Catégorie : Sociologie

Roger Bellemare : progressiste, syndicaliste, féministe….

Après la mort de Roger Bellemare, beaucoup de ses élèves, ses collègues, ses camarades syndicaux et politiques lui ont rendu hommage.

Je voudrais les remercier tous et toutes et ajouter à leurs témoignages que Roger était soucieux avant tout de l’émancipation des peuples opprimés et des classes exploitées. S’il a fait du syndicalisme, c’était, bien sûr, parce qu’indigné par la situation des Maîtres Auxiliaires, taillables, corvéables et déplaçables à merci, mais c’est surtout aussi avec l’espoir d’entraîner les enseignants martiniquais dans la solidarité avec les autres travailleurs de leur pays.

Par ailleurs, un aspect de sa pensée et de son action a été souvent passé sous silence, même par lui, ce sont ses profondes convictions pro-féministes. Élevé, avec ses cinq frères, par une femme deux fois veuve, extrêmement courageuse et dynamique, il a toujours eu un grand respect des femmes. Plus tard, même quand il a commencé à douter un peu de ses contemporains, à se dire, comme beaucoup d’entre nous, que la révolution ne serait peut-être pas pour tout de suite, il a toujours exprimé beaucoup d’admiration pour cette éclosion dans notre pays de jeunes femmes universitaires, artistes… et c’est d’elles surtout qu’il espérait un renouveau pour la Martinique !

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« Quand j’ai entendu l’expression “délit d’hospitalité”… »

— Par Jacques Derrida —

L’an dernier [en 1995], je me rappelle un mauvais jour : j’avais eu comme le souffle coupé, un haut-le-cœur envérité, quand j’ai entendu pour la première fois, la comprenant à peine, l’expression ­ « délit d’hospitalité ». En fait, je ne suis pas sûr de l’avoir entendue, car je me demande si quelqu’un a jamais pu la prononcer et la prendre dans sa bouche, cette expression venimeuse, non, je ne l’ai pas entendue, et je peux à peine la répéter, je l’ai lue sans voix, dans un texte officiel.

Il s’agissait d’une loi permettant de poursuivre, voire d’emprisonner, ceux qui hébergent et aident des étrangers en situation jugée illégale. Ce « délit d’hospitalité » (je me demande encore qui a pu oser associer ces mots) est passible d’emprisonnement. Que devient un pays, on se le demande, que devient une culture, que devient une langue quand on peut y parler de « délit d’hospitalité », quand l’hospitalité peut devenir, aux yeux de la loi et de ses représentants, un crime ?

(…) Les frontières ne sont plus des lieux de passage, ce sont des lieux d’interdiction, des seuils qu’on regrette d’avoir ouverts, des limites vers lesquelles on se presse de reconduire, des figures menaçantes de l’ostracisme, de l’expulsion, du bannissement, de la persécution.

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Équipe de France : d’excellents joueurs mais pas d’équipe

— Yves-Léopold Monthieux —
Alors que les équipes qualifiées pour le deuxième tour de la Coupe du monde seront bientôt connues, osons faire quelques commentaires des Martiniquais, certes incomplètes, sur l’évènement et l’approche qu’en ont les Martiniquais. D’abord, le championnat d’Europe des clubs champions tend à devenir la plus importante sur le plan sportif que la Coupe d’Europe des nations et la Coupe du Monde. Les grands joueurs y son meilleurs. En effet, il y a en Europe cinq ou six clubs de niveau européen qui feraient plus que rivaliser avec les sélections de leurs nations respectives. Ils sont en Espagne, en Allemagne, en Italie et en Angleterre où, à de rares exceptions, les joueurs ne quittent pas leur pays. Les joueurs français qui, grâce à la qualité de ses écoles de formation, sont parmi les meilleurs du monde, sont dispersés hors de la France, incapable de les garder. Ils n’ont pas de club français à leur mesure, mais, convoqués en sélection, ils ne font pas équipe. En effet, l’Equipe de France est formée de joueurs issus d’une dizaine de clubs qui, à deux ou trois unités près, sont des clubs étrangers.

