Catégorie : Sociologie

Amazonie : les tribus aiguisent leurs flèches contre les envahisseurs

—Par Sebastian Smith —

On les voit apparaître en silence, surgissant de nulle part: une douzaine de silhouettes mi-nues, en long pagne rouge vermillon, qui se mettent en travers de la route de terre. Ce sont les Waiapi, une tribu de la forêt amazonienne qui craint désormais une invasion des compagnies minières internationales.

Ces Indiens à la peau recouverte de pigment rouge et noir, qui amènent les journalistes de l’AFP jusqu’à un hameau de cabanes en chaume de palme caché dans les feuillages, jurent de défendre leur territoire jusqu’à la mort.

Au cas où l’on douterait de leur détermination, ils brandissent des arcs longs de deux mètres et des flèches.

« Nous continuerons de nous battre », dit Tapayona Waiapi, 36 ans, dans le hameau appelé Pinoty. « Quand les compagnies arriveront, on continuera de résister », insiste-t-il. « Si le gouvernement brésilien envoie des soldats pour tuer des gens, nous résisterons jusqu’au dernier. »

La réserve des Indiens Waiapi est située dans une forêt tropicale près du fleuve Amazone, au sein d’une zone protégée appelée Renca et grande comme la Suisse.

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Le retour à Soline

— Par Roland Tell —

Comment faire neuf quand on est vieux, si ce n’est qu’en retrouvant, par le passé, le sang brûlant du garçonnet de sept ans ? Il s’agit donc de regarder en son passé, dans les carêmes ensoleillés de l’enfance, entre Bellevue et Bois-Lézard. A Soline, précisément, où gisent tous les trésors des jours de bonheur, dans les sources secrètes, au fond de soi-même !

C’est ainsi faire retour à la vie infiniment profonde, ménagée par notre mère, qui nous apprenait, jour après jour, à regarder et à aimer la nature vivante autour de nous. Car Soline portait en elle-même sa signification entière, telle une réalité en chacun de nous, une merveilleuse vision sur laquelle, dès le lever, nos yeux restaient fixés : jardins de fleurs, arbres fruitiers en abondance, cocotiers, arbres à pain, poulaillers, clapiers à lapins, parcs à cochons, grand bassin d’eau douce en plein air !

Un sentiment de bien-être se dégageait de l’ensemble, dans le paysage, la composition des lieux de vie, la couleur des jours. D’où une impression d’harmonisation, résonnant au mieux dans l’émotion et la subjectivité de chacun.

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Pourquoi es-tu parti avec ma sérénité ?

— Par Pierre Pastel, Sociologue/Psychothérapeute —

Je suis à l’école, je te vois.

La maîtresse, le maître est entrain de faire sa leçon, je n’entends rien,

J’ai un vide en moi, je te vois.

Je suis à la maison, tu n’es pas là, je joue, je te vois.

J’essaie de faire mes devoirs scolaires, ma tête est vide, je te vois.

Tu es à la maison, ce n’est pas toi que je vois, je te vois.

Pourquoi es-tu parti avec ma sérénité ?

Je suis adolescent, je ne sais pas qui je suis, je te vois.

Je suis avec mes camarades, je te vois.

Je suis gentil avec eux, je te vois.

Je suis méchant avec eux, je te vois.

Ils me regardent, je te vois.

Je suis seul avec moi, je te vois.

Pourquoi donc es-tu parti avec ma sérénité ?

Je suis un adulte maintenant, je te vois.

Je te vois de plus en plus.

Je suis au travail, face à mes collègues, je te vois.

Je change souvent de travail, je te vois.

Pourquoi es-tu parti avec ma sérénité ?

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L’idéologie

— Par François Taillandier, écrivain —

Écouter les mots par François Taillandier. Je voudrais rappeler une différence, trop négligée, entre deux notions : les idées et les idéologies.

Je voudrais rappeler une différence, trop négligée, entre deux notions : les idées et les idéologies. Les idées tiennent compte d’une réalité ; on peut les argumenter, les vérifier, les contester, les rectifier. L’idéologie, en revanche, oublie ou masque la réalité. Louis Althusser la définissait comme étant « un rapport imaginaire à un rapport réel ». Exemple classique : le patron dit que l’entreprise est une famille, et qu’il est le père de ses employés. Vision idyllique, dont il a intérêt à convaincre tout le monde. Mais c’est tout bonnement faux, ce n’est pas une famille et il n’est pas le père. C’est tout ce qu’on peut en dire.

