Mois : juillet 2014

Le temps suspendu de Thuram

le_temps_suspendu— Par Michèle Bigot —

Le temps suspendu de Thuram
Une pièce de Véronique Kanor
Mise en scène et scénographie : Alain Timar,
Théâtre des Halles, du 5 au 27 juillet 2014

Répondant à une commande de L’ARCHIPEL dans le cadre de son projet autour des « Mythologies actuelles de la Guadeloupe », Véronique Kanor a écrit ce texte dramatique autour de l’histoire de Lilian Thuram, promu au statut de mythe depuis la coupe du monde de football de 1998. Dans le match de demi-finale contre la Croatie, Thuram accède au rang de héros national en marquant vaillamment deux buts⋅ Mais c’est surtout le geste de penseur qu’il fait pour marquer l’événement qui le fait entrer dans l’histoire⋅ La suite de sa carrière de star sera marquée par son engagement aux côtés des jeunes des cités, ce qui en fait une notable exception dans le monde du football.

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Les visages et les corps

les_visages_&_les_corps— Par Michèle Bigot —

Les visages et les corps
De Patrice Chéreau
Mise en scène et jeu : Philippe Calvario
Théâtre de la Condition des Soies,
Festival d’Avignon, du 5 au 27 juillet 2014

Ce spectacle fut créé il y a trois ans au Quartz de Brest, au moment où Patrice Chéreau- grand invité au musée du Louvre- signait une suite de propositions artistiques et un ouvrage du même titre.
Le spectateur est en présence d’un texte, plutôt que de lecture, on parlera ici d’une mise en voix et en espace du texte, car c’est de cela qu’il s’agit, la lecture étant plutôt un exercice de solitude et d’intimité⋅ Ce déploiement dans le temps et l’espace cherche à restituer l’émotion vibrante de l’écriture⋅ Et ce texte est en tout point admirable⋅ P⋅ Chéreau y rend compte de sa vie et de sa carrière théâtrale, étant entendu que chez lui particulièrement, les deux sont indissociables.

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Chikungunya : « une épidémie majeure » aux Antilles, selon Marisol Touraine

moustique_tigre-2Sur BFMTV ce jeudi, la ministre de la Santé a évoqué le chiffre de 5000 nouveaux cas de chikungunya par semaine aux Antilles. 33 décès ont déjà été recensés sur près de 100 000 personnes touchées⋅

[…]Le chikungunya qui sévit aux Antilles-Guyane depuis décembre dernier est une « épidémie majeure », a qualifié jeudi, sur BFM TV, la ministre de la Santé, Marisol Touraine⋅ Elle a évoqué le chiffre de « 5000 nouveaux cas chaque semaine »⋅

Selon le ministère, « la maladie a provoqué indirectement 33 décès chez les personnes âgées fragilisées, touché près de 100 000 personnes et donné lieu à 1000 hospitalisations dans les départements français d’Amérique ».

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La danse au coeur

danse_indienne_carbetLa danse classique indienne est indissociable de la culture du pays. C’est à la fois un divertissement et une leçon sur l’Inde du Sud qui a été proposée à la salle du Grand Carbet pleine comme un œuf le 09 juillet 2014 en ouverture officielle (??) du 43ème Festival de Fort-de-France.

Il y a deux principaux dieux hindous qui représentent la danse indienne : Brahma et Shiva . La danse pour un hindou, est le plus beau moyen de plaire à son dieu⋅⋅ En plus des fleurs et offrandes, il honore la divinité en figurant devant elle la part la plus noble et la plus créative de son être : « Adorer Dieu en dansant accomplit toute inspiration et la voie de la délivrance s’ouvre à celui qui danse », dit un texte ancien⋅

Comme la danse indienne est le seul moyen de plaire a Dieu et de l’honorer ; les danseurs et danseuses reproduisent ses mouvements⋅

Il existe six formes de danses : le bharata natyam, le kathak, le kathakali, le manipuri, le kuchipudi et l’odissi⋅ Elles sont issues des Vedas et du Natyashastra qui est le recueil sacré où est codifié l’art dramatique⋅ L’aspect religieux est donc très présent dans la danse indienne.

