Mois : mai 2015

Pour Ie Prix Carbet des Lycéens

— Par Pierrette Leti-Palix —

escalier_de_mes_desillusionFin mars 2015, des élèves de Seconde, Première et Terminale de l’académie, ont rencontré l’écrivain haïtien Gary Victor, l’auteur du roman « L’Escalier de mes désillusions » , auquel ils avaient décerné, la semaine précédente Le Prix Carbet des Lycéens.

Après Audrey Pulvar (Martinique), Gisèle Pineau (Guadeloupe), Edouard Manet (Cuba), Zoé Valdès (Cuba), Frankito (Guadeloupe), André Paradis (Guyane), Yanick Lahens (Flaiti) et d’autres encore, des jeunes entre 15 et 18 ans ont voté pour Gary Victor. Qui s’est dit ému de cette reconnaissance et qui a pris le temps de leur expliquer en quoi l’écriture était un acte difficile, incertain, quand des personnages vous échappent et semblent vouloir s’imposer à leur créateur.
Cette rencontre est l’aboutissement de six mois de confrontation avec des romans contemporains écrits par des auteurs caribéens. En effet, chaque année, depuis 2005, l’association Sansévieria propose à des lycéens de lire six romans, entre septembre et janvier pour décerner ce fameux Prix Carbet des Lycéens à l’un d’entre eux, en février.
Les professeurs accompagnent les élèves dans cet exercice difficile (diable ! 6 romans en 5 mois, en sus des cours obligatoires et des examens…) jusqu’au vote final du Grand Jury des élèves, où seuls dans un amphithéâtre, parrainés par un adulte, ils votent à bulletin secret.

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Contre l’élitisme, faisons vivre la culture populaire des Haïtiens!

— Par Lyonel Trouillot (Ecrivain haïtien)—
lyonel_trouillotLe président français était le 12 mai en Haïti. Nous n’étions pas nombreux à l’écouter. Déjà qu’il existe un vieil adage en créole, « ay, tou sa se Lafrans » (« ah, tout ça c’est la France »), qui sert à exprimer le scepticisme après un discours que l’on croit sans suite. Et puis, le président s’exprime dans une langue étrangère pour la majorité des Haïtiens, une belle langue que des élites indifférentes au sort de cette majorité utilisent comme outil d’exclusion et de domination.

Il est temps de mettre fin à ce partage inégal des langues en Haïti. La France pourrait aider à faire que le français ne soit plus le bien de quelques-uns, mais la langue de tous, si elle intégrait ce vœu dans les priorités de sa politique de coopération. La situation linguistique haïtienne fait du français une arme au service de l’injustice et de l’inégalité.

Et puis, comment convaincre cette majorité que la France sait faire autre chose que parler, que sa politique de coopération avec Haïti aidera à des changements structurels vers plus de bien-être pour l’ensemble et l’établissement enfin de cette sphère commune de citoyenneté qui manque tant à la société haïtienne ?

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Ces deux blancs qui célèbrent l’Or noir!

—Par Roland Sabra —

or_noir-2C’est d’une rencontre avec Edouard Glissant qu’est né « L’Or noir ». Arthur H. était venu lui lire du Césaire ! Peu de temps après sur la scène de l’Odéon il lit des vertiges de l’Anthologie poétique du Tout-monde et la nécessité d’un spectacle consacré aux écrivains et poètes créoles s’impose dans toute son évidence. Il y ajoute des extraits de « L’ivrogne dans la brousse » du nigérian Amos Tutuola, roman publié en 1952 et traduit en français par Raymond Queneau l’année suivante. La part du lion du lion de la soirée est consacrée au maître tutélaire Aimé Césaire. L’entame se fait avec Corps perdu, de « Cadastre » mais viennent aussi des extraits du Cahier et d’autres des « Armes miraculeuses ». Édouard Glissant est lu à deux endroits. Une première fois après Césaire avec un passage de  La Cohée du Lamentin  et une seconde fois de nouveau après Césaire avec Marie-Galante mais comme point de clôture du spectacle. Encadrés par ces deux piliers on entend des textes de Dany Laferrière, René Depestre, Gilbert Gratiant, James Noël.

