Catégorie : Politiques

Activisme N.R.V. (Noir, Rouge, Vert) : parler vrai!

 — Par Marie-Laurence Delor —

Au delà des stratégies de victimisation, du sensationnel (maire enchaîné consentant, statues mises à sac et incendiées) et des nouveaux héros au crachat facile ou tombés au champ d’honneur, il y a l’essentiel, le fait problème qu’il faudra bien à un moment ou à un autre considérer: l’impuissance de la classe politique martiniquaise à penser et à forger une volonté collective autour d’un projet de réduction des dépendances, même dans le cadre du présent statut. C’est cela l’enjeu et pas autre chose. Il faudrait, à notre avis et jusqu’à preuve du contraire, analyser cette impuissance comme une résultante d’une culture tribale dominante où les intérêt de clans, de castes et de groupe l’emportent sur l’intérêt du plus grand nombre tout en se prévalant de celui-ci par des artifices idéologiques, autrement dit des représentations travesties de la réalité. La fonction des intellectuels dans un tel contexte est de déconstruire et de clarifier les enjeux pas de « hurler avec les loups ».

L’observateur attentif qui ne se laisse pas « divertir », au sens du philosophe Pascal, par l’agitation ambiante devrait être interpellé par une singularité: la présence en arrière plan de parents et leur implication de plus en plus marquée en première ligne en lien avec  l’accélération des évènements.

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Cénacle de Fort-de-France : De la nécessaire rigueur des débats sur les statues

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Que les questions que posent le choix des statues à supprimer ou à ériger soit mises en débat relève de l’élémentaire exigence. On peut craindre cependant que la pression des évènements et la précipitation induite ne viennent altérer l’objectivité du débat et ne conduisent à une grande confusion. En l’espèce tout peut porter à controverse, même le nom du lieu où se déroulent en ce moment ces débats, le Kiosque Guédon. Lorsque ceux-ci mettent en scène des historiens il paraît souhaitable qu’ils s’expriment sur des faits, selon la méthode scientifique, avant d’en arriver aux conclusions. Une telle démarche est de nature à apaiser les passions dans un auditoire chauffé par une actualité puissamment orientée, surtout par les réseaux sociaux.

Myriam Cottias qui a rappelé avec justesse qui était Victor Schoelcher s’est, en revanche, laissée abuser par une fausse information. Est-ce dû à cette inclination dans l’écriture de l’histoire martiniquaise, à faire la part belle aux politiques ? Ce mercredi, devant un auditoire qui en redemandait, elle a fait crédit à Aimé Césaire d’avoir prolongé le geste iconoclaste subi par la statue de Joséphine de Beauharnais.

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Cénacle de Fort-de-France : ériger des statues pour qui? quand? et à quel endroit? etc.

Débat public les 23 & 24 juillet 2020 au Kiosque Guédon à partir de 18h 30

Avant même la mort de George Floyd, des militants ont aussi dégradé et abattu des statues de Victor Schœlcher le 22 mai en Martinique, à l’occasion de la journée de commémoration de l’esclavage. Une action justifiée par des jeunes filles dans une vidéo de Martinique La Première : « Nous en avons assez, nous, jeunes Martiniquais, d’être entourés de symboles qui nous insultent ».

Lire: 47 articles de presse consacrés à la démolition des statues de Schœlcher

« On peut y voir la volonté de contester le récit national autour de la figure de grands abolitionnistes blancs comme Schœlcher », explique François Durpaire. « Les abolitionnistes noirs, métisses, mulâtres sont beaucoup moins connus et reconnus alors qu’ils ont existé et eu un rôle déterminant… Quelqu’un comme Bissette par exemple, qui s’est engagé bien avant Schœlcher mais qu’on connaît beaucoup moins ».

Pour autant, est-ce que les militants mettent sur le même plan les esclavagistes et les abolitionnistes ? Ce n’est pas l’idée. Déboulonner ces statues revient à contester le récit actuel pour ceux qui n’ont pas les moyens d’écrire les livres d’Histoire.

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Et si AMJ détenait les clés de la prochaine élection à la CTM ?

