— Par Selim Lander —
L’association Balisaille a organisé à la médiathèque de Saint-Esprit un stage d’écriture poétique animé par Lionel Trouillot, écrivain haïtien internationalement connu dont l’œuvre multiforme – romans, poèmes, essais – a été couronnée de plusieurs prix.
Une vingtaine de participants se sont retrouvés tous les soirs de semaine ou presque, plus un samedi, du 18 au 28 janvier, bravant courageusement pour ceux qui se trouvaient éloignés de Saint-Esprit les difficultés de la circulation. Une écrasante majorité de femmes parmi les participants, les hommes étant sans doute moins nombreux de nos jours à posséder à la fois l’envie et la capacité de s’exprimer avec des mots et ceux qui néanmoins le sont étant davantage attirés par d’autres formes que la poésie au sens strict, terme quelque peu suranné à leurs yeux. La poésie qui pourtant, de nos jours, n’a plus vraiment de règle.
On pouvait le vérifier en assistant ce samedi 28 janvier, jour de clôture du stage, à la « restitution » orale des « travaux » des participants, travaux parmi lesquels l’on n’a repéré aucun texte conforme à ce que l’on entendait par « poésie » à l’époque où les vieilles personnes comme l’auteur de ce compte-rendu fréquentaient les bancs des écoles.


Compte rendu de deux spectacles du programme
Édouard Glissant, dans la préface au livre de Dominique Berthet consacré à Serge Hélénon
De part et d’autre de l’immense plateau du Grand Théâtre de Provence, quatre beaux chevaux d’un noir de jais, chacun à côté de son sac de foin où il puise de bon appétit. Sur l’un des quatre monte bientôt une écuyère, Johanna Houe, avec son accordéon, commandant sa monture des jambes et de sa musique, musique complétée par un guitariste et par un Indien au tabla, lequel chante aussi. Le cheval navigue sur une piste rectangulaire qui occupe la plus grande partie du plateau. Arrive un homme, Manolo Bez, dit Manolo, qui prend le relais sur le cheval ; désormais, il sera le seul cavalier, montant successivement les quatre chevaux pour des exercices différents. Un très bon cavalier et les chevaux sont bien dressés : on admire en particulier comment ils peuvent partir au galop sur la piste en diagonale et stopper brusquement, in extremis. On ne verra pas cependant d’exercice de haute école, à part quelques déplacements latéraux.
Que peut-on bien faire avec des apprentis danseurs dont les âges s’échelonnent entre 12 et 18 ans ? Un spectacle de fin d’année qui récoltera les applaudissements plus ou moins enthousiastes des parents et des quelques amis rameutés pour la circonstance, voilà sans doute, en effet, à quoi il est prudent de s’attendre. Alors comment se fait-il que dans la bonne ville d’Aix, le « Grand théâtre de Provence » qui ne vole pas son nom avec ses 1400 places puisse faire le plein deux soirs de suite jusqu’aux balcons avec un spectacle proposé par les élèves d’une école de danse ? En l’occurrence le Groupe Grenade créé à Aix par Josette Baïz en 1992. Il rassemble actuellement une cinquantaine d’enfants et d’adolescents issus en majorité des « cités » et présente des spectacles qui circulent bien au-delà du berceau natal.
Deux expositions simultanées, l’une à Aix-en-Provence consacrée à Yves Klein, l’autre à Paris qui présente trente sculpteurs hyperréalistes, entre lesquelles on ne saurait réaliser un écart plus grand. Ces deux manières d’aborder l’art ont néanmoins un point commun, les deux rencontrent des réfractaires qui leur dénient toute prétention artistique, le monochrome étant rabaissé au travail des peintres en bâtiment qui appliquent une couche uniforme sur les murs et l’hyperréalisme à un recopiage dépourvu d’inspiration, une reproduction servile à base de photos (les tableaux) ou de moulages (les sculptures).
— Par Selim Lander —









— Par Selim Lander —

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