Année : 2018

Ayo : «J’ai écrit ces chansons pour faire du bien à mon âme»

Jeudi 10 & Vendredi 11 mai 2018 à 20h Tropiques-Atrium

Ayo signifie « joie » en langue yoruba au Nigéria, pays de son père. Elle est l’une des artistes internationales les plus populaires, talentueuse, avec un visage de femme-enfant.
Née en Allemagne, d’une mère rome roumaine, elle débute la musique à 10 ans. À 14 ans, elle troque le violon pour la guitare qui ne la quittera plus. À Paris, son premier album Joyful lui ouvre les portes de l’international en 2006. Elle a 25 ans !
Désormais basée à Brooklyn, Ayo, qui n’a cessé de parcourir le monde et de truster les récompenses, sortira fin 2017 son 5e opus. Artiste de scène, solaire et engagée, au carrefour des influences, Ayo utilise la musique comme passeport, avec un souffle de liberté.
« Ayo la flamboyante » – France 24
Chant & Guitare : Ayo
Claviers : Vincent Bidal
Basse : Thierry Fanfant
Batterie – Percussions :
Zé Luis Do Nascimento
© crédit photo : Julien Mignot

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Guyane : procédure disciplinaire contre un chef d’escadron pour propos racistes

Un chef d’escadron de gendarmerie est visé par une procédure disciplinaire après avoir comparé la population guyanaise à des animaux dans un discours prononcé fin avril à l’issue d’une mission sur place, des propos qualifiés d’«inadmissibles» par le ministre de l’Intérieur.

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Lors d’un discours prononcé le 21 avril à Saint-Laurent-du-Maronie , à l’issue d’une mission de trois mois et en présence notamment d’un sous préfet, le chef d’escadron s’était lancé dans ce qu’il appelle une «allégorie» sur la population locale : «Quelle faune exceptionnelle que tous ces singes hurleurs lançant autant de jurons que de parpaings pour marquer leur territoire, ces petits caïmans trempant jour et nuit dans l’alcool», avait affirmé le gradé, selon son discours révélé par Le Monde et LCI.

Il dit se réjouir «d’avoir pu aussi compter sur certains paresseux, très nombreux dans la région, dont la réactivité et l’envie de travailler n’ont d’égal que les résultats qu’ils obtiennent», selon une copie de son allocution qu’a pu lire l’AFP.

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Dans un communiqué, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a dénoncé «des propos inadmissibles et choquants» et rappelé «son attachement au strict respect des règles déontologiques et à l’exigence d’exemplarité» qui «doivent encadrer l’action des forces de sécurité dans l’accomplissement de leurs missions».

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ATV a besoin de vous et c’est maintenant !

Non ce n’est pas une blague. ATV , notre télé à tous depuis 25 ans, ATV que nous chérissons, notre outil de travail risque de disparaître le 15 MAI, si vous ne nous soutenez pas. 10 jours = 10 €. C’est uniquement l’action de nous salariés de la famille ATV. ATV a besoin de vous, soutenez-nous maintenant svp !

ATV a besoin de vous et c’est maintenant !

Communication Edition & Journal

ATV , première chaîne de télévision privée aux Antilles-Guyane , doit trouver de nouveaux financements pour garantir sa survie.

Des investisseurs nationaux sont prêts à s’engager à hauteur de 51% du capital. Mais à la condition que des acteurs locaux soutiennent eux-aussi le projet.

Le 15 mai prochain, si rien n’est fait , tribunal de commerce de Fort de France va prononcer la liquidation judiciaire et la fermeture définitive de la chaîne.

C’est dans ce contexte que le personnel a décidé de se mobiliser pour sauver son outil de travail mais aussi et surtout la télévision des martiniquais.

Et si chaque téléspectateur devenait un investisseur? Et si chaque martiniquais s’associait dans un élan participatif pour sauver une télévision qu’il aime et qui s’engage depuis 25 ans au service de la proximité?