Lorsque des syndicats et des salariés manifestent contre les nouvelles lois sur le travail, ils ont pour cela des motifs et des arguments, ils font valoir les conséquences jugées néfastes de ces lois. On est au niveau des idées.

À l’inverse, quand Jean-Luc Mélenchon clame que c’est « la rue qui a chassé les rois et abattu les nazis », on entre dans l’idéologie.

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« Désobéir » de Frédéric Gros

Ce monde va de travers, à tel point que lui désobéir devrait être une urgence partagée et brûlante. Dans cet essai intempestif, Frédéric Gros réinterroge les racines de l’obéissance politique. Conformisme social, soumission économique, respect des autorités, consentement républicain ? C’est en repérant les styles d’obéissance qu’on se donne les moyens d’étudier, d’inventer, de provoquer de nouvelles formes de désobéissance : la dissidence civique, la transgression lyrique… Rien ne doit aller de soi : ni les certitudes apprises, ni les conventions sociales, ni les injustices économiques, ni les convictions morales.

La pensée philosophique, en même temps qu’elle nous enjoint de ne jamais céder aux évidences et aux généralités, nous fait retrouver le sens de la responsabilité politique. À l’heure où les décisions des experts se présentent comme le résultat de statistiques glacées et de calculs anonymes, désobéir devient une affirmation d’humanité.

Philosopher, c’est désobéir. Ce livre en appelle à la démocratie critique et à la résistance éthique.

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Kaoutar Harchi : « La langue française est à la fois un lieu d’oppression et un outil d’émancipation »

— Entretien réalisé par Mehdi Fikri —

La sociologue dresse un portrait critique de la France littéraire, en racontant les luttes d’écrivains algériens dits francophones, pris entre désir de reconnaissance parisienne et engagement dans les combats décoloniaux.

Dans son essai, Je n’ai qu’une langue et ce n’est pas la mienne (1), Kaoutar Harchi, sociologue et chercheuse au Cerlis (université Paris-Descartes), a retracé les parcours de cinq écrivains algériens (Kateb Yacine, Assia Djebar, Rachid Boudjedra, Kamel Daoud et Boualem Sansal). Décrivant les difficultés et les épreuves qu’ils ont dû traverser pour accéder à une reconnaissance littéraire qui demeure ambivalente, elle définit les contours d’un régime de domination s’exerçant sur les écrivains étrangers, en France.

L’étude des modalités de la domination porte souvent sur le champ économique et social. Pourquoi avez-vous choisi de centrer votre attention sur le champ littéraire ?

Kaoutar Harchi Communément, nous percevons l’art comme une pratique autonome, libre et libératrice. C’est aller un peu trop vite en besogne… Cette vision, typiquement romantique, sous-entend que le champ artistique échapperait à ce qui fonde le monde social, soit la lutte, le rapport de forces.

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Hugo, Dean, Matthew, Irma, Maria : de l’opportunité d’une réflexion et de choix courageux

Dans l’œil du cyclone

Par Yves Untel Pastel, ethnologue, poète et auteur-compositeur —

Le 5 et 6 septembre 2017, dans la triste continuité des épisodes cycloniques, l’ouragan Irma s’abat sur la Caraïbe. Après avoir quasiment effacé l’île de Barbuda, il rase Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Encore une fois toute la zone caraïbe solidaire dans l’inquiétude est plongée dans une extrême désolation. Mais rappelons-nous de tristes mémoires, que le 4 octobre 2016 l’Ouragan Matthew dévastait Haïti, Cuba le 4 octobre puis les Bahamas, avec un bilan humain catastrophique pour Haïti. La reconstruction annoncée à Haïti qui a mobilisé un vaste appel de fond à l’échelle internationale demeure anecdotique en regard des moyens effectivement collectés. En août 2007, en Martinique, la rude épreuve de Dean détruit l’économie bananière et montre une fois de plus la fragilité de nos assises économiques structurelles. Nous nous souvenons encore avec sidération que le 16 et 17 septembre 1989, le cyclone Hugo avait lui aussi principalement terrassé la Guadeloupe pour ce qui est des îles sous législation française. Dernier en date, sur les pas d’Irma, moins traumatisant peut-être, puisque les populations étaient restées sur le qui-vive, Maria nous laisse aussi son cortège de dégâts.

