UAG : sommes-nous toujours dans un état de droit ?

uagMembres de la communauté de l’Université des Antilles et de la Guyane, nous sommes absolument indignés du pilotage de la crise de Guyane par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
La présidente de l’Université vous ayant alerté dans un courrier officiel du jeudi 31 octobre, courrier relayé par la motion de la Conférence des Présidents d’Université du 7 novembre, sur la manière dont cette crise était gérée, sans aucune concertation avec la présidente et, plus largement, la gouvernance (instances consultatives et décisionnelles), nous revenons vers vous pour vous indiquer que la situation s’est encore aggravée.
Depuis le début de cette crise en Guyane, la ministre s’est substituée à la présidente de l’Université, sans même l’informer des mesures qu’elle entendait prendre.
Au moment où la loi ESR vient renforcer l’autonomie des universités, comment est-il seulement envisageable que la ministre de l’Enseignement supérieur puisse confier à la Garde des Sceaux la conduite de ce dossier ?
Comment comprendre qu’une ministre de la République, Garde des sceaux, déclare publiquement soutenir des grévistes et soit présente en préfecture pour un protocole d’accord, alors même qu’elle affirme être en voyage privé ? Comment justifier qu’elle affiche sa photo au milieu des grévistes, comme une photo de famille ? Sommes-nous toujours dans un Etat de droit ?
Aujourd’hui, il semble qu’un protocole de sortie de crise ait été signé, en l’absence de la présidente et des membres de la gouvernance de l’UAG. De même, la nomination d’une administratrice provisoire constitue une aberration juridique qui vient imposer une tutelle absolument inadmissible aux élus des conseils du pôle universitaire guyanais.
La démocratie peut-elle donc être ainsi bafouée, avec votre accord, Monsieur le Président ? Nous ne pouvons le croire.
Sommes-nous donc des territoires tellement à part que les lois de la République ne s’appliquent pas à nous et qu’une gouvernance, récemment mise en place, soit ainsi elle-même évincée par une ministre qui lui manifeste le plus total mépris, au point que l’essentiel des communications avec son cabinet se fasse par le biais de SMS ?
Nous n’entendons pas laisser les choses en l’état, sans nous mobiliser fortement pour dénoncer une situation qui constitue un véritable coup d’état sur l’Université des Antilles et de la Guyane, institution qui a pris 30 ans à se construire et qui est un outil de développement incontournable pour nos régions, la formation et l’insertion professionnelle de nos jeunes.
Nous exigeons une révision immédiate et totale du dossier sur la crise de l’université, avec la gouvernance de l’université, dans le respect des principes démocratiques et de l’autonomie des universités!
* Lettre au président de la République
Justin Daniel, Professeur Sciences Politiques ; Aimé Charles-Nicolas, Professeur Médecine ; Juliette Smith-Ravin, MCF HDR Biologie ; Patricia Donatien-Yssa ; MCF HDR Anglais ; Gérard Marion, Professeur Histoire du Droit ; Claudine Saliniere, MCF Droit ; Emmanuel Jos, Professeur émérite Droit public ; Cécile Bertin, Professeur Espagnol ; Simone Fedée, PRAG Activités physiques et sportives ; Philippe Saint-Cyr, Professeur émérite, Président honoraire de l’UAG ; Bruce Jno-Baptiste, MCF Anglais ; Jean-Louis Joachim, MCF Espagnol ; Skora Setti, MCF Anglais ; Catherine De Firmas, PRAG Histoire ; Charles-Christophe Jean-Louis, PRAG Physique Chimie ; Hui-Ping Wen, MCF Sciences de l’éducation ; Odile Francois-Haugrin, MCF Biochimie ; Gilles Joseph, MCF Economie ; Aurélie Roger, MCF Sciences Politiques ; Sylvain Houdebert, Directeur du SCD ; Steeve Gadet, MCF Anglais ; Marie-Ange Arsene, Professeur Chimie ; Malissa Conseil, PRAG Espagnol ; Gerry L’Etang, MCF Anthropologie ; Solange Bussy, MCF Espagnol ; Fabrice Silpa, MCF Informatique

Mercredi 13 novembre 2013


 

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