Christiane Taubira, ancienne Garde des Sceaux, Ministre de la Justice dans les gouvernements de Jean-Marc Ayrault I et II, puis de Manuel Valls I et II, est l’invitée sur France-Inter du Grand Entretien de Nicolas Demorand et Léa Salamé.
Elle déclare :
« Il y a des vertus éthiques au confinement, à titre personnel et collectif…Ce qui me paraît important, c’est d’avoir conscience des autres, d’avoir constamment à l’esprit qu’il y a d’autres qui subissent les mêmes contraintes, les mêmes interdits, les mêmes renoncements, dans des conditions différentes et très inégalitaires. Ce qu’il y a de puissant dans ce moment, c’est la présence des autres : surtout quand elle n’est pas là physiquement, elle est là. »
Que pense-t-elle du vocabulaire très guerrier d’Emmanuel Macron depuis le début de cette crise ?
« Je n’ai pas envie de sombrer dans la facilité en disant que le président s’est trompé de registre. Il a probablement intentionnellement voulu bousculer les consciences et les comportements. Je pense sincèrement que des femmes dans des positions d’autorité ou de pouvoir auraient abordé les choses différemment. Plutôt que d’avoir recours à ce corpus viril, martial, elles auraient vu plus facilement que ce qui fait tenir la société, c’est d’abord une bande de femmes : elles sont majoritaires dans les équipes soignantes, même si nous soignons aussi avec autant de gratitude les hommes ; elles sont majoritaires aux caisses des supermarchés, dans les équipes qui nettoient les établissements qui travaillent encore… Tout ce qui tient la société, qui nous permet d’inscrire une temporalité dans nos têtes, de nous projeter, ce sont les femmes qui le font.

Pour les scientifiques, il est désormais acquis que le Covid 19 n’a ni frontière, ni ethnie, ni classe sociale de préférence ; la pauvreté est son lit de prédilection !
« Le Prix de la dignité », c’est le nom du rapport choc qu’Oxfam vient de sortir. L’ONG y anticipe un basculement massif dans la misère à travers le monde, suite à l’épidémie du coronavirus. Ce prix de la dignité, c’est celui à payer d’urgence au niveau de la communauté internationale pour faire face à une spirale vertigineuse, de nature à enraciner les pays pauvres dans le sous-développement… Un demi-milliard de personnes supplémentaires pourraient basculer dans le dénuement. À l’approche de réunions décisives qui auront lieu la semaine prochaine entre la Banque mondiale et le Fonds monétaire international et entre ministres des Finances du G20, les pays riches sont au pied du mur.
La Martinique médicale serait en perdition, pas seulement pour cause de covid-19. Dans la situation d’abandon où elle serait laissée par la France, seule Cuba serait en mesure de la sauver. Est-ce une nouvelle déclinaison du célèbre cri de guerre Hasta la victoria siempre ?
Comme quelques grands patrons hier empressés subitement, devant la crise des gilets jaunes, de payer davantage d’impôts, Hayot à l’image du groupe L’Oréal en France mobilisant une de ses usines pour produire du gel alcoolique, a décidé, face à la crise du Covid 19 en Martinique, et devant l’arrêt de sa production de rhum (comme les autres distilleries), de fournir au personnel de santé, de l’armée, de la gendarmerie…quelques 10 000 litres de solutions hydro-alcoolique. Un « cadeau » doublé à la fois d’un prêt de véhicules au personnel de santé, en cette absence massive de location de véhicules, et d’une commande de 1 350 000 masques pour les soignants de Martinique, Guadeloupe, Guyane et Réunion. Bravo et quel geste !
Négligé en temps normal, le travail des caissières et des soignants revient sur le devant de la scène. Analyse de Sandra Laugier est philosophe, professeure à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, spécialiste de philosophie du langage et de philosophie morale. Elle a codirigé récemment « Le Pouvoir des liens faibles » (éd. CNRS, 2020).