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Impensable diront certains ! Et pourtant…

Certes, vu son âge et le tort considérable qu’a pu lui faire sa pratique autocratique de l’exercice du pouvoir, confinant à l’absolutisme monarchique,il ne peut envisager sérieusement de se représenter. Il n’en reste pas moins nolens volens le”faiseur de Roi”incontournable de cette élection.

Il suffit de jeter un coup d’oeil sur l’échiquier politique local, tel qu’il résulte des dernières consultations, pour s’en convaincre : en dépit des réserves d’usage car chaque élection à ses spécificités (une élection municipale ou communautaire n’est pas une élection à une assemblée territoriale où le coéfficient personnel de la tête de liste joue un rôle déterminant-sans parler de l’impact du Covid 19 ), l’analyse des statistiques du ministère de l’Intérieur ne laisse guère planer de doute. Le corps électoral de la Martinique a subi une mutation, son centre de gravité s’est déplacé de la gauche classique vers le Centre qu’il s’agisse du centre-droit, du centre -gauche ou de l’infinie variété des “ inclassables”.

Cette donnée fondamentale est lourde de conséquence pour la coalition EPMN, dominée par un parti autonomiste, sans ligne directive claire et en proie à la contestation interne, dont le leader ne rêve que de prendre sa revanche et piaffe d’impatience.

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Penser les Antilles, hier et aujourd’hui

Hier, Frantz Fanon 

Une date anniversaire :

Le 20 juillet 1925 naissait à Fort-de-France à la Martinique, Frantz Fanon. On ne dira jamais assez l’importance de ses essais sur la colonisation, et sur les catastrophes engendrées par la psychiatrie. Un auteur qu’on aime citer, mais qui serait aujourd’hui assez peu lu, si l’on en croit certains critiques. Peau noire, masques blancs (Seuil, 1952),  L’an V de la révolution algérienne (Maspero, 1959), Les Damnés de la Terre (Maspero, 1961), son livre le plus connu préfacé par Sartre, ou son ouvrage posthume Pour la révolution africaine (Maspero, 1964) : son œuvre en a influencé plus d’un, des indépendantistes africains aux leaders du Black Panther Party notamment. (Extrait du Journal Jeune Afrique)

Très jeune homme, Frantz Fanon décide de quitter son milieu natal. Engagé volontaire pendant la Seconde Guerre Mondiale, blessé au combat, puis étudiant en médecine à Lyon, il subit pendant ces années de formation l’expérience mortifère du racisme, cette « déviation existentielle ». Dans Peau noire masques blancs , il écrit  « le Noir n’est pas un homme » ; il refuse l’assimilation, se révolte contre le déni des cultures dites indigènes, l’oppression économique et identitaire des colonisés, la violence faite aux peuples dominés.

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L’état de la liberté artistique 2019 : la censure gagne du terrain.

Le nouveau rapport de Freemuse L’état de la liberté artistique 2019: à qui comptent les récits?  est une analyse approfondie de 673 cas de violations de la liberté artistique qui se sont produites dans différentes sphères culturelles dans 80 pays tout au long de 2018. Il identifie les principaux défis pour la liberté d’expression des artistes et souligne les modèles et tendances de violation. En outre, le rapport appelle à la responsabilité de ces violations.

Le rapport met en lumière la législation antiterroriste comme une méthode troublante et croissante de violer la liberté d’expression artistique. En 2018, 19 artistes ont été emprisonnés et 10 ont été détenus sous couvert de contre-terrorisme. Les recherches de Freemuse concluent que neuf pays (Biélorussie, Égypte, Géorgie, Israël, Nicaragua, Russie, Espagne, Turquie et États-Unis) se sont révélés avoir utilisé des lois et des mesures contre le terrorisme et l’extrémisme contre les artistes en 2018.

«L’État de la liberté artistique 2019 documente un scandale omniprésent des droits de l’homme impliquant des lois antiterroristes utilisées pour faire taire les artistes qui critiquent les gouvernements ou remettent en question les valeurs de la société. 