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Arthur, le nègre

« L’Or noir » à Fonds Saint-Jacques le 16/05/2015 à 20h

or_noir— Par Nadine Eghels —

Enfant, j’ai entendu quelqu’un dire que les nègres étaient des gens qui vivaient le long du fleuve Niger, et cela m’avait tant touché que souvent, la nuit, je filais là-bas. Il n’était pas question de race, ni de couleur, mais d’un lieu où l’on pouvait se rendre, en suivant le fil rouge de la nuit. Je dis cela parce qu’après t’avoir entendu, Arthur, je suis retourné là-bas où je t’ai retrouvé.
Le chemin, pour y aller, n’est pas fait de terre mais de chants, un long ruban de chants, rugueux, longtemps macérés dans l’eau de vie et le sang gâté. J’y ai retrouvé des gens venant de partout, et de tous les temps.
Ils y étaient par choix. Édouard Glissant, les pieds dans l’eau, conversant, avec Aimé Césaire. James Noël pêchant des écrevisses, juste à la courbe du fleuve, et ce nègre courant, dans la brousse avec un molosse à ses trousses ne peut être que Chamoiseau, et tant d’autres, même Queneau, et Vian, et cette voix qui nous vient du fond de la bananeraie, langoureuse et élégante, comme un hamac l’aurait fait s’il savait chanter, parfois grave et sèche comme une lampée de rhum, pour s’éteindre doucement afin de faire corps avec la nuit : c’est celle d’un jeune homme du nom d’Arthur H.

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17 mai 2015 : Journée internationale de lutte contre l’homophobie : témoignages

Insultes, agressions, harcèlement, discriminations… Ils/Elles racontent l’homophobie au quotidien

stop_homophobie— Propos recueillis par Alexandre Fache —

Alors que le rapport annuel de SOS Homophobie est rendu public ce mardi, montrant une intolérance toujours bien « installée » dans la société, l’Humanité a recueilli des témoignages de victimes. Extraits.
Hélène, 24 ans, assistante administrative aux Pages jaunes

« Au lycée, je n’ai pas eu de soucis avec les autres élèves à part un manque d’information qui conduisait à des situations désagréables. Les autres filles ne voulaient pas être dans le même vestiaire que moi, elle avaient ‘peur’ que je les drague.Après leur avoir expliqué que l’homosexualité ne revenait pas à essayer d’avoir des relations sexuelles avec chaque fille que je croisais, tout s’est beaucoup mieux passé. J’ai répondu aux questions qui m’ont été posées, les jeunes ignorant souvent comment les relations lesbiennes se passent dans la pratique et notamment sur le plan sexuel.

J’ai vécu une agression dans le quartier de Beaubourg en 2008: de nuit,quatre jeunes hommes ont voulu ‘m’apprendre ce qu’est un mec’, mais heureusement je n’étais pas seule et mes amies les ont fait fuir en menaçant d’appeler la police.J’ai

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9 ème Rencontre de Théâtre Amateur au T.A.C.

— Par Christian Antourel —

theatre_amateur-9eme

« Alarmes, etc… »
19/20/21/mai
Mise en scène :Julie Mauduech

« Diable d’homme »
28/29/30. mai
Mise en scène : Claude Georges Grimonprez

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«L’amateur » est au sens propre celui qui aime et sa passion mérite d’être encouragée et soutenue. L’histoire du théâtre nous a plusieurs fois révélé que certains parmi ceux que l’on nomme ainsi, se sont avérés par la suite aussi talentueux que d’éminents professionnels, tel Le Théâtre du soleil, Le Bread and puppet et bien d’autres… Des auteurs, des metteurs en scènes et des comédiens se mettront au service de leurs troupes pour s’exprimer et apporter à ce terme ses lettres de noblesse.
Les rencontres de théâtre Amateur sont chaque année révélatrices de talents, c’est pourquoi cette saison, nous invitons des compagnies professionnelles de la Martinique à ouvrir et à clôturer cette manifestation avec bien sur des créations et du théâtre contemporain.

