— Jean-Marie Nol, économiste —
L’intelligence artificielle commence à intéresser les chefs d’entreprises de Guadeloupe. Les entreprises ont maintenant compris que l’IA allait changer leur modèle économique, et que si elles ne s’y mettaient pas elles seraient dépassées par la concurrence, et que c’est leur existence même qui est en cause dans la décennie actuelle. restera à en apprécier l’ampleur de la mutation sociologique en Guadeloupe et ses conséquences dans ce contexte de totale incertitude que la 15e édition des journées du monde économique débute le 1er février. Les enjeux et les opportunités du numérique et de l’intelligence artificielle seront au cœur de cet évènement. Ce rendez-vous organisé par l’ordre des experts-comptables, de la compagnie régionale des commissaires aux comptes et en partenariat avec la Région est ouvert à tous les acteurs du tissu économique. Destinées aux entreprises comme aux associations, ces journées du monde économiques ont pour objectif de donner des clés à tous pour mieux anticiper les changements actuels. Les chefs d’entreprises et les experts comptables sont intéressés, voire préoccupés par l’IA. Malgré les vents contraires du contexte économique actuel, les dirigeants d’entreprises Guadeloupéenne commence à ressentir le danger et font aujourd’hui preuve d’un pragmatisme et d’une agilité qui leur permettront de préserver et renforcer la rentabilité de leur entreprise à moyen terme.

Aujourd’hui en France, on regarde l’avenir avec une certaine inquiétude. En effet, 76% des Français se déclarent pessimistes quant à l’avenir de la France
D’aucuns parmi les hommes et femmes politiques de la Guadeloupe prônent une fusion du département et de la région. L’Assemblée départementale a-t-elle l’intention de se saborder ? Certains de ses membres semblent en effet penser que leur institution n’a pas assez de levier de décision et que c’est à la région que les choses véritables se passent vu la prédominance de l’économie sur le social. A notre sens c’est une grossière erreur de jugement. Ce ne serait pas gravissime s’ils avaient l’intention d’en rétrocéder une partie au peuple dont ils tirent leur légitimité, mais ce n’est pas le cas : ils estiment nécessaire, bien au contraire, d’en donner davantage aux institutions politiques Issues d’un régime d’autonomie.
Le secteur bancaire et financier en Guadeloupe est un secteur économique d’importance, car il accompagne le développement rapide de la consommation locale, qui est le moteur de l’économie antillaise. Il s’est développé au xixe siècle sous la forme du Crédit foncier colonial puis de la future Banque de la Guadeloupe, fondée au lendemain de la deuxième abolition de l’esclavage . Il est aujourd’hui supervisé par l’Institut d’émission des départements d’outre-mer, qui représente la Banque de France localement. Le système bancaire de la Guadeloupe présente une structure proche de celle observée en France métropolitaine. Ainsi, les principaux établissements de crédit français sont représentés sur le territoire, avec plus d’une dizaine d’établissements installés. Ils emploient environ 1500 salariés fin 2023 , soit près de 2 % de l’emploi salarié marchand total.
Le problème des institutions de la Guadeloupe actuellement, c’est qu’elles ont été construites et pensées pour appliquer un modèle économique qui a été conçu initialement pour sortir de l’ancien modèle productif de la période coloniale et de la déconfiture de l’industrie sucrière. Tout cela, a impliqué un autre modèle économique et social basé sur le développement des services publics et la consommation de masse. Mais maintenant la donne est entrain de changer car une Guadeloupe qui vieillit est par définition un pays qui consomme de plus en plus de services et de produits.
Un grand chambardement d’ampleur aura lieu autour du 15 janvier 2024 en France hexagonale et les cartes risquent d’être totalement rebattues en matière politique tant en Guadeloupe qu’en Martinique sur la question en suspens de l’évolution statutaire ou institutionnelle. 
La problématique de l’immigration est devenue cruciale et d’une brûlante actualité en France. En effet sur cette question les acteurs politiques se livrent à une bataille sans relâche sur ce sujet qui divise profondément la société française. A mon sens, Emmanuel Macron (dont l’intelligence est très largement supérieure à la normale dixit les experts de la chose politique et publique ), a semblé finalement sous la pression des évènements récents intégré le danger de l’immigration pour la cohésion sociétale, (terrorisme, délinquance et criminalité liée à l’immigration, mineurs étrangers incontrôlables, baisse du niveau scolaire du fait de l’immigration, etc…). Ce revirement du chef de l’État est à rebours de la ligne de conduite de ses prédécesseurs qui étaient surtout obnubilés par la nécessité de la main d’oeuvre étrangère pour faire toujours et encore plaisir aux sirènes des patrons français ( Selon un ministre, la France aura besoin de l’immigration pour se réindustrialiser, estimant autour de 100 000 à 200 000 le nombre de talents étrangers nécessaires dans les dix ans à venir et Patrick Martin, patron du Medef d’enfoncer le clou : «Nous aurons besoin de main-d’œuvre venue de l’extérieur» et selon le gouvernement, l’article 3 du projet de loi sur l’immigration est fait pour eux : il facilite la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en pénurie de main-d’œuvre.