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Y aura-t-il en Martinique un esprit Espace Sud ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —

A travers la morosité qui conduit aux blocages de toutes natures de l’action politique en Martinique, une personnalité avisée me disait que la chance de la Martinique pourrait résulter du très prochain renouvellement des élus de la Collectivité territoriale. L’arrivée en nombre de nouveaux maires et de visages nouveaux dans les équipes municipales pourrait donner du contenu à cette prémonition. A cet égard, l’élection d’André Lesueur comme président de l’Espace Sud paraît significative de la venue d’un esprit nouveau.

Le maire de Rivière-Salée est avec son collègue du St Esprit, Fred-Michel Tiraut, l’un des rares élus du Sud de la Martinique qui, en dépit de la force d’attrait des écuries de gauche, protestent de leur appartenance à la droite de l’échiquier politique. Ce n’est évidemment pas au titre de son rapport à la République que le maire de Rivière-Salée a été choisi par ses pairs de l’Espace Sud pour présider cette institution pendant 6 ans. Les opérations de vote qui se sont déroulées ce vendredi 17 juillet 2020 au St Esprit n’ont permis de déceler aucun des stigmates du sectarisme habituel qui préside aux rapports entre la gauche et la droite, depuis 30 ans.

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Pour un Mémorial en hommage aux victimes de l’esclavage

Conception, réalisation et installation d’une œuvre d’art en hommage aux victimes de l’esclavage, au sein du Jardin des Tuileries, à Paris

— Par Janine Bailly —

J’ai en mémoire la supposée création d’un Conservatoire départemental de musique, danse et théâtre en Martinique, à Fort-de-France. Un projet voté en 2008 et porté par Claude Lise, alors Président de ce qui était encore le Conseil Général. En 2010, Claude Lise avait d’ailleurs posé la première pierre du bâtiment avec le Ministre de la culture de l’époque, Frédéric Mitterrand, sur un terrain jouxtant les ruines dites  « du Vieux Moulin », au quartier Desrochers. Je peux en témoigner, mon appartement s’étant trouvé à l’époque fort près de ce site pressenti… Ce Conservatoire verra-t-il vraiment le jour ? On est en droit d’en douter si l’on voit la végétation qui, à l’heure actuelle, a seule repris possession du lieu…

Forte de cet exemple, et avouant être trop peu au fait des mœurs politiques, locales, nationales, gouvernementales tant élyséennes que ministérielles, je ne sais si les projets perdurent lorsque l’on passe ici d’une structure à l’autre, là-bas d’un ministre responsable à son ministre successeur… Si tel n’est pas le cas, il est néanmoins toujours bon de savoir ce que nous avaient concocté Franck Riester et  Annick Girardin.

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John Lewis, figure du mouvement des droits civiques aux États-Unis, est mort

L’élu démocrate à la Chambre des représentants, compagnon de route de Martin Luther King, est mort vendredi à l’âge de 80 ans, des suites d’un cancer du pancréas.

John Lewis, emblématique militant de la non-violence et des droits civiques aux Etats-Unis, ancien compagnon de route de Martin Luther King, et qui a poursuivi une longue carrière au Congrès, est mort, vendredi 17 juillet, à l’âge de 80 ans, des suites d’un cancer du pancréas.

La mort de « l’un des plus grands héros de l’histoire américaine » a été annoncée par la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, dans un communiqué.

« John Lewis était un titan du mouvement des droits civiques dont la bonté, la foi et la bravoure ont transformé notre nation. (…) Que sa mémoire soit une inspiration pour que, tous ensemble, nous agissions face à l’injustice, que nous “causions de bons ennuis, des ennuis nécessaires”. »

Un « géant »

L’ancien président Bill Clinton et son épouse, l’ancienne secrétaire d’Etat Hillary Clinton, ont salué cet élu démocrate à la Chambre des représentants, un « géant » devenu « la conscience de la nation ».

Les hommages sont également venus du camp républicain, avec notamment Mitch McConnell, président du Sénat, qui a loué ce « pionnier des droits civiques qui n’a pas hésité à mettre sa vie en jeu pour combattre le racisme, promouvoir l’égalité des droits et placer notre nation en accord avec ses principes fondateurs ».

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Déjouer les pièges du pouvoir colonial !