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La FSU Martinique, la démocratie et la Justice

—Tribune de Yvon Joseph-Henri —

« Pierre qui roule n’amasse pas mousse » dit le proverbe. Et pourtant, il semble que la FSU MARTINIQUE conduite par quelques assoiffés de pouvoir ait oublié l’adage. Cela leur a porté tort puisque par trois fois, ils ont été condamnés successivement en 1ère instance à deux reprises puis en appel par le tribunal de Grande Instance de Fort-de-France, contrairement aux affirmations péremptoires d’un trésorier « ababa » affirmant que les plaignants avaient été déboutés !!!

De fait, ils ont ainsi contrarié et empêché les élections locales au sein de la fédération Martinique de se tenir, tout en tentant d’accuser ceux-là mêmes qui démontraient leur félonie.

Tout avait commencé en 2015 lorsque Régine Bellay, secrétaire du SNUIPP FSU Martinique réfutait la candidature d’un opposant, ancien secrétaire de la FSU Martinique, considérant qu’il avait payé hors délais sa cotisation contrairement aux Statuts du syndicat. La justice, saisie alors, annulait les élections en cours et condamnait le SNUIPP à une somme conséquente. Cela, hélas, n’a pas suffi !

On réitère les élections en 2016 en tentant un nouveau coup de force en opposant à la constitution de courants selon les statuts, le poids des syndicats qui – SNES, SNUIPP, SNEP – revendiquent la part du lion en cas de liste unique.

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Richepance dèwò!

— Par LKP —

Le débat ouvert par LKP dérange et la récente publication de Messieurs REGENT et BELENUS le prouve. Ces « historiens professionnels », se dressent en défenseurs de l’institution politique interpellée et nous assènent un enseignement singulier sur l’histoire et le rôle de l’historien. Ils s’en prennent à tous ceux qui ne se soumettent pas à leur avis d’historiens « éclairés et autorisés » par le pouvoir colonial y compris à leur pòair. En 2002, Frédéric REGENT publiait un texte du même type. Visiblement, n’ayant pas été entendu, il en remet une couche, cette fois-ci avec le concours de René BELENUS.

Lire :  Halte à la manipulation de l’Histoire, oui à la conservation et à l’explication de tous les vestiges du passé ! — Par Réné Bélénus et Frédéric Régent

Mais ne nous laissons pas abuser par les apparences. En effet,

On pourrait croire qu’il s’agit simplement d’une guerre « d’HISTORIENS ». Ou d’une tentative de voler au secours de Mme BOREL-LINCERTIN, visiblement embarrassée. Mais au-delà de cette guéguerre entre sachant, et du sauvetage du soldat BOREL-LINCERTIN, il nous faut, NOUS Guadeloupéens, gadé pli lwen, davwa, tout biten, biten, parapòt a on biten.

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Nou pa dakò pies épi sa ki ka mété yonn kont lot jennjan ek granmoun 

Non à la discrimination générationnelle sur Martinique 1ère

Par Daniel Boukman —

Le nouveau directeur éditorial de Martinique la 1ere qui vient tout juste de quitter la Réunion pour la Martinique a décidé de supprimer des programmes de cette radio Tout Lang Sé Lang (Toutes les langues sont des langues) de Daniel Boukman, diffusé du lundi au vendredi à 5 heures 05 et à 19 heures 05.

L’émission du samedi matin, La nature aux Antilles d’Alain Delatte est elle aussi victime de la même décision qui émane d’un individu ignorant combien ces émissions contribuaient à la promotion de la langue créole et de la culture martiniquaises.

Ce diktat qui va priver de nombreux auditeurs-auditrices de Martinique et d’ailleurs de l’écoute de ces émissions, a comme seule et unique justification le fait que ceux qui les animent sont – dit-le nouveau directeur – trop… «vieux»

Ce nouveau directeur officialise une pratique néfaste, celle découlant de la discrimination générationnelle, condamnable en soi mais particulièrement insultante quand on sait les difficultés démographiques que traverse actuellement la Martinique.

Cette décision inqualifiable non seulement fait injure à une grande partie de la population martiniquaise mais aussi couvre de mépris une parole pilier de nos traditions : Gran kouté piti piti kouté gran !

