765 search results for "Au plus noir de la nuit"

Un OVNI théâtral : « Mur Mur » de Nicolas Dewynter.

— Par Dégé —
Compagnie Du Oui. Avignon 2017

On sort de là assommé. On a besoin d’en parler. Par petits groupes sur le trottoir… Les gens échangent volontiers à Avignon. Dans les files d’attente trop longues, chacun interroge ou conseille sur ses coups de cœur. Mais pour Mur Mur, il faut prendre une pause avant de courir vers un autre spectacle. Se remettre, essayer de comprendre.
C’est une pièce particulière, à part. D’une violence inouïe. Sur le fond comme sur la forme. C’est bien du théâtre mais sans dialogue, sans monologue. Des phrases de temps en temps. échappées des coulisses ou d’un discours simulé.Ce n’est pas du mime non plus car il n’y a pas de silences. Beaucoup de bruits, d’onomatopées,de musiques hurlantes. Les gestes, les déplacements sans élégance ni souplesse sont saccadésheurtés, mécaniques.Ce n’est ni une comédie ni un drame ni une tragi-comédie et en même temps c’est tout cela.Nicolas Dewynter, l’auteur, « le compositeur de la pièce », la qualifie de «tragédie clownesque ». Il y a des rires, des larmes, des caresses, un jeu, des jeux, de la maltraitance, un mariage, de la peur, de l’amour, des cris de toutes sortes, de la danse…la mort.

→   Lire Plus

Parutions : nouveautés du 15 juillet 2017

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas. hanc provinciae inposito nomine rectoreque adtributo obtemperare legibus nostris Traianus conpulit imperator incolarum tumore saepe contunso cum glorioso marte Mediam urgeret et Parthos.

Post hoc impie perpetratum quod in aliis quoque iam timebatur, tamquam licentia crudelitati indulta per suspicionum nebulas aestimati quidam noxii damnabantur. quorum pars necati, alii puniti bonorum multatione actique laribus suis extorres nullo sibi relicto praeter querelas et lacrimas, stipe conlaticia victitabant, et civili iustoque imperio ad voluntatem converso cruentam, claudebantur opulentae domus et clarae.

Tantum autem cuique tribuendum, primum quantum ipse efficere possis, deinde etiam quantum ille quem diligas atque adiuves, sustinere. Non enim neque tu possis, quamvis excellas, omnes tuos ad honores amplissimos perducere, ut Scipio P.

→   Lire Plus

Cap au pire

— Par Michèle Bigot —

Samuel Beckett, M.E.S. Jacques Osinski
Avec Denis Lavant
Festival d’Avignon off 2017, Théâtre de Halles, 6=>29 juillet 2017
Cap au pire est l’avant dernière nouvelle de Beckett. Le titre original repose sur un jeu de mots Worstward Ho à partir du titre de l’œuvre de Charles Kingsley Westward Ho ! De « cap à l’ouest » on est passé à « cap au pire », plus d’aventure et plus besoin du point d’exclamation. L’humour grinçant n’étant pas la moindre qualité de Beckett, on appréciera ce que ce nouveau titre contient de désespoir programmé. Crépuscule d’une vie, et crépuscule d’une écriture qui revient en boucle sur elle-même et creuse le sillon de ses obsessions. Ecrire le pire, aller vers sa fin, programmer sa propre disparition : plus d’histoire, plus de personnages : ou, si on veut, l’histoire d’un texte qui s’écrit (s’écrie) en direct, sans pilote et sans gouvernail. Une gageure !
C’est une nuit. Une nuit d’insomnie, une nuit d’écriture. Une lueur brille encore (« une mèche »), assez pour éclairer une page, pour laisser entrevoir des silhouettes : un vieil homme avec un enfant qui s’accroche à sa main (un enfant mort ??),

→   Lire Plus

Grand deuil sur la poésie haïtienne et québécoise

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Quelques jours après le décès de notre ami le poète Claude Pierre qui nous a laissés sans voix et les yeux rouillés d’une « brûlante salinité de l’absence » (Anthony Phelps), la disparition à Montréal, le 30 juin 2017, de l’un des plus grands poètes surréalistes haïtiens du XXe siècle, Serge Legagneur, plonge la poésie haïtienne et québécoise dans un grand deuil.