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« Laisse tomber la neige » de Pierrette Dupoyet avec Elizabeth Lameynardie

— Par Selim Lander —

laisse tomber la neigeUn certain L. Andreïv a écrit une nouvelle inspirée d’un fait divers sous le titre La Pensée, titre énigmatique, pour le moins, qui fait penser à un « soliloque », l’acte intime de qui se prend à parler tout haut dans une tentative, risquée, pour atteindre le fond de sa… pensée. Le théâtre, lieu de tous les artifices, a adopté le soliloque, le personnage se comportant comme s’il était seul, comme si les spectateurs (éventuellement les autres personnages présents avec lui sur la scène) n’étaient pas là. Si l’on ignore comment est construit le texte d’Andreïv, l’adaptation de Pierrette Dupoyet en fait plutôt un monologue, « adressé » au public. L’héroïne, Antonia, ne se parle pas à elle-même mais à des interlocuteurs censés se trouver à la place des spectateurs – peut-être les imagine-t-elle, peut-être pas ? – médecins ou juges face auxquels elle entend se justifier, ou au moins s’expliquer. Car il ne s’agit de rien de moins que d’un meurtre, un assassinat dont elle fut l’auteur et qu’elle revendique.

Pierrette Dupoyet ! Tous les habitués du festival (Off) d’Avignon la connaissent.

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B.B. King, une vie entière vouée au blues

— Par Fabrice Savel avec AFP —

bb_kingB.B. King était l’une des dernières légendes vivantes du blues des origines, musique qu’il jouait depuis la fin des années 40 et qu’il a continué de défendre sur scène jusqu’à sa mort, muni de sa fidèle Gibson surnommée « Lucille ».
Le guitariste américain B.B. King, légende du blues qui a inspiré de nombreux musiciens, s’est éteint à l’âge de 89 ans. B.B. King avait été hospitalisé au début du mois à Las Vegas à la suite de problèmes de déshydratation, selon sa fille Patty King. D’après les médias américains, « le roi du blues » est décédé jeudi soir à Las Vegas. B.B. King, de son vrai nom Riley B. King, était considéré comme l’un des plus grands guitaristes de tous les temps. Avec plus de 50 albums à son actif, il est notamment célèbre pour des tubes devenus des classiques comme « Three O’Clock Blues », « The Thrill has Gone » ou « Rock me baby ».
Depuis quelques mois, il souffrait de graves problèmes de santé récemment. Diabétique, il avait été pris d’un malaise en octobre pendant un concert pour cause d’épuisement et de déshydratation, ce qui avait entraîné l’annulation du reste de sa tournée.

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« N’appartenir », de Karim Miské

n_appartenirRécit d’un parcours atypique, d’une blessure encore vive, de souvenirs d’enfance, N’appartenir raconte une histoire universelle, nourrie des lectures d’Arendt, Sartre, Balzac, Orwell, Manchette, des musiques de Johnny Rotten, Patti Smith, Janis Joplin, Jimi Hendrix. De celles et ceux qui ont dit la réalité écorchée, dissimulée et emmurée dans l’hypocrisie et le mensonge de toutes les sociétés.

« Au commencement, il y a la honte. […] Et puis un jour, boum ! La vérité. »
Un uppercut, voilà ce que nous expédie Karim Miské !
Né d’un père mauritanien, diplomate et musulman, d’une mère française, assistante sociale, professeure, athée et féministe, Karim Miské est une bizarrerie aux yeux des autres. Sans cesse ballotté entre une identité et une autre, il essaiera d’ « appartenir » à toutes pour finalement n’en accepter aucune. Mais son miroir et les autres lui renverront toujours l’image du bâtard, du paria.

Documentaires, scénarii, livres, tous ses travaux tourneront indéfiniment autour de thème de l’ « appartenance ». Perdu entre différents mondes, Arabe, Blanc, Chrétien, Athée, Musulman, Noir, communiste ; entre plusieurs pays, la France, la Mauritanie, et même l’Albanie d’Hoxha pour laquelle s’est passionnée sa mère, Karim Miské s’est trouvé un refuge, un navire qui l’aide à traverser la vie : la littérature.

