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« La Maison de Bernarda Alba » : après le contre, le pour

— Par Selim Lander —

Puisque Madinin’Art se veut ouvert à une critique pluraliste et au risque de la contradiction.

Yves Beauchesne a créé la pièce célèbre de Lorca en 2020 avec une distribution d’où ne subsistent que Fabienne Luchetti dans ce qui, il est vrai, est souvent considéré le premier rôle, celui de la servante, laquelle, comme souvent chez Molière, est chargée entre autres de dire le bon sens, et deux des cinq filles de cette Bernarda qui donne son nom à la pièce. Il serait certainement inutile de résumer l’intrigue d’une pièce déjà présentée plusieurs fois à la Martinique, en particulier dans l’adaptation remarquée de Odile Pedro Real avec sa troupe de comédiennes guyanaises (1). Rappelons quand même que Lorca a écrit cette tragédie dans des conditions elles-mêmes tragiques, en 1936, alors qu’il était en prison, deux mois avant d’être exécuté par les phalangistes. Il y dénonce le poids des traditions dans une Espagne corsetée par la religion et qui allait, sous le règne de Franco, s’enfoncer dans une nuit encore plus sombre.

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 » La maison de Bernarda Alba » par Yves Beaunesne : Une maison de l’ennui!

— Par Roland Sabra —

Yves Beaunesne, après des études en droit et lettres, se forme à l’Institut national supérieur des arts du spectacle de Bruxelles et au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris . Il débute sa carrière de metteur en scène en 1995 avec « Un mois à la campagne » d’Ivan Tourgueniev, récompensé par le prix Georges-Lerminier. Il crée ensuite des œuvres de Paul Claudel à la Comédie-Française et à la Colline. En 2002, il fonde la Manufacture-Haute École de théâtre de Suisse romande et dirige le CDN de Poitou-Charentes de 2010 à 2020. Il enseigne dans diverses institutions prestigieuses et ses réalisations, dont « L’Annonce faite à Marie » de Claudel en 2014, sont saluées par la critique. C’est donc un metteur en scène chevronné, reconnu par l’ensemble du métier qui nous propose en 2020 sa lecture de la Maison de Bernarda Alba » jouée ce samedi 16 mars à Tropiques-Atrium à Fort- de-France.

Cette dernière pièce de Federico García Lorca, , fut rédigée en 1936 pendant son emprisonnement par les Phalangistes, juste avant son exécution.

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« La Maison de Bernarda Alba » de Federico García Lorca, m.e.s. d’Yves Beaunesne

Samedi 16 mars à 19h 30 Salle Frantz Fanon Tropiques-Atrium

Un petit village andalou, dans les années 1930. A la mort de son second mari, Bernarda Alba impose à ses cinq filles célibataires un deuil où l’isolement complet est exigé : pendant huit ans, « le vent des rues ne doit pas entrer dans cette maison ». Derrière les volets clos, la femme sera coupée du monde et des hommes et, de toute façon, « les hommes d’ici ne sont pas de leur rang. » Seule pourvue d’une importante dot, Angustias, fille aînée du premier mariage, est fiancée à Pepe le Romano, un beau garçon du village appâté par sa dot. Mais la belle Adela, la cadette des sœurs, s’est rapprochée de lui depuis longtemps. Autour de ce jeune homme, objet de convoitise pour toutes ces jeunes femmes, La Maison de Bernarda Alba donne à voir, sous la forme d’un huis clos, la violence d’une société verrouillée de l’intérieur, que la passion fait voler en éclats.

Note d’intention du metteur en scène
La chèvre n’a pas dit son dernier mot

Il a suffi qu’un théâtre de guignol ambulant passe un jour par le village natal de Lorca pour que sa vocation soit signée et qu’il se mette à fabriquer un théâtre de marionnettes.