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Parutions : nouveautés du 6 mai 2018

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

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La Biennale de danse : inventivité, créativité, transgressivité

— par Janine Bailly —

Salut mon frère & I’m a Bruja

À l’heure où le monde de la création semble se chercher lui-même, chercher et parfois trouver de nouvelles voies — frontière abolie par exemple entre théâtre, vidéo, cinéma, ou théâtre comme adaptation d’œuvres littéraires, ou danse conjuguant textes musique et vidéos — ce vendredi soir la Biennale nous a ouvert les portes d’un autre monde, ni tout à fait de la danse ni tout à fait autre chose que de la danse. L’originalité, l’audace et l’engagement pourraient bien être, avec la beauté, les maîtres-mots de cette soirée, déroulée en deux temps, l’un au masculin l’autre au féminin.

Si je n’ai pas compris toutes les intentions de la pièce Salut mon frère, interprétée par le duo de garçons Laurent Troudart et Jean-Hugues Mirédin — pourquoi par exemple ces petits post-it jaunes collés au sol puis sur le torse, et qui enlaidissent la silhouette ? — j’ai aimé voir ces deux corps, l’un plus svelte l’autre plus en muscles, l’un cheveux courts l’autre en dreadloks, se chercher, se trouver, se rejeter pour se revenir toujours. Amour-haine, attirance-répulsion, caresses ou querelles, tendresse ou brutalité, toute une relation intime est ainsi donnée à voir, symbolique de ce que sont par habitude les rapports entre les êtres humains.

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Entropic now : salut mon frère, mon amour, je suis une sorcière

— Par Roland Sabra —

Entropic now

Avec Entropic now Christophe Haleb poursuit indéfectiblement ses recherches entreprises il y a déjà un quart de siècle, lorsqu’il fonde la Compagnie La Zouze, atour des écritures pluridisciplinaires, du travail artistique collaboratif, de la mise en relation d’univers scéniques , plastiques et auditifs, hétéroclites et séparés dans leur apparence mais relevant d’une seule et unique exigence, celle de l’échange. Démarche plurielle donc qui à travers des «installations performées» restitue dans la mouvance de l’instant le reflet bigarré des espaces collectifs en proie aux logiques singulières d’appropriation de foules composites en leur essence. Entropic Now est donc une installation audiovisuelle et chorégraphiée, née d’un dialogue ( trilogue  ou trialogue?) entre des jeunesses de La Havane, de Marseille et de Fort-de-France. Installation dans un endroit de passage, vers l’ailleurs, vers l’étranger, un lieu, anonyme, impersonnel, froid sous le soleil, un espace qui n’est qu’un moyen tendu vers une destination, dans lequel on ne reste pas : la gare maritime de Fort-de-France a été choisie pour la première de cette création. Plus qu’un clin d’œil à l’archipellisation glissantienne du monde il y avait là comme un hommage à la pensée du chantre des créolisations généralisées.

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L’autre Bord joue au massacre

— Par Selim Lander —

Jeux de Massacre d’Eugène Ionesco mis en scène par Guillaume Malasné et Caroline Savard.

Il y a plusieurs Ionesco. Le plus connu, l’absurde, remporte un succès constant depuis l’origine, ou presque. La Cantatrice chauve n’a tenu que 25 représentations lors de sa création, en 1950, mais la pièce qui est jouée désormais, avec La leçon, au théâtre de la Huchette à Paris sans interruption depuis 1957 approche les dix-neuf mille représentations dans ce seul théâtre[i] ! Et puis, il y a un autre Ionesco, plus ambitieux, plus démonstratif, plus tardif, comme ce Jeux de massacre (1970, l’année où Ionesco est élu à l’Académie française : il ne faut pas vieillir !) qui se veut aussi bien méditation sur la mort que réflexion sur la nature humaine (égoïste), la lutte des classes (avec les riches dans les rôles des « salauds » de Sartre), la corruption, etc. Soit : on n’a jamais interdit à un auteur de théâtre de réfléchir ! La seule question : a-t-il théâtralisé sa réflexion ? On ne dira pas que Ionesco y a réussi ici mais un bon metteur en scène peut faire des miracles… a fortiori deux.