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« Du domaine des murmures », une mise en scène de José Pliya

—Par Roland Sabra —

murmures_2Au Théâtre de Poche de Montparnasse Du domaine des murmures mis en scène par José Pliya est une reprise d’un travail déjà présenté l’an dernier, notamment au Festival de Caves (26 avril-27 juin 2014). Il était alors porté par la comédienne, chanteuse et musicienne Léopoldine Hummel. Elle a laissé place cette fois à la jeune Valentine Krasnochok.
Escarmonde, fille du seigneur des Murmures, refuse le jour de ses noces de dire oui à Lothaire, un adolescent immature et arrogant choisi par son père. Elle se coupe l’oreille pour signifier qu’elle se donne à Dieu. Pour se venger de l’humiliation publique le père viole Escarmonde la veille de son enfermement dans un réduit de quelques mètres carrés attenant à une chapelle,avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux . Un enfant nait de ce viol incestueux, Elzéar. Recluse entre morts et vivants, mettant au monde un enfant, issu du père et qui porte sur ses mains des stigmates, Escarmaonde est l’objet d’une vénération obscurantiste de la part de la population qui se confessant à elle, lui demandant conseil la dote d’un pouvoir quasiment extravagant.

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Sonny Troupé, entre voyage et rêve

Le percussionniste-batteur ouvre de nouveaux champs qui honorent ses racines antillaises. Bientôt aux festivals Gnaoua, à Essaouira, et C’est pas du jazz, à Paris.

sonny_troupe— Par Fara C. —

Révélation d’un jazz nourri du legs antillais, le percussionniste-batteur guadeloupéen Sonny Troupé mériterait, comme son complice martiniquais Grégory Privat, que les victoires du jazz 2015 distinguent pareille démarche. Si, chez ces deux solistes et compositeurs, la quête d’un patrimoine aussi riche demeure sous-exposée, cela vient de la séquelle, souvent inconsciente, de la pensée dominante envers les anciennes colonies. Sonny se produit bientôt, avec Grégory, dans deux festivals essentiels par leur attention à réparer l’iniquité qui frappe encore des musiques issues, en grande partie, de l’esclavage.

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Madame Le Pen, « Opération cocotier » ? Non merci ! Pas chez nous !

… Et pourquoi pas « opération bamboula, ou  opération bougnoule » ?

— Par Yves Untel Pastel, sociologue —
Madame LE PEN, au nom de la continuité du territoire français et du droit à la libre circulation de tous citoyens, vous vous proposez de venir en Martinique, le territoire dont le peuple a subi l’esclavage, la torture, la dépersonnalisation et l’extermination par assassinats ou par simple épuisement sous le joug. Le territoire dont le peuple continue de subir moult discriminations d’une caste béké funestement célèbre, toujours dominante et prédatrice, ainsi que le mépris multiforme d’un État français complice vérolé de racisme institutionnel.
Et vous voilà depuis de longs mois à préparer votre grand coup : mettre pied aux Antilles, dans l’orgueilleux dessein de réparer les échecs cuisants que Monsieur Jean-Marie Le PEN, votre père, a connu dans ses vaines tentatives de visite. À dix ans d’intervalle, les Martiniquais et les Guadeloupéens lui ont exprimé leur franche hostilité, en décembre 1987 à l’aéroport de Fort-de-France, et en Guadeloupe en 1997.

Malgré ces avertissements, vous voilà conquérante, persistante. Votre entêtement à fouler notre sol est sidérant, votre manière de venir en terrain conquis de plein droit nous rappelle en effet que nous ne sommes à vos yeux que des îles captives, françaises bon gré mal gré, lambeaux anachroniques de cette vaste chasse gardée coloniale ultramarine. 

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Arthur H : « L’Or Noir »

Vendredi 15 mai 20h à l’Atrium

Samedi 16 mai 20h Domaine de Fonds Saint-Jacques

arthur_hLe Domaine de Fonds Saint-Jacques, Centre Culturel de Rencontre en partenariat avec l’EPCC Atrium Martinique accueille Arthur H pour une lecture musicale.