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« Bernarda Alba from Yana », une lecture intelligente de l’œuvre de Garcia Lorca

— Par Roland Sabra —

Souvent revient le mot de matriarcat à propos de La Maison de Bernarda Alba. Ce fut le cas à la sortie de la représentation de « Bernarda Alba from Yana », une adaptation et une mise en scène de la plus célèbre des pièces de Frédérico Garcia Lorca, jouée au Théâtre Aimé Césaire de Fort-de-France les 12, 12, & 13 mars 2021. A François Héritier qui affirme que le matriarcat est un mythe et que le pouvoir appartient toujours aux hommes, la philosophe et chercheuse allemande Heide Goettner-Abendroth répond qu’elle se trompe en ne faisant pas la différence entre sociétés « matrilinéaires » et « matriarcales »(!). Son livre traduit en français, il y a peu, aux Éditions Des Femmes s’intitule très clairement « Les sociétés matriarcales ». Le terme de « matriarcat » a été construit, à la fin du XIXe siècle sur le modèle du terme « patriarcat », du latin pater, patris « le père » et du grec archein, « commander ». Pour autant la construction symétrique du concept ne renvoie pas à une réalité constatée sur le terrain.

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« Bernarda Alba from Yana », être femme, toujours et sous tous les cieux !

Spectacle par Le Grand Théâtre Itinérant de Guyane, au théâtre Aimé Césaire de Fort-de-France. Adaptation et mise en scène d’Odile Pedro Leal.

– par Janine Bailly –

Ce qui sans doute fait la force et l’intérêt de Bernarda Alba from Yana, adaptation de La casa de Bernarda Alba du dramaturge espagnol Federico Garcia Lorca, c’est son intemporalité, ou son universalité. Un paradoxe assumé, puisque l’intrigue se déroule en une sorte de huis clos, qu’elle ne sortira jamais de la maison ou du domaine de Bernarda – si ce n’est que le reste du monde sera entrevu par les fenêtres des chambres, tour à tour permises ou interdites, seules ouvertures sur l’extérieur concédées par la tyrannie d’une mère promue, au décès de son second mari, chef incontesté de la cellule familiale. Paradoxe assumé, puisque les passions mises en scènes, les déchirements qu’elles entraînent, allant jusqu’à faire imploser un cercle exclusivement féminin, furent sous tous les cieux et de tous temps, du domaine de la tragédie ; qu’aussi la critique sociale sous-jacente à l’histoire pourrait se concevoir aujourd’hui autant qu’autrefois… Que sont suggérées, par une simple paire de longues bottes noires posées sur une chaise en ouverture de spectacle, les amours ancillaires du maître de maison… Que l’argent se révèle parfois être le moteur des actions humaines, et des choix qu’en dépit de ses sentiments intimes on se croit tenu de faire… et qu’enfin la distribution des comédiennes et comédien, multiple par la couleur de peau et les origines, donne l’idée d’un peuple guyanais mêlé, où l’on vivrait sans préjugés « raciaux » d’aucune sorte…

Sous la férule de leur mère, elles tentent de vivre, les cinq filles recluses dans le giron qu’on dit protecteur, et qui pour une longue période de deuil selon la tradition vient de se refermer sur elles, interdites les robes et dentelles trop frivoles, interdite la poudre de riz sur le visage, que d’un brutal revers de main Bernarda balaiera !

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« Bernarda Alba from YANA », adaptation et mise en scène Odile Pedro Leal

11, 12 & 13 mars 2021 à 19h 30 au T.A.C.

A la mort de son époux, Bernarda Alba s’enferme avec ses cinq filles, pour les huit années que durera le deuil ! Mais le vivant du corps de ses filles la projette brutalement dans une modernité insoupçonnée. Pepe le Romano est ce grain de sel invisible qui fera dérailler la mécanique ; une organisation quasi totalitaire de la destinée des femmes ; un ordre établi…
Angustias, l’aînée des sœurs, doit épouser Pepe le Romano. Cependant, Magdalena, Amélia, Martirio, Maria Josefa, l’aïeule, toutes, dans la logique de leur corps, n’ont qu’une pensée, se « marier avec un beau garçon du bord de la mer ».
Et Adela, la plus jeune des sœurs, prend le maquis de son plaisir « Mon corps sera à qui je voudrai » ! A quelle fin ? La sublime Maison de Bernarda Alba de Federico Garcia Lorca est un microcosme criant de désir et de révolte ! Une révolte qui, quand elle implose, indique la complicité de fait, naturelle, éternelle, des femmes dans ce monde choisi pour elles…
La constance de la nature humaine, à la fois rassurante et surprenante, sert le propos de l’auteur et nous offre nos meilleurs prétextes : le matriarcat, ses forces, ses contraintes ; le pouvoir, l’aliénation, la révolte ; liberté, féminité dans le monde actuel ; le monde des croyances, le monde des lois taiseuses ; le monde politique, le monde économique, le monde des hommes… que vivent les femmes.