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Jeux de massacre : une farce tragique !

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint – Auret.

Jeux de massacre, ou comment une expression innocente tirée d’un jeu anodin de démolition se fait litote humoristique d’un phénomène grave à grande ampleur ou encore, comment parler d’un sujet sérieux s’il en est, avec humour et légèreté. Un humours grinçant caustique au service d’une réflexion sur le thème de la mort.
.
Eugène Ionesco a toujours eu cette réflexion, cette vibration tentaculaire au plus profond de lui pour tout ce qui de près ou de loin à trait à la mort, mais paradoxalement, son théâtre est parsemé de cette hantise qu’il utilise à contresens, en mettant du burlesque dans le tragique et du tragique sans le burlesque, particulièrement pour cette pièce. Sujet on ne peut plus cruel. Est-ce pour tenter de conjurer le sort que Ionesco aborde le sujet par le biais d’une farce tragique , et ce, pas du tout sur le mode cathédrale adapté , solennelle comme il sied à une coutume devenue, constitutionnelle, humaine et sociale celle-là même qui réclame la pudeur et la décence exprimées sur le ton confessionnal en demi-teintes et demi-mots.

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Antilles : l’invasion des sargasses devient critique

Marée brune sur les côtes antillaises. En Martinique, les criques paradisiaques aux eaux translucides sont transformées en bouillon d’algues en putréfaction. Plus qu’une pollution visuelle, elles ont des conséquences dramatiques sur l’environnement et sur la santé.

Avec le réchauffement des océans et l’agriculture intensive, les algues sargasses prolifèrent à l’embouchure du fleuve Amazone et dérivent sur les côtes antillaises. Une épaisse nappe brune et nauséabonde recouvre des kilomètres de littoral. Les habitants s’inquiètent pour leur santé, notamment en Martinique où les taux d’hydrogène sulfuré explosent.
Catastrophe sanitaire, environnementale et économique

« Ça devient insupportable. On a des nausées, des brûlures oculaires, dans les poumons ça commence à brûler », décrit un Martiniquais. Les émanations de ces algues sont incommodantes et provoquent un environnement malsain. Les riverains les plus exposés aimeraient partir, mais ne le peuvent pas. La catastrophe est environnementale, mais aussi économique pour les pêcheurs et le secteur du tourisme. Les sargasses s’accumulent parfois jusqu’à un mètre de profondeur, impossible d’accoster pour les pêcheurs. En Guadeloupe, même les bateaux de ligne ont dû interrompre leurs rotations, les ports sont dégagés chaque jour à grands frais.

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Programme Gloryé 22 Mé de la ville de Fort-de-France

Samedi 19 Mai 2018 de 9h30 à 12h au Grand Carbet

Le SERMAC
et l’Association AMARHISFA ( l’Association Martiniquaise de recherche sur l’Histoire des Familles) vous invitent

le Samedi 19 Mai 2018 de 9h30 à 12h au Grand Carbet ( Parc culturel Aimé Césaire)
à partager une matinée entre conférence-débat et animations sur le thème :

De l’esclavage à la citoyenneté : L’Attribution des noms des nouveaux citoyens à Fort-de-France en 1848 .

Au programme :

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Lire & dire pour le plaisir 2018 : « archipels d’émotions »

Du 10 au 19 mai 2018

— Par Valèr’Egouy —

2018 comme l’infini… «Archipels d’émotions » !

Nous sommes des îles sans fixation. Le mouvement est inscrit en nous. Malgré la distance, nous recevons les émotions de l’autre qui est en Amour, de l’autre côté des Mers. Nous sommes Ensemble ! C’est là que ça se passe. Regarde. Touche. Ressens.