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L’autre… commémoration

— Par Marie-Hélène Léotin, historienne —

felix_eboueIl y a 70 ans, le 17 mai 1944, Félix Éboué décédait au Caire à la suite d’une congestion pulmonaire, lors d’un voyage en Syrie et en Egypte. Félix Eboué était un Guyanais, administrateur des colonies, gouverneur général en Afrique équatoriale française (AEF), compagnon de la Libération ; ses cendres reposent au Panthéon. L’aéroport de Cayenne, le plus grand lycée de Cayenne, la grande salle de la préfecture de Fort-de-France portent son nom. Il a fait carrière dans l’administration des colonies en Martinique, en Guadeloupe, au Soudan français, au Tchad⋅
« Jouer le jeu⋅ A cette jeunesse que l’on sent si inquiète, si incertaine devant les misères de ces temps qui sont les misères de tous les temps.

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Chikungunya : mobilisation pour l’arrivée des vacanciers

moustic_chikunTout faire pour empêcher le chikungunya de ruiner les vacances des 400 000 métropolitains qui devraient passer l’été sous les tropiques. C’est la mission que se sont fixée les pouvoirs publics alors que l’arrivée massive des vacanciers dans les Antilles augmente le risque du retour du virus dans l’Hexagone à la fin de l’été.

Beaucoup sont des ultramarins en visite dans leur famille, connaissant déjà la dengue et n’ayant donc pas changé leurs plans, indiquent les compagnies aériennes qui n’enregistrent pas de baisse notable de réservations⋅

Pour les voyageurs, la prévention commence dans l’avion avec la diffusion d’un message du ministère de la Santé, avant l’atterrissage, invitant à se protéger des moustiques avec des répulsifs et à consulter en cas de symptômes.

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Aix-en-Provence, une Flûte très enchantée

la_flute_enchantee— Par Hélène Jarry —

Le festival d’art lyrique offre des moments de belle intensité. Et laisse entendre les voix des intermittents.
Au Festival d’Aix-en-Provence, la question de l’intermittence s’affiche en rouge. Instrumentistes, techniciens, chanteurs, chefs d’orchestre, arborent sur leur tenue de travail et jusque dans certains costumes de scène le badge “Culture en danger”. Si le choix a été fait d’assurer les représentations, à l’exception de celle de la première du Turc en Italie, le jour de la grève nationale, les prises de parole rappellent l’attaque entamée par le gouvernement contre les “privilégiés du système”.
L’usage de ce terme, qui vise à donner mauvaise conscience aux salariés par rapport aux chômeurs ou aux travailleurs du spectacle par rapport à ceux du bâtiment, rejoint le cercle hautement vicieux des concepts mettant à l’abri des regards les profiteurs du capitalisme.
Si conscience d’un privilège on peut avoir, c’est de celui qu’il existe, qu’il continue d’exister, malgré toutes les difficultés de vie qu’ils rencontrent, des femmes et des hommes capables de déployer un tel talent pour faire vivre l’art et la culture. Les deux opéras qui ont ouvert le Festival, dans des registres et des conditions de production très différents, ont reçu un accueil triomphal à juste titre.

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L’enfant de demain

enfant_de_demain-2— Par Michèle Bigot —

D’après Souvenez-vous de moi, l’enfant de demain
De Serge Amisi,
Avec Mathieu Genet et Serge Amisi,
Mise en scène : Arnaud Churin,
Chapelle du Verbe incarné, du 5 au 27/07/2014

Cette proposition théâtrale naît de la rencontre du metteur en scène Arnaud Churin avec un texte Souvenez-vous de moi, l’enfant de demain de Serge Amisi . il raconte lui-même comment, à la recherche de textes pouvant conduire des ateliers pour les apprentis acteurs des écoles de la Comédie de Saint-Étienne , il rencontre, au milieu d’autres témoignages sur la vie des enfants soldats d’Afrique centrale, le livre de Serge Amisi. Émerveillé par la langue d’Amisi, qui écrit en Lingala puis traduit en français, pliant, à l’instar d’Aimé Césaire « la langue française à son vouloir-dire », il s’empare du texte pour en faire l’objet et le support d’un travail collectif d’écriture théâtrale.

