— Par Thomas Piketty, directeur d’études à l’EHESS et professeur à l’Ecole d’économie de Paris. —
Est-il possible d’envisager des réparations financières pour les crimes commis lors de l’esclavage ? En décrétant que «l’histoire ne peut pas faire l’objet d’une transaction», François Hollande vient de répondre négativement à cette question, le 10 mai, lors de la journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage. La formule est habile. Pourtant, si l’on regarde les choses de plus près, la question est plus complexe, et ne peut être évacuée aussi facilement. Christiane Taubira, qui est à l’origine de la loi de 2001 reconnaissant la traite négrière et l’esclavage comme crime contre l’humanité, et instituant la journée du 10 mai, a eu raison de corriger immédiatement le tir présidentiel, en évoquant dès le lendemain la nécessité de réfléchir à des formes de politique foncière et de redistribution des terres en faveur des descendants d’esclaves dans les territoires français d’outre-mer.



















Pourquoi les profs n’ont-ils plus d’autorité intellectuelle ni morale ? Pourquoi les lettres au rectorat se multiplient-elles ? Pourquoi les élèves sont-ils de plus en plus arrogants et ignares ? Pourquoi suis-je de plus en plus lâche, moi, prof qui m’étais juré de ne jamais renoncer ?
Entretien avec Lawrie Balfour professeur associé de Théorie Politique à l’Université de Virginie. Spécialiste des questions raciales en démocratie, elle a publié en 2011 Democracy’s Reconstruction Thinking Politically with W.E.B. Du Bois aux presses d’Oxford et prépare actuellement un ouvrage sur les réparations de l’esclavage et Jim Crow. Alors qu’en France le débat des réparations de la « Traite des Noirs » a été rouvert il y a quelques mois, nous lui avons posé quelques questions sur son passionnant projet :