— Par Gilbert Pago, membre du GRS —

A l’évidence le piège est tendu. Avec un art de la manipulation basé sur des siècles d’expérience en matière de domination, l’état colonial pratique un double discours spécieux. D’un côté il fait mine d’hésiter dans sa démarche judiciaire contre les militants de l’affaire d’Oceanis comme si il pourrait jouer la carte de l’apaisement, de l’autre il manie la trique contre les mêmes. En embarquant au petit matin deux militants accusés de violences contre les policiers lors d’un autre procès le 15 mai, nos experts connaissaient si bien la suite prévisible qu’ils avaient déjà sous la main les forces de gendarmerie pour remplacer la police considérée comme trop locale pour « faire le boulot ». La saisie inadmissible d’un tambour de protestation devant le commissariat fut la provocation pour obtenir les échauffourées souhaitées.

Lire : De l’activisme mémoriel : où va la Martinique ? par Jean-Marie Nol

Le but évident est de faire naître un sentiment de lassitude dans la population, de provoquer un doute quant à la nature de certaines arrestations et d’isoler celles et ceux qui pour des raisons légitimes veulent en découdre avec un système basé sur le mépris du peuple et la complaisance criminelle avec un certain nombre d’empoisonner békés.

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Non aux violences policières du 16 juillet contre les manifestants à Fort de France

— Communiqué de presse de Combat ouvrier—

Les scènes de violences policières auxquelles se sont livrées les gendarmes contre des manifestants le jeudi 16 juillet dans l’après –midi à Fort de France dans la soirée sont insupportables.

Les manifestants étaient rassemblés aux abords du commissariat de police en soutien à deux jeunes activistes qui avaient été mis en garde à vue le matin même dans le cadre des mobilisations anti-chlordécone. Des vidéos ont circulé dans lesquelles on voit des policiers s’acharnant tout particulièrement sur un des manifestants, avec des gestes d’une violence et d’une insistance rappelant ceux qui ont été vu au moment du meurtre de George Floyd à Minneapolis le Juin. Cela a déclenché une riposte des manifestants et des affrontements qui ont duré plusieurs heures.

Lire : De l’activisme mémoriel : où va la Martinique ? par Jean-Marie Nol

Combat ouvrier dénonce vigoureusement la brutalité policière et les comportements racistes qui l’ont accompagnée contre des manifestants pacifiques.

Combat ouvrier réaffirme sa solidarité avec ceux qui dénoncent une justice coloniale toujours prête à s’abattre sur les manifestants contre les exactions des pollueurs au chlordécone, et se montre clémente vis-à-vis de ces mêmes empoisonneurs.

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Jean-Loup Amselle : « Il ne suffit pas de déboulonner les statues des colonisateurs pour se débarrasser de leur empreinte intellectuelle »

— Par Jean-Loup Amselle, anthropologue et africaniste —

Une décolonisation achevée passe par un processus d’anamnèse mettant au jour ce qui a été refoulé dans notre conscience et refait périodiquement surface lors de conflits de tous ordres, analyse dans une tribune au « Monde » l’anthropologue et africaniste Jean-Loup Amselle.

 Détruire les symboles de l’esclavage et de la colonisation, disent-ils. Mais suffit-il de déboulonner les statues des esclavagistes, des conquérants et des colonisateurs pour venir à bout de l’idée esclavagiste et coloniale qui perdure inconsciemment et consciemment tant dans l’esprit des descendants de colonisés que dans celui des descendants de colonisateurs ? Peut-on se contenter de jeter à bas les statues de Bugeaud, de Faidherbe, de Gallieni ou de Binger pour échapper à la prégnance de leurs principes de gestion des populations conquises.

On ne se débarrassera pas d’un revers de main de schèmes de pensée qui continuent d’imprimer, qu’on le veuille ou non, les structures mentales des Africains et des Occidentaux. En ce sens, il est indéniable que nous vivons tous dans un monde postcolonial qui fait qu’une décolonisation achevée passe par un processus d’anamnèse mettant au jour ce qui a été refoulé dans notre conscience et refait périodiquement surface lors des conflits de tous ordres qui affectent aussi bien les anciennes métropoles que les anciennes colonies.