Cette douzième édition de « Lire et Dire pour le Plaisir », c’est la première de l’AMI. Du 10, la moitié alors, cinq Femmes Artistes pour lire et dire avec plaisirs… au 19 mai 2018, c’est neuf comme un début. Elles, Cristina Marta Karina Orlane Rita, vont s’associer pour donner vie à plusieurs mots d’auteurs dans l’intention de nous faire voyager dans ces Archipels d’émotions tout droit sortis de la création. Elles sont chacune liées d’une façon particulière à la musique qu’elles pratiquent alors les mélodies monterons toucher les plafonds de chaque lieu d’accueil.

En 2017, Irma Sophie Sandra Sabah Odile, ont mis en valeur avec beauté l’un des grands auteurs Martiniquais. Nous avons rendu hommage à Edouard GLISSANT durant dix soirées en se laissant bercer les oreilles et réveiller la conscience.

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Neuvième Biennale de danse : « Tel quel » par le CCN de Tours

— Par Selim Lander

« Je te clame à tout vent futur roi buccinateur d’une lointaine vendange » (Aimé Césaire)

Ils sont quatre jeunes du Centre chorégraphique national de Tours, deux danseurs grands et minces, affublés de la barbiche « hypster » de rigueur et deux danseuses de proportion plus modeste (et heureusement sans barbiche !) Ces quatre jeunes gens se produisent dans une pièce intitulée Tel quel chorégraphiée par Thomas Lebrun, une œuvre passionnante par ce qu’elle nous révèle des tendances d’une certaine danse contemporaine. L’expression corporelle, le mime, le music hall sont mobilisés tour à tour, reléguant souvent au second plan la danse stricto sensu. On se prenait même à penser que cette pièce aurait pu tout aussi bien trouver sa place dans un spectacle labellisé « nouveau cirque ». C’est dire combien nous sommes loin de la définition courante du « ballet ».

Les CCN sont des lieux d’expérimentation, Tel quel en est un exemple particulièrement réussi. Cela commence par une marche militaire comme on voit également sur certains plateaux où la danse se conjugue avec le théâtre, par exemple dans le si remarquable Bestie di scena d’Emma Dante[i].

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« Questcequetudeviens? », en clôture de la Biennale de Danse 2018

Samedi 5 mai 2018 à 20h Tropiques-Atrium

Dans sa dernière création, « Questcequetudeviens? », […]] Aurélien Bory propose un spectacle inventif et brillant qui met en scène la solitude de I’être et la vanité de l’existence. De I’enfance aux années d’apprentissage à la vie active – « on commence a bosser » – à la maturité et à la mort, en 50 min défile le parcours d’une rose rouge comme le flamenco à la vie encore plus brève que celle de Ronsard.

Le caractère anodin de l’interrogation qui sert de titre est renversé en une trajectoire sombre où la gravité naît de la dérision. Tout commence bien. Une jeune fille joyeusement fait des gammes de flamenco sur un espace vaste comme une grande plaine. Vêtue d’une robe rouge traditionnelle, riante, joueuse, elle opère une mue magique lorsqu’elle quitte sa robe – ou que sa robe la quitte – comme une poupée change de panoplie et comme on quitte l’enfance. Sans s’en apercevoir. De son pas lent et de son chant plaintif, Alberto Garcia, incarnation fantomatique du temps qui passe, pousse l’être vers son devenir.

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La Biennale, entre poésie et parodie : « Tel Quel »

— par Janine Bailly —

C’est, après ma déception de ne pas voir danser la AD Compagnie, qui dans Balansé II aurait su nous parler de culture universelle autant que de culture antillaise, c’est donc, après cette annulation inattendue, au chorégraphe Thomas Lebrun que revint le soin d’adoucir ma frustration.