Arthur H, interprète
Nicolas Repac , musique – création musicale
Kên Higelin, mise en espace
Nadine Eghels, montage texte
Les Antilles à entendre aujourd’hui, ce sont trois îles où le français se traite somptueusement, alors qu’il est un héritage, où on le sait bien, la souffrance a une grande part.
Ces trois îles qui ont tant de choses à dire, écoutons-les.
Chance, privilège, elles nous parlent sans qu’il y ait besoin de traduction, familièrement ! Car partager une langue, n’est-ce partager la même circulation vitale, n’est-ce pas alors être consanguins, jusqu’à l’âme ?
Ces trois îles placées sous le signe du volcan et du tremblement de terre, ce sont la Martinique d’Édouard Glissant, la Guadeloupe de Daniel Maximin, l’Haïti de René Depestre. Nous avons choisi ces poètes pour ouvrir la barrière, mais derrière eux d’autres voix, nombreuses, vont chanter.
Et pour cela, Arthur H est heureux de leur prêter la sienne…

Black gold, l’or noir, l’exploration du sexe, de l’âme & du coeur, du sens caché, du sens limpide, du sens révélé par le contact, le toucher si ressourçant avec l’âme du monde dans toute sa rugosité délirante, son hystérie,sa douceur, son infi nie douceur, son injustice abyssale, sa beauté infernale.

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Titli : la sombre beauté d’une chronique indienne

— Par Roland Sabra —

titliTroisième élément d’une fratrie qui fricote avec le crime, Titli tente d’échapper au déterminisme familial en prenant la poudre d’escampette avec les maigres économies du clan qu’il se fait voler par des flics corrompus. Contraint de retourner au bercail, les frangins après lui avoir administré une bonne raclée, décident de le marier de force, espérant par là le tenir. Las, l’épouse amoureuse d’un autre et plutôt dégourdie va lui proposer un arrangement boiteux et Titli va reproduire le comportement et les manières violentes qu’il cherchait à fuir. Ce n’est pas tant la reproduction sociale à l’intérieur de la cellule familiale qui est traitée que l’omniprésence de la violence incorporée et intériorisée de la société indienne. La violence de la ville, celle des frères braqueurs d’automobilistes, celle de l’aîné sur ses puînés, celle des hommes à l’égard des femmes, celle du patriarche sur la famille n’est dans Titli que la plaque projective d’une violence qui traversant les individus de part en part surgit presque toujours de façon inattendue à la suite de moments lourds d’un silence chargé d’oppression.

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Wouj à l’Atrium du 13 au 30 mai 2015

wouj_atrium– ROUGE ? Le rouge ?

Question simple, mais réponse complexe.

Lire sur Madinin’Art l’article de Dégé

Du grammairien « c’est un adjectif qualificatif et/ou un nom commun »
En passant par le graphiste : « RVB : 255 ,0 ,0 . CMJN : 100%, 0%, 0%, 100% »
au physicien « C’est une longueur d’onde entre 605 nm et 499 nm » que de nuances !

De l’interdiction (code la route, Carton rouge !) à l’avertissement (code pharmaceutique), que de symboles !

C’est la première couleur que le bébé perçoit mais il faudra attendre la maternelle pour que l’enfant sache la distinguer des autres et la nommer : WOUJ !

Ne parlons pas des daltoniens qui jamais ne la percevront.
Ni de psychologie. Ni de politique. Ni de Religion.
A chaque époque, chaque civilisation, chaque culture, chaque mode…l’interprétation du rouge diverge, varie, étonne.

Le PABE a choisi de s’intéresser plutôt à l’expression des sentiments et des émotions. Et, même en limitant la réflexion à ces champs, la réponse n’est pas toujours facile. En effet l’ambivalence règne là aussi : entre le rouge marquant de son fer une épaule, marquant de honte un front, une joue et celui, valorisant, d’un tapis menant vers les honneurs, la rupture est totale.

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L’égalité réelle en Outre-mer doit devenir la priorité de la nation

patrick_karamTRIBUNE – Patrick Karam, ancien délégué interministériel et président du Conseil représentatif des Français d’Outre-mer (CREFOM) appelle à ce que « l’égalité réelle en Outre-mer doit devenir la priorité de la nation ».

Depuis 1946, et le passage des vieilles colonies aux départements et aux collectivités d’outre-mer, l’effort collectif de la nation comme les progès en développement réalisés en outre-mer ont été importants.