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Manifeste pour un nouveau média citoyen

Dans une tribune au « Monde », un collectif de personnalités politiques, de la société civile et du spectacle, parmi lesquelles Josiane Balasko, Pierre Joxe ou Eva Joly appelle à la création d’un média alternatif éloigné du modèle économique et idéologique dominant.

Tribune. Quand l’information et la culture sont trop souvent traitées comme des marchandises, quel rôle les citoyens peuvent-ils encore jouer pour faire vivre le pluralisme et le débat ? Cette question appelle une réponse qui ne saurait attendre.

Un peu partout, des millions de gens s’investissent et agissent sur leur quotidien sans attendre le bon vouloir des pouvoirs publics et à contre-courant des puissances industrielles ou financières. Economie sociale et solidaire, écologie, humanitaire, progrès scientifique ou avancées technologiques – des millions de gens mettent désormais leurs moyens et leur volonté au service de projets alternatifs. Par leur succès et leur envergure, ces projets prouvent une chose simple : il est possible de faire autrement et dès maintenant.

Aussi, à l’image de ces citoyens qui se sont, par exemple, organisés pour produire et commercialiser des aliments biologiques dans le respect de l’environnement, de la santé publique et de la dignité des producteurs, nous, signataires de ce manifeste, considérons qu’il est possible d’intervenir dans le domaine de l’information et de la culture.

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Les contrats aidés : un « pis-aller » tant que…

— Par Danielle Laport, Sociologue du travail —

La Martinique s’est mobilisée pour exiger le rétablissement des contrats aidés. Cette revendication pourrait sembler grotesque au regard du caractère singulier de ces contrats : précarité et salaire peu attractif. Si la précarité est avérée, contrat allant de 6 mois à 24 mois et dans certains cas jusqu’à 60 mois, la réalité du salaire l’est moins puisque rien n’interdit qu’un contrat aidé soit à temps plein et rémunéré au niveau du SMIC, comme la grande majorité des contrats de droit commun. Actuellement la quasi-totalité des contrats aidés sont à temps partiel et conduit de ce fait à un salaire proportionnel au temps de travail réel. Ce n’est pas une exception puisque le temps partiel est également utilisé dans certains secteurs d’activité (le commerce par exemple) dans le cadre de contrat de droit commun. Aussi, le montant du salaire pour les contrats aidés ne peut-il aucunement être un argument en soi pour rejeter cette forme de contrat. La question des salaires est plus globale.

La problématique des contrats aidés est bien plus complexe que cela.

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La cicatrice dorée du vase japonais

— Par Alain Nicolas —

La fiction réparatrice d’Émilie Notéris. S’appuyant sur une démarche venue des « queer studies », Émilie Notéris travaille sur le matériau des séries et films de science-fiction pour proposer une autre approche de l’imaginaire social.

Il est une confusion à éviter sur le titre de cet essai : le mot « réparatrice » ne doit pas faire croire qu’il s’agit d’une nouvelle reprise du thème de la fiction comme pratique de consolation d’une identité aliénée, où, pour employer un mot à la mode, de « reconstruction » d’une personnalité traumatisée. La fiction comme pansement n’est pas le sujet d’Émilie Notéris(*), qui situe son propos, à partir des « Cultural Studies », plus précisément des études queer qui visent à « déjouer les genres de nos imaginaires ».

S’inspirant de la théoricienne queer américaine Eve Kosofski Sedgwick, elle propose de passer de la fiction paranoïaque à la fiction réparatrice. La première construit un bunker où se mettre à l’abri du pire, toujours certain. Pour la seconde ce qui est fragile peut casser, et l’on peut vivre avec.

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« Je suis noire, pas « black »

Refus du passé colonial, gêne des antiracistes… En France, on a du mal avec le mot « noir ».

— Par Jadine Labbé Pacheco —
Oumou, 20 ans, a un joli visage aux traits fins. D’origine sénégalaise et mauritanienne, la jeune femme est mannequin. Sa famille vit en France depuis deux générations.
C’est en mettant un pied dans l’univers de la mode qu’elle est confrontée pour la première fois au terme « black ». Dans son entourage proche, personne ne l’emploie. Elle rectifie :
« Je suis noire, pas black. »
Elle l’a entendu depuis, « des centaines de fois ».
« Souvent, pendant des castings, on me dit qu’on recherche des Blacks ou qu’au contraire je suis trop black. Ils pensent bien faire. »
Patiente, Oumou répond toujours poliment qu’elle est noire. Pas « black ». Elle reçoit des excuses à chaque fois.

