—Par Julie Clarini—
On démarre avec Balzac, romancier d’un autre siècle, et on termine en compagnie de Jacques Rancière, philosophe défenseur d’une forme exigeante de la démocratie. Ce n’est pas si courant, avouons-le, quand il s’agit d’un ouvrage d’économie savant qui offre tous les gages de rigueur imposés par l’académie. C’est que son auteur, Thomas Piketty, ne conçoit pas d’étudier les inégalités économiques et leur évolution en se retirant du monde : la question interroge trop profondément le sens que nous prêtons à l’idée démocratique. Or, point de politique hors du champ des représentations. Aussi est-ce là qu’il porte le fer – et le coup fait mouche.
Jamais vous n’auriez pensé à comparer notre monde, l’aube du XXIe siècle, à celui de Proust ? La proposition prend en effet à revers ce en quoi nous voulons croire : que la croissance moderne a favorisé le travail par rapport à l’héritage, la compétence par rapport à la naissance. Le Capital au XXIe siècle s’emploie à prouver que les deux sociétés se ressemblent plus qu’il n’y paraît. Les rentiers regagnent, jour après jour, de leur superbe ; l’héritage retrouve, peu s’en faut, l’importance qu’il avait… au temps du Père Goriot.


Le fils de Martin Luther King, Nancy Pelosi, la famille de Trayvon Martin et des dizaines de milliers d’Américains étaient réunis samedi à Washington pour le cinquantenaire du discours historique du pasteur assassiné.
Carte blanche. Pour le philosophe et écrivain Jean-Pierre Faye, soixante-dix ans après, il faut enfin admettre que ce sont trois grands esprits philosophiques – Heidegger, Jünger et Schmitt – qui ont fait le lit d’Hitler.
Aux Antilles françaises, l’on meurt par dérogation. Le plus grave est que l’Etat y apporte sa caution puisqu’après les Ministres, ce sont les Préfets qui dérogent.
. Il serait difficile de nier l’échec global de l’actuel système de démocratie représentative qui prétend garantir la souveraineté populaire. La baisse chronique de la participation aux élections et l’aversion généralisée envers la politique et les politiciens, ne prennent pas leur source uniquement dans les promesses non tenues par les élus ou dans les nombreuses affaires de corruption. La raison profonde en est que les citoyens ont de plus en plus confirmation qu’ils sont exclus de tout pouvoir réel de décision. Les lois prises à la marge pour corriger les travers les plus visibles du système ont peu de chance d’inverser la tendance pour la simple raison qu’elles ne s’attaquent pas aux racines du mal. La loi sur la parité, par exemple, n’a pas fondamentalement changé le statut des femmes dans la société parce qu’elle ne participe pas d’une politique visant à mettre fin à l’oppression de celles-ci. Une loi sur le non cumul des mandats ne permettra pas davantage l’exercice d’une véritable démocratie, puisqu’elle ne vise pas à répondre à cette question que nous considérons essentielle : « Comment faire en sorte que les représentants élus soient de vrais relais de la souveraineté populaire et des acteurs efficaces d’une transformation positive de la société ? 



Le plus étonnant mais aussi le plus révélateur dans les énormes manifestations qui secouent le Brésil ou la Turquie actuellement, c’est l’étonnement des pouvoirs en place, qu’ils soient de droite ou de gauche. Comme l’avoue Gilberto Carvalho, le chef de cabinet de la présidente du Brésil, Dilma Roussef, «le gouvernement n’arrive pas à comprendre ce qui se passe». De même, en Turquie, Recep Tayyip Erdogan ne sait pas voir ou ne veut pas voir dans les soulèvements de la jeunesse urbaine, autre chose que le résultat d’un complot de l’étranger. Que se passe-t-il ? Vers quoi tendent ces mouvements ? Pour esquisser une réponse à cette question, il faut à la fois les mettre en relation avec les mouvements similaires qui les ont précédés, expliquer pourquoi ils ne sont guère intelligibles dans le cadre des catégories politiques héritées, et commencer à dégager la perspective dans laquelle ils peuvent commencer à faire sens, non seulement dans une logique de contestation ou de désespoir, mais comme annonciateurs d’alternatives politiques souhaitables et plausibles.
En plus de dix ans d’existence, l’institution de La Haye a mené huit procédures, toutes sur le sol africain.
Depuis deux ou trois décennies, la société guadeloupéenne perd incontestablement en cohésion. Aux yeux d’une population légitimement inquiète, la montée de la violence en est le signe le plus préoccupant. En rapport avec cette réalité se tient dans notre société une sorte de procès public permanent fait en particulier à la famille et à l’école. Dans ce procès, les parents et les enseignants sont les premiers visés. En général, la sentence prononcée à leur égard se veut moralisatrice. Parents et enseignants, souvent accusés de laxisme, sont invités à exercer avec une plus grande rigueur leur responsabilité éducative. Bref, ils sont invités à corriger leurs comportements avec pour référentiel le temps d’avant, le temps où les valeurs traditionnelles servaient de guides à nos conduites.
Le mot « familicide » n’existe pas dans la langue française, mais la réalité, régulièrement, impose l’usage de ce néologisme. Samedi 29 juin, en Guadeloupe, six corps étaient retrouvés dans quatre lieux d’un domaine familial près de Pointe-à-Pitre. Ceux de deux enfants, un garçon de 10 ans et une fille de 12 ans, leur mère, deux de leurs oncles et un cousin, tués par arme à feu. Le père, David Ramassamy, auteur présumé de cette tuerie, a été retrouvé mort, dimanche, vraisemblablement après s’être suicidé.
PARIS, SAMEDI 29 JUIN. Entre Montparnasse et Place de la Bastille, plusieurs dizaines de milliers de militants et sympathisants de la cause homosexuelle ont défilé à l’occasion de la Marche des fiertés, un mois jour pour jour après la célébration du premier mariage gay en France. AFP
Article daté du 01/03/2007

La grave crise que connaît la Martinique depuis plusieurs décennies ne s’estompe pas, bien au contraire. Dans ce contexte, les associations d’action sociale et solidaire ont fort à faire. Les soutenir concrètement est devenu un impératif, car elles ont conquis une place incontournable dans l’activité socio-économique, au gré d’une courte histoire de seulement quatre siècles.
—Par Selim Lander –
Malgré le soleil, les palmiers et la chaleur écrasante, Jean-Marc Ayrault a pu mesurer au plus près le malaise social martiniquais. Jeudi 27 juin, dans la matinée, le premier ministre s’est offert une « déambulation » dans le centre-ville de Fort-de-France. Même si le parcours était précisément balisé et encadré par les forces de l’ordre, M. Ayrault, la chemise bleue trempée de sueur, accompagné de son épouse Brigitte et des ministres Victorin Lurel (outre-mer) et Guillaume Garot (agroalimentaire), passe de boutiques en commerces, salue les passants, slalome entre les étals du marché de fruits et légumes…