Né le 10 janvier 1937 à Jérémie, ville que l’on assure être celle des poètes, Serge Legagneur est l’un des membres fondateurs, au début des années 1960, du groupe Haïti littéraire aux côtés de Davertige, Roland Morisseau, Anthony Phelps, Auguste Thénor et René Philoctète. Pour se mettre à l’abri du terrorisme d’État institué par François Duvalier, il rejoint à Montréal, en 1965, ses amis poètes Émile Ollivier et Anthony Phelps qui ont dû eux aussi quitter l’île-prison duvaliérienne, liberticide et mortifère.

Avant son départ pour le Canada, Serge Legagneur a œuvré aux deux revues du groupe Haïti littéraire : d’abord « Prisme », revue sonore de radio Cacique fondée par Anthony Phelps. Radio Cacique animait, tous les dimanches, une chronique culturelle : trente minutes de poésie, un jeu radiophonique et une pièce de théâtre de trente minutes.

→   Lire Plus

Jamais l’antiracisme n’a semblé aussi balkanisé

— Par Pap Ndiaye —

Pour l’historien Pap Ndiaye, la lutte contre le racisme en France est affaiblie par les controverses entre les différents mouvements qui mènent ce combat

Le monde intellectuel et militant de l’antiracisme est affaibli et profondément divisé -à propos de questions omniprésentes dans l’espace public français : il y a parmi elles, d’une manière insistante, la question des formes d’organisation adéquate de l’antiracisme, miné par des querelles intestines sur le singulier et l’universel, et des accusations de communautarisme. A un -moment où l’on est en droit d’attendre un front uni contre les extrêmes droites identitaires, jamais l’antiracisme français n’a semblé aussi insignifiant, aussi balkanisé.

En France, la mémoire des luttes antiracistes est en partie effacée, sans doute parce qu’elle ne s’appuie pas sur une histoire de victoires. Par contraste, aux États-Unis, le mouvement pour les droits civiques constitue une ressource inépuisable de fierté, de souvenirs transmis, de patrimonialisation (un jour férié honore la mémoire de Martin Luther King), qui a joué un rôle dans Black Lives Matter –  » les vies noires comptent « , un mouvement contre les violences policières contre les Noirs – .

→   Lire Plus

Parutions : nouveautés du 24 juin 2017

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas. hanc provinciae inposito nomine rectoreque adtributo obtemperare legibus nostris Traianus conpulit imperator incolarum tumore saepe contunso cum glorioso marte Mediam urgeret et Parthos.

Post hoc impie perpetratum quod in aliis quoque iam timebatur, tamquam licentia crudelitati indulta per suspicionum nebulas aestimati quidam noxii damnabantur. quorum pars necati, alii puniti bonorum multatione actique laribus suis extorres nullo sibi relicto praeter querelas et lacrimas, stipe conlaticia victitabant, et civili iustoque imperio ad voluntatem converso cruentam, claudebantur opulentae domus et clarae.

Tantum autem cuique tribuendum, primum quantum ipse efficere possis, deinde etiam quantum ille quem diligas atque adiuves, sustinere. Non enim neque tu possis, quamvis excellas, omnes tuos ad honores amplissimos perducere, ut Scipio P.