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Lalibèté ka Vini ! Les décrets de 1848 en créole

La première traduction en créole des décrets d’abolition de l’esclavage de 1848, textes fondateurs de notre époque vient d’être publiée aux Editions Scitep. Cette traduction interroge un évènement du passé colonial et esclavagiste, permettant, certainement un regard neuf sur la société créole actuelle. Madini-nart a rencontré l’auteur, Rodolf Etienne, qui présente ici la poursuite d’un engagement créole déjà bien manifesté..

Madinin’Ar : Pouvez-vous résumer en quelques mots cet ouvrage ?

Rodolf Etienne « Lalibèté ka vini ! » est la première traduction créole intégrale des Décrets d’Abolition de l’esclavage des colonies et possessions françaises du 27 avril 1848. Décrets inspirés par l’œuvre de Victor Schoelcher, de Cyrille Bissette, entre autres, et successifs à l’époque des Encyclopédistes et des Lumières : Voltaire, Diderot, Rousseau, Montesquieu ou encore l’Abbé Grégoire et aux divers courants abolitionistes de l’époque. Il s’agit, ici, avant tout, de rendre à l’Histoire ce qui lui revient de droit et de notoriété. Une telle traduction, une telle parole créole est la parole de vérité des « anciens esclaves », parce que le créole, la langue créole, contrairement à ce qui est perçu aujourd’hui et répandu par les prétendus « défenseurs » de la parole authentique (sic), est « la » langue des colonies, quasi partout en dominance, quoique la langue officielle, partout également, soit le français.

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Pansement noir : pourquoi ça n’a pas collé en France

Lancé en 2007, le pansement « pour peaux mates et bronzées » a fait flop à peine deux ans plus tard.

— Par Bérénice Rocfort-Giovanni —

On a eu beau fouiller, on n’a rien trouvé. A côté du classique pansement beigeasse-rose, les marques les plus connues (Hansaplast, Urgo, Mercurochrome) ou de distributeurs (Carrefour, Monoprix) proposent bien des modèles « la Reine des neiges », « My Little Pony », transparents…

Mais pas un pansement n’est adapté à la couleur des peaux noires ou foncées.

Pour avoir dénoncé cela à la télévision, et plus généralement, pour avoir dit qu’il y avait trop peu de produits pensés pour les Noirs, la journaliste et militante antiraciste Rokhaya Diallo a reçu un torrent de commentaires moqueurs et racistes sur Twitter. Le #sparadrapgate – car la polémique a désormais un nom – a redoublé lorsqu’une photo a émergé sur le réseau social : celle d’une boîte de pansements Mercurochrome en deux teintes « Peaux mates et bronzées ».

Rokhaya Diallo aurait donc raconté n’importe quoi !

La loi du marché
Sauf que Rue89 a contacté le fabricant : le produit, seule tentative du genre connue en France, n’est plus vendu.

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Fête des mères: d’où vient le mot «maman» ?

— Par Jean Pruvost—
MOTS DE TOUS LES ÂGES – Le lexicologue Jean Pruvost, auteur d’un Dico des dictionnaires qui fait référence, analyse chaque semaine pour Le Figaro un mot de l’actualité. L’écrivain s’interroge aujourd’hui, à l’occasion de la Fête des mères, sur l’origine du mot «maman».

«Bonne fête, Mère!» ne s’est jamais vraiment dit. En revanche, «Bonne fête, Maman», voilà qui vient du cœur, à ne surtout pas oublier au moment de la «Fête des mères», au pluriel donc, une fête que l’enfant de l’école maternelle appelle encore de manière charmante la «Fête des Mamans». De tels mots, si forts, si premiers, scintillent depuis bien longtemps dans la langue française, et dans celles qui l’ont nourrie. C’est qu’on se situe, ici, à la source de la langue et de la vie, avec mos mères et mamans!

Indo-européen et même universel.

Donner l’étymologie du mot «mère» entraîne délicieusement à remonter dans le temps, avant même la naissance latin et le grec, en puisant dans cette langue indoeuropéenne qui a irrigué presque toutes les langues de l’Europe. On y retrouve en effet la racine mater, désignant déjà la mère, racine reprise en latin, mater, matris, et s’illustrant dans presque toutes les langues de l’Europe, en désignant la maman mais aussi, souvent, la source, l’origine.