Directeur depuis janvier 2012 du Centre Chorégraphique National de Tours, nommé en mars 2017 Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres par la ministre Audrey Azoulay, mais se disant lui-même avec humour « artiste militant — diantre ! », Thomas Lebrun a déjà abordé le problème de la norme, et du corps regardé par les autres comme différent, dans Itinéraire d’un danseur grassouillet, dont il était l’auteur et l’interprète. Reprenant des thèmes similaires, et qui lui sont chers, dans sa création Tel Quel il s’adresse aux petits « à partir de sept ans » et cela vient à point pour consoler dans l’adulte que je suis l’âme d’enfant qui demeure. Mais il n’est pas interdit aux parents d’apprécier le spectacle, puisque « la pièce présente plusieurs niveaux de lecture », et qu’ils se réjouiront de « l’art des décalages » mis en œuvre.

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Fanny Glissant « Nous donnons à voir les infrastructures de l’esclavage »

« Les Routes de l’esclavage » Série documentaire les mercredis 2 et 9 mai, 20 h 55, France Ô

— Entretien réalisé par Laurent Etre —
Arte et France Ô diffusent une grande fresque historique en quatre épisodes présentant, comme jamais auparavant, les continuités entre traites négrières, capitalisme et colonialisme. Entretien.

Dès ses premières minutes, votre documentaire revendique une démarche inédite. Laquelle ?

Fanny Glissant Beaucoup d’initiatives ont déjà été prises en matière de connaissance de l’histoire des traites négrières. En France, mais aussi aux États-Unis, dans tous les pays post-esclavagistes, on peut identifier deux voies principales : d’un côté, des œuvres cinématographiques et audiovisuelles qui s’appesantissent sur la violence, de façon un peu victimaire ; de l’autre, une position centrée sur la culpabilisation des sociétés esclavagistes. Et je pense que, dans la temporalité de la prise en compte du sujet des traites négrières, ces positions étaient importantes. Mais, aujourd’hui, il me semble qu’il devient possible de s’en départir au profit d’une investigation historique se basant sur les faits, et rien que les faits. En France, après la loi Taubira de 2001, une nouvelle génération d’historiens ont décidé de sortir de leur histoire nationale et de commencer à échanger leurs travaux avec d’autres historiens de par le monde, pour tenter d’établir une histoire globale de l’esclavage.

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Le jazz français discrimine-t-il les musiciens antillais ?

— Par Eric Delhaye —

En situation financière alarmante, le trompettiste Franck Nicolas a entamé une grève de la faim pour dénoncer la discrimination dont souffrent, selon lui, les musiciens d’origine antillaise. D’autres jazzmen de premier plan, comme Jacques Schwarz-Bart ou Magic Malik, témoignent des mêmes difficultés. Mardi 24 avril, le jazzman Franck Nicolas a publié sur Facebook une photo où il pose assis par terre, dans une rue, en tenant sa trompette comme on agrippe une bouée. Alors que son regard fixe le sol, une inscription le surplombe : « En grève de la faim. » Partagée en cascade sur les réseaux sociaux, l’image éclaire sur la détresse d’un musicien qui souffre de vivre péniblement de son art, alors que sa discographie compte une douzaine de références et qu’il enseigne la trompette depuis trente ans dans une école montpelliéraine.

Le Guadeloupéen est doublement abattu. Financièrement accablé par un redressement lié au renforcement des contrôles régissant son statut, il dénonce également la « discrimination » dont souffrent les musiciens antillais : « D’un côté, l’administration invalide mes cachets parce que je joue dans des restos, des troquets ou des fêtes privées.