→   Lire Plus

« Quatre heures du matin », adaptation et mise en scène de Hassane Kassi Kouyaté

— Par Alvina Ruprecht —

Présenté au Tarmac du 23 au 24 mai, 2017

Cette adaptation par Hassane Kouyaté,  du roman d’Ernest J. Gaines  (nommé aux Prix Pulitzer et Prix Nobel de littérature), est une  production de Tropiques Atrium ( Fort de France) oὺ Kouyaté dirige  la scène nationale. Cette saison, deux créations de l’ Atrium  ont été intégrées à la programmation du Tarmac :  Le But de Roberto Carlos  (mise en scène et scénographie de Kouyaté ), une coproduction du Tarmac et de la Scène nationale de Martinique,  est une réflexion sur la migration recréée par un acteur, un chanteur et un musicien. Ensuite, Paris a reçu  Quatre heures du matin, adapté du roman de l’Américain Ernest Gaines et mis en scène par Kouyate.  Ce monologue est  une coproduction de la Scène nationale  et de la Cie  2 temps 3 mouvements.  Ruddy Syllaire, acteur d’origine haïtienne établi  depuis de nombreuses années en Martinique et qui a  interprété Othello à Montréal sous la direction de Denis Marleau, a eu le rôle du  jeune migrant, alors qu’un   acteur d’origine congolaise Abdon Fortuné Koumbha  a incarné  Lewis, le jeune noir  qui se débat contre le racisme américain dans le texte de Gaines.

→   Lire Plus

20e édition du Théâtre d’Outre-Mer en Avignon ( T.O.M.A.)

Du 7au 30 juillet 2017

—Par Greg Germain et Marie-Pierre Bousquet —

« Le premier théâtre que chacun se joue est à vrai dire celui de son lieu, qu’il met en relation avec les lieux du monde : l’imagé des pays et des villes et des déserts et des brousses, les obscurs de tant d’histoires…
L’histoire de la Chapelle du Verbe incarné, à partir du moment où elle a commencé d’être un lieu de théâtre, confirme un tel cheminement, et consacre un tel passage, de l’invitation à la Relation, à la présence de la diversité, au chant du monde. »
Nous faisons nôtres ces quelques lignes que nous avait adressées Edouard Glissant. Nous aimons les territoires d’ouverture. Nous aimons les incertitudes que procurent les rencontres. Depuis 20 ans, en recevant les créateurs venus d’ailleurs jusqu’en cet Avignon qui bouscule et s’insurge, nous déposons nos paysages.
Merci à la Mairie d’Avignon, aux Ministères de l’Outre-Mer et de la Culture, à nos Collectivités de Guadeloupe et de Martinique, et à tous nos merveilleux partenaires.
Pot’la wouvè, kontan vwè zot!

Greg Germain et Marie-Pierre Bousquet

 

 

Suivez-nous grâce au hashtag #TOMA17

 A LA UNE J-20 avant la 20e édition du T.O.M.A.

→   Lire Plus

Parutions : nouveautés du 9 juin 2017

ART ET TRANSGRESSIONS

Dominique Berthet
Sous la direction de Dominique Berthet

La transgression est une posture critique. On peut l’associer à l’audace, à la subversion, à la révolte. La transgression s’affiche, elle est revendiquée. Elle remet en cause ce qui est considéré comme acquis, accepté par tous, et ébranle la légitimité d’un système de valeur. Elle est donc contestation. La transgression est à la fois une forme de résistance et la proposition d’autre chose. Elle ouvre de nouveaux espaces, de nouvelles aventures, débouche sur de nouvelles expériences. Transgresser, c’est donner à voir et à penser autrement.

Coll. Ouverture Philosophique

216 pages • 22 euros• juin 2017

EAN : 9782343121574

.