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Le griot Kassé Mady Diabaté, «la voix d’or du Mali», est mort

Il était surnommé « la voix d’or du Mali ». Kassé Mady Diabaté est mort jeudi 24 mai à Bamako à l’âge de 69 ans. Kassé Mady Diabaté était l’un des plus grands griots maliens, si ce n’est le plus grand.

Avec sa voix d’or, Kassé Mady Diabaté incarnait des pans entiers de l’histoire du Mali. Le chanteur était né en 1949 dans le petit village de Kéla, près de la frontière guinéenne, berceau de la civilisation mandé.

Fils d’un agriculteur et d’une ménagère, le jeune garçon travaille en chantant, dans les champs. Il reprend un répertoire millénaire : l’épopée de Soundiata Keita, fondateur de l’empire du Mali.

Kassé Mady Diabaté grandit et son père lui offre son premier ngoni, sorte de guitare traditionnelle malienne. Le chanteur intègre l’orchestre régional de Kangaba, puis Las Maravillas du Mali et le Badema National. C’est l’époque des orchestres d’État, des chanteurs fonctionnaires et de la glorieuse coopération avec Cuba.

En 1989, c’est le premier concert en Europe. L’une de ses très rares interviews est pour RFI, avec Sylvie Coma. « Si je gagne de l’argent, je vais l’envoyer au village, expliquait-il alors.

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Traite et esclavage : un jour férié nécessaire pour unr appropriation mémorielle collective

— Par Yves Untel-Pastel, Ethnologue, Poète, Auteur-Compositeur —

Un crime collectif, une responsabilité collective

De mille façons nous devons le redire : Il faut « Un jour férié » pour honorer la mémoire de nos ancêtres africains réduits en esclavage pendant quatre siècles ! De l’an 1 400 à l’an 1 800 de notre ère. C’était hier. Tous les grands peuples du moment y ont pris leur part, y ont trouvé bénéfices et intérêts. Ce fut un crime collectif dont nul ne peut se dédouaner. Des fortunes se sont bâties sur des millions de morts et un continent entier disloqué, l’Afrique. Les grandes nations d’aujourd’hui y ont trouvé le sang de leur grandeur. Elles en jouissent encore, et leurs peuples profitent des fruits de leurs développements. Tant de peuples oublieux. Qu’ils furent européens, arabes, africains. Toutes les grandes religions et toutes les obédiences du moment ont admis et couvert l’inadmissible, musulmane, chrétienne, juive, animistes, athées. C’est l’histoire de l’Orient et de l’Occident. C’est l’histoire des Africains et des Européens, c’est l’histoire de l’Afrique, c’est l’histoire de toute l’Europe, c’est l’histoire de la France et de tous les Français sans exception, c’est la souffrance de tous les descendants d’esclaves africains de part le monde, celui des Antillais qui peinent à trouver une juste place dans l’histoire de France aux heures des mémoires fondamentales.

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Hommage aux victimes de l’esclavage et de la traite négrière

Le temps de la déradicalisation des consciences*

— Par Pierre PASTEL, sociologue, psychothérapeute, président du CEGOM —

*Ce texte a été, en grande partie, prononcé le dimanche 6 mai  2018 à Montceau les Mines au moment du dépôt de gerbe au Monument  aux Morts en hommage aux  victimes de l’esclavage et de la traite négrière dans le cadre du 9ième  Festival Outre-Mer en Bourgogne. Il aborde le thème de la déradicalisation des consciences.

Clin d’œil aux époux Meghan Markle1, Duchesse de Sussex et Henry Charles Albert David  Duc de Sussex (Prince Harry – Angleterre) 2

Rendre hommage aux victimes de l’esclavage et de la traite des personnes noires3

C’est un devoir pour chacun d’entre nous d’être présent, aujourd’hui, là où l’on rend hommage aux victimes de la traite négrière et de l’esclavage. Nous allons employer, dans cette « brève », le vocabulaire de notre époque pour faciliter la pleine compréhension de ce qui nous préoccupe. Il paraît que la compréhension libère.