« Il y a des Noirs en France »

Pour Louis-George Tin, ancien élève de l’Ecole normale supérieure (ENS), professeur de littérature à l’université d’Orléans et président du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran), il subsiste un malaise autour du terme « noir ».

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La SAA de Martinique au 24ème Salon et Congrès de Généalogie

Du 8 au 10 septembre 2017 au Havre

La SAA (Société des Amis des Archives) de Martinique (soutenue par la CTM, la DAC Martinique et des partenaires privés) accompagnée des associations de généalogie du Robert, du François, de Sainte-Marie, du Marigot, du Lamentin et de Fort-de-France, a le plaisir de vous annoncer sa présence sur le XXIVème Salon et Congrès de Généalogie, qui se déroulera au Havre du 8 au 10 septembre 2017 au Carré des Docks.

L’année 2017 est symbolique pour la ville du Havre puisqu’elle marque le 500ème anniversaire de sa fondation. Le Salon sera un des temps forts des nombreuses manifestations qui animeront la ville durant toute cette année. Le Groupement Généalogique du Havre et de Seine-Maritime, organisateur de cet événement, a décidé cette année de mettre à l’honneur les Outre-Mer.

Pourquoi les Outre-Mer ?

Le choix s’imposait par rapport au passé de la ville et au thème retenu « de la fondation à la reconstruction » Le passé havrais est marqué par la participation au projet colonial dans ses aspects commerciaux et stratégiques, avec notamment la déportation des Africains de part et d’autre de l’Océan Atlantique ou de l’Océan Indien.

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Héros postcoloniaux

— Par Joël Des Rosiers —

Pour moitié sont morts mes amis.
Je t’en ferai de nouveaux, dit la terre.
Non, rends-les moi, comme ils étaient, plutôt,
Avec leurs fautes et tout le reste, je pleurais.
Sea Canes(1), Dereck Walcott

J’écris cet hommage pour saluer la mémoire de deux penseurs qui viennent de disparaître. Et aussi pour vaincre l’immense peine qui m’étreint chaque fois qu’il y a à l’œuvre le rappel de l’enfance. Je ne raconterai pas ce que je sais de Bernard Labrousse ou de Maximilien Laroche. Mais ce que leur disparition laisse en moi d’humanités contuses. Si le premier est de ma génération, cela signifie-t-il que je sois moi-même en sursis et que désormais la mort puisse frapper sans préavis comme un huissier, un de ces jours insaisissables où s’éteint la lumière du jour ? Mon métier m’a appris au cours d’une longue fréquentation à côtoyer la mort, la fin irréfutable tant qu’elle n’est pas encore là, la grande amie, l’ennemie intime. Laroche m’avait dit un jour que les médecins regardent les hommes avec les deux yeux : l’un regarde la vie, l’autre la mort.

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Rebondissements dans le procès de Mumia Abu Jamal!

Informations importantes communiquées par le Comité « Libérons Mumia »

Le Bureau du procureur de Philadelphie, Seith Williams, s’obstine toujours – et pour cause – à ne pas fournir tous les documents prouvant l’implication permanente du juge Castille dans les procédures judiciaires ayant abouti à la condamnation à mort de Mumia Abu-Jamal.

Le 28 avril le juge Tucker de la Cour de Common Pleas de Philadelphie a ordonné au Bureau du procureur de Philadelphie de fournir tous les documents sur l’ancien procureur de Philadelphie Ron Castille prouvant ses implications dans la condamnation à mort de Mumia Abu-Jamal.

Le 30 mai dernier le Bureau du procureur n’avait toujours pas obtempéré à l’injonction du juge, ne fournissant que des documents déjà rendus publics.

Ce jugement fait suite à une décision de la Cour Suprême des Etats-Unis faisant jurisprudence (Williams v. Pennsylvania) qui statue qu’un juge doit se démettre des dossiers dans lesquels il a précédemment été partie prenante. Ronald Castille était l’adjoint du procureur lors du procès d’Abu-Jamal en 1982 et procureur de Philadelphie quand ses appels ont été rejetés en 1988.