→   Lire Plus

Pourquoi former et transmettre autrement … aux Antilles ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste financier —

La société issue de la départementalisation, quoique rigide, était protectrice, parce qu’elle faisait entrer chacun dans un système social, de la production de masse de l’ère colonial à la consommation de masse. Le miracle de la société de consommation que sous tendait l’État providence était la promesse égalitaire de la départementalisation . Et s’il est pratique pour une société démocratique de pouvoir compter sur le progrès matériel, il est plus important encore de pouvoir développer les compétences et l’employabilité des jeunes et des salariés .
Demain, un grand nombre de travailleurs seront laissés au bord du chemin, du fait de la numérisation. Il s’agit de ceux qui se situent au milieu de la hiérarchie sociale.Les conséquences sociales, et on le voit aujourd’hui politiques, de ces transformations sont radicales. Les classes moyennes se sentent déclassées ; elles n’ont capté qu’une part infime de la valeur créée ces dernières années. Qui plus est, le blocage de l’ascenseur social ne permet pas une projection sur les générations qui suivent. Cette frustration économique et sociale se transforme en une dénonciation de l’impuissance du politique et en un rejet profond, radical, du « système » qui se manifeste par une abstention massive aux élections . 

→   Lire Plus

« Traité de bave et d’éternité », un film d’Isidore Isou

 Mardi 6 juin 2017 à 20h au  14°N 61°W

espace d’art contemporain
Place de l’Enregistrement
97200 Fort de France

Traité de bave et d’éternité est le premier film ciselant du cinéma lettriste, écrit et réalisé par Isidore Isou en 1951. Ce film a notamment fait scandale à Cannes en 1951 et a reçu le prix des Spectateurs d’Avant-Garde.

Un spectateur en parle :

Le manifeste d’ouverture, le premier quart du film, est un chef d’œuvre en soi. Un « work in progress » théorique et appliqué parfaitement cohérent, et d’une actualité saisissante, aussi bien du point de vue du cinéma expérimental que de l’art moderne en général (on pense au collage, au sampling… à tous les procédés inventés ces dernières décennies). Dans la suite émerge surtout la séquence de poésie lettriste, et des jeux d’images gravées directement sur pellicules qui l’accompagne (qui ont dû inspirer J.-P. Bouyxou dans son « Graphyty »). On tombe autrement dans les faiblesses d’un art conceptuel, où la théorie esthétique prend le pas sur l’accomplissement de l’œuvre, et aussi dans pas mal d’auto-exaltation. Mais même avec ces derniers aspects, le film est indispensable à une cinéphilie sérieuse

Le film
Montage

Ce film est basé sur le principe du montage discrépant qui consiste, selon Isou, en une disjonction totale entre le son et l’image, traités de manière autonome sans aucune relation signifiante.

→   Lire Plus

Cannes 2017 : « L’amant d’un jour » & « Un beau soleil intérieur », Prix de la Quinzaine des Réalisateurs

Le Prix SACD de la Quinzaine des Réalisateurs a été décerné ex-aequo à L’amant d’un jour, de Philippe Garrel, et Un beau soleil intérieur, de Claire Denis. Un signal fort pour le cinéma d’auteur français. Car la compétition était féroce. On partage ce coup de cœur pour deux longs métrages qui ont su convaincre le jury. L’amant d’un jour captive dès sa scène d’ouverture : dans les rues de Paris la nuit, une jeune femme marche en sanglotant, après avoir rompu avec son fiancé. Elle débarque avec sa valise chez son père, et lui demande de l’héberger. Elle ne tarde pas à découvrir que sa nouvelle belle-mère a son âge, 23 ans… Tourné en noir et blanc, ce drame visuellement magnifique s’interroge sur la passion amoureuse et la fidélité sans jamais porter de jugement. Il vaut pour son interprétation (Esther Garrel, la fille du réalisateur, possède un sacré charisme), sa concision ainsi que sa lucidité sur les rapports humains, non sans une certaine ironie.

Claire Denis et son casting de luxe récompensés

Un beau soleil intérieur donne aussi la part belle à une actrice, et pas n’importe laquelle : Juliette Binoche, sublimée par la caméra de Claire Denis.