1848- 2018

En cette année 2018, nous commémorons le 170ième anniversaire de l’arrêt officiel, en France, d’une pratique mise en œuvre pendant 400 ans par toute une « civilisation ».

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Chavouot et Pentecôte

Le mot Chavouot signifie « semaines ». Cette fête juive se situe au 50ème jour – soit 7 semaines après Pessah (Pâque)- qui correspond au mot grec « Pentecôte ». La fête de Chavouot est une des trois fêtes de pèlerinage avec Pâque et Souccot.

 Fête agricole

L’offrande des prémices caractérisait cette fête agricole. Conformément au texte biblique, il faut offrir comme prémices les premiers fruits du sol arrivés à maturité. Ces fruits doivent être de première qualité.

Fête du don de la Torah

A une date difficile à préciser, cette fête des prémices a été mise en relation avec un événement de l’histoire du peuple d’Israël, le plus important de tous : le don de la Torah : « le Seigneur dit à Moïse : taille deux tables de pierres semblables aux premières, monte vers moi sur la montagne et j’écrirai sur les tables les paroles qui étaient sur les premières que tu as brisées » Ex 34,1

Dieu a fait sortir les Israélites d’Egypte pour les délivrer de l’esclavage mais aussi pour que grâce au don de la torah, ils puissent le servir en toute liberté.

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Esclavage et mémoire, pour une posture mémorielle digne

— Par Yves PASTEL, Ethnologue, poète, auteur-compositeur —

Par sa portée symbolique, la posture fait la différence !

Poser un geste mémoriel autour de crimes contre l’humanité tels que l’esclavage et la traite négrière exige hauteur, profondeur et solennité. C’est la marque d’un indispensable respect pour soi-même et pour la mémoire des disparus que nous honorons. Il y a là toute la force d’un symbole consacrant l’unanimité d’un acte de conscience collectivement assumé.

À titre d’exemple, quand vient l’heure de commémorer la rafle du Vel’d‘Hiv’, les juifs ne dansent pas. Ils s’enveloppent dans un lourd manteau d’affliction ; ils se tiennent raides ils égrènent un à un, dans une litanie interminable, le nom des ancêtres déportés et gazés. Non, le juif ne danse pas dans ces moments-là. Il marque un lourd et profond silence ; il laisse planer l’aigle noir du souvenir sur la mémoire des disparus.

Et la France, et son président le premier, se tait, s’arrête, marque le pas, respecte, compatit ; Entre en profonde contrition. Pas un rire inconvenant, pas un semblant de liesse. Le ciel est lugubre, et les visages scellés dans le marbre du recueillement !

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Pédophilie: tous les évêques chiliens remettent leur démission au Pape

Des « documents compromettants » ont été détruits par les autorités ecclésiastiques, révèle François, qui reconnaît une faillite collective de l’Eglise chilienne.

La conférence épiscopale chilienne a annoncé aujourd’hui que les 34 évêques venus à Rome rencontrer le pape François lui avaient remis leur démission, dans le contexte d’un rapport concernant un scandale de pédophilie au Chili. « Nous, tous les évêques présents à Rome, avons remis nos postes entre les mains du Saint-Père afin qu’il décide librement pour chacun d’entre nous », indique une déclaration lue devant la presse.

« Nous voulons demander pardon pour la douleur causée aux victimes, au pape, au peuple de Dieu et à notre pays pour les graves erreurs et omissions que nous avons commises », déclarent les évêques, après trois jours de rencontres avec le pape au Vatican.

« Nous remercions les victimes pour leur persévérance et leur courage, malgré les énormes difficultés personnelles, spirituelles, sociales et familiales qu’ils ont dû affronter, auxquelles s’ajoutaient souvent l’incompréhension et les attaques de la communauté ecclésiale », ajoutent-ils. « Nous implorons leur pardon et leur aide pour continuer à avancer sur le chemin de la guérison des blessures, pour qu’elles puissent se cicatriser », poursuivent les évêques.