Malgré cela, les retards restent encore substantiels, comme l’a dénoncé récemment la Cour des Comptes en matière de santé (retard de 23 ans à La Réunion en terme de baisse de la mortalité infantile en 2011 ; retard de 27 ans en Martinique ; de 39 ans à Mayotte !).

La situation économique et sociale demeure précaire : en 2009-2012, le PIB/habitant dans les DOM représente, en moyenne, 62 % du niveau de l’hexagone, soit 83,2 % de la région métropolitaine la plus pauvre (Picardie) en 2012. Il s’échelonne cette année-là, dans les quatre DOM « historiques », entre la moitié (Guyane) et les deux tiers (Martinique : 68,5 %) de la moyenne hexagonale et seulement 25,7 % de ce niveau à Mayotte (2011).

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Esclavage : en Guadeloupe, une mémoire troublée

— Par Natalie Levisalles —

memorial_acte_400Réfléchir sur la tragédie sans diviser, c’est l’objectif du Mémorial Acte inauguré ce dimanche. Mais après dix ans de péripéties, ce beau projet fait encore l’objet de rivalités et de règlements de comptes locaux.

Rouge, jaune, blanc… les couleurs des casques de chantier claquent sur le bleu-gris du ciel tropical. Des ouvriers vernissent le sol, des livreurs transportent caisses et châssis, un charpentier monte la proue d’un bateau, un jardinier arrose bois d’Inde et balisiers. Au milieu des pelleteuses, du bruit et de la poussière, on termine l’installation avant l’inauguration, ce dimanche par François Hollande, du Mémorial Acte de Pointe-à-Pitre, dans le très beau bâtiment tout juste achevé en bord de mer.

L’ouverture du Mémorial Acte (Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage), le premier du genre dans la Caraïbe, et le premier de la France d’outre-mer, est un moment important en Guadeloupe. C’est aussi l’aboutissement d’un processus, démarré en 2004, qui a été long et compliqué. Et qui l’est toujours. Pour donner une idée de l’ambiance, disons que les officiels ont éprouvé la nécessité, il y a quelques semaines, d’attribuer publiquement la copaternité du projet à Luc Reinette (Comité international des peuples noirs, CIPN, indépendantiste) et à Victorin Lurel (socialiste, président du conseil régional et ex-ministre des Outre-Mer).

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Martinique. Trop de blabla tue le climat

— Par Cathy Céïbe —
flambiFrançois Hollande a enfoncé des portes ouvertes, en rappelant que « les pays les pauvres étaient les plus touchés par les cyclones et les désordres climatiques ».
Les appels se suivent et se ressemblent. Après Manille, en février, où François Hollande avait appelé à un accord « ambitieux, équitable et universel » dans la perspective de la conférence mondiale sur le climat (COP21) qui se tiendra à Paris en décembre, le président français a récidivé, samedi, à Fort-de-France, à l’occasion de sa visite officielle aux Antilles.

Fort de France (Martinique), envoyée spéciale. Aux Philippines, l’actrice Marion Cotillard et la sénatrice philippine avaient donné lecture d’un appel pétri de déclarations de principes mais vide de propositions concrètes. En Martinique, lors du Sommet climat Caraïbes auquel ont participé des chefs d’États de la région, c’est Ségolène Royal pour la France qui s’est prêté à l’exercice. « La région Caraïbe, ne contribuant que de manière marginale aux émissions de gaz à effet de serre, fera pourtant partie des zones les plus durement touchées. Ses populations ressentent déjà les effets du dérèglement climatique qui pourrait (…) modifier le régime des précipitations, la salinisation des aquifères (…) une réduction de la productivité agricole », a lu la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.

