« Toutes les filles de Galilée sont programmées pour accueillir en leur sein le messie ».
—Par Jean Rouaud —
L’impossible équation que pose Dieu Lui-même en créant l’Homme à son image : Dieu, hors sol, hors temps = l’Homme, la terre et le temps. Pour tout le monde, ça fait deux poids deux mesures, pot de fer contre pot de terre. Et pourtant, pour ce qui est de la question de la représentation, tout va se jouer dans cet entre-deux. Comment passer de l’un à l’autre, de l’invisible au visible. Comment donner forme humaine à un principe créateur, comment faire tenir l’infini dans une mangeoire et l’éternité dans le cours d’une vie, comment blottir la toute-puissance divine dans les bras d’un nourrisson ?
Mais quand même on y parviendrait, comment identifier ce Dieu fait homme ressemblant à s’y méprendre au charpentier du coin ? Et d’abord, comment va-t-on le concevoir ? À la grecque. Pardon ? En s’inspirant du vieux fonds mythologique méditerranéen. Un dieu s’accouple avec une terrienne en se déguisant, par exemple, en cygne, et de leurs amours zoophiles naissent deux enfants d’un même œuf, Castor et Hélène (Pollux n’est que le demi-frère de Castor, et Hélène est celle dont la beauté va enflammer Troie).

Si on savait déjà que les premiers Européens, il y a 40’000 ans, étaient noirs, la découverte du « blanchiment » récent est nouvelle.
La hausse du nombre d’automobilistes flashés en 2014 n’est pas une bonne nouvelle pour tout le monde. Si l’État voit sa manne financière augmentée, les usagers, eux, n’apprécient pas spécialement la nouvelle. Cela s’explique avant tout par l’augmentation du nombre de radar, mais également par le changement, durant l’année 2013, du prestataire chargé de la maintenance des appareils.
Hôte du Sommet des Amériques les 10 et 11 avril 2015, le Panama affiche le taux de croissance le plus élevé du continent. Un boom incarné par les gratte-ciel de sa capitale et le pharaonique chantier d’extension de son canal. Mais la vitalité de ce paradis fiscal repose sur d’inquiétantes fondations : spéculation, corruption et blanchiment d’argent.
Télécharger l’Etude de l’INED
Un homme noir a été abattu par un policier mardi. Derrière certaines affaires médiatisées, de nombreuses autres se cachent sans qu’aucun fichier national ne les recense officiellement.
En tant que Représentant de la Martinique, la terre natale d’Aimé CESAIRE et de Frantz FANON qui ont consacré leur vie à la lutte contre le racisme, la discrimination, le colonialisme, et pour l’émancipation des noirs, des afro-descendants, la délégation que j’ai l’honneur conduire à cette cérémonie de « levée du voile » du Mémorial Permanent honorant les Victimes de l’Esclavage et de la Traite Transatlantique des esclaves, vous apporte le salut fraternel du Président Serge LETCHIMY.
La scène a été filmée par un témoin. « Je ne peux plus respirer », répète Eric Garner, au sol, alors qu’un policier lui serre la gorge. Ce seront les derniers mots de cet homme noir accusé de vendre des cigarettes de contrebande. Le policier, lui, n’a pas été inculpé ; ainsi en a décidé un grand jury, mercredi 3 décembre. Une décision qui a fait descendre des centaines de New Yorkais dans la rue pour protester contre ce qu’ils estiment être une énième bavure policière impunie.
L’amélioration de l’état de santé de Mumia n’est que très légère si l’on en juge par les très grandes difficultés à sortir de son fauteuil roulant et à se déplacer en marchant.
La polémique autour de la publication du dernier ouvrage de Jean-François Niort, «
Il importe que les mots de transmission, de culture, d’humanités, soient plus et autre chose que des mantras pour technocrates, ou de cyniques «éléments de langage»…
Les ayatollahs de la mémoire.