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Léon, Léon, Nègres des Amériques,

leon_leon— Par Michèle Bigot —
Création et mise en scène Valérie Goma,
Textes de Léon Gontran Damas et Léon Walter Tillage
Avec Roland Zéliam et Ggiz à la contrebasse,
Festival d’Avignon, Chapelle du Verbe Incarné, du 5 au 27 juillet 2014

Une génération les sépare ; un vécu de ségrégation les rassemble. Ke premier Léon, , Léon Gontran Damas écrit à Paris Pigments, ouvrant en littérature la voie de la négritude. Il est né à Cayenne en 1912. le premier se nomme aussi Léon, Léon Walter Tillage ; trente ans après (il naît en 1936 en Caroline du Nord) il nous raconte la vie d’une famille de métayers noirs, victimes de l’exploitation éhontée et de la persécution du Ku-Klux Klan. Un destin similaire, des voix différentes, un poète un narrateur, deux modes qui s’entrecroisent, cette contexture étant enrichie par le rap de Ggiz soutenu par la contrebasse. Voyageur inlassable pour le premier, américain profondément enraciné pour l’autre, mais une même dénonciation de la haine raciste et colonialiste.

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Une ouverture de Festival réussie !

body-painting-5aLe 43ème Festival culturel de Fort-de-France est donc lancé. Samedi soir la belle performance de Geneviève de Kermabon dans «  Sous ma peau le manège du désir » ( Lire le compte-rendu de Selim Lander) a été suivie d’une sorte de happening avec une exposition de body-painting qui présentait les corps peints de huit jeunes filles montées sur des podiums lumineux et qui ont fortement impressionné les spectateurs déjà pas mal secoués par le spectacle précédent. Comme le fait remarquer Selim Lander, l’exposition de corps nus, présentés non seulement comme des supports d’œuvres d’art, mais comme étant eux-mêmes des œuvres d’art participe d’un saisissement auquel les artistes exposées n’étaient pas étrangères comme en témoignent les émotions tremblées des modèles que la douce température de la nuit foyalaise ne pouvaient suffire à expliquer. La grâce tenait aussi à l’opposition entre la longue durée du temps de conception, de préparation et de réalisation des œuvres, plus de six heures rien que pour le maquillage, et la brièveté de l’exposition, dix à quinze minutes tout au plus⋅ Gloire et célébration de l’éphémère qui par ailleurs renvoyait la mode du tatouage au dérisoire de sa vulgarité native.

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Nanie Rosette sauvée de la gourmandise et de la tentation

— Par Peggy Fargues —

nanie_rosette43eme Festival culturel de Fort de France

La couleur est annoncée d’entrée avec les comédiens musiciens qui apparaissent en chantant le thème de la farce qui va se déployer devant les nombreux spectateurs venus retrouver la Cie Téatlari, sur le trottoir de la Bibliothèque Schoelcher puis dans l’allée des Commerces de la Savane, ce dimanche 6 juillet, en ouverture du 43eme Festival culturel de Fort de France.
« vorasité sé pa péché lè ou fen, mé bouden ka vini gwo lè ou ka viv pou manjé ; ou ka manjé tou sa ou touvé san pou otan ou fen …sé voras ou voras !!! (la voracité n’est pas un péché quand tu as faim, mais l’obésité s’installe quand tu vis pour manger ; tu avales tout ce que tu trouves sans avoir faim, parce que tu es vorace… »
C’est le bonimenteur qui lance au porte-voix (parce qu’on est dans la rue et que le porte-voix est nécessaire aux rabatteurs commerciaux ) l’histoire d’une fillette « qui mangeait pour manger sans besoin d’avoir faim, oui !!!…

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Thomas B.

thomas_b— Par Michèle Bigot —
Texte et mise en scène Jacques Kraemer,
Festival d’Avignon, Présence Pasteur, du 5 au 27 juillet 2014