→   Lire Plus

Haïti : actualités culturelles du 23 mai 2017

Le 28 mai à Paris, Fête d’ouverture de la Semaine sur une péniche

Du 26 mai au 7 juin 2017, une Semaine de l’Amérique latine et des Caraïbes, célèbre sur tout le territoire national, les relations entre cette partie du monde et la France dans des domaines divers : économie, recherche, culture, éducation, développement durable… Le 28 mai, c’est l’inauguration de cette Semaine avec des manifestations de midi à minuit, entrée libre. La programmation haïtienne propose à 16h une présentation du roman de Louis Philippe Dalembert « Avant que les ombres s’effacent » (Sabine Wespieser, 2017) par Darline Cothière, un concert du Trio Grégoire Chery à 18h, une exposition des peintures de Patrick Cauvin et de Marie-Michelle Legrand, une projection d’images touristiques sur Haïti, de la cuisine haïtienne. Péniche Alizé, 11 Port de la Rapée, 75012 Paris.

→   Lire Plus

« The fits »: de la féminité entre sexe et genre, un chemin parmi d’autres

— Par Roland Sabra —

de Anna Rose Holmer
Avec Royalty Hightower, Alexis Neblett, Da’Sean Minor
Genre Drame
Nationalité étasunienne

Elle a onze ans et son prénom épicène, Toni, est comme le reflet d’une indétermination qu’elle va quitter au cours d’un cheminement qui la conduira de la salle de boxe à la salle de danse. Des gants de boxe aux mitaines en dentelles, comment passer des uns aux autres ? Et pourquoi ? Elle a onze ans, elle accompagne son grand frère au gymnase. A l’étage, la salle de boxe , et juste au dessus la salle de danse. De l’une à l’autre comme le passage d’une indécision à une affirmation, comme l’abandon d’un état incertain au profit d’un autre revendiqué. De l’enfance à l’adolescence en quelque sorte.

Chausser des gants ou des Convers… pour s’en sortir ? Elles et ils sont noirs, issus de milieux défavorisés, certaines ont des mères référentes, juste pour dire la décomposition de la structure familiale. Pas de boxe, pas de hip hop sans stigmate et sans tentative de retournement de celui-ci. (Voir Stigmate de Goffman, Minuit, 1974).

→   Lire Plus

Marionnettes : entre des monstres visibles et des pouvoirs imaginaires

— Par Gérald Rossi —

La 8e édition du festival Orbis Pictus a rassemblé plusieurs milliers de spectateurs qui ont découvert le travail de quinze compagnies revendiquant une diversité d’expression artistique présentée dans des formes brèves.

Elles ont envahi le palais du Tau du 28 au 30 avril. Dans des salles vibrant encore (ou peu s’en faut) des cérémonies du sacre de plus de trente rois de France, une quinzaine de compagnies de marionnettes et de théâtre d’objet ont fait escale à Reims du 28 au 30 avril pour la 8e édition du festival Orbis Pictus. Lequel dans son nom rend hommage à la première encyclopédie illustrée due au philosophe tchèque Comenius, au XVIIe siècle. L’association du mot et de l’image était la finalité recherchée alors. Une méthode de pensée et de représentation qui trouve une continuité avec des spectacles de 5 à 30 minutes, « dans des conditions que l’on ne retrouve nulle part ailleurs » reconnaissent les co-directeurs Angelique Friant et David Girondin Moab. En raison de l’exceptionnalité du lieu et de la démarche qui favorise l’émergence de nouvelles expression précisent-ils.

→   Lire Plus

Mirpou au royaume des enfants

Précédé de quelques considérations sur la politique culturelle

— Par Selim Lander—

Du théâtre jeune public à l’Atrium, c’est non seulement rare mais précieux à voir l’affluence à la représentation programmée à 17 h un samedi après-midi, jour et heure bien choisis au demeurant pour attirer les petites têtes brunes ou blondes et leurs parents. Il n’est jamais trop tôt pour donner le goût du théâtre, aussi ne peut-on que souhaiter que de telles séances deviennent plus fréquentes.