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17 mai 2015 : Journée internationale de lutte contre l’homophobie

journee_inter_contre_homophLe 17 mai aura lieu la journée internationale de lutte contre l’homophobie2. A cette occasion, KAP Caraïbe souhaite sensibiliser les martiniquais-es aux discriminations en lien avec l’orientation sexuelle et l’identité de genre.
En 2015, malgré l’évolution des mentalités et les progrès obtenus dans la reconnaissance des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT), les discriminations subsistent et il demeure toujours difficile d’annoncer ou de vivre librement son homosexualité notamment en Martinique.
Il est toujours nécessaire de lutter contre l’homophobie.
C’est dans cet esprit que KAP Caraïbe organisera 3 évènements autour de cette date:

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« Université dépecée, jeunesse bousillée »

—Par Lisa David —

Aux cris de « Université dépecée, jeunesse bousillée », « ratification de l’U.A mais dératisation », brandissant leurs pancartes, ils se sont fait voir et entendre, pour que l’Université des Antilles soit enfin ratifiée. Ils n’étaient pas très nombreux les étudiants, universitaires et représentants syndicaux qui sont venus à l’aéroport Aimé Césaire où l’avion du Président de la République, François Hollande, s’est posé à minuit ce 8 mai. Le Député Alfred Marie Jeanne est resté à coté d’eux pour attendre l’arrivée du Président. Le Sénateur Serge Larcher, un des auteurs du rapport sénatorial qui souligne les malversations du CEREGMIA, s’est arrêté pour échanger avec les manifestants. Le Député et président du Conseil Régional Serge Letchimy, est passé dans sa voiture, vitre fermé. Le Président ne les a ni vus, ni entendus, tout avait été prévu pour que les problèmes de la jeunesse martiniquaise ne viennent pas perturber son voyage de pré-campagne pour 2017⋅

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Écouter l’interview de Corinne Mencé-Caster

 

Ils avaient choisis de s’installer non loin de la salle de l’ancien aéroport, où les élus, les journalistes tous officiels, étaient conviés pour aller faire la coutume au Président de la République.

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Exposition Habdaphaï

Parcours artistique, mise en abîme et construction de l’œuvre. 

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Exposition du 16 mai au 27 mai 2015

Vernissage le 15 mai 2015 à 19H

Résidence Chanteclerc du Conseil Général
Route de Didier à Fort de France

Horaires

10H à 18H en semaine et 11H à 13 H le dimanche Entré gratuite

Moi, Habdaphaï !

L’artistique martiniquais présentera 40 œuvres construites de signes et de symboles, reflets de sa vision critique du monde, pour une exposition à la Résidence Départementale de Chanteclerc, jusqu’au mercredi 27 mai 2015.

Fort-de-France, le 5 mai 2015

Le Conseil Général présente l’exposition Parcours artistique, mise en abîme et construction de l’œuvre de l’artiste Habdaphaï, du samedi 16 au mercredi 27 mai 2015, à la Résidence Départementale de Chanteclerc.

Près d’une quarantaine de créations artistiques, rythmées de symboles, de totems ou encore de masques, présenteront des œuvres singulières et évocatrices dans un langage de signes et de traces qui respire la vision critique du monde d’Habdaphaï. Le peintre-sculpteur fera ainsi rejaillir son essence, son âme, son parcours atypique.

Foyalais de naissance, Habdaphaï compte plusieurs influences artistiques à son actif.

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« Aux corps prochains » : résolument novateur!

— Par Michèle Bigot —

aux_corps_prochainsAux corps prochains
(Sur une pensée de Spinoza)
Mise en scène de Denis Guénoun et Stanislas Roquette,

La pensée de Baruch Spinoza est dans l’air du temps ; elle fait écho à nos questionnements. En témoignent le roman d’Irvin Yalom Le problème Spinoza, les travaux de Frédéric Lordon et la dernière création de Denis Guénoun. On sait que D. Guénuon, qui est philosophe mais aussi metteur en scène et dramaturge, a déjà tenté avec sa troupe (Artépo, créée en 2007) de jeter un pont entre le texte philosophique et la scène : on lui doit Le banquet de Platon (2008) et plus récemment Les pauvres gens de V. Hugo créé au festival d’Avignon en 2014.
La proposition théâtrale intitulée Aux corps prochains est résolument novatrice : on ne sait s’il faut parler à son propos de pièce de théâtre ou de performance (sauf à entendre « pièce de théâtre » dans l’acception la plus littérale du terme). Il s’agit d’une création et coproduction du TN de Chaillot et du TNP de Villeurbanne, dont la conception a mobilisé l’ensemble de la troupe pendant plusieurs mois dans une écriture de plateau sur la base de recherches menées par l’ensemble des acteurs.

