Catégorie : Sociologie

Premiers « 1er mai », de Chicago à Vallauris

— Par Philippe Jérôme —

mai_chicago« Les émeutes de Haymarket Square à Chicago le 04 mai 1886

Défilé chantant, discours et remise de cadeaux, banquet et bal populaire : à Vallauris ce 1°Mai 1909, le premier dans l’histoire de la cité des potiers, on est loin, très loin des émeutes sanglantes de mai 1886 à Chicago qui amèneront la II° Internationale, par la voix du français Raymond Lavigne, à proposer, le 20 juin 1889 « que soit organisée une grande manifestation à date fixe de manière que dans tous les pays et dans toutes les villes à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent en demeure les pouvoirs publics de réduire légalement à huit heures la journée de travail… ».

« Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui ».Augustin Spies, anarcho-syndicaliste américain, condamné à mort et pendu le 11 novembre 1886 à Chicago.

« Vous qui ne craignez pas de faire massacrer les ouvriers et de jeter en prison des membres de la CGT sous prétexte d’entrave à la liberté du travail, nous vous demandons ce que vous allez faire devant les menaces du syndicat patronal de Vallauris !

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Zayid Muhammad : un militant sauvé des eaux…

Propos recueillis par Rodolf Etienne/France-Antilles Martinique

 zayid_muhammadINTERVIEW – Dans les années 70, la jeunesse afro-américaine subit de plain-pied l’engagement de ses leaders : Malcolm X et Martin Luther King pour citer les plus fameux. Un héritage vite dénaturé par le système blanc américain. Zayid Muhammad, alors dealer, va chiper un livre chez une de ses clientes. Il s’agit de l’Autobiographie de Malcolm X. Ce livre va changer son destin et celui de beaucoup d’autres de sa génération.

1/En tant que jeune afro-américain, les choses n’ont pas toujours été simples pour vous. Vous avez découvert Malcolm X dans des conditions un peu particulières. Pouvez-vous nous en dire plus ? C’était le début des années 70 ?
La découverte de Malcolm X ? Je dis toujours qu’en tant qu’Afro-américain, l’influence de Malcolm a toujours été primordiale pour nous. Il continue de nous guider aujourd’hui encore. Prenons mon propre exemple. Je n’ai pas appris l’enseignement de Malcolm en salle de classe avec un bon professeur. Je l’ai connu lors d’un deal de drogue. Et beaucoup d’entre nous l’ont connu en prison. Dans mon cas, je suivais la pente qui m’aurait certainement emmené directement à la case prison.

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27 avril 1848

abolition_esclavage-2L’histoire retient le nom de Victor Schoelcher, mais de nombreux auteurs ou philosophes des Lumières se réclamaient de l’ anti-esclavagisme, et l’abolition en France est issue d’un long processus qui demanda une petite centaine d’année. Influencée d’une part par l’abolition maîtrisée dans les colonies britanniques et profitant de la « révolution » de 1848 pour enfin appliquer les textes de 1791 et de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen, l’état français abolit l’esclavage le 27 avril 1848.

Décret relatif à l’abolition de l’esclavage dans les colonies et les possessions françaises
du 27 avril 1848

Au nom du Peuple français.
Le Gouvernement provisoire,

Considérant que l’esclavage est un attentat contre la dignité humaine ; qu’en détruisant le libre arbitre de l’homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ; qu’il est une violation flagrante du dogme républicain : Liberté, Égalité, Fraternité.

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Un siècle de mémoires et de luttes ouvrières en Martinique

Théâtre de l’Histoire Mercredi 30 avril et Jeudi 1er mai à 18h, dans la Cour de la Maison des syndicats

la_beaute_ds_la_rueLa Cie Téat’lari – Théâtre des cultures créoles et la CGTM (Confédération générale du travail de Martinique) portent à votre connaissance le calendrier des actions culturelles organisées pour Promouvoir la culture ouvrière en Martinique et restituer aux travailleurs martiniquais – particulièrement aux plus jeunes – l’histoire de leurs luttes, des victoires sociales obtenues, trop souvent méconnues voire occultées.
1 siècle de mémoires et de luttes ouvrières en Martinique 29, 30 avril et 1er mai 2014 à 18h Hôtel de Région Martinique et Maison des syndicats à Fort de France
Table ronde autour de l’Histoire du syndicalisme en Martinique Mardi 29 avril – 18h – Hôtel de Région Martinique, salle des délibérations