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Biennale de Danse 2018 : « Entropic now », « Salut mon frère » & « I’m a bruja »

Vendredi 4 mai 2018 à 18h Gare Maritime puis à 20h Tropiques-Atrium

Entropic now

Quais de Tourelles – Terminal Inter-Isles – 18h

Entropic Now est un projet audiovisuel et chorégraphique, une écriture plurielle qui se construit depuis 2017 sur un mode de coopération artistique entre les villes de La Havane, de Marseille et de Fort-de-France, en collaboration avec des groupes de jeunes et d’adolescents qui nous invitent, à travers des films et une performance, à questionner leurs physicalités, leurs modes de vie et leurs usages des lieux.
Quelle est la place de la jeunesse dans l’espace public ? Qu’est-ce que ça fait d’être jeune aujourd’hui ? Entropic Now ouvre un espace d’immersion qui déploie un archipel d’images et de sons, de corps et de co-présences, de villes et de mouvement, de rêves et d’amitiés.

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La biennale : danser, disent-elles !

Rhizomes, & je danse parce que je me méfie des mots

— par Janine Bailly —

Rhizomes, chorégraphie de Jean-Félix Zaïre

Elles seront quatre, ou deux, ou trois, parfois une seule sur le plateau, et paradoxalement c’est cette présence unique qui pour moi fera naître un lien avec la salle, parce que dans sa solitude soudaine la danseuse saura de son corps et de ses gestes exprimer ce qu’elle est, ou ce qu’elle n’est pas, ce qu’elle cherche et qu’elle voudrait saisir. Quatre jeunes femmes diverses, de couleurs, de costumes et de postures, mais toutes le visage tragique, comme muré dans son intérieur, le regard fixé là-bas sur l’horizon, et jamais ne se regardant vraiment. Quatre aux mouvements démultipliés, et qui cependant ne comblent pas le vide installé entre elles, quatre bonnes volontés qui ne font vibrer ni l’air autour d’elles ni mes émotions, ces dernières comme absorbées dans ce trou blanc d’une scène soudain devenue trop vaste. Ni les corps rapprochés pour soutenir celui qui tombe, ni la chute commune plusieurs fois jouée, ni le duo joliment amoureux et sensuel, interprété avec conviction par deux des danseuses dans un double mouvement d’attraction-répulsion, ne parviendront à nouer ces individualités en un corps que l’on sentirait unique et porté vers le même idéal.

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« Je danse parce que je me méfie des mots » : bouleversant!

— Par Roland Sabra —

Ce qu’ils vont raconter n’est que la suite d’une histoire commencée il y a bien longtemps, dans un autre lieu, dans un autre pays, dans une autre culture et donc quand les portes de la salle s’ouvrent, ils sont déjà en scène, sur laquelle côté jardin trône une énorme sculpture noire. Lui le père, coté cour, assis droit comme uni sur sur une des chaises noires qui bordent le plateau, elle la fille, au milieu, esquisse quelques pas, doigts de pieds écartelés, le haut du corps immobile, tandis que la bande son dévide la litanie des questions dans lesquelles se mêlent futilité, intimité et gravité :: « Pourquoi tu manges la nuit ? », « Pourquoi quand je suis là, tu es toujours fatigué ? » « As-tu déjà trompé ma mère ? », « Tu as peur que je ne sois plus ta fille ? ». « Pourquoi les gens ne se disent pas la vérité? A quoi ça sert de vivre?» La brutalité des formulations est la forme que prennent la timidité pour se dissimuler et la pudeur pour se dévoiler quand l’émotion déborde les mots qui ne peuvent la contenir.

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Neuvième Biennale de danse : Seydou Boro, Kaori Ito

— Par Selim Lander —

Après l’effet de sidération produit par les douze danseurs bodybuildés de la pièce Ce que le jour doit à la nuit (vendredi 27 avril) virevoltant sur le plateau dans un désordre savamment organisé par Hervé Koubi, il fallait une pièce au moins aussi forte pour lui succéder[i]. Quels que soient les mérites de Seydou Boro et de ses danseurs, force est de constater qu’ils supportent difficilement la comparaison avec les diables blancs[ii] d’H. Koubi. On ne dira pas la même chose de Kaori Ito (voir la photo), étonnante danseuse mais dont la pièce pèche, hélas, d’un autre côté.