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Grenoble et l’esclavage antillais, pour une lecture décoloniale de l’Histoire locale

— Par Ali Babar Kenjah —

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Voici la tranquilité assurée pour nos îles, tant pour la traite que pour la liberté des nègres il n’y aura de changements que dans l’Administration et la Justice. Nous avons envoyé à l’Assemblée Nationale notre lettre d’adhésion, au nombre de douze habitants de St-Domingue qui sommes à Grenoble, pour la remercier du décret favorable
qu’elle a rendu pour nos îles.
Antoine Dolle, dit L’Américain (3 avril 1790)

Abandonnez les colonies, au moment où vos établissements sont fondés sur leur possession, et la langueur succède à l’activité, la misère à l’abondance : une foule d’ouvriers, de citoyens utiles et laborieux passent subitement d’un état aisé à la situation la plus déplorable ; enfin, l’agriculture et les finances sont bientôt frappées du désastre n’éprouvent le commerce et les manufactures.
Antoine Barnave, (mars 1790)

 

La colonialité dans l’imaginaire des villes des France

La déconstruction des formes de domination qui accablent la société contemporaine impose à la pensée de prendre la mesure exacte du moment décolonial qui s’affirme chaque jour davantage comme le moment d’une convergence ; convergence théorique, qui pose la colonialité historique de l’État français comme matrice de ses pratiques sécuritaires contemporaines et comme noeud indéfectible de son alliance impériale avec la fraction mondialisée de la bourgeoisie nationale.

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Le décret du 27 avril 1848 abolit l’esclavage dans les colonies et les possessions françaises

 2018 : 170ème anniversaire de l’abolition

L’histoire retient le nom de Victor Schoelcher, mais de nombreux auteurs ou philosophes des Lumières se réclamaient de l’ anti-esclavagisme, et l’abolition en France est issue d’un long processus qui demanda une petite centaine d’année. Influencée d’une part par l’abolition maîtrisée dans les colonies britanniques et profitant de la « révolution » de 1848 pour enfin appliquer les textes de 1791 et de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen, l’état français abolit l’esclavage le 27 avril 1848.

Décret relatif à l’abolition de l’esclavage dans les colonies et les possessions françaises
du 27 avril 1848

Au nom du Peuple français.
Le Gouvernement provisoire,

Considérant que l’esclavage est un attentat contre la dignité humaine ; qu’en détruisant le libre arbitre de l’homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ; qu’il est une violation flagrante du dogme républicain : Liberté, Égalité, Fraternité.

Considérant que si des mesures effectives ne suivaient pas de très près la proclamation déjà faite du principe de l’abolition, il en pourrait résulter dans les colonies les plus déplorables désordres,

Décrète :

Art.

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« Les routes de l’esclavage » : questions à Catherine Coquery-Vidrovitch

Alors que se profile le 10 mai prochain la « Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions », et le discours du Président de la République le 27 avril à la Sorbonne, l’histoire de l’esclavage va bénéficier d’une forte visibilité avec la sortie simultanée d’un livre et d’une collection de documentaires, tous deux intitulés Les routes de l’esclavage. Catherine Coquery-Vidrovitch, historienne spécialiste de l’Afrique et professeure émérite de l’université Paris Diderot-Paris VII, a participé en qualité de conseillère scientifique à la série documentaire qui sera diffusée à partir du 2 mai 2018 sur Arte. Dans un entretien avec le Groupe de recherche Achac, elle explique comment cette collaboration féconde avec les auteurs des films, Daniel Cattier, Juan Gélas et Fanny Glissant, a nourri le projet de son livre Les routes de l’esclavage, paru aux éditions Albin Michel.

Quelle a été votre approche pour produire cette vaste synthèse sur l’histoire de l’esclavage, qui traverse les siècles et les continents ?

La réalisatrice Fanny Glissant (petite nièce d’Édouard) a eu l’idée de ses quatre  films pour Arte sur ce sujet en lisant l’ouvrage que j’ai écrit en collaboration avec Éric Mesnard sur Être esclave, d’Afrique en Amérique (La Découverte, 2013).

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17 avril : anniversaires

Bonjour Aimé Césaire, Salut Henri Mangattale (Dudule).