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Ces derniers jours, nous sommes sollicités sur internet quasi exclusivement sur la question de la couleur… de peau. Je savais cette trace du corps particulièrement pesante car elle fait partie de notre « batterie minimale de signifiants à la naissance » (Jacques André)… Fanon insiste sur le trop de réalité qui empêche toute intériorisation de cette problématique (Peau noire, masques blancs)..Mais je n’avais pas mesuré à quel point elle était un empêchement à penser, une petite réserve permanente de haine ordinaire.
Éric Sadin, écrivain et philosophe, analyse comment les corps, les rapports aux autres,
la ville jusqu’à l’habitat sont désormais quantifiés, évalués en temps réel et optimisés à l’aide d’algorithmes, pour enfin être monétisés. Face à cet assistanat robotisé, il appelle à mettre
en crise ce système dominant en réintroduisant de l’imprévu dans notre relation au monde.
Depuis dix-sept jours, à Radio France, les irresponsables ne sont pas ceux que l’on croit. Depuis dix-sept jours, les salariés en grève, qui échangent et se battent pour la défense de vos antennes, ont une douloureuse conscience de ce qui se joue pour l’avenir de la radio de service public. Mais cela fait bien plus de dix-sept jours que nous réclamons à notre PDG un vrai projet stratégique. Dix mois déjà que nous attendons des réponses, qu’on ne nous parle que de formats et non de contenus, de marques et non d’identité d’antennes, d’argent et non de richesses.
D’après un sondage pour le Parisien, 58 % des jeunes de 18 à 24 ans se trouvent beaux. Natacha Polony regrette que dans la société contemporaine de l’apparence et de l’immédiateté, le narcissisme prime sur l’effort et l’humilité.
Le 4 avril 1968, les Américains apprennent avec stupéfaction que Martin Luther King vient d’être assassiné. Alors qu’il discutait avec quelques proches sur le balcon du motel Lorraine dans le quartier noir de Memphis (Tennessee), il a été abattu par un tireur embusqué. Il n’avait que 39 ans. L’émotion est immense aux Etats-Unis, mais également dans le reste du monde. Les Américains pleurent l’homme qui incarne la lutte pour les droits civiques. Ils sont bouleversés par cet assassinat politique qui intervient moins de cinq ans après la mort du président Kennedy.[…]
Non, les millions de sympathisants des Marinistes ne se sentent ni désillusionnés, ni désespérés. Non, ils ne sont pas mus par la peur ou la souffrance. Ils ont même dépassé le stade de la déception et ne vivent plus sous le joug du sentiment de révolte : ils se vivent décomplexés, se sentent enfin compris et partagent une vision claire de la France. Quelle est-elle ? Une France assimilationniste qui fait la promotion de la préférence nationale ; celle qui permet de désigner qui est un bon français et qui ne l’est pas. C’est ainsi qu’inexorablement le Front National est devenu le premier parti de France devant l’UMP qui ne peut le battre qu’en s’associant avec l’UDI et le MODEM.
« Savoir vendre son image », « Savoir vendre son pays et sa destination » : voilà donc les formules magiques censées garantir la réussite individuelle et le succès économique pour tout pays. « Savoir se vendre !», la consigne est rabâchée en chœur par les politiques et décideurs adeptes du libéralisme. Le mot d’ordre est abondamment relayé par leurs économistes et journalistes autorisés.
En France, 58 % des ménages sont propriétaires de leur logement, loin des 70 % annoncés par Sarkozy en 2007. En même temps, la géographie de la propriété se redessine face à la montée des inégalités et des tensions foncières. Les acquisitions se font de plus en plus dans les zones « périurbaines». Si discours et analyses dénoncent via ce terme la relégation des « petits Blancs », dans « Tous propriétaires! L’envers du décor pavillonnaire », la sociologue Anne Lambert révèle une réalité bien plus complexe: les classes populaires installées dans ces lotissements voient leurs conditions de vie transformées, jusqu’à se retrouver piégées dans des zones pavillonnaires, sources de nouvelles exclusions. Mettant au jour le visage d’une France qui change, elle donne du grain à moudre, quand est brandi « un apartheid », pour l’élaboration de politiques du logement afin d’améliorer le sort des familles populaires …
— Par Benoît Schneckenburger, philosophe
et auteur (1).—