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Mémorial ACTe, le plus ambitieux lieu de mémoire jamais dédié à l’esclavage

memorial_acteVisite en avant-première du plus ambitieux lieu de mémoire jamais dédié à l’esclavage.Un équipement culturel sans précédent aux Antilles.

Le site abrita, plus d’un siècle durant, l’usine sucrière Darboussier, fermée en 1980 puis démolie, à l’exception de sa seule annexe administrative, une bâtisse jaunie de style colonial, où furent réglées les payes de générations d’ouvriers locaux. Connu de tous les Antillais pour avoir englouti des quantités de tiges de canne à sucre en plein centre de Pointe-à-Pitre, à deux pas de la préfecture, ce phare industriel de l’île de la Guadeloupe cède aujourd’hui sa place à un imposant bâtiment moderniste tout juste sorti de terre, long de 240 m et fort de 7.124 m², dont 2.500 m2 dédiés aux expositions mémorielles et artistiques. Le « centre Beaubourg » de l’île? La formule circule.

Il s’agit du flambant Mémorial ACTe, le centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage*, projet porté par la Région Guadeloupe tout au long des années 2000. Érigée en bord de mer à la façon d’un navire, sa façade altière, toute minérale, rappelle celle du récent MuCem, à Marseille (musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée).

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Corinne Mencé-Caster est une femme d’honneur et de courage, une démocrate

Écœurant article d’Édouard Delépine contre Corinne Mencé-Caster

mence_caster— Par Maurice Belrose —

L’article de 8 pages publié récemment par Mediapart sur l’affaire CEREGMIA et dont « Justice » a fait une présentation commentée dans son numéro du 30 avril, a provoqué l’ire d’Edouard Delépine, lequel a publié le 29 avril, dans « France-Antilles » [et Madinin’Art] un article écœurant mettant en cause la présidente de l’université des Antilles et de la Guyane, Corinne Mencé-Caster.

L’article est intitulé « Crise à l’université, Médiapart manipulé? » Ce qui frappe d’emblée dans ce titre, c’est le point d’interrogation, signe du manque de courage du cher Edouard, qui n’ose pas affirmer catégoriquement que Mediapart a été manipulé tout en laissant entendre subtilement qu’il y a eu manipulation. Notre historien et dirigeant PPM révèle qu’il a connu Edwy Plénel, le directeur de Médiapart, alors que celui-ci « avait 7-8 ans », et il évoque l’époque lointaine où ils vendaient à la criée le « journal trotskiste Rouge », dans lequel, lui Delépine, publiait des articles signés Andrès Lerouge. Il dit évidemment le plus grand bien d’Edwy Plénel en tant journaliste et en tant qu’homme, affirmant qu’il le tient pour « le digne fils de son père, Alain Plénel ».

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« Pédagogies de l’échec » : réjouissant!

— Par Michèle Bigot —

pedago_echecPédagogies de l’échec
Une pièce inédite de P. Notte,
Mise en scène par Alain Timar,
Théâtre des Halles, Avignon,
Du 26 au 26/04/ 2015,
Reprise lors du festival d’Avignon, du 4 au 26/07/2015

Au centre de la scène, un podium surélevé et entouré d’une mer de tissus bruns froissés, donnant à voir un lieu isolé, rescapé d’une catastrophe, explosion, effondrement, cataclysme, séisme. Il ne reste plus rien que cet îlot de survie entouré de vide.
Dans un prologue, deux acteurs, un homme et une femme, viennent sur le bord du plateau nous expliquer le propos : ils brossent le décor d’une ville en ruines après la catastrophe.
Voici la pièce qu’Alain Timar, toujours à l’affût de nouveaux textes, a découvert un peu par hasard, par mail. Pierre Notte résume sa pièce dans ces termes:

« Au septième étage, dans des bureaux dont il ne reste rien, ni cloisons ni fenêtres, deux individus se plient aux lois de la hiérarchie. Tout autour d’eux est tombé, un tremblement de terre, une catastrophe ou un conflit mondial, peu importe.

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