Les avocats d’Abu-Jamal ont par deux fois déjà demandé à Castille de se récuser quand les recours d’Abu-Jamal ont été déposés en appel.

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« Amitiés créoles »

— Par Patrick Singaïny, essayiste —

La dernière fois que j’ai échangé avec mon ami Roger de Jaham, c’était en février dernier, à La Réunion, où je suis retourné vivre en 2009, après 10 années passées en Martinique. Il n’était plus chef d’entreprises, je n’étais plus journaliste pour l’hebdomadaire Antilla. Il se rendait régulièrement dans l’Océan Indien, et nous trouvions toujours un moment pour savourer un repas au cours duquel nous confrontions nos points de vue et analyses, à travers différents sujets.

Le ton était toujours très amical et enjoué. Habituellement, il commençait par me raconter longuement et avec plaisir ce que j’étais supposé avoir raté des dernières nouvelles martiniquaises. Puis il se mettait dans la peau du président de l’association « Tous Créoles » auquel j’avais consacré un article dès sa création, dont les propos de l’époque étaient partagés entre vifs enthousiasme et petits doutes. Février dernier à la fin d’un long petit-déjeuner pendant lequel nous nous étions réjouis des changements profonds dans le cours de nos vies respectives, l’ami a voulu s’adresser davantage à l’essayiste. Roger de Jaham disait préférer une bonne conversation avec un spécialiste plutôt que la lecture de son livre.

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Bill Cosby reste une idole déchue malgré l’absence de condamnation

— AFP —

Pionnier des Noirs à la télévision, humoriste adulé, incarnation du père idéal, Bill Cosby fut tout cela avant de devenir un paria accusé par des dizaines de femmes. L’annulation de son procès samedi ne devrait néanmoins pas redorer son image.
Jusqu’à sa chute brutale et son inculpation fin 2015, il avait gagné sa place au panthéon de la télévision américaine pour avoir notamment contribué à y faire tomber les barrières raciales.
Il fut ainsi le premier acteur noir à tenir un rôle principal dans une série à succès, « I Spy », et à décrocher un Emmy Award du meilleur premier rôle dramatique, en 1966, en plein mouvement des droits civiques.
Mais plus encore qu’à la télévision, c’est dans les salles de spectacle que Bill Cosby a commencé à imprimer sa marque sur la culture américaine.
Ses « one-man shows » ont marqué plusieurs générations d’humoristes, Jerry Seinfeld en tête, par sa capacité à emmener son auditoire dans son univers, tout en utilisant un langage dépourvu de toute vulgarité.
Lors de son procès, c’est un vieil homme fatigué, de près de 80 ans, qui s’est présenté chaque jour à l’audience avec une canne, se disant aujourd’hui aveugle.

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Roger de Jaham, un combattant de la Réconciliation, n’est plus !

— Par Serge Romana, Président Fondation Esclavage et Réconciliation —

Nous avons appris avec stupéfaction et douleur que Roger de Jaham, s’est brutalement éteint le mardi 13 juin en début de soirée en Martinique.
Nous présentons nos condoléances les plus attristées à sa famille, à ses nombreux amis et aux membres de l’association « tous créoles» dont il était la figure de proue.
Roger souhaitait participer à la construction d’une Martinique plus unie où les « descendants des colons esclavagistes pourraient avec les descendants d’esclaves s’asseoir à la table de la fraternité ».
C’est ce rêve qui l’a poussé en 1998 à faire des centaines de Békés signés un manifeste reconnaissant l’esclavage « crime contre l’Humanité », bien avant que la République ne le fasse.
C’est également ce rêve qui l’a conduit à participer à la création de la Fondation Esclavage et Réconciliation en mai 2016.
Déterminés à guérir nos sociétés des maux nés dans l’esclavage fondateur, nous nous sommes engagés pour réconcilier les descendants des esclaves et des colons. Nous savons ce combat difficile, car les contradictions héritées des 17e, 18e et 19e siècles sont encore très actives dans nos sociétés de la Martinique et de la Guadeloupe.

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Roger de Jaham, un créole d’exception

—Communiqué de presse Tous Créoles ! —

Faire de nos différences une œuvre collective. C’était l’obsession de Roger de Jaham, une obsession qui l’a animé toute sa vie, qui a inspiré ses plus beaux combats, qui l’a conduit à créer l’Association Tous Créoles !