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Dans un décor évoquant un village de la savane africaine, avec un rideau de branchages en fond de scène, évoluent les quatre danseurs et la danseuse du Cri de la chair, accompagnés par un musicien (chant et harpe traditionnelle) et une chanteuse. Concernant cette dernière, si l’on salue les méandres de son chant a capella, nous sommes obligé de dénoncer l’absence de tout surtitre. Nous pressentons en effet que la danse est ici au service d’un texte primordial (au sens d’originaire) qui nous demeure malheureusement étranger.

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Caraïbes: 350 victimes de trafic d’êtres humains sauvées (Interpol)

Environ 350 victimes potentielles d’esclavage sexuel et de travail forcé ont été sauvées lors d’une opération coordonnée dans 13 pays des Caraïbes et d’Amérique latine qui a mené à 22 arrestations, a annoncé aujourd’hui Interpol. L’opération policière contre le trafic d’êtres humains, baptisée Libertad, a duré du 3 au 9 avril, mobilisant 500 policiers dans 13 pays: Antigua-et-Barbuda, Aruba, la Barbade, Belize, le Brésil, Curaçao, le Guyana, la Jamaïque, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Trinité-et-Tobago, les îles Turks et Caicos ainsi que le Venezuela.

« Des hommes et des femmes, dont des mineurs, ont été découverts travaillant dans des boîtes de nuit, des fermes, des mines, des usines ou des marché en plein air », a précisé dans un communiqué l’organisation policière internationale. A Saint-Vincent, des Asiatiques « employés » dans une usine ont dû donner leur passeport, devenant complètement dépendants de leurs employeurs. Ne recevant aucun salaire, ils dépendaient également d’eux pour leur logement, leur transport, leur nourriture et les produits de première nécessité, selon Interpol.

Au Guyana, des jeunes femmes travaillaient comme prostituées près de mines d’or dans des régions reculées, d’où elles ne pouvaient s’échapper.

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Le Mai de Saint-Pierre 2018

La 43e édition du Mai de Saint-Pierre a débuté dimanche 29 avril. Ce mois de commémorations se terminera le 27 mai, quelques jours après la date anniversaire de l’abolition de l’esclavage en Martinique le 22 mai.

 

Du samedi 12 au dimanche 13 mai

Samedi 12 mai

8 h 30 à 16 h 30 – Exposition photos de l’association Martinique en photos. La Guinguette.
9 h – Régate  du Club de gommier de Martinique, départ du Centre nautique,Place Bertin
 

Du lundi 14 au mercredi 16 mai

9 h – Activités pour les scolaires en partenariat avec l’AMISOP, CANOPÉ et GOPIO, cantine de l’École mixte B.
9 h – Activités « Les Volcans avec l’IME du Morne Rouge.
19 h – Conférence de Laurent LECURIEUX-LAFAYETTE, La résistance dans les mornes, La Guinguette.
 

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« Je Ne Suis Pas Un Homme Facile », un film d’Eléonore Pourriat

Projection-débat Mercredi 2 mai 2018 à 18h 30 à « 1 œuf ».

À l’invitation de Culture Égalité

Entrée gratuite

Un film d’Eléonore Pourriat
Avec Vincent Elbaz, Marie-Sophie Ferdane, Pierre Bénézit plus
Genre Comédie
Nationalité français

Synopsis
Damien, Don Juan célibataire, se retrouve propulsé dans une société matriarcale où il tombe amoureux d’Alexandra, femme puissante et croqueuse de jeunots. Pour lui plaire, Damien tente de décrypter les codes inversés de ce nouveau monde…

Inversion des genres
Je ne suis pas un homme facile » imagine un monde où les hommes et les femmes ont inversé leurs rôles.
Un parfait macho, incarné par Vincent Elbaz, découvre ainsi le harcèlement.
Cette fantaisie a été réalisée en toute liberté pour Netflix par une réalisatrice joyeusement féministe.
Marie-Sophie Ferdane.est irrésistible en femme de pouvoir qui malmène les hommes autour d’elle, ce qui ne déplaît pas tant que cela au misogyne repenti.

