— Propos recueillis par Roland Sabra —
Roland Sabra : Vous montez aujourd’hui « Comme deux frères de Maryse Condé , qu’est-ce qui guide vos choix dans l’ensemble de ce que vous avez fait ces dernières années?
José Exélis : Des coups de cœur ! Il n’y a pas de carrière prédéterminée sur un choix de textes précis. Je disais à l’instant aux comédiens qui faisaient valoir que j’exigeais d’eux aujourd’hui des choses que je n’exigeais pas il y a quelque temps, que j’avais changé entre temps, que tous nous changions, que nous ne sommes plus aujourd’hui ce que nous étions il y a ne serait-ce qu’un mois. J’ai des coups de cœur sur des textes, des univers, des atmosphères à un moment précis et c’est le cœur qui me guide mais la raison n’est pas loin pour autant car je réalise qu’en dehors des essais que je fais, du roman à la scène ou du poème à la scène, dont on pourra discuter, il y a un théâtre de résistance qui m’interpelle.












On connait bien Hervé Deluge . Il a travaillé ces derniers temps sous la direction de Lucette Salibur. Les résultats étaient inégaux, avec une question lancinante : qui du comédien ou du metteur en scène devait payer la facture? Le spectacle proposé les 20 et 21 novembre 2008 à l’Atrium donne une réponse en forme de pirouette. Hervé Deluge se met en scène lui-même. Avec un coup de main de Rudy Sylaire il est vrai. Le matériau central d »Un marmonneur providentiel » est tiré de « Cahier d’un retour au pays natal », « Et les chiens se taisaient » et aussi d’autres textes césairiens. Hervé Deluge connait son Césaire. Une des qualités de ce travail, il en a plusieurs, est de mettre en évidence une force d’interprétation du verbe du poète qui le porte à une telle incandescence que la forme se consume ne laissant subsister que le trait acéré qu’elle enveloppait. Hervé Deluge a fait une vraie lecture des textes de Césaire, en se les appropriant de façon charnelle, en leur faisant l’amour, et nous les restituant, transformés par la seule magie du dire, en une langue presque naturelle.


Ce n’est qu’un début… Pourquoi les bourses plongent-elles? On connait l’origine de la crise actuelle : la déréglementation et/ou le détournement des règles des activités de crédits dans le monde de la finance. Les banques pour échapper à ce qui restait de réglementation en ce qui concerne l’octroi de crédits, notamment dans l’immobilier, ont créé des succursales, des sociétés annexes, qui démarchaient les plus pauvres et leur refourguaient des crédits, en dehors de tout contrôle, dont elles savaient qu’ils étaient irrécouvrables. Ce qui à leurs yeux n’étaient pas bien grave puisqu’elles avaient la claire intention de s’en débarrasser au plus tôt. Elles les ont donc soit dissimulé hors bilan, soit revendus, cachés dans des paquets beaucoup plus présentables, à d’autres banques ou des compagnies d’assurances. Elles se sont donc arnaquées entre elles. Dès lors comment faire confiance à une consœur qui se fait si facilement rouler tout en roulant les autres? Le marché interbancaire, marché sur lequel les banques se refinancent mutuellement à court terme se tarit. Aucune ne veut prêter à une voisine dont on risque d’apprendre dans les heures qui suivent la faillite et donc l’impossibilité de recouvrer la créance.


Sous la direction de Daniel Widlöcher, vient de paraître aux Editions Odile Jacob un ouvrage qui porte comme titre cette question. A travers quatre exemples de débats qui ont traversé, sans omettre d’y laisser des traces durables la psychanalyse; autour de l’enfant entre Anna Freud et Mélanie Klein en 1943; autour du lacanisme et du kleinisme en 1972; autour d’une innovation théorique, l’attachement de John Bowlby, entre Laplanche, Widlöcher et Fornagy en 2000; et plus récemment en 2004, entre Jacques-Alain Miller et Daniel Widlöcher sur l’avenir de la psychanalyse; 