Votre souvenir est plus qu’Image.

Votre souvenir est Respect et Admiration.

Votre souvenir est Peine de Savoir

Que vous n’êtes plus là pour Penser et

Agir avec nous.

Votre absence allonge notre Détresse.

Merci. Vous nous avez aidés à ouvrir les Yeux.

… Pour VOIR !!!

 

 

Lucien Cidalise Montaise

Diamant le 17 Avril 2018 (Toutes les années)

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Mort de Milos Forman

Milos Forman, réalisateur de Vol au-dessus d’un nid de coucou et d’Amadeus, est mort. Le cinéaste d’origine tchèque, devenu américain dans les années 1970, avait 86 ans.
 Milos Forman a, toute sa vie, filmé les rebelles : Jack Nicholson révolutionnant un hôpital psychiatrique dans Vol au-dessus d’un nid de coucou. Devant sa caméra, même Mozart était un rebelle : Amadeus, grand succès public de 1984 lui valut huit oscars dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur.

Fils d’un professeur juif et d’une mère protestante, tous deux morts à Auschwitz, Milos Forman entre, à la fin des années 1950, à l’école de cinéma de Prague. Ses premiers films, des comédies comme Les Amours d’une blonde ou Au feu les pompiers rompent avec l’académisme de la production communiste.

Deux fois oscar du meilleur réalisateur à Hollywood

Espoir du cinéma tchèque, Forman est à Paris en août 1968 quand l’intervention soviétique met fin au Printemps de Prague. Devenu réfugié politique, il s’installe aux Etats-Unis, où son style puissant et précis, mettant les acteurs en valeur lui vaut les honneurs. Oscar du meilleur réalisateur à 43 ans pour Vol au-dessus d’un nid de coucou, triomphe public pour la comédie musicale Hair, huit oscars pour Amadeus et un ours d’or à Berlin pour son portrait du magnat de la presse pornographique Larry Flynt.

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Troubles de voisinage : les nuisances peuvent aussi être visuelles

Des encombrants entreposés dans un jardin à la vue des voisins peuvent constituer un trouble anormal de voisinage. C’est ce que rappelle une décision de la Cour de cassation du 8 mars 2018.

À la demande de leurs voisins, les propriétaires d’un pavillon ont été condamnés sur ce fondement pour avoir entreposé sur leur propriété, en divers endroits, de nombreux encombrants, tels que WC, fauteuil en skaï, carcasse de réfrigérateur, banquette déchirée, bouteille de gaz, ou encore rouleau de grillage.

La justice a en effet considéré que la vue sur ces divers « objets » constituait un trouble de voisinage ouvrant droit à réparation.

Au même titre que des nuisances sonores ou olfactives, des nuisances visuelles peuvent parfois être considérées comme des troubles anormaux de voisinage. Ainsi, la Cour de cassation a déjà jugé qu’une clôture constituée de vieux sommiers métalliques rouillés pouvait causer un « préjudice esthétique incontestable » au voisinage.

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Méditation cosmique sur une plage de Martinique

— Par Michel Pennetier —

La plage de Schoelcher eut finalement ma préférence. Derrière moi à droite l’église sur la colline, les petites maisons du bourg, un café qui avait installé sa terrasse sur la plage, je n’avais que quelques pas à faire pour aller boire un planteur entre deux baignades. Devant moi la mer, le mouvement régulier des vagues, les teintes bleutées de l’eau qui au loin se confondaient avec le ciel où vagabondaient les formes changeantes de quelques nuages semblables à mes rêveries.

Mais je n’en restais pas là. Deux activités alternaient, se jeter dans l’eau et nager un petit quart d’heure ou se plonger dans un livre intitulé «  Forme et origine de l’univers, regards philosophiques sur la cosmologie ». Les deux se complétaient merveilleusement et faisaient de moi enfin un corps-esprit parfaitement unifié. Deleuze, commentant Spinoza, fait de la nage une activité qui correspond bien à ce qu’est la vie. Si nous ne savons pas nager, ou mal, nous luttons contre la vague, nous nous débattons désespérément et la vague nous renverse. Nager, c’est s’unir à l’eau, se servir de son énergie.