L’espace scénique, installé dans une salle de classe s’ouvre sur le lieu de l’écriture, rayonnages de bibliothèque, bureau, porte manteau. Sur l’étagère, en bonne place, cadre avec photo d’un couple d’enfants, frère-sœur. Surtout au centre du centre, la machine à écrire, support et objet de tant de fantasmes, instrument et exutoire de la torture d’écrire. Lumière naturelle, intimité de l’espace d’écrire ou de dire.
C’est dans un tel huis clos, au cœur de Présence Pasteur que Jacques Kraemer reprend le monologue de Thomas B., écrit par lui-même et représenté pour la première fois en 1987 par Denis Manuel au Théâtre du Rond-Point.

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L’insignifiance à ciel ouvert (2)

eris_discordeLe 02 juillet André lucrèce publiait un texte « L’insignifiance à ciel ouvert » que l’on peut lire ici à propos de la crise de l’UAG. Il précise ci-dessous sa position.

COMMUNIQUÉ D’ANDRÉ LUCRECE

Je voudrais d’abord remercier les très nombreuses personnes qui, aussi bien en Guadeloupe qu’en Martinique, ont manifesté leur approbation à l’article intitulé « L’insignifiance à ciel ouvert ».
Et bien sûr, je ne pouvais m’attendre à une unanimité, sachant que des intérêts occultes et d’obscures solidarités ne pouvaient que se manifester en opposition. Ceux qui pratiquent une lecture vicieuse, en voulant voir dans mon article une opposition entre deux pays, ne servent que des intérêts médiocres car cet article, précisément, dit exactement le contraire en dénonçant le chauvinisme d’un responsable politique.
Il est vrai que ceux-là nous donnent une image d’eux-mêmes sans nouveauté. Aux antipodes de la richesse et de la générosité humaines.

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« Sous ma peau ». De et avec Geneviève de Kermabon

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Éloge du petit format

— Par Selim Lander —

On a souvent regretté ici, tout en la comprenant, la multiplication des « seul en scène » au théâtre. On comprend les contraintes économiques. Ce qui n’empêche pas de regretter, autant pour les comédiens qui perdent des occasions de s’employer, que pour le spectacle qui se trouve dépourvu de ce qui a fait de tout temps la caractéristique principale du théâtre : l’interaction entre plusieurs personnages. Il faut néanmoins reconnaitre que, présentée dans un espace réduit qui lui convient, cette forme peut créer une connivence particulière avec le comédien et favoriser la naissance d’une émotion plus facilement que les grandes machines. Encore faut-il a priori que deux conditions soient réunies : un texte de qualité et une interprétation à la hauteur.

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Publicités sexistes : oui ils le font exprès !

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Et nous, que faisons-nous ?

— Par l’Union des Femmes de Martinique —

Une nouvelle publicité vient s’ajouter au palmarès des pubs sexistes de Martinique.
On peut penser qu’elle disputera la première place à d’autres, tant elle est navrante de sexisme primaire, de bêtise et d’absurdité.
Une marque de vêtements en grande majorité portée par des jeunes. 2 jeunes hommes habillés et porteurs de tricots à vendre. Une jeune femme en maillot (la marque ne vend pas de maillot de bain) dans une posture d’écartement des jambes, portée par les 2 jeunes qui lui tiennent chacun une jambe.

Alors nous posons la question à la boutique :
Pourquoi est-ce une femme, de surcroit dénudée, avec une telle posture -grand écart ou…écartelée que vous avez-vous retenu pour votre campagne publicitaire !? Quel est son rôle ? Que vend-elle aubpublic ?
Il n’y a qu’à voir certains commentaires déjà apparus sur internet. Ironiques, ils montrent bien la portée et l’impact d’une telle image : « elle est en solde ? » « portes grandes ouvertes » « gran ouvè mem » « Mé non c’est un jeu !!