Les innovations technologiques et d’usage, accompagnées d’un phénomène de déconstruction de notre économie à la fois individualiste et communautaire, imposent une remise à plat de l’organisation de la société au niveau national et local, ainsi que la réinvention d’un nouveau modèle économique et social en Guadeloupe. En effet, l’accélération des transformations induites par le digital et l’intelligence artificielle bouleverse profondément de façon souterraine la société et les modèles économiques établis. Bientôt plus aucun pan de la vie, aucune activité économique ne semble pouvoir échapper à la nouvelle économie façonnée par la 4 ème révolution industrielle du numérique, de la robotisation, et de l’intelligence artificielle qui se dessine déjà sous nos yeux. La faculté de ce nouveau paradigme semble de nature à nous desiller les yeux hors des moules de l’idéalisme passéiste des intellectuels contemporains et de l’inertie des élus coupables de cécité. Peut être que cela peut nous aider à comprendre non pas l’utopie de la décroissance, pour l’heure elle a quasiment disparu, mais l’indestructible attrait pour les nouvelles technologies ( Chat GPT entre autres ), et la propension à l’enfermement de ce pays créole-du tout monde qu’est la Guadeloupe qui pourtant se prépare sans doute à une nouvelle mue.
Comment le changement climatique et l’intelligence artificielle vont révolutionner nos vies, et rendre le concept politique d’autonomie pour la Guadeloupe et la Martinique obsolète et totalement vide de sens ?
— Par Jean-Marie Nol, économiste et chroniqueur —
L’effet boomerang désigne un mécanisme psychologique, politique ou économique, où une action aboutit à la conséquence inverse de celle recherchée.
Dans un monde en crise, les défis de l’action publique sont aujourd’hui multiples (sociaux, économiques, culturels, écologiques, etc.). Donc plus que jamais, pour bien comprendre les tenants et aboutissants de la crise actuelle, il faut d’abord faire l’autopsie du malaise français, lister tous les freins à surmonter par les élus antillais et évaluer les pistes d’action possibles pour tâcher autant que possible de réconcilier l’économie avec une société antillaise désenchantée.
Faute de se projeter suffisamment dans l’avenir, notre pays est aujourd’hui au bord d’une crise profonde. Mais il n’est pas trop tard pour imaginer ce que sera notre société dans quelques années et faire en sorte de s’y préparer au mieux dès maintenant, car une Guadeloupe isolée de la France hexagonale par la fameuse différenciation prônée par le gouvernement serait inaudible compte tenu des circonstances au moment de la survenue de nouvelles crises, notamment celle de la réduction drastique de la dépense publique et l’endettement public et privé.
La géopolitique et l’anthropologie ont, comme tout le monde le sait ou suppose, des conséquences politiques, économiques, pour les Antilles, et qui même pour les experts de Bercy restent difficiles à évaluer.
Et si nos ancêtres tels Delgres, Ignace, solitude et leurs compagnons continuaient d’exister à travers nous sans que nous en ayons conscience comme le dénote la fameuse proclamation du Colonel Delgres du 10 mai 1802 :
— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Alors que les taux remontent, la production de crédit commence à ralentir très sérieusement en ce troisième trimestre 2023 . Entre la pression sur la solvabilité des clients et des marges encore négatives, les banques naviguent à vue. A la une de l’actualité ,la banque des Caraïbes sous la pression de la multiplication des impayés et des conditions difficiles de refinancement sur lex marchés financiers a annoncé sa fermeture pour octobre 2023 .La situation financière des entreprises et des ménages se tend avec l’inflation dont le pic est attendu mi 2024 selon nos propres prévisions qui diffèrent sensiblement de celles de l’ IEDOM (Institut d’Émission des Départements d’Outre-Mer, ou banque centrale déléguée des départements d’outre-mer)
Nous n’avons eu de cesse ces dernières années de mettre en garde les hommes et femmes politiques de la Guadeloupe et de la Martinique sur les conséquences de la mutation profonde en cours dans le monde notamment avec la quatrième révolution technologique de l’intelligence artificielle. Par ailleurs, nous avions également évoqué à maintes reprises la nécessité vitale pour la classe politique et économique des Antilles de se doter d’une vision prospective dans l’élaboration des politiques publiques et plans de développement.
Clichés , faux en écriture des chroniqueurs , falsifications et destructions des archives à des fins politiques et idéologiques surtout sous les révolutions et changement de régimes et des institutions, et stéréotypes racistes , des généralités incontournables qui sont le lot commun lorsque l’on s’imagine l’histoire des pays du monde . Cette loi d’airain n’échappe pas à ces imaginaires collectifs, fruits d’échos et d’illusions qui déforment souvent la réalité bien plus amère de ce pays Guadeloupe qui suscite tant de passions, comme si la Guadeloupe mythique des « luttes contre les discriminations sociales » ou des « mille et un rêves de liberté des esclaves » devait à tout prix assouvir nos chimères et nos fantasmes les plus envoutants. Mais il suffit de regarder à l’ombre du passé pour anéantir la légende des bienfaits de la colonisation : extermination, racisme structurel , pauvreté extrême, insalubrité, persécutions , discrimination ou viols impunis…
Depuis plus de 2 ans les Martiniquais et les guadeloupeens scrutent de plus en plus près les étiquettes en magasins. Et ils se serrent chaque mois davantage la ceinture. L’inflation précarise de nombreux guadeloupéens et surtout Martiniquais qui pour s’en sortir font de plus en plus appel aux CCAS, les centres communaux d’action sociale et se ruent dans les épiceries solidaires.