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Thomas Piketty, Haïti et la dette d’Indépendance

Le quotidien « Le Nouvelliste » publie un entretien entre son chroniqueur Thomas Lalime et Thomas Piketty, sur la façon dont les travaux de ce dernier pourraient aider à éclairer les choix de politiques publiques en Haïti. 

Thomas Lalime (T.L) : Après « Le capital au XXIe siècle » en 2013, vous présentez au grand public « Capital et idéologie » en 2019 afin de dresser un portrait assez fidèle des inégalités. Haïti, ancienne colonie française, demeure l’un des pays les plus inégalitaires dans le monde. A-t-elle occupé une place importante dans vos recherches ?

Thomas Piketty (T. P) : Mon nouveau livre, « Capital et idéologie », présente une histoire des régimes inégalitaires, en particulier des systèmes de justification idéologique des inégalités. Le cas d’Haïti joue un rôle très important dans mon livre, car la façon dont l’île a été traitée par la puissance coloniale française et les anciens propriétaires d’esclaves illustre de façon extrême — mais malheureusement représentative — la brutalité de l’idéologie propriétariste en vigueur au XIXe siècle, avec son fondement, une quasi-sacralisation des droits des propriétaires, quelles que soient les origines et les formes de la propriété.

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Quels sont les «espaces publics clos» dans lesquels le port du masque sera obligatoire?

— Par Océane Herrero —

Cette obligation, annoncée par Emmanuel Macron lors de son allocution du 14-Juillet, devrait être effective le 1er août.

L’épidémie n’est pas terminée, et il existe même des «signes que cela repart un peu». Lors de son entretien télévisé ce mardi 14 juillet, Emmanuel Macron a mis en garde, et a fait une annonce majeure: le port du masque sera obligatoire à partir du 1er août dans «les lieux publics clos». Selon lui, «on le fait dans les transports, ça marche très bien, mais c’est un peu erratique dans les lieux publics clos (…) ça veut dire qu’il faut que les choses s’organisent ».

Cette mesure soulève plusieurs interrogations. Qu’est-ce qu’un lieu clos, et pourquoi le gouvernement attend-il le 1er août pour rendre le port du masque obligatoire?

Définition attendue par décret

Le port obligatoire du masque est déjà en vigueur au niveau local, dans une commune: Saint-Ouen. Face à une résurgence de l’épidémie, le préfet de Seine-Saint-Denis a pris, le 13 juillet, un arrêté rendant le port du masque obligatoire dans les lieux clos.

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Candidature à la Maison Blanche : coup de « com » ou réelles ambitions ?

L’artiste Kanye West dévoile quelques éléments de son programme présidentiel.

Qui est Kanye West ?

Selon Wikipédia : « Rappeur, auteur-compositeur-interprète, réalisateur artistique, réalisateur et designer américain, Kanye West est l’un des plus gros vendeurs de disques de l’industrie musicale, avec plus de 32 millions d’exemplaires vendus et 100 millions de téléchargements à travers le monde. Il est également l’un des artistes les plus récompensés aux États-Unis d’Amérique, à 21 reprises lors des Grammy Awards, ce qui fait de lui un des artistes ayant le plus de victoires, et le plus jeune avec un si grand palmarès ».

Le rappeur et homme d’affaires américain Kanye West a annoncé samedi 3 juillet 2020 dans un Tweet qu’il se portait candidat à la prochaine présidentielle des États-Unis de novembre. Est-ce à considérer ? Apparemment oui, si l’on en croit l’interview publiée mercredi dans le magazine économique « Forbes ». À défaut de véritable programme, Kanye West lève le voile sur quelques grands axes de son plan. Mais doit-on pour autant prendre au sérieux ce rappeur à l’attitude de plus en plus erratique ces dernières années ?