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Le 43ème Festival culturel de Fort-de-France par dates

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Vendredi 25 juillet

18 h 00 – Quartier Tivoli -Parc Naturel de Tivoli « Folie »Lecture-spectacle avec Ina Boulanger. ( Report du 24/07/2014 suite au mauvais temps) Lire la critique de Roland Sabra

A la suite : « Wopso!» Pièce de théâtre de Marius Gottin

Mise en scène par J.Éxelis. Comédiens : E. Pelty et C. Lérandy. Lire la critique de Roland Sabra

C’est l’histoire tragi-comique de deux personnages, qui à coup d’anecdotes diverses revisitent une partie de notre patrimoine.

18h 30 Sur les pelouses du Parc Culturel Aimé Césaire. Soirée Séréni’thé consacrée au bien-être, à la détente& à la flânerie.

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Olivier Py: «Le théâtre reste le plus haut geste politique»

art_engagePour la première conférence de presse 68e du Festival d’Avignon, son directeur a dû annoncer l’annulation de la première représentation, Le Prince de Hombourg, dans la cour d’honneur du Palais des Papes..

Dans la cour de l’université des sciences, rebaptisée «site Louis-Pasteur de l’université», sous un dais digne de celui que Giorgio Strehler laissait flotter au-dessus de La Cerisaie, un Olivier Py, calme, ferme, spirituel, a donné la première conférence de presse du 68e Festival d’Avignon. Celle de la présentation de l’ensemble de la programmation des trois semaines – du 4 juillet au 27 juillet – de son premier festival comme directeur.

Homme de culture et de passion, il s’est toujours très bien exprimé. Il sait qu’il lui arrive d’employer des «grands» mots. Mais qu’a-t-il aujourd’hui à opposer au désir de destruction qui anime certains représentants de la Coordination nationale des intermittents et précaires. Il ne peut opposer que sa sincérité d’artiste incontestable et de directeur déterminé. Devant une assistance qui réunissait la presse internationale, nationale, régionale, télévisions, radios, journaux, il a parlé sans aucune note pendant une petite heure vite passée parce qu’il n’est jamais ennuyeux.

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Université des Antilles : Lettre ouverte aux présidents de la région et du département de Guadeloupe

— Par Le Collectif Guadeloupe Université Avenir Défense —

plume_courrierMadame, monsieur les présidents
L’heure est capitale pour l’université. Pendant des mois, les échanges autour du départ de la Guyane et de l’avenir institutionnel de ce qui reste de l’UAG ont été occultés par  une espèce de personnalisation du débat autour d’une part de l’avenir de l’actuelle  gouvernance de l’université plutôt que de l’université elle-même et d’autre part, par un scandale politico-financier ayant sa source sur le pôle Martinique. Eu égard aux  dysfonctionnements structurels, financiers et organisationnels de l’UAG et à l’iniquité récurrente dans la répartition des budgets, qui contribue à grever notablement, les financements voués à la pédagogie et aux travaux de recherche, le pôle Guadeloupe a très tôt demandé en Assemblée Générale le 20 novembre 2013, que soit mise en place une véritable autonomie des pôles, sans que ces demandes n’aient aucunement été  prises en compte. Des universitaires, étudiants et membres du personnel, conscients de l’enjeu véritable pour la jeunesse guadeloupéenne, ont décidé de se regrouper au sein d’un collectif et de proposer des pistes d’évolution institutionnelle et un projet universitaire ancré dans la logique de développement territorial de la Guadeloupe; ceci afin d’avoir un établissement plus fonctionnel et adapté aux réalités de notre contexte socio-politique et économique.

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«Tiki Pop»: le quai Branly prie le Dieu américain des loisirs

— Par Siegfried Forster —
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Il est question de guitares et bracelets hawaïens, de savons « Tonga », de mugs à cocktail, mais aussi de stars comme Elvis Presley ou Marlon Brando et des architectures spectaculaires… et tous épousent une imagerie polynésienne fantasque et foisonnante. Jusqu’au 28 septembre, le musée du Quai Branly à Paris rassemble et analyse pour la première fois une sélection exhaustive du Tiki Pop, cette culture populaire américaine du milieu du siècle dernier dont très peu de témoignages ont survécu.

