Lettre ouverte à propos du colloque Aimé Césaire
— Par Marie-Hélène Léotin —
La Collectivité Territoriale de Martinique a organisé, le 17 avril 2018, en salle de délibérations Camille Darsières, un colloque intitulé « Aimé Césaire, l’écrivain et l’homme politique ». Depuis cette date, la CTM et sa conseillère exécutive en charge de la culture, sont l’objet d’articles surprenants, pour ne pas dire effarants, émanant de l’organe d’un parti politique local. Pourtant, il était tout à fait normal qu’une institution majeure en Martinique rende hommage – c’est la première fois qu’elle le fait – à cet écrivain et cet homme politique incontournable qu’était Aimé Césaire dans notre XXe siècle martiniquais. Nous n’aurions rien fait à l’occasion du 10e anniversaire de sa mort, beaucoup de Martiniquais, je crois, nous l’auraient reproché. C’est une institution qui a organisé ce colloque, pas un parti politique ou des femmes et des hommes partisans. Ce sont des universitaires en grande partie qui sont intervenus. Ce colloque, même s’il n’était organisé que sur une seule journée, a revêtu un caractère scientifique et international.
La Conseillère exécutive en charge de la Culture, ancien professeur d’histoire et géographie en lycée, a dit, lors d’une interview, à propos de 1956 et de la rupture de Césaire avec le PCF, qu’en ce qui concerne les conséquences en Martinique, Césaire avait opté pour le choix de défendre la « cause noire » et qu’il avait quelque peu abandonné le prolétariat martiniquais.

Le cinéma français comme la télévision se font l’écho de préjugés et de stéréotypes… Ces deux médias tournent encore trop souvent en « blanc…et… noir »; dans une société française si riche pourtant de ses couleurs et de sa diversité.
La Martinique n’a pas de héros. Elle n’a ni Toussaint-Louverture ni Delgrès. C’est une frustration. Comment la compenser ? On ne compte pas le nombre de thèses rédigées sur la date du 22 mai 1848 où ne figure même pas le nom de l’esclave Romain, celui par qui ces incidents sont arrivés. Souvent, la mention « un esclave » suffit. C’est dire l’ambiguïté d’une date dont celui qui en est à l’origine, absent des places publiques alors qu’y figure Alain Plénel, ne parvient pas à trouver une vraie place dans l’histoire martiniquaise. Ainsi donc se développe une histoire martiniquaise en parallèle à l’histoire officielle.
L’église catholique, tout en condamnant l’esclavage en général, est restée silencieuse de 1444 (date des 

Le dernier Gabourg en date de 2017 est à lire aujourd’hui et demain. Il porte sur une thématique lourde et douloureuse, objet en ce mois de mai de nombreuses commémorations, dispersées, concurrentes et contradictoires, comme si la plaie toujours ouverte ne pouvait faire cicatrice. La cicatrice est la trace d’une blessure, non pas son effacement ou son oubli. Paradis dans fers sur le mode de l’humour, avec modestie et humilité, apporte sa petite contribution à l’édifice. François Gabourg s’imagine dessinateur de presse pendant la longue, la très longue période esclavagiste dont on n’oubliera pas qu’elle perdure aujourd’hui encore çà et là et interroge au delà du crime contre l’humanité le racisme quotidien, la banalité du mal qui ronge le lien social et qui se repère dans les comportements et les contradictions de tout un chacun, sans exception aucune. Seules varient les façons d’y faire face. S’il en est qui s’y vautre, il en est d’autres qui combattent. François Gabourg est de ceux-là avec ses armes, le dessin , l’humour et même la satire. Sans haine.
Dans une conférence interrompue, Leslie Kaplan rappelle que Mai 68 a ouvert l’espace du dialogue.
C’était attendu : l’Académie suédoise a annoncé vendredi matin sa décision de différer d’un an l’attribution du prix Nobel de littérature 2018. En 2019, il n’y aura donc pas un Prix Nobel de littérature, mais deux : « Le prix Nobel 2018 de littérature sera désigné et annoncé en même temps que le lauréat 2019 », a expliqué l’institution dans un communiqué. Mais pourquoi la récompense la plus prestigieuse pour une carrière d’écrivain est-elle retardée? Parce que le jury était dans l’incapacité cette année de se réunir sereinement. L’institution est prise dans la tourmente depuis la révélation d’accusations de viols et agressions visant le mari d’une académicienne. Un Français de 71 ans, surