À propos du travail des salarié(e)s agricoles

— Communiqué du CNP—

Ce nouveau crime avec préméditation ne restera pas impuni !
Quand les criminels contraignaient les ouvriers et les ouvrières agricoles, parfois avec leurs enfants, à semer des poisons dans les bananeraies, les mêmes prétextes étaient utilisés : il fallait « sauver l’économie et les emplois » ! Le résultat est là : une population et un pays massacrés par la pollution et les maladies. Les intérêts de la caste avaient été, une fois de plus, défendus.
Aujourd’hui, les ouvriers agricoles vont de nouveau servir de chair à canon dans leur guerre pour le profit : l’État français les « autorise » à aller assurer les profits de la caste sur les habitations ! Au détriment de leur vie et de la santé de toute la population ! Tellement strictes sur le confinement de la population, dénonçant avec dédain les irresponsables qui ne le respectent pas, les autorités coloniales considèrent qu’il est essentiel que ces travailleurs aillent produire le dessert destiné à atterrir sur les tables de la « métropole » coloniale ! L’alibi démagogique des criminels est qu’il a été demandé aux maitres de la plantation d’assurer la sécurité. Quel contrôle est prévu ? Qu’en est-il des précautions sur le parcours ? Incontestablement, une porte est ouverte à la propagation du COVID 19.
Il est prétexté que des syndicats auraient donné leur accord. Lesquels ? Il faut qu’on le dise clairement afin que le moment venu, ils soient jugés au même titre que ceux qui avaient relayé les attentes de la caste en demandant les dérogations pour le chlordécone. Les criminels jouent sur les difficultés économiques des travailleurs et font miroiter primes et salaire pour attirer les sacrifiés. Ceux qui avaient accepté de semer les poisons pour pouvoir se nourrir, meurent aujourd’hui de cancer et regrettent leur erreur.
Ceux-là même qui trouvent des milliards pour indemniser les capitalistes considèrent que les travailleurs agricoles ne valent pas la peine d’être protégés et de recevoir les indemnités financières pour compenser leurs salaires perdus.
Nous appelons nos compatriotes à faire prévaloir le principe de précaution, à rester chez eux garantir la survie de leur famille et de leur peuple. Le moment viendra où ce peuple Martiniquais demandera des comptes aux empoisonneurs, aux scélérats qui profitent de la crise pour augmenter abusivement les prix, à l’État colonial et à ses complices.
29 /03/2020
Pour le CNCP : Le Président, Jean ABAUL