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Suppression de France Ô: crime contre la culture, mépris pour l’Outre-mer

— Par Le Cercle de Saint-Georges —

Ainsi le premier acte politique de Roselyne Bachelot, toute nouvelle ministre de la Culture, serait d’enterrer France Ô. Une décision incompréhensible pleine de mépris pour les Outre-mer et les ultramarins alors que la crise du Covid19 entraîne au contraire la nécessité de plus de solidarité. France Ô doit être plus que jamais maintenue et modernisée dans une démarche participative

« Sur France Ô, je pense que la question est résolue parce que finalement on était arrivé à une sorte de confinement de l’Outre-mer dans le service public audiovisuel et l’Outre-mer doit participer à l’ensemble de l’audiovisuel« . Roselyne Bachelot ministre de la Culture sur France Inter le 9 juillet 2020

En pleine crise du coronavirus le premier acte politique du gouvernement Castex en matière culturelle serait (si l’on en croit la déclaration de Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, ce jour sur France Inter) de fermer la chaîne France Ô dédiée aux Outre-mer et visible sur le Canal 19 de la TNT.

Certes, cette décision avait déjà été « actée » par le gouvernement Philippe avec une disparition programmée pour le 9 août prochain mais la crise du coronavirus avait rebattu les cartes, France Ô tout comme France 4, elle aussi menacée de fermeture à cette date, ayant été fort utile durant le confinement en reliant plus que jamais au quotidien les ultramarins de l’Hexagone à ceux des Outre-mer.

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La Martinique, seul pays à briser les statues d’abolitionnistes

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Le vent de déboulonnage de statues a soufflé à nouveau. Il s’agit cette fois du buste d’Ernest Deproge, avocat martiniquais né en Martinique dont les états de service au bénéfice de la Martinique sont repris dans tous les journaux. Je redis ici que ces menées iconoclastes ne tombent pas du ciel, c’est le résultat d’un discours et d’une politique amplement développés. Il s’agit d’un résultat-étape d’une orientation politique qui se confirme. Si ce résultat effraie nombre de ceux qui, en apprenti-sorciers, tiennent depuis longtemps ce discours et développent cette politique, ce n’est pas le cas pour tous.

Des sociologues et autres intellectuels voient dans ces gestes l’expression de la maturité de leurs jeunes auteurs et s’en félicitent. D’autres, à l’inverse, imputent les causes de ces actes à l’ignorance et l’inculture de ces jeunes. Cette démarche sociologique est dérisoire car il s’agit de politique et de rien d’autre. En effet, tout ignorant et tout inculte qui a été bien agité du cerveau peut parfaitement agir en fonction du formatage reçu. Il ne peut échapper à personne que ceux dont ils servent de boucliers et de vitrines ne sont pas tous des ignorants.

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Mark Lilla, Margaret Atwood, Wynton Marsalis… : « Notre résistance à Donald Trump ne doit pas conduire au dogmatisme ou à la coercition »

— Collectif —

Les mouvements en faveur de la justice sociale posent des interdits qui menacent le débat public, s’inquiète, dans une tribune au « Monde », un collectif de plus de 150 écrivains, artistes et journalistes de divers horizons politiques.

Tribune. Nos institutions culturelles sont aujourd’hui à l’épreuve. Les puissantes manifestations en faveur de la justice raciale et sociale revendiquent une réforme de la police trop longtemps différée et font plus largement entendre des appels pour davantage d’égalité et d’inclusion dans notre société, notamment dans l’enseignement supérieur, le journalisme, la philanthropie et les arts.

Mais cette nécessaire prise en compte a aussi renforcé tout un ensemble de postures morales et d’engagements politiques qui risquent d’affaiblir les règles du débat public et l’acceptation des différences au profit d’un conformisme idéologique. Autant nous avons salué la première phase de ce mouvement, autant nous voulons nous élever contre la seconde.

Les forces illibérales gagnent du terrain partout dans le monde et trouvent un puissant allié en Donald Trump, qui représente une réelle menace contre la démocratie. Notre résistance ne devrait pas conduire au dogmatisme ou à la coercition.

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GUYANE : dans les favelas françaises

L’agglomération de Cayenne, en Guyane, compte une vingtaine de bidonvilles. Des quartiers insalubres que le nouveau préfet, Marc Del Grande, veut voir disparaître. Depuis son arrivée en juillet dernier, quatre expulsions ou évacuations ont déjà eu lieu. Une situation inacceptable pour les équipes de Médecins du Monde qui proposent une aide médicale aux habitants de ces bidonvilles, victimes d’une extrême précarité.