En cette période d’élection présidentielle, les institutions culturelles sont sur la sellette. Aucun des deux candidats restant en lice ne semble décidé à pérenniser sans examen un système où les institutions culturelles à caractère plus ou moins officiel captent la quasi-totalité (85%) du budget du ministère de la Culture. La question récurrente est celle du public qui fréquente ces institutions, un public que l’on sait culturellement favorisé. Car si des solutions existent pour faire accéder le public « populaire » à la culture « noble », elles n’ont jamais été mises en œuvre avec la vigueur nécessaire. Le slogan – magnifique – de « la culture élitaire pour tous » est malheureusement resté un slogan.

→   Lire Plus

Sur les tréteaux du Maroni, un théâtre d’émancipation

 La nuit des rois le 5 mai 2017 à 20h Tropiques-Atrium

— Par Rosa Moussaoui —
La compagnie KS and Co s’est installée il y a dix ans en Guyane, dans l’ancien bagne de Saint-Laurent-du-Maroni. Elle a donné corps au théâtre école Kokolampoe, ancré dans les cultures et les langues d’Amazonie.

Pas de doute, il n’y a pas plus bel endroit que le théâtre pour donner sens aux secousses qui ébranlent et refaçonnent les communautés humaines. Entre les cases de l’ancien bagne de Saint-Laurent du Maroni, à l’ombre du gigantesque manguier que la brise du soir échappée du fleuve fait murmurer, s’invente, sur les planches et dans les luttes, une autre Guyane. La compagnie KS and Co, née en 1993 de la rencontre avec le cinquième studio du Théâtre d’art de Moscou, créé par Konstantin Stanislavski, s’est ancrée là voilà bientôt dix ans. Ewlyne Guillaume et Serge Abatucci, venu, lui, du Théâtre de la Soif nouvelle d’Aimé Césaire, y bâtissent patiemment une utopie, celle d’un théâtre école ouvert aux cultures du fleuve Maroni, aux multiples communautés qui peuplent l’orée de la forêt amazonienne.

→   Lire Plus

Parutions : nouveautés du 23-04-2017

PÒTRÉ-PÒTRÉ A…

Portraits créoles

d’Alain Rutil

Cet ouvrage est un recueil de 42 portraits de gens ordinaires, chargés de certains attributs de la société guadeloupéenne. Il permettra de se regarder dans le miroir non déformant de la complexité des relations, dans la riche mosaïque de la langue et de la culture du Pays Guadeloupe. Le lecteur y trouvera son compte de réalités épiques, d’une langue généreuse, expression d’une culture faite d’aliénations, d’assimilations, mais aussi de résistances créatrices. Tous ces portraits qui nous sont offerts expriment autant le plaisir que la douleur des relations humaines.

(Ouvrage en créole)

 

226 pages • 21 euros• avril 2017

EAN : 9782343118871

→   Lire Plus

Au-delà des étoiles. Le paysage mystique de Monet à Kandinsky

14 mars – 25 juin 2017 Musée d’Orsay.

Rechercher un ordre situé au-delà des apparences physiques, dépasser les réalités matérielles pour approcher les mystères de l’existence, expérimenter l’oubli de soi-même dans l’unité parfaite avec le cosmos… L’expérience mystique a tout particulièrement inspiré les artistes symbolistes de la fin du XIXe siècle qui, en réaction au culte de la science et au naturalisme, ont choisi de suggérer l’émotion et le mystère.
Le paysage apparaît alors aux artistes comme le support privilégié de leur quête, lieu par excellence de la contemplation et de l’expression des sentiments intérieurs.

Ainsi, l’exposition, organisée en partenariat avec l’Art Gallery of Ontario de Toronto, explore le genre du paysage, à travers les oeuvres de Paul Gauguin, Maurice Denis, Ferdinand Hodler, Vincent Van Gogh notamment, mais présente aussi des peintres d’Amérique du Nord comme Giorgia O’Keeffe ou Emily Carr, moins connus du public français.
La contemplation, l’épreuve de la nuit ou de la guerre, la fusion de l’individu dans le cosmos, l’expérience des forces transcendantes de la nature : autant d’étapes d’un cheminement mystique que l’exposition suggère de parcourir.