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Avignon 2019. « Genoma B », cirque et théâtre dansé par la Cie Albadulake

— Par Roland Sabra —

D’emblée la première scène est de toute beauté. Un jeu d’éventails rouges épouse au plus près de corps le noir des corps qui dansent. Chant et musique soutenus du talon de la chaussure qui frappe le sol. Elles ont arrivées cerclées de crinoline, enfermées dans un deuil de huit ans imposé par la mère qui vient de perdre son second mari. « La maison de Bernarda Alba » de Fréderico Garcia Lorca est un drame de l’enferment de cinq jeunes femmes rebelles en proie à la tyrannie d’une mère obnubilée par le «  quand-dira-ton ». C’est la question douloureuse de la liberté, de l’insoumission et de la nécessaire révolte contre un ordre maternel sclérosé dont il s’agit. Sur l plateau elle prend la forme d’un robot métallique tandis que la grand-mère enveloppe ses petites-filles dans le filet d’un chant qui se voudrait protecteur.

L’adaptation libre de la Cie Albadulake repose sur la conjugaison des arts de la danse du chant et du cirque. Pas de mots si ce n est un courte phrase pour identifier chaque soeurcaractérisent les personnages.

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Ceiba 2024

Du 28 février au 23 mars 2024 à Fort-de-France & au Saint-Esprit

Tropiques Atrium Scène nationale vous convie une fois de plus à l’événement artistique de mars. Ceiba, Mapou, Fwomajé, Kapokier(*) désignent un même arbre, un géant résistant, vieux de plusieurs siècles. Celui de Saint-Pierre, où Aimé Césaire puisait son inspiration, a survécu à l’éruption de la Montagne Pelée en 1902 ! Imposant, il s’élève vers le ciel avec ses branches étendues.

Ce symbole remarquable évoque l’enracinement, l’élévation et l’ouverture, métaphore suggérant que l’Ici appelle l’Ailleurs. En cette année 2024, Ceiba se transforme en un festival transversal du spectacle vivant, englobant la danse, le théâtre, la performance et… la musique. Un festival de décloisonnement, mettant la danse au centre de cette édition qui se déroulera tant dans nos salles qu’au Saint-Esprit.

Ceiba mettra en lumière des spectacles aussi bien d’artistes émergents que d’œuvres majeures, célébrant ainsi la diversité et l’excellence artistique.

Le programme par dates :

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Robert Hossein, homme de théâtre et de cinéma, est mort

Le réalisateur, acteur, scénariste et metteur en scène français, Robert Hossein est décédé ce matin. L’acteur, qui partage sa vie depuis de très longues années entre Vittel et Paris est mort des suites du Coronavirus dans une clinique à Essey-lès-Nancy. Il venait de fêter ce 30 décembre 2020 ses 93 ans.

Biographie
Robert Hossein est né le 30 décembre 1927 à Paris 12e (Seine).

Carrière au théâtre
Robert Hossein est le fils du compositeur azéri natif de Samarcande5,6,7 ou de Achgabat André Hossein, et d’Anna Mincovschi, comédienne juive native de Soroca

Il suit très tôt des cours de théâtre, auprès notamment de René Simon et de Tania Balachova et obtient son premier succès d’estime à 19 ans, grâce un rôle dans la pièce Les voyous. Il se dirige un temps vers la mise en scène et fait briller le Théâtre du Grand-Guignol de ses derniers feux, en association avec Frédéric Dard, avec notamment Docteur Jekyll et Mister Hyde, La Chair de l’orchidée d’après James Hadley Chase, ou encore L’Homme traqué, d’après Francis Carco.

Il prend en charge en 1970 le théâtre populaire de Reims, expérimentant un théâtre traité comme un véritable spectacle cinématographique.

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« La Comédie Continue, encore ! » Les spectacles de la Comédie Française en ligne.

Grille de la  semaine du 1er au 7 juin 2020

Samedi 6 juin 2020

Speakerine du jour Véronique Vella

14h La Maison de Bernarda Alba de Federico GarcÍa Lorca, traduction Fabrice Melquiot – mise en scène Lilo Baur

Claude Mathieu, Anne Kessler, Cécile Brune, Sylvia Bergé, Florence Viala, Coraly Zahonero, Elsa Lepoivre, Adeline d’Hermy, Jennifer Decker, Elliot Jenicot, Claire de La Rüe du Can et les comédiens de la promotion 2014/2015 de l’Académie Claire Boust, Ewen Crovella, CharlotteFermand, Thomas Guené, Solenn Louër, Valentin Rolland

L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte.