C’est en 2007, qu’avec Gérard Dorwling-Carter, il réunit des hommes et des femmes de bonne volonté. Des hommes et des femmes convaincus que les différences sont une chance, et non un risque. Des hommes et des femmes qui se sont engagés avec lui pour faire bouger les lignes, faire reculer les pensées racistes, et construire une communauté Créole apaisée. Il y a mis toute sa passion, son courage, son charisme. Il y a mis sa force. Il y a mis son amour de Martinique. Il a ouvert la voie d’une vision nouvelle de notre société. Une vision qu’il nous laisse en héritage.

Les membres du Conseil d’Administration et les adhérents de Tous Créoles rendent hommage à l’action de ce grand précurseur. Ils présentent leurs sincères condoléances à sa famille.

Contacts :

Erick DEDE : 0696 234 777

Marie-Line MORMIN : 0622 48 83 74

Le 14 Juin 2017

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Le populisme, tactique ou projet politique ?

Table ronde avec Caterina Froio, chercheuse en science politique et politique comparée à l’université d’Oxford, Christophe Ventura, rédacteur en chef du site Mémoire des luttes (http://www.medelu.org/) et Éric Fassin, sociologue et auteur de Populisme : le grand ressentiment (Éditions Textuel).

Rappel des faits. Partout à travers le monde, des mouvements politiques qualifiés de populistes marquent le paysage politique. Recherche d’un nouveau souffle pour la démocratie ou régression à portée démagogique ? Ce phénomène fait débat.

Dans de nombreux pays en Europe, des mouvements dits « populistes » ont émergé dans la vie politique. Qu’exprime, selon vous, cette donne nouvelle ?

Caterina Froio Je me limiterais aux partis de « droite radicale populiste » qui se sont développés en Europe à partir des années 1970. Dans ces partis, les positions « anti-élites » s’accompagnent d’ethnocentrisme et d’autoritarisme, comme démontré par Cas Mudde. Malgré leur diversité, une des explications à la montée en puissance de ces partis est la crise du modèle de l’État-nation, liée à la mondialisation. Dans les États-nations, une identité culturelle (la nation) était associée à une entité politique (l’État).

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A! Papa-mwen…

 — Par Daniel M. Berté —

Yo di kiw té an neg mawon

an neg ki pa bon
an vakabon
an mal-kochon

A! Papa-mwen… Sa pa ayen… Kisa moun pa ka di?!

yo di kiw té an madradjè

an kouyonnè
an kokè
an vòlè

A! Papa-mwen… Sa pa ayen… Kisa moun pa ka di?!

Yo di kiw té an malfentè

an neg mové manniè
an siwotè
an nèg douvan-dèyè

A! Papa-mwen… Sa pa ayen… Kisa moun pa ka di?!

Yo di kiw té an isenbòt

an neg-bèlòt
an Kòyòt
an neg-tjilòt

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La Guyane doit continuer à salarier ses prêtres, tranche le Conseil constitutionnel !

— Par Youness Rhounna —
Il n’y a pas qu’en Alsace-Moselle que le culte catholique est financé sur fonds publics. La Collectivité territoriale de Guyane doit aussi rémunérer son évêque et ses curés comme des fonctionnaires. Et cet héritage colonial vient d’être jugé conforme par le Conseil constitutionnel.

Laïcité à plusieurs vitesses, nouvelle illustration. Saisi par une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) à l’initiative de la Collectivité territoriale de Guyane (CTG), le Conseil constitutionnel a décidé vendredi 2 juin de confirmer l’obligation de financement du culte catholique par ce territoire d’outre-mer.

Car il n’y a pas que l’Alsace-Moselle qui fasse exception à l’application de la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat. Si l’Est de la France est toujours régi par le Concordat napoléonien, c’est une ordonnance royale de Charles X datant de 1828 qui oblige la CTG à salarier les prêtres ainsi que l’évêque du département. Pourquoi ? Tout simplement parce que ce texte considère la Guyane comme une « terre de mission à évangéliser », dans le plus pur esprit du colonialisme français du XIXème siècle.

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Adieu, Émile Désormeaux, mon Ami.