Des maisons en bambou au milieu de palmiers, peuplées de femmes exotiques et érotiques allongées sur des nattes en pandanus. Une atmosphère qui respire le paradis⋅ Avec leur décor polynésien, beaucoup de bars et restaurants aux Etats-Unis ressemblaient dans les années 1950 et 1960 à des plateaux de cinéma Une mise en scène aussi artificielle qu’aphrodisiaque qui fêtait son entrée dans les maisons et la vie quotidienne de millions d’Américains En plus, en 1959, Hawaï, le seul Etat composé entièrement d’îles, venait d’être admis à l’Union des Etats-Unis. Avec plus de 450 objets, l’exposition Tiki Pop décrypte l’émergence de ce mouvement aussi populaire qu’artistique.

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« Jersey Boys » : du grand Clint

— Par Guillaume Loison —

Clint Eastwood réussit un excellent biopic sur l’histoire du groupe The Four Seasons, auteur de grands tubes pop dans les années 1960. A Madiana en VF ( 😈 )

jersey_boysDu FBI géré en micro-entreprise dans “J. Edgar” à la formation hétéroclite des « Four Seasons », débiteurs de tubes sixties à l’honneur dans ce “Jersey Boys”, les récents biopics eastwoodiens racontent surtout la vie d’un groupe et la manière dont il structure et affecte les individus qui le composent. C’est le grand sujet qui transcende cette évocation de la vie de Frankie Valli et de ses boys, petits mafieux de Newark devenus chanteurs à succès aussi synchrones sur scène que minés en coulisses par leur invraisemblable mesquinerie.

Où commence la solidarité et la trahison, sur quelles bases se fondent l’amitié, le professionnalisme et l’altérité, autant de questions qu’Eastwood soulève dans le tempo syncopé d’un destin collectif que les querelles individuelles, les frustrations et les mystères de la vie ne cessent de nourrir et d’étioler. En résulte un film plus fantasque et bouleversant qu’il n’en a l’air, à la fois relâché et dur, plein de mélancolie, de noirceur et d’ironie affectueuse.

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L’éblouissement de Claudel

—Annie Chénieux —

annonce_faite_a_marieMagnifique clôture de saison aux Bouffes du Nord avec Judith Chemla, Violaine incandescente de L’annonce faite à Marie mise en scène par Yves Beaunesne.

S’il est un auteur qui inspire Yves Beaunesne, c’est bien Paul Claudel. Après L’échange et Partage de midi(à la Comédie-Française en 2007), sa mise en scène de L’annonce faite à Marie, dans la version de 1911, illumine l’étrangeté de cette pièce opaque, mystérieuse, qui voit l’humain être traversé par le divin. La représentation de ce 3drame de la possession d’une âme par le surnaturel3, comme le définissait l’auteur, porté par une langue hautement musicale et poétique, trouve ici une puissance magnifiée.
Judith Chemla, bouleversante de sensibilité

Comment aborder ce conte moyenâgeux qui voit une jeune fille, Violaine, promise par son père à un fiancé, être rejetée, devenir lépreuse, achever sa vie dans la sainteté? Pour accompagner le balancement de la pièce entre l’histoire concrète et le mysticisme, entre le charnel et le divin, le visible et l’invisible, Beaunesne offre en résonance la composition musicale de Camille Rocailleux toute en sonorités médiévales. La scénographie de Damien Caille-Perret s’inscrit dans l’enceinte des Bouffes du Nord, les lumières de Joël Hourbeigt jouant avec les ocres décrépis des murs.

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“Sous les jupes des filles” : atroce comédie

Un déferlement de vulgarité, un final conservateur. Une comédie atroce. A Madiana 👿

sous_les_jupesMauvais timing pour Sous les jupes des filles : le premier film
réalisé par l’actrice Audrey Dana arrive peu après le très réussi Les Gazelles, écrit et interprété par Camille Chamoux.

Au jeu des comparaisons, cette nouvelle tentative de comédie populaire destinée à un public féminin, et traitant de sujets dits féminins, sortira battue par K.-O. devant sa concurrente, tant elle ressemble en tout point à un accident industriel.

