’« une concertation large et transparente se tiendra début janvier avec les acteurs économiques comme avec les associations environnementales ».

Lors du Black Friday de 2019, qui suscite la polémique en raison de ses conséquences environnementales, Élisabeth Borne met en cause ce qui, selon elle, « est d’abord une énorme opération commerciale des grandes plateformes en ligne », « dont [elle] ne pense pas qu’elles soient les amies des petits commerçants ». Elle dénonce également le fait que cet événement engendre « des milliers de colis en France avec tout ce que ça pose comme problèmes d’embouteillages, de pollution, d’émissions de gaz à effet de serre. »

En janvier 2020, elle est accusée par le magazine Marianne d’avoir omis de déclarer un poste détenu en 2015-2016 dans le formulaire qu’elle a déposé auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Le cabinet de la ministre répond qu’elle n’était pas obligée de déclarer cette fonction dans sa déclaration d’intérêts et que cette interprétation a été validée par la Haute Autorité précitée. En juin 2020, la HATVP demande à Élisabeth Borne de modifier sa déclaration d’intérêts, tout en considérant que les règles applicables étaient sujettes à interprétation et que les omissions en cause n’étaient pas « de nature à caractériser un risque de conflit d’intérêt » avec la fonction de ministre de la Transition écologique et solidaire.

En mai 2020, lors du déconfinement consécutif à la pandémie de Covid-19 en France, elle lance la création d’un plan destiné à favoriser la réparation des vélos. Ce plan, dit « coup de pouce vélo » et accompagné du déploiement temporaire de pistes cyclables, aurait permis, mi-juin 2020, de procéder à la remise en état d’environ 170 000 vélos. En juin, elle annonce le triplement du budget alloué à ce plan, pour viser « le million de vélos remis en état d’ici à la fin de l’année ».

Peu avant le terme des travaux de la Convention citoyenne pour le climat, elle se dit favorable, « à titre personnel », à l’organisation d’un référendum sur les mesures proposées par celle-ci, estimant que « des questions multiples permettraient de faire partager les travaux de [la Convention] avec tous les Français ». Elle se dit également favorable, « à titre personnel », à l’abaissement de la limite de vitesse sur autoroute à 110 km/h, proposée par la Convention65. Le 21 juin 2020, elle reçoit au nom de l’exécutif les propositions de la Convention citoyenne pour le climat. Comme Emmanuel Macron, elle assure que les 146 propositions retenues par le président de la République (sur 149) « seront mises en œuvre ».

Lors de son départ du ministère, Le Monde, Libération et La Croix estiment qu’elle n’a pas réussi « à mettre la protection de l’environnement au cœur des décisions du gouvernement », faute de marges de manœuvre conséquentes, dans la lignée de ses prédécesseurs. Elle a mené à terme trois chantiers législatifs : la loi énergie-climat, la loi d’orientation des mobilités et la loi sur l’économie circulaire.

Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion
Le 6 juillet 2020, lors de la constitution du gouvernement Jean Castex, elle est nommée ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion. Elle succède à Muriel Pénicaud, à la tête d’un ministère du Travail étendu, et récupère le dossier jugé crucial des retraites, précédemment dévolu au ministère des Solidarités et de la Santé.

Peu après, elle annonce, à la suite du Premier ministre Jean Castex, que la priorité pour la rentrée de septembre 2020 doit être donnée à l’emploi, notamment à celui des jeunes, et que la mise en place de la réforme des retraites et de l’assurance chômage est par conséquent reportée au 1er janvier 2021.

Dans le contexte de la pandémie de Covid-19, elle annonce, à la suite de discussions avec les partenaires sociaux, la généralisation à partir du 1er septembre 2020 du caractère obligatoire du port du masque en entreprise dans les espaces fermés. Elle évoque toutefois la possibilité d’adapter cette règle aux situations spécifiques.

En février 2021, dans une tribune au Monde, elle défend l’extension de la garantie jeunes contre celle du revenu de solidarité active aux personnes de moins de 25 ans.

Elle rejoint Territoires de progrès courant 2020.

En mai 2022, elle est investie candidate de la majorité aux élections législatives dans la sixième circonscription du Calvados, où elle dément être parachutée, rappelant qu’une partie de sa famille est issue du département.

 Source : Wikipedia