→   Lire Plus

Parutions : nouveautés du 20/04/2017

NOUVELLES ANTILLAISES DU XIXE SIÈCLE

Une anthologie

Barbara T. Cooper, Roger Little

Présentation de Barbara T. Cooper avec la collaboration de Roger Little

 Les histoires dans cette anthologie mettent en scène des relations difficiles entre Noirs et Blancs et le poids des préjugés et des méfaits du système colonial. L’héroïsme et le sacrifice des Noirs sont parfois romancés dans ces œuvres, mais sont surtout destinés à souligner leur humanité, à dénoncer leurs souffrances aux mains de maîtres cruels et égoïstes ou en conséquence d’idéologies et d’attitudes irréfléchies. Composé de textes peu ou pas connus, ce volume intéressera ceux qui veulent découvrir de nouvelles facettes de la représentation des Noirs dans les fictions du XIXe siècle.

  « Parler encore de nos jours de la stupidité native des nègres, c’est faire preuve d’une inepte ignorance ou de préjugé que nous appellerons créoles, pour montrer tout l’excès de leur folie. »

Victor Schoelcher, Journal de voyage en Égypte (1844)

« Socialement, l’esclave est un cadavre vivant qui ne doit penser, vouloir, aimer selon ses penchants. Physiquement, il est une machine de travail du maître qui attend tout de sa sueur, de son labeur.

→   Lire Plus

RCM 2017 – Suite (2)

Les Malheurs de Sophie, Swagger, The Fits

— Par Selim Lander —

Les Malheurs de Sophie de Christophe Honoré

Mercredi oblige, des films pour enfants sont programmés. Dommage que les parents des petits Martiniquais n’aient pas le réflexe de vérifier s’il n’y a pas une projection pour eux tel ou tel mercredi à l’Atrium. C’était le cas ce 22 mars dans le cadre des RCM, avec un dessin animé suivi des Malheurs de Sophie joués quant à eux par des comédiens en chair et en os dans les décors (réels) et les costumes de l’époque. Seuls les animaux sauvages (écureuil, hérissons et grenouille) sont des personnages de dessin animé incrustés dans les images du film. Du beau travail, un peu froid cependant, les bêtises de Sophie s’enchaînent les uns après les autres comme une série de sketchs sans lien entre eux (ainsi que dans le roman de la comtesse de Ségur). Les malheurs véritables (les deux parents de  Sophie sont morts en Amérique) sont rapidement relatés par la maman de Camille et Madeleine. Puis c’est le retour de Sophie avec son horrible belle-mère, qui est, lui, filmé jusqu’au dénouement.

→   Lire Plus

Haïti-en-Québec

— Notes pour une histoire par Lyonel Icart —

Ce texte a fait l’objet d’une première publication dans la revue Ethnologies volume 28, Numéro 1, 2006, Québec

Haïti est éminemment présente au Québec. Non seulement à cause de la forte communauté haïtienne qui s’y trouve, mais aussi à cause de l’intérêt jamais démenti du Canada pour cette île au cours des siècles. On s’accorde généralement pour faire remonter la présence d’une communauté haïtienne au Canada au milieu des années 1960 (Dejean 1978 ; Pégram 2005). Cette communauté s’est naturellement intégrée à la société québécoise francophone parce qu’elle avait, avec celle-ci, la langue en partage. Cependant, les relations entre le Québec et Haïti remontent à la période coloniale, quand le Canada et Haïti étaient des possessions françaises ou britanniques (Mathieu 1981 ; Havard et Vidal 2003). Il y a aussi l’oubli des relations, diplomatiques d’abord, et intellectuelles ensuite, riches et fructueuses, qui avaient débuté entre les deux guerres et qui s’étaient poursuivies jusqu’à la fin des années 1950, avant la première vague d’immigration au milieu des années 1960 (Morisset 2004). Attester d’une récente présence haïtienne au Canada, c’est considérer celle nombreuse, certes, mais non celle qui fonde la mémoire et que l’on porte dans l’imaginaire.