Si personne, quoiqu’on dise, ne peut prédire le rythme ni même l’ampleur finale de l’expansion du Covid 19 chez nous, il est juste de proclamer que l’hécatombe n’est pas fatale. Non pour tirer argument de sa vitesse apparemment moins grande pour le moment ici que sous d’autres cieux pour relâcher une vigilance bien insuffisante, mais au contraire, pour mettre à profit notre position dans une sorte d’ œil du cyclone pour s’armer et faire face.
Alors que le monde est en proie à un crise exceptionnelle, avec la pandémie de COVID-19, il apparaît utile de mettre en lumière une institution importante, mais encore trop peu connue, de l’administration publique et des relations internationales : celle du consul honoraire.
Tribunaux, bureaux de poste, commissariats, préfectures, caisses d’allocations familiales, caisses de retraite, agences Pôle Emploi… Compte tenu de leur contribution à la vie de la Nation, les services publics continuent leur activité. Pendant le confinement, leur organisation et leurs modalités d’accueil ont changé. Peut-on encore s’y rendre et selon quelles modalités ? Sinon, comment entrer en contact ? Quels services sont-ils assurés ?
Philippe Pierre-Charles a lancé cette pétition adressée aux autorités de Martinique
Pointe-à-Pitre le 30 mars 2020.
Ce nouveau crime avec préméditation ne restera pas impuni !
Deux documents de synthèse disponibles actualisés à la date du 30 mars 2020 :
Monsieur le chef de l’État,
Communiqué: Le rassemblement mensuel place de la Concorde à Paris pour la libération de Mumia est annulé.
Pendant le dispositif de confinement mis en place depuis le mardi 17 mars, à chaque sortie hors de son domicile, il faut se munir d’une attestation dérogatoire de déplacement ou d’un justificatif professionnel. Mais une attestation numérique est-elle valable ? Puis-je remplir l’attestation au crayon afin de la réutiliser ? Faut-il inscrire l’heure de sortie ? Quelles sont les amendes en cas de non-respect des règles ? Service-public.fr vous informe.
Tribune
Ce qui suit est un extrait de la lettre datée du mois de janvier 2019 de Georges Dorion, haut-fonctionnaire de l’Etat à un homme politique martiniquais qui lui est proche. Ce Martiniquais, ancien élève de l’ENA et Inspecteur général des affaires sociales honoraire (IGAS), jette un regard éclairé sur l’évolution de la Martinique à partir des années 1950.
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« Il suffit d’écouter chaque matin une déclaration de Sibeth N’Diaye, et l’on peut être sûr que la réalité démontrera l’inverse le soir même. »
Depuis mardi 17 mars 2020, le gouvernement français a décidé de mettre tout le territoire sous confinement. Les déplacements à l’intérieur du territoire, les entrées et sorties de « non nationaux » sont contrôlés, voire interdits.
Une pandémie menace de décimer des centaines de milliers d’êtres humains : «Les entreprises » – entendez les capitalistes – recevront des milliards d’euros, tirés de la poche des contribuables pour assurer leur maintien à flot. Les institutions financières internationales mobilisent déjà les moyens de sauver le système. Ceux d’en bas, par contre, ont peu de chance de voir valablement compensés leurs revenus perdus.
Dans le débat qui oppose parfois votre serviteur à Raphaël Confiant, les amis de l’écrivain ont décelé la preuve de son imprudence d’accepter d’échanger avec quelqu’un qui n’est pas de la famille. L’un d’eux avait pu écrire qu’il est dangereux de laisser entrer « le loup dans la bergerie », comme s’il y avait quelque chose de corrosif pour les cervelles marxistes à les exposer à des idées différentes. Le « fous-le dehors ! » de certains d’entre eux traduit l’inaptitude de notre démocratie au débat public. Jamais ou presque, à part Confiant lui-même qui est sur tous les fronts, il n’est répondu au fond des contrechroniques publiées dans Montraykréyol, ne fut-ce que dans la rubrique « commentaires » du site. Je me félicite que quelques contradicteurs se manifestent par courrier privé. Lorsque c’est possible, on s’échange quelques mails. Sinon, on est dans l’intox, pas dans le débat !
Mardi 17 mars 2020.