Capté Salle Richelieu en juillet 2015

Durée 1h40

20h30 L’ Avare de Molière – mise en scène Jean-Paul Roussillon

avec Jacques Eyser, Jean-Paul Roussillon, Michel Aumont, Jean-Claude Arnaud, René Arrieu, Simon Eine, Marco Behar, Jean-Noël Sissia, Francis Huster, Yves Pignot, Françoise Seigner, Ludmila Mikaël, Isabelle Adjani, Claire Boers

Capté au Théâtre de l’Odéon en juillet 1973

Réalisation René Lucot

Coproduction ORTF, Comédie-Française

Durée 2h30

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Avignon 2019 : récapitulatif des comptes rendus

Le festival à l’heure des bilans

Le « IN » : faire mentir les fatalités

La 73e édition du Festival d’Avignon s’est achevée pour les spectateurs dans la nuit du 23 au 24 juillet, célébrant d’une certaine manière en aînée les 60 ans du ministère de la Culture, cette utopie réaliste d’un accès égalitaire aux œuvres. Il faudra encore quelques jours à l’équipe du Festival d’Avignon pour terminer, démonter, entretenir, ranger ce grand théâtre. Les histoires individuelles ont raconté la grande Histoire, les spectacles ont dialogué de l’un à l’autre, esthétiquement comme politiquement, dessinant une dramaturgie de la programmation. Des triomphes du Brésil, de Chine, de Russie, de France ou de Grande Bretagne, ont soulevé les salles et nous avons accompagné de nouvelles générations d’artistes accueillis par les spectateurs avec une curiosité passionnée, faisant une fois encore du Festival d’Avignon ce carrefour unique de productions légendaires et d’annonces de demain. Ce public d’Avignon, multiple, divers, fervent, fidèle, exigeant, militant aussi, était présent pour les spectacles comme pour les rencontres, revendiquant le plaisir sérieux de partager la recherche, l’engagement, l’histoire, le sens.

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Formations artistiques gratuites

metis_gwaL’art, sous toutes ses formes, est pour Métis Gwa, le reflet d’une société et un excellent vecteur de communication des idées fortes permettant les échanges entre les hommes au-delà des frontières.
Depuis 2007, les actions menées tentent de soutenir la culture sur nos territoires d’Outre-mer et au -delà. Elles favorisent un travail sur les liens Art-Culture-Société en vue d’allier création, formation, diffusion et emploi.
Nos actions se veulent à la fois encrées dans la Caraïbe mais également en Europe et à l’International. Métis Gwa organise des Formations artistiques gratuites avec LES CHANTIERS NOMADES ouvertes aux artistes intervenants théâtre (et pour certains modules, aux artistes intervenants danse)…

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Le 8 mars, journée des droits de la femme au théâtre

— Par Selim Lander —

À l’occasion de la journée des droits de la femme, le 8 mars, un peu étendue en amont et en aval, deux spectacles sont à l’affiche à la Martinique. Au Théâtre municipal de Fort-de-France Laudes des femmes des terres brûlées, une pièce venue de la Guyane (française) écrite et mise en scène par Odile Pedro Leal et, à l’OMCL du Robert puis au CDST à Saint-Pierre, Monologues de femmes mise en scène par Marie Alba.

Laudes des femmes des terres brûlées

Cette pièce est directement inspirée du recueil Femmes des terres brûlées de la poétesse québécoise d’origine haïtienne Marie-Célie Agnant. Odile Pedro Leal est une femme de théâtre guyanaise qui a déjà présenté à la Martinique, en 2021, un mémorable Bernarda Alba from Yana (Yana pour Guyane), à partir de la pièce de Lorca, dont nous avons dit en son temps tout le bien qu’il fallait en penser (1). On retrouve ici les mêmes qualité (mise en scène, direction d’acteurs, costumes, usage des chants a capela dans une langue guyanaise) au service d’un texte. Si cette pièce, pose problème, contrairement à Bernarda Alba, c’est uniquement à cause du texte.

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