Dans le film, les dames se font servir des cafés, sont fières de leurs règles et considèrent les garçons comme des subalternes. Une inversion des genres qui offre de belles situations comiques. Contrairement à Riad Sattouf pour Jacky au royaume des filles, Eléonore Pourriat a souhaité avant tout rester réaliste en faisant évoluer ses personnages dans un monde proche du nôtre.

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Sa’w fè Travayè ?

— Par Daniel M. Berté —

Pa ni travay san travayè…
Pou sa ki ni travay ek pou sa ki pèdi’y
pou sa ki anmen travay ek pou sa ki rayi’y
Jòdi sé Prèmié Mé
Bòn fèt lé travayè !!!

Kiltivatè, agrikiltè, mannyokè… Ki nouvèl?
– Mwen pa wouè’y !
Matjè, militè, administratè… Ki divini’w?
– Man pri an tè sèk !
Mè, kanmiyonè, péchè… Kèl son lé dèrnièr ?
– Man ka pwan fè !
Chofè, baléyè, nétwayè… Sa’w fouté ?
– Man pa an sa !
Jérè, koupè, koumandè… Sa ki ni?
– Man ka bat bè !
Foséyè, djobè, siyè… Sa ka fèt ?
– Man tjoutjout !
Fonksyionè, faktè, pastè, Ki nov?
– Man ka manjé fè !
Jwè, sipòtè, antrénè… Sa ka tjenbé?
– Man an délala !
Doktè, direktè, sikrétè… Ou ka bwè dlo’w ?
– Man an mang-la !

Prédikatè, enspèktè, monitè… Ou an lin ? 
– Man an pwa-pwa !
Aktè, dansè, chantè… Kòman tèt-tu ?
– Man an chingpontong !

Pa ni travay san travayè…
Pran kouraj pa pran kouri
Fè fòs pou fè fas
Jòdi sé prèmié Mé
Bòn fèt lé travayè !!!

Daniel M. Berté 61014

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Biennale de Danse 2018 : « Rhizomes » &  » Je danse parce que je me méfie des mots »

Lundi 30 avril 2018 à 20 h Tropiques-Atrium

Rhizomes

Chorégraphie : Jean-Félix Zaïre
Danseurs & Chorégraphes assistants : Emilie Alves de Puga, Rita Ravier, Livia Gercé & Lindy Callegari
Musique : Jordan Beal & Jeff Baillard
Régie technique & Lumière : Dominique Guesdon
Costumes : Laura Gercé

Rhizomes est une réflexion sur notre insularité. Je questionne ces espaces de rupture le long de nos côtes, j’écoute cette mer, si présente, qui forme et déforme. Et j’entends ces hommes comme Glissant, Walcott, Equiano, Morrison et bien d’autres qui disent : le mélange de différentes cultures dans la Caraïbe nous amène à nous inventer à partir de ces multiples racines qui nous traversent. Ce pluriel qui bouscule, aidé par ces petits espaces insulaires, peut provoquer « une douleur psychique », un sentiment d’enfermement.
Cette création est un appel à l’échange, à aller vers l’autre, à se mettre à nu pour sortir de nouvelles tiges. C’est une traversée d’immenses océans afin d’innover et de créer.
Cie Yòn dé moun Rhizomes Coproduction : Tropiques Atrium Scène nationale Avec le soutien de : DAC Martinique & la Collectivité Territoriale de Martinique

 

Je danse parce que je me méfie des mots

Dans ce portrait intimiste Kaori Ito explore ses racines, au travers d’une rencontre artistique et humaine avec son père Hiroshi Ito.

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