L’échec du projet est inscrit dès sa première scène : couchée sur un lit, l’actrice-réalisatrice manipule en close-up un tampon hygiénique tandis que des gouttes de sang numériques s’élèvent dans le ciel pour former les lettres du titre au générique.

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L’Incertain témoigne de la fécondité littéraire des Antilles

L Incertain n1Par Selim Lander – Au temps des tablettes et des liseuses, une jeune maison d’édition martiniquaise lance une « revue de création littéraire et critique », sous la forme de petits livres au format de poche (1). L’avenir seul dira si la présentation adoptée par les copistes du Moyen Âge (une liasse de feuilles de même dimension) et continuée depuis sans autres changements que dans les techniques de fabrication, est condamnée à disparaître au profit d’autres supports. En attendant, les chiffres montrent que le papier résiste, car, même s’il est loin de disposer de la capacité de stockage des instruments modernes, il offre un confort de lecture jusqu’ici inégalé. La question de la capacité, au demeurant, importe peu à la plupart des lecteurs qui se satisfont de lire un livre à la fois et n’ont nul besoin de transporter en permanence une bibliothèque avec eux ! Si elle maintient son exigence de qualité, L’Incertain mérite donc d’échapper au sort de tant d’autres revues littéraires créées dans l’enthousiasme mais n’ayant connu qu’une existence éphémère. 

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Éducation : deux fois plus de menaces et d’insultes que dans les autres professions

— Par Le NouvelObs avec AFP —

agressionLes chefs d’établissement et les conseillers et assistants d’éducation sont les plus exposés, suivis des enseignants du second degré puis viennent les professeurs des écoles.

Plus d’une personne sur dix travaillant à l’Éducation nationale (enseignants, conseillers et assistants d’éducation, chefs d’établissement) déclare avoir fait l’objet de menaces et d’insultes, soit près de deux fois plus que dans l’ensemble des autres professions, selon une étude de l’Insee publiée jeudi.

Les violences physiques contre les personnels de l’Éducation nationale sont « relativement rares » : 0,6% déclarent en moyenne, chaque année, en avoir été victime dans l’exercice de leur fonction, un taux à peine différent (0,5%) que celui de l’ensemble des personnes occupant un emploi, révèle l’enquête Cadre de vie et sécurité (CVS) menée entre 2007 et 2013, publiée dans Insee Première de juillet 2014.

En revanche, menaces et insultes dans l’exercice du métier font « proportionnellement près de deux fois plus de victimes » parmi les personnels de l’Éducation nationale que parmi l’ensemble des personnes qui occupent un emploi : 12% contre 7% en moyenne sur un an.

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« Ô vous, frères humains », Théâtre des Halles, Avignon

— Par Michèle Bigot —

 o_freres_humains-1Théâtre des Halles, Avignon,
Ô vous, frères humains,
Adaptation théâtrale et mise en scène, A.Timar et Danielle Paume,
Avec : Paul Camus, Gilbert Laumord, Issam Rachyq-Ahrad,
Festival d’Avignon, théâtre des Halles, du 5 au 27 Juillet 2014

Revoici Albert Cohen, et son dernier texte revisité par A. Timar et D. Paume. C’est bien d’une adaptation qu’il s’agit, d’une juste adaptation au temps présent. Allégé de l’invocation lyrique au peuple juif, le texte ne perd aucunement sa force mais gagne une dimension universelle. Il est retravaillé, aménagé pour la scène : cette adaptation implique coupures, déplacements, choix et mise en relief. La structure dramatique requiert davantage de distance vis à vis de la linéarité. Des effets de rythme, de découpage, de changement de plan, de silence, d’intermèdes musicaux travaillent le texte dans le sens d’une profondeur inédite.
En outre, la mise en espace, l’incarnation dans le jeu des acteurs, le support du décor et de la lumière, les jeux de couleurs, le soulignement musical s’accompagnent ici d’une véritable interprétation contemporaine du texte. Texte vivant s’il en est, qui libère toute sa force grâce à cette lecture nouvelle.

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