Un exemple : 

A l’entrée de sa maison, à même le sol, de grands sacs de farine empêchent Gaston de circuler. De son four, qu’une amie de Guadeloupe lui a amené le mois dernier et qu’il a branché à une installation électrique de fortune, émane une douce odeur de coco. Un parfum qui lui rappelle celui de son enfance, lorsqu’il habitait en Haïti avec sa mère et ses deux soeurs. Cela fait quatre ans que Gaston vit ici, dans le bidonville de la Source de Baduel, à quelques kilomètres du centre-ville de Cayenne en Guyane, avec sa femme et ses trois filles. Comme lui, ils sont plus de cinq mille à survivre entre les planches et les taules, confinés, dans la chaleur cuisante du soleil guyanais.

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Colonialisme : le réveil des mémoires en Europe

— Par Sabine Cessou (Bruxelles), Anne Le Nir (Rome), Tristan de Bourbon (Londres), Laurent Larcher —

Déboulonner les statues des figures de la colonisation, débaptiser les rues, les écoles et les places qui portent leur nom, ce phénomène relancé dans le sillage de la mort de George Floyd aux États-Unis et du mouvement « black lives matter » touche aussi les anciennes puissances coloniales européennes. Si les gestes se ressemblent, la question coloniale ne se pose pas, pour autant, de la même manière dans chacun de ces pays. En France comme au Royaume-Uni, l’indignation a prévalu face à ces mouvements de colère. Mais pas pour les mêmes raisons.

En France, l’histoire coloniale s’est renouvelée

« Ce mouvement n’est pas acceptable dans sa forme, il est antidémocratique et péremptoire. Il est autant anachronique qu’ignorant. Et enfin, c’est nous engager dans un processus sans fin qui nous conduira jusqu’à Jules César et même aux Grecs », confie Jean-Noël Jeanneney, résumant la position de nombre d’historiens, de Mona Ozouf à Michel Winock. « Il faut expliquer, expliquer et non détruire : c’est la meilleure des fidélités que l’on puisse exprimer aux victimes de la colonisation ».

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Pour refonder le service public hospitalier

— Par Les invités de Mediapart —

Au moment où le « Ségur de la santé » s’achève, cinq collectifs se sont associés pour lancer un appel à la tenue d’un « Atelier de travail et de réflexion démocratique et populaire » pour la refondation du service public hospitalier. Chercheurs en science sociale et soignants s’unissent pour réinvestir les collectifs de soin et inventer une « gouvernance » démocratique.

Au moment où le « Ségur de la santé » s’achève sur une note amère et qu’il laisse sans réponses des questions essentielles sur le devenir du service public hospitalier, cinq collectifs se sont associés pour lancer un appel à la tenue d’un « Atelier de travail et de réflexion démocratique et populaire » pour la refondation du service public hospitalier. A l’origine de cet appel : le Collectif Inter-Hôpitaux, les Economistes Atterrés, le Collectif Inter-Urgences, le Printemps de la Psychiatrie et les Ateliers Travail et Démocratie  entendent s’atteler  à recueillir la parole de celles et ceux qui ont traversé la crise sanitaire, soignants comme soignés, et à travailler à la fois à concevoir et conforter des collectifs de soin plus autonomes et à œuvrer pour la mise en place d’une  autre gouvernance de l’hôpital public. 

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« Relance », développement, inégalités, survie et émancipation.

— Contribution au débat de Philippe Pierre Charles avec Philippe Jock, Christian Louis- Joseph et Danielle Laport.—

Quid d’ un « plan de relance économique » et de lutte contre les inégalités sociales ?

Martinique 1ère vous a choisis, madame et messieurs, pour répondre à l’invitation de la CCIM de débattre sur un « plan de relance » de l’économie de la Martinique . Danielle LAPORT l’a dit: c’est lorsque la tempête menace ou que le navire prend l’eau que les milieux dirigeants songent à s’informer de l’avis du peuple et de ses organisations ! maléré pa ni gro tjè ! on peut donc malgré tout se prêter à l’exercice en pensant surtout à la nécessité pour le mouvement des masses à affûter les outils de sa propre intervention dans un domaine qui concerne ses intérêts immédiats et à plus long terme.