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Ce samedi de week-end de la Fête des Mères, il est seize heures trente, dix-sept heures. Je me retrouve au quartier Grand-Case chez mes amis Patrice et Sylvia, dans leur jardin. Nous sommes tout à coup attirés par deux silhouettes qui avancent plutôt gaillardement sur la voie intérieure du quartier, peu passante. Plus surprenant, je suis interpellé par les gestes appuyés de la main en notre direction, de l’un d’entre eux, souriant, en qui je crois reconnaître Émile Désormeaux.
C’est bien lui. Émile habite non loin. Je le sais malade.
Dans un instant d’inconscience je suis épaté qu’il me reconnaisse, surtout à une telle distance. Je me précipite vers lui, l’entoure de mes bras. Puis, ramené à la réalité, je lui fais une bise sur le front et, réprimant une larme, invite les deux hommes à poursuivre la promenade.
Il nous quittera le surlendemain.
En réalité, ses beaux gestes et ses sourires étaient destinés à tous. N’étaient-ce pas ses derniers adieux au Monde ?
  

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Un festival en partie « interdit aux Blancs » en juillet?

 Un festival décrit comme « afroféministe militant » organisé à Paris en juillet prévoit de réserver des espaces pour les femmes noires. Contactée par LCI, la mairie, propriétaire des lieux, indique qu’elle n’a pas « d’autorisation à délivrer sur les événements organisés dans un local qu’elle loue. » Elle condamne néanmoins toute manifestation qui aurait un caractère discriminant.
26 mai 2017 11:12Youen Tanguy

: la maire de Paris Anne Hidalgo a condamné avec fermeté ce dimanche l’organisation à Paris du festival « Nyansapo », en partie « interdit aux blancs ». Dans plusieurs messages postés sur Twitter, elle réclame l’interdiction de cet évènement et annonce qu’elle va saisir le préfet de police en ce sens.

Après la polémique sur la tenue d’un camp d’été décolonial l’an dernier, un festival en partie « interdit aux blancs » va-t-il avoir lieu à Paris ? Le « Nyansapo Fest », c’est le nom de l’évènement, doit se dérouler du 28 au 30 juillet prochain dans l’ancienne sous-station électrique Voltaire, 14 avenue parmentier dans le XIe arrondissement.

Selon la description de la manifestation sur le site officiel, il s’agit d’un festival « afroféministe militant » qui se divisera en plusieurs espaces : un espace décrit comme « non mixte – femmes noires (80% du festival) » ; un espace « non mixte – personnes noires » ; un espace « non mixte – femmes racisées » et un « espace ouvert à tous ».

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Partage des tâches ménagères: arrêtez de dire aux femmes « il fallait demander »

Les femmes organisent, les hommes exécutent.


VIE DE FAMILLE – Le partage des tâches entre les hommes et les femmes, c’est de mieux en mieux. Oui mais… Souvent, souligne la dessinatrice Emma dans une bande dessinée mise en ligne sur Facebook le 9 mai, le rôle des hommes se limite encore à la fonction d' »exécutant » quand les femmes sont « cheffe de projet ».

C’est quelque chose qu’elle a pu constater auprès de ses amis notamment. Tout a commencé un soir, alors qu’elle était invitée chez un couple d’amis. La mère tentait de préparer le dîner tout en nourrissant ses enfants. Au bout d’un moment, la casserole déborde et le père lance « Mais… fallait me demander! Je t’aurais aidée! »

« Quand le partenaire attend de sa compagne qu’elle lui demande de faire les choses, c’est qu’il la voit comme la responsable en titre du travail domestique », écrit Emma. « C’est donc à elle de savoir ce qu’il faut faire, et quand il faut le faire. » Sauf que le simple fait de réfléchir à la répartition des tâches, à l’organisation du quotidien, représente un travail considérable.

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La normalité n’est pas la santé

— Par Pierre Pastel —

Civilisation gangrenée, Civilisation malaisée

Clin d’œil à Yves Untel Pastel1

STABILITE2, Ordre et Nouvel Ordre Mondial,

Nouvel Ordre Mondial, Organisation, Gouvernance Mondiale,

Nouvel Ordre Mondial, Penser Unique, Eduquer Unique, Décider Unique, Gérer Unique

Nouvel Ordre Mondial, Produire Unique, Partager Unique, Consommer Unique,

Nouvel Ordre Mondial, Glorifier Unique, Prier Unique,

Nouvel Ordre Mondial, Nouvel Opium du peuple Mondial, Norme Mondiale,

Norme Mondiale, « STABILITE »

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