Petite leçon d’histoire pour comprendre les crises du présent
de Renaud Dély, Pascal Blanchard, Claude Askolovitch, Yvan Gastaut
Comment tout cela va-t-il finir ? Les haines et les peurs de notre temps ont un parfum de redite, celui des années 30, cette décennie tragique qui mena le monde à l’abîme. Economique, sociale, identitaire ou politique, les crises s’additionnent depuis le krach de 2008, comme au temps de la Grande Dépression de 1929.
Mais qu’en est-il au fond ? Le reniement « social-libéral » de François Hollande vaut-il vraiment la « pause » de Léon Blum ? Poutine phagocytant l’Ukraine rejoue-t-il Hitler avalant les sudètes ? L’antisémitisme de la génération Soral-Dieudonné illustre-t-il la résurgence des haines d’un Céline ? Le danger Le Pen fait-il écho au péril nationaliste d’hier ? Telles sont quelques-unes des questions de cet ouvrage, fruit de la rencontre entre deux historiens et deux journalistes, qui se livrent à un incessant aller-retour entre passé et présent. L’Histoire n’est pas un éternel recommencement, mais ces années 30, si proches et si lointaines, si terribles et pourtant fondatrices, éclairent bien étrangement les crises du temps présent…
Claude Askolovitch est journaliste à iTélé.

L’ESCLAVAGE EST-IL SANS FIN ?
En dépit d’une baisse inexorable du temps consacré à la lecture, de la mainmise d’Amazon qui bouleverse l’économie du livre, et plus largement le commerce des biens culturels, l’offre éditoriale des sciences humaines et sociales demeure fournie et impose d’innover.
« Luttes intestines aveugles, affrontements fratricides, gestion catastrophique des affaires publiques, manipulations ouvertes par les puissances étrangères… », paru sous le titre « La route jamaïcaine : Une chronique des relations historiques entre Haïti et la Jamaïque », le livre de Jean Victor Généus est une monographie permettant notamment de saisir les mœurs politiques haïtiennes pendant plus d’un siècle (1843-1950) ainsi que des relations d’amitié et de solidarité dans la vie commune de ces deux pays.
— Par Nicolas BANCEL, Thomas DAVID, Dominic THOMAS —
Vient de paraître chez Mémoire d’encrier Sotto l’immagine, essai de Nathanaël inaugurant la nouvelle collection Cadastres.
Les opposants au mariage pour tous s’étaient fixé pour mission la défense d’un ordre « naturel » entre les sexes : inviter hommes et femmes à reconnaître leur complémentarité avait pour effet de les renvoyer à leurs différences, supposées immuables. Fallait-il comprendre qu’il existe une « nature » masculine ? Ouvrons le Dictionnaire des sexualités, dirigé par Janine Mossuz-Lavau, à l’entrée « masculinité » : « Historiquement était dévolu à l’homme ce qui relève de l’extériorité : l’initiative, l’action, la réalisation. Sur le plan de la personnalité, la fermeté, la maîtrise de soi, le contrôle des émotions. Revenait à la femme ce qui relève de l’intériorité et appartient à la sensibilité ».
LE FOOTBALL BRÉSILIEN

LES « NOUVEAUX » CLOWNS
INTERVIEW – Commémoration du génocide au Rwanda, figure du nazi dans la littérature, centenaire de la Grande Guerre… « Séductions du bourreau » nous rappelle qu’il ne faudrait pas que la fiction éclipse le témoignage.
Commun, de Pierre Dardot et Christian Laval. Éditions la Découverte, 600 p., 25 euros. L’ouvrage, très important, entend procéder
à une refonte théorique d’une pensée et d’une stratégie qui osent se dire révolutionnaires, en prise avec les transformations de la société capitaliste mondialisée. Cette refonte s’opère autour du « commun », ni bien commun spirituel, ni bien commun chose matérielle, ni encore substance (propriété privée ou publique). Il relève de « l’inappropriable » et renvoie à une activité de mise en commun dont la référence est ce qui est juste pour tous ceux qui y participent. Il veut dépasser le dualisme marché capitaliste et État souverain.
Refonder le cosmopolitisme, de Yves-Charles Zarka. Éditions PUF, 104 pages, 18 euros. Sous le nom d’«inappropriabilité de la Terre», le philosophe Yves-Charles Zarka entend forger un concept susceptible de refonder à la fois la politique et l’éthique de notre temps. Ce concept découle selon lui de deux principes, le premier étant que la Terre est le bien commun de l’humanité, le second que les hommes sont responsables des générations futures, mais aussi de l’ensemble du monde vivant. Cette « inappropriabilité de la Terre » s’oppose aux méfaits que les appropriations capitalistes infligent à ce bien commun : luttes pour la propriété, accumulation sans fin et démesure des enrichissements, guerres de conquêtes, surexploitations des travailleurs et des ressources naturelles, pollutions en tous genres.
Dans son cours sur la « société punitive », l’historien et philosophe étudiait comment les sociétés capitalistes traitent les individus ou les groupes dont elles veulent se débarrasser.
L’INVISIBILITÉ SOCIALE Approches critiques et anthropologiques Hubert Faes Sous la direction de L’invisibilité sociale apparaît de plus en plus comme un aspect essentiel de l’injustice dont pâtissent nombre de personnes dans les sociétés. Mais comprendre en quoi elle consiste exige un travail d’analyse et de réflexion qui ne fait que commencer. C’est à une analyse et à une réflexion philosophiques que sont conviés non seulement des philosophes, mais aussi des spécialistes de sciences humaines et des personnes qui oeuvrent avec des personnes en difficulté et des exclus.
—Dossier de presse —
MANIFESTE POUR LA DÉCOLONISATION DE L’HUMANITÉ FEMELLE (TOME 1)
Rien n’est mieux partagé que le discours anti-bobo. L’ironie ou l’agressivité peuvent varier, mais chacun a un jour, d’un air entendu, utilisé ce mot pour parler d’un quartier, d’un restaurant, d’idées politiques, de modes vestimentaires ou de pratiques alimentaires. Nul besoin d’expliquer le terme, les bobos, c’est les autres ; et, pour certains, le nouveau repoussoir, l’incarnation d’un progressisme hypocrite, d’une branchitude désinvolte et indifférente aux vrais problèmes.