Il est positif que la question des inégalités sociales soit décrite par deux d’entre vous surtout comme un frein au développement mais les pistes avancées pour agir en la matière sont à la fois maigres et bien conventionnelles. Il s’agirait d’un côté d’augmenter le pouvoir d’achat pour relancer la consommation et donc l’économie et de l’autre d’ attirer l’épargne de la petite bourgeoisie pour l’injecter dans l’économie telle qu’elle est, en la modernisant quelque peu évidemment.

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Sera-t-on Martiniquais demain ?*

— Par  André Triboulet —
A vous lire, Monsieur (*), je peux légitimement me poser la question. Arrivé au péyi voici douze ans, prenant une place professionnelle dans une destination que j’avais délibérément choisie.
A Orly, la joie dans les bagages, l’agent de la PAF qui contrôle mon identité est originaire de Grand Rivière. Il plaisante au passage avec ses cousins douaniers Antillais. Bon voyage… Je fais donc partie de « l’arrivée régulière d’une population de race blanche », participe à « un génocide de substitution. » Serais donc responsable de l’exode bien triste d’une jeunesse en route vers des cieux plus relâchés. Je vous l’avoue, je suis resté coi à vous lire. Passant par Fort-de- France, je relis le calicot bien trop délavé sur lequel Aimé nous invite, nous adresse un horizon : « un jour, des hommes (noirs ?) de bonne volonté, feront au monde (noir ?) une face (noire ?) nouvelle. » Non, le Nègre fondamental, humaniste excédant toutes les insularités géographiques, intellectuelles et spirituelles, n’a pas fait de la Négritude un concept utile de combat fratricide. Non un combat juste et nécessaire pour sortir une population d’après-guerre, noyée dans toutes les misères ordinaires.

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Martinique terre de droit ou terre colonisée

Laboratoire Territorial d’Analyse en danger

— Communiqué de la CGTM —

Depuis plusieurs mois, même depuis son installation en janvier 2018 au quartier LA FAVORITE, le LTA est victime de dysfonctionnements générant des risques de santé pour les personnels y travaillant ; déjà quatre agents déplacés par la médecine du travail pour des affections d’ordre respiratoire et autre.

En raison de la technicité des analyses qui y sont effectuées, et de la sensibilité des matériels utilisés, ce bâtiment a été conçu pour être totalement climatisé, ce qui le rend vulnérable aux contraintes environnementales.

Très rapidement, les personnels se sont plaints des nuisances environnementales résultant du fonctionnement de la distillerie LA FAVORITE (émission de particules, odeurs de vinasses), qui se traduisent par des dépôts importants de poussières sur les bâtiments et les véhicules, ainsi que par la dégradation accélérée des matériels et de la climatisation. Une situation et un lien de causalité d’ailleurs reconnus par le conseil exécutif lors de la plénière du 30 juin et1er juillet 2020.

Des actions ont été menées par la CTM, auprès des services de l’État, qui ont conclu à la nécessité de rehausser de 10 mètres la cheminée de la distillerie LA FAVORITE ; deux injonctions de la Préfecture ont été adressées à cet industriel, avec des délais d’exécution désormais arrivés à terme.

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« Rétablissons la statue du général Dumas »

— Par Frédéric Potier et Claude Ribbe —

Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) et Claude Ribbe, écrivain, président de l’association des amis du général Dumas, plaident pour la réhabilitation d’une statue du général Dumas.

Voici leur tribune : « Deux statues de Victor Schoelcher détruites en Martinique. La mort de George Floyd qui génère des manifestations contre le racisme partout dans le monde. Et des voix qui se font entendre pour déboulonner les statues rendant hommage à des personnalités accusées d’être liées à la colonisation ou à l’esclavage… Révisionnisme historique? Légitimes protestations?

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Le racisme est une réalité qu’il est inconcevable de nier. Il est le fruit d’une histoire douloureuse dont il n’est pas interdit d’examiner les traces, lorsqu’elles peuvent être décelées dans les noms de nos rues ou la statuaire de nos villes. Nul doute que cette histoire, multiséculaire et mondiale, implique aussi, dans ses épisodes les moins glorieux, des figures par ailleurs admirées pour leur contribution à la science, à la culture ou à l’art de gouverner.

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