→   Lire Plus

RCM 2017 – Suite (1)

Jazmin et Toussaint, La Danseuse

— Par Selim Lander —

Jazmin et Toussaint de Claudia Sainte-Luce

Un film d’auteur autobiographique dans lequel la réalisatrice s’est d’autant plus investie qu’elle interprète elle-même son propre rôle. Claudia Sainte-Luce est mexicaine mais de père haïtien. Elle a avec ce dernier des rapports compliqués. Lorsqu’il tombe malade, elle s’en occupe plus par devoir que par amour filial véritable. Il faut dire que le père, autoritaire, et qui s’enferme de plus en plus dans son monde à partir du moment où son esprit commence à partir à la dérive, ne laisse guère entrevoir de tendresse.

La volonté de Cl. Ste-Luce de coller à la réalité l’empêche de développer un scénario débouchant sur autre chose que la situation posée au départ. Il y a bien quelques échappées sur la vie privée de la jeune femme, son (ses) boulot(s), ses amis et sur la vie passée du père (qui a passé sa jeunesse en Haïti, a vécu à New-York, au Venezuela avant le Mexique) mais le film prend très souvent la forme d’un huis-clos entre père et fille.

→   Lire Plus

Derek Alton Walcott est mort

Derek Alton Walcott poète, dramaturge et artiste saint-lucien de langue anglaise, né le 23 janvier 1930 à Castries est mort le 17 mars 2017 sur l’île de Sainte-Lucie.

Il est principalement connu pour son poème épique Omeros, une adaptation de l’Iliade aux Caraïbes. Son œuvre est réputée pour avoir donné une peinture vivante et pittoresque de la culture et des coutumes antillaises.

Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1992, devenant ainsi le second auteur noir après Wole Soyinka à recevoir cette distinction. Et en 2010 il a reçu le prix T.S. Eliot.

Orphelin en bas âge, Walcott est élevé dans une famille métisse réduite à la pauvreté. Sa mère est obligée de faire des travaux de couture pour l’envoyer à l’école. Anglophone, il se voit séparé de la majorité francophone et catholique des Antilles. On retrouve plus tard, dans son œuvre, le besoin de surmonter la barrière des différents langages parlés dans les îles des Caraïbes. Il publie des poèmes dès la fin des années 1940 et poursuit des études en Jamaïque. De 1959 à 1976, il dirige un atelier théâtral à Trinité et y fait jouer certaines de ses pièces.

→   Lire Plus

« L’Étoile absinthe » : plongez dans Jacques Stephen Alexis !

« Bondissant sur ses jambes, l’Églantine va s’arc-bouter au grand mât et, aux lueurs fulgurantes, apparaît son visage diaboliquement radieux et ses grands yeux écarquillés. Les rires délirants de la mer et du ciel entourent sa joie vierge. »
La Niña Estrellita, reine du Sensation Bar, héroïne sublime de l’Espace d’un cillement, a tourné le dos, sans roulement de hanches, à sa première vie, à son amour dévorant pour El Caucho. La revoilà Églantine, dans une pension à la quinzaine, en quête de rédemption. Célie, résidente des lieux, a du caractère et de belles perspectives : c’est dans le sel qu’il faut investir. Les deux associées de fortune affrètent un voilier, le Dieu-Premier, pour rejoindre la Grande-Saline. Mais c’est la tempête. Une tempête de tous les diables et de tous les dieux vaudous…
Roman convulsif, secoué d’apocalypse, L’étoile Absinthe brûle d’une cohue d’images où les éléments, les sens, tout est exacerbé. Le voici tel qu’il nous est parvenu par miracle – inachevé : son auteur avait à faire ailleurs, dont il n’est pas revenu vivant. Il faut lire Jacques Stephen Alexis.

→   Lire Plus