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Rana Plaza : en finir avec l’esclavage moderne

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—Par Dominique POTIER et Édouard MARTIN —

Il y a un an, dans les ruines d’un immeuble de la ville de Dacca, au Bangladesh, le monde découvrait les corps de 1 138 victimes et, au milieu, les traces des marques textiles d’une des «fabriques» du monde. Un accident industriel sans précédent depuis Bhopal, qui aurait pu être balayé par le zapping médiatique si la révolte des familles des victimes et le travail patient et précis de plusieurs ONG n’avaient démontré le mécanisme à l’œuvre à Dacca et dans des dizaines d’autres drames restés dans l’ombre : une course folle au low-cost pour quelques centimes gagnés sur le prix d’un tee-shirt. La filière mondiale du textile «dopée» par la recherche de marges infinies fait payer le prix fort à ses petites mains : salaires indignes, conditions de travail honteuses et normes de sécurité méprisées.

Des mesures correctives furent annoncées par le gouvernement français et les quatre marques mises en cause ont fait, quant à elles, de belles déclarations d’intentions en promettant une réparation des dommages et un renforcement des dispositifs de prévention des risques.

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John Dewey, le philosophe qui inspire Obama

Ce "libéral radical", connaît un regain d'influence. Les libéraux feraient bien de le lire.

— Par Eric Aeschimann —

john_deweyDis-moi l’école où tu envoies tes enfants et je te dirai qui tu es. Lorsqu’il vivait encore à Chicago, Barack Obama déposait chaque matin ses deux filles aux Laboratory Schools, une école alternative fondée par le philosophe John Dewey en 1896. Un choix éducatif qui engageait toute la famille (Michelle siégeait au comité de l’établissement et Barack y intervenait dans des séminaires) et qui, surtout, atteste la proximité du futur président avec un intellectuel très nettement ancré à gauche. Du reste, lorsque Obama accédera à la Maison-Blanche, les commentateurs américains ne manqueront pas de relever l’influence de Dewey dans ses discours.

Dans l’entre-deux-guerres, John Dewey fut le philosophe de la nation américaine. Professeur à Columbia, théoricien de l’existence comme «expérience de la nature», éditorialiste à «The New Republic», il jouissait d’un immense prestige.

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Les jeunes, fortement influencés par les codes du X

— AFP—
xxx_moviesÉpilation intégrale, organes surdimmensionnés… source de complexes et frustration, les standards du porno transpirent dans les pratiques sexuelles et la conception qu’ont du corps les jeunes générations.

Plus d’un tiers des hommes de moins de 25 ans admettent avoir été déjà été complexés par la taille de leur pénis en regardant un film porno, révèle une enquête Ifop publiée jeudi.

Ces films peuvent générer des complexes chez les garçons mais répandent aussi des codes sexuels, comme l’épilation intégrale, d’après cette enquête réalisée pour Tukif.com, site pour adultes.

«Le sexe glabre vu dans les films X s’impose de plus en plus comme la norme du corps féminin désirable aux yeux des hommes parmi les jeunes générations où la consommation de porno est la plus forte», remarque François Kraus, directeur d’études à l’Ifop.

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Décès de l’ex-boxeur «Hurricane» Carter, symbole des erreurs judiciaires

— Par AFP —

hurricane_carterSymbole des erreurs judiciaires après avoir été incarcéré à tort pendant 19 ans, l’ex-boxeur américain Rubin «Hurricane» Carter, dont l’histoire avait été chantée par Bob Dylan et portée au cinéma par Denzel Washington, est décédé dimanche d’un cancer.

«Here comes the story of the Hurricane…», entonne Bob Dylan dans le refrain de sa chanson: «Voici l’histoire de +Hurricane+, l’homme que les autorités ont blâmé pour un crime qu’il n’avait jamais commis, puis mis dans une cellule. Mais un jour il aurait pu être le champion du monde».

Le texte co-écrit en 1975 par Dylan et Jacques Levy raconte la vie de cet ancien champion de boxe noir américain, affublé pendant sa courte carrière sportive du surnom «Hurricane» (ouragan), avant d’être enfermé pendant 19 ans dans une prison du New Jersey pour le meurtre de trois Blancs, dont il a ensuite été totalement innocenté.

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« Le devoir de mémoire est devenu un slogan productiviste »

Essai sur la valorisation du meurtrier de masse dans la littérature, les arts, la pensée et l’impensé contemporains.

charlotte_lacosteINTERVIEW – Commémoration du génocide au Rwanda, figure du nazi dans la littérature, centenaire de la Grande Guerre… « Séductions du bourreau » nous rappelle qu’il ne faudrait pas que la fiction éclipse le témoignage.

Comment en êtes-vous venue à vous intéresser à la représentation du bourreau dans la littérature?
Je n’y suis pas venue par fascination pour la figure du meurtrier. Ma thèse portait sur les témoignages de victimes de violences politiques qui ont pris la plume pour décrire leur expérience. Or je me suis aperçue que leurs récits avaient trouvé peu d’échos auprès du public, qui s’est toujours montré plus attiré par la prose flamboyante des romans historiques. Ce désintérêt est aussi vieux que le genre : lors de la Première Guerre mondiale déjà, la probe simplicité des témoignages avait nui à leur reconnaissance, le roman de guerre bénéficiant d’un préjugé favorable. C’est ce qui explique que les textes les plus lus aujourd’hui encore à propos de la Grande Guerre soient les romans de Barbusse et Dorgelès.

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Barbara Cassin : « Le problème est la prétendue objectivité du chiffre »

—Propos recueillis par Julie Clarini—

derriere_les_grillesDepuis le lancement de l’Appel des appels, en 2008, dénonçant une « idéologie de l’“homme économique” », qui expose les professionnels et les usagers des services publics « aux lois “naturelles” du marché », plusieurs ouvrages collectifs ont approfondi la critique de l’évaluation tenue comme le creuset de toute réforme. Le plus récent, Derrière les grilles, qui rassemble des contributions sur l’obsession chiffrée dans la sécurité, le dépistage, le soin ou l’enseignement, est dirigé par la philosophe Barbara Cassin.

Lire le dossier « Big Data vous regarde! »

Si l’on récuse les chiffres et l’évaluation, comment faire tenir le monde droit ? N’avons-nous pas besoin de critères objectifs et partagés sur lesquels se mettre d’accord ?

D’abord, on peut partager des critères qui ne soient pas chiffrés. Ensuite, le problème est la prétendue objectivité du chiffre.

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«L’insécurité a amené les Martiniquais à s’armer pour se protéger»

Pour le sociologue Louis-Félix Ozier-Lafontaine, la campagne «Déposez les armes» sur l'île antillaise est une «opération qu’il faudra reproduire».

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Grenades, munitions, fusils de chasse et revolvers. En deux mois, les Martiniquais ont rapporté dans les commissariats et les gendarmeries du département plus de 460 armes à feu et environ 22 000 munitions. Une récolte considérable, fruit de la campagne «Déposez les armes» menée par la préfecture depuis le 1er février. Pour parvenir à une telle collecte, la préfecture a promis de ne pas poursuivre ceux qui rendaient leurs armes aux autorités, même si celles-ci étaient détenues illégalement.

Cette campagne, largement inspirée de celle menée en 2013 en Guadeloupe, intervient quelques semaines seulement après l’envoi d’une circulaire au procureur général de Fort-de-France par Christiane Taubira, le 2 janvier, dans laquelle la garde des Sceaux soulignait «l’importante circulation d’armes» brandies «pour des mobiles dérisoires». La plupart des meurtres commis dans le département en 2013 l’auraient d’ailleurs été par une arme à feu. Louis-Félix Ozier-Lafontaine, sociologue et auteur de plusieurs ouvrages sur les Antilles, décrypte les raisons de la prolifération des armes en Martinique et la campagne menée par la préfecture.

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L’Inde reconnait un troisième genre

— Par Maxime Blanchard —
hijrasLa Cour suprême indienne a reconnu mardi l’existence d’un « troisième genre », ni masculin, ni féminin, et ordonné au gouvernement de faire respecter les droits des transsexuels.
En reconnaissant l’existence d’un «troisième genre», la cour suprême indienne a contraint le gouvernement et les États du pays à identifier les transgenres et à leur donner droit aux mêmes aides sociales et le même accès à l’éducation et à l’emploi que le reste de la population.
«La reconnaissance des transgenres comme un troisième genre n’est pas une question sociale ou médicale mais une question de droits de l’homme, les transgenres sont des citoyens de ce pays et ont droit à l’éducation et à tous les autres droits», a dit le juge K.S. Radhakrishnan.

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Le drapeau

Par Jean Zay

pacifisme

Ils sont quinze cent mille qui sont morts pour cette saloperie-là.
Quinze cent mille dans mon pays, Quinze millions dans tous les pays.
Quinze cent mille morts, mon Dieu !
Quinze cent mille hommes morts pour cette saloperie tricolore…
Quinze cent mille dont chacun avait une mère, une maîtresse,
Des enfants, une maison, une vie un espoir, un cœur…
Qu’est ce que c’est que cette loque pour laquelle ils sont morts ?
Quinze cent mille morts, mon Dieu !
Quinze cent mille morts pour cette saloperie.
Quinze cent mille éventrés, déchiquetés,
Anéantis dans le fumier d’un champ de bataille,
Quinze cent mille qui n’entendront plus JAMAIS,
Que leurs amours ne reverront plus JAMAIS.
Quinze cent mille pourris dans quelques cimetières
Sans planches et sans prières…
Est-ce que vous ne voyez pas comme ils étaient beaux, résolus, heureux
De vivre, comme leurs regards brillaient, comme leurs femmes les aimaient ?
Ils ne sont plus que des pourritures…
Pour cette immonde petite guenille !
Terrible morceau de drap coulé à ta hampe, je te hais férocement,
Oui, je te hais dans l’âme, je te hais pour toutes les misères que tu représentes
Pour le sang frais, le sang humain aux odeurs âpres qui gicle sous tes plis
Je te hais au nom des squelettes… Ils étaient Quinze cent mille
Je te hais pour tous ceux qui te saluent,
Je te hais à cause des peigne-culs, des couillons, des putains,
Qui traînent dans la boue leur chapeau devant ton ombre,
Je hais en toi toute la vieille oppression séculaire, le dieu bestial,
Le défi aux hommes que nous ne savons pas être.

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Le Patriotisme de Jean Zay passe par le pacifisme

—Par Olivier Loubes (Historien) —
jean_zayL’entrée de Jean Zay au Panthéon semble provoquer une polémique dans des milieux « patriotiques » autour d’un texte de 1924 intitulé Le Drapeau. Si ce poème n’a jamais posé de problème « patriotique » aux républicains qui le connaissent, il reste un marqueur de haine pour les antirépublicains et il peut s’avérer un objet de doute pour ceux qui découvrent un texte pourtant typique des années 1920.

Le Drapeau que Zay a écrit à 19 ans, en 1924, à l’occasion d’un jeu littéraire d’étudiant est un poème en prose, humaniste, empli de la fureur d’une génération qui rejette la culture de guerre après y avoir adhéré de tout son cœur à l’école de 14-18.

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«Shoah et Rwanda, des références communes»

Vingt ans après le génocide, l’historien Jean-Pierre Chrétien analyse la logique qui a conduit au projet d’extermination des Tutsis

— Par Catherine CALVET et Maria MALAGARDIS—

genocide_rwandaisVitrail, après les massacres. Mémorial de Gisozi (Kigali)

Près d’un million de morts en seulement cent jours : le génocide de la minorité tutsie, qui s’est déroulé au Rwanda il y a exactement vingt ans, constitue la plus fulgurante tentative d’extermination de l’Histoire contemporaine. Pourquoi cet événement reste-t-il si mal connu, et si peu reconnu ? C’est une des interrogations à laquelle tente de répondre l’historien Jean-Pierre Chrétien dans son dernier livre, Rwanda, Racisme et Génocide, l’idéologie hamitique (1). Ce spécialiste de l’Afrique des Grands Lacs y analyse aussi les raisons qui ont rendu possible un tel massacre. Car il a fallu des années de propagande, de falsification de l’Histoire, imposée notamment par le colonisateur, et de stigmatisation de l’Autre pour convaincre les esprits de la nécessité du pire.

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Le rapport Théry sur la filiation a été publié

— AFP —
bb_cigogneAchevé depuis février mais mis de côté avec le report de la loi sur la famille, le texte a pu être rendu public par ses auteurs, avec le feu vert du gouvernement.

Le rapport dirigé par la sociologue Irène Théry sur la filiation et les origines, qui devait servir de base de travail pour l’élaboration de la loi sur la famille, reportée sine die, a finalement été publié mardi, et préconise notamment l’ouverture de la PMA aux couples de femmes.

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Face à la débâcle des socialistes, les intellectuels doivent sortir de leur silence

— Par Michel Wieviorka (Sociologue) —

partis_politiquesAprès le désastre, la gauche peut-elle se reconstruire ? Il faudra pour cela qu’un ensemble massif de conditions soient réunies : le défi est colossal. Un premier élément tient à l’avenir du Front national. Avec une bonne douzaine de villes conquises, et quelque 1 300 conseillers municipaux, il s’enracine par le bas, et entend à partir de là monter en puissance, conquérir diverses positions, régionales, nationales, et se constituer, selon le vocabulaire de Marine Le Pen, en parti de gouvernement.

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Relais Ayiti et Fondation pour les Enfants d’Haïti

relais_ayitiNotre association loi 109 située en Région Toulousaine aura 10ans en 2015. Elle a été, créée par des parents adoptifs,  et vise l’aide Humanitaire via les parrainages et l’organisation de rencontres amicales favorisant les échanges entre parents adoptifs, et les parrains. Au-delà de ces rencontres, nous nous battons pour l’aide aux organisations œuvrant dans le domaine de la survie de l’enfant par les parrainages d’enfants défavorisés en Haïti et ou collectif, notamment à travers la Fondation pour les Enfants d’Haïti. Egalement par la vente d’artisanat ou le bénéfice des ventes va pour les enfants
Haïtiens. L’adhésion à notre association est de 16€ pour l’année.

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« Eléments traumatiques à la Martinique, les vivre et les surmonter », de Claire-Emmanuelle Laguerre

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Sous l’angle d’une psychologie géopolitique clinique, cet ouvrage questionne les répercussions des événements traumatiques actuels ou transmis rencontrés à la Martinique (traite négrière, névrose du colonisé, catastrophes naturelles). Il analyse la façon dont le trauma s’est figé dans un complexe culturel transmis de génération en génération. Il propose d’évaluer les capacités du Martiniquais à faire face aux événements traumatiques en ouvrant une réflexion sur la piste d’une justice restaurative, une des réponses possibles pour une réconciliation nationale.

Introduction

L’événement traumatique est un événement hors du commun pouvant toucher n’importe quel individu. Il peut provoquer des troubles psychologiques engendrant dans certains cas, des réper­cussions à long terme, sur la santé mentale. D’ailleurs, les symp­tômes psychiatriques observés et survenant suite à un événement traumatique sont décrits dès l’Antiquité dans les épopées, chro­niques et autres récits. Mais il faudra attendre trois millénaires pour que les médecins, psychologues et psychiatres proposent une nosographie spécifique de la névrose traumatique et de la né­vrose d’effroi. Il faudra encore attendre que les études s’intéres­sent aux vétérans de la guerre du Viêt-nam pour que les classifi­cations internationales des troubles mentaux individualisent les troubles de stress post-traumatique (TSPT).

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Edwy Plenel, le coup d’éclat permanent

"Le vieux monde se meurt, le nouveau tarde à apparaître et, dans ce clair-obscur, surgissent les monstres." Gramsci en prison. 1936.

—Par Judith Perrignon—
edwy_plenel-3Le revoilà dans Le Monde. Mais comme un sujet qui monte, un personnage que les moins de 30 ans associent à Mediapart, Bettencourt, Cahuzac, pour ne pas dire Zorro, la moustache plus épaisse. Ils l’ont vu au « Grand Journal » de Canal+, il y a trois semaines, quitter le plateau parce que Brice Hortefeux ne voulait pas s’asseoir à côté de lui. Edwy Plenel riait en coulisses et encore à l’image, heureux d’être l’affreux jojo, quand d’autres journalistes qui, pourtant, ne l’apprécient guère reprenaient les révélations de Mediapart pour poser les questions dérangeantes à sa place. Il riait, très conscient de l’effet que produisait son éviction, il riait de les déranger tous. Encore et encore.

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Comment évoluent les sexualités en Guadeloupe ?

cafe_debat_social_clubNous vous invitons à notre prochain café-débat qui aura lieu le jeudi 27 mars 2014 à 19 heures à la Casa del tango, 651 rue Alfred Lumière à Jarry.
Thème:
Comment évoluent les sexualités en Guadeloupe ?
Par Stéphanie Mulot (Anthropologue)
A partir d’études sociologiques et anthropologiques sur le genre, la  sexualité, les rapports hommes/femmes, nous tenterons de proposer une  réflexion sur la façon dont les normes culturelles, sociales et  morales déterminent les comportements des individus, masculins et  féminins, y compris dans leur intimité et leur sexualité.

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Pouvoir et domination selon Max Weber

La domination, de Max Weber. Éditions La Découverte, 2013. 426 pages, 29 euros.

— Par Arnaud Saint-Martin, sociologue —
la_domination_max_weberSont désormais disponibles en français les analyses et les théories du grand sociologue allemand visant à développer une typologie historique des systèmes d’autorité et de coercition.

On n’en finit pas de redécouvrir Max Weber (1864-1920). S’ajoutant à des traductions récentes de son œuvre, la Domination constitue une pièce de choix. Cette section d’Économie et Société, rédigée il y a maintenant un siècle, n’était pas disponible en français. Elle délivre de nouveaux aspects de la pensée du grand sociologue allemand.

L’ouvrage révèle une sociologie ambitieuse, à la fois très théorique et méticuleuse dans la description des faits de domination.

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«Les élections n’ont jamais été conçues pour être démocratiques»

—Par David Van Reybrouck —
elections_votePour déjouer la défiance vis-à-vis des politiques, l’historien et écrivain belge David Van Reybrouck prône la démocratie délibérative, où des citoyens tirés au sort prêteraient main-forte aux élus.

«Nous méprisons les élus, nous vénérons les élections.» Ainsi parle David Van Reybrouck (1), dans un essai récemment paru, Contre les élections. Né en 1971 à Bruges, David Van Reybrouck s’évertue avec un incontestable talent à démontrer «la fatigue de la démocratie occidentale», mais il propose un remède : au lieu de rendez-vous rituels où la population est conviée à déposer un bulletin de vote en faveur de tel ou tel candidat, il défend l’instauration d’un tirage au sort de citoyens qui se verraient légitimés à changer des lois. «Le fonctionnement de nos démocraties use les gens à un rythme effrayant. Nous devons veiller à ce que la démocratie ne s’use pas elle-même», estime-t-il, convaincu que les élections sont un facteur de paralysie de la démocratie. Son credo : non plus seulement le droit de vote, mais le droit à la parole.
La démocratie se porte mal. C’est grave, docteur ?

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Verdict historique pour le Rwanda

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—Par Marie Barbier —

Jusqu’au bout Pascal Simbikangwa aura joué la partition de l’innocence. Hier matin, s’adressant aux jurés avant qu’ils ne se retirent pour délibérer, l’ancien dignitaire hutu répète qu’il n’a jamais vu aucun cadavre à Kigali au printemps 1994… Une façon aussi de nier la réalité du génocide des Tutsis, qui vu le  massacre de plus de 800 000 hommes, femmes et enfants en cent jours.

Mais l’ancien capitaine de la garde présidentielle n’aura pas convaincu la Cour d’assises de Paris, premier tribunal français à juger un présumé génocidaire rwandais. Au terme de douze heures de délibéré, les six jurés populaires et les trois magistrats professionnels ont déclaré Pascal Simbikangwa coupable de génocide et de complicité de crimes contre l’humanité commis à Kigali, estimant qu’il avait eu la « volonté de tromper la justice » sur ses activités réelles durant le génocide.

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Contestation de paternité : l’enfant victime des aberrations du droit

Faire prévaloir la vérité biologique pour contester ou établir un lien de filiation peut conduire à des situations aussi absurdes qu'injustes.

—Par Laurence Neuer—

expertise_genetiqueIllustration.
Un cas atypique de contestation de paternité a été examiné le 10 mars par la cour d’appel d’Agen.
Stéphanie* a 6 ans. Lorsqu’elle naît, Gilles la reconnaît, alors même qu’il n’est pas son géniteur. Mais il est, à cette époque, le compagnon de sa mère avec laquelle il a déjà un autre enfant. Harmonie familiale oblige, Stéphanie portera donc, elle aussi, son nom patronymique.
Jusqu’au jour où sa mère, après s’être séparée de Gilles, décide de contester sa paternité. À sa demande, fondée sur l’article 332 du code civil, le tribunal ordonne une expertise génétique. Qui confirme, sans surprise, que Gilles n’a pas de lien biologique avec Stéphanie. Ce rapport est alors homologué par le juge. « Les tribunaux tendent à faire prévaloir la vérité biologique. Un enfant peut ainsi voir sa filiation récusée au seul motif que son père n’est pas son géniteur ! Il est aberrant que l’on détruise des liens affectifs pour ce seul motif ! 

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