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L’Ours POP est parti pour une longue hibernation.

— Par Gabriel Jean-Marie, secrétaire national du SMPE —
C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès dans la journée du mardi 3 avril 2018 de René Achéen, surnommé Renato par ses amis. Il avait 71 ans.
Professeur d’histoire et de géographie, il était un amoureux de l’Amérique Centrale et du Sud. Il a exercé au Chili, en Colombie et au Mexique. Revenu en Martinique, il a exercé la fonction de chef d’établissement (principal au collège Ernest Renan, là où se trouve actuellement la Cour d’appel de Fort de France). Il a ensuite rejoint le rectorat où il a été un proche collaborateur des différents recteurs, notamment en qualité de directeur de cabinet. Passionné par son environnement géographique, il a été un farouche partisan du développement des relations entre la Martinique et les autres pays de la région (caraïbe, Amérique). L’Association Inter-caraïbe d’échanges (INTERCA) a ainsi pu compter sur le soutien de René Achéen et tiré profit de ses réseaux. Il a ensuite occupé la fonction de Délégué Académique aux relations internationales et à la coopération (Daric) au rectorat de Martinique.

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Le chanteur Jacques Higelin est mort

— Par Lorenzo Clément avec AFP —

Le chanteur Jacques Higelin, un des pionniers du rock français, est décédé vendredi matin à Paris à l’âge de 77 ans, a annoncé sa famille.

Jacques Higelin, est l’auteur-compositeuir d’une vingtaine d’albums et quelques chansons inoubliables, parmi lesquelles « Pars », « Champagne » ou encore « Tombé du ciel ». Il est le père de trois enfants artistes, le chanteur Arthur H, la chanteuse Izia Higelin, et le réalisateur Kên Higelin.

Artiste attachant aux airs d’éternel adolescent, cet « enchanteur », auteur, compositeur et interprète, a rassemblé un public de fidèles autour de ses chansons et de ses concerts incarnés, durant desquels il improvisait sans relâche, passait du piano à l’accordéon ou la guitare et apostrophait les spectateurs Homme de coups de gueule et de coups de coeur, toujours révolté, Higelin évoque dans certaines de ses chansons la société, les sans-papiers ou les difficultés économiques, et s’engage à plusieurs reprises aux côtés des sans domicile fixe. Alternant ballades aériennes, rock énergique et envolées lyriques, jonglant avec le texte en amoureux des mots. Né le 18 octobre 1940 à Brou-sur-Chantereine (Seine-et-Marne), d’une mère belge et d’un père alsacien, Jacques Higelin quitte l’école à 14 ans.

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Jou tala… (Rip Rénato…)

— Par Daniel M. Berté —

Lalin, entjèt kon an tatjèt adan an finèt nèf, pa lévé
pou ba maléré an soufrans an ti dousin klerté…
An frè tonbé…
Jou movèzté…

Van lalizé fèmen djòl-i kon lanmen boug chis kon an mel
ki pa lé ba’y an sikdòj ajijéwè an akakwèl…
An frè péd zel…
Jou mòwtel…

Latè fann kon zékal tòti, piébwa pèd fèy, Zandoli rantré majòl-yo
èk arété pran glisad anlè fèy koko…
An frè pèd mo…
Jou bobo…

La riviè pèd fwa, pèd fòs, pèd dlo, èk tout krapolad tjannsé
ek fèmen djòl-yo di, a klé
An frè pèd pié…
Jou krazé…

Soley fann tèt Laviya ki fini fè djòlfò
An dènié laronn-a, i kapoté majò….
An frè mò…
Jou lanmò…

Piébwa ek zannimo, Lalin, Solèy, Latè,
Lalizé, Lariviè, ek tout moun an doulè…
An frè atè…
Jou malè…

Sé plis ki an tjè félé, plis ki an konba pèdi
Sé an vré bondamézanmi…
An frè pati…
Jou modi…

Jou tala, an frè spiriten ladjé-nou ek foukan o péyi san chapo
Eya!… Eya !… Eya ! pou Rénato …
An frè anlè do…
Jou pléré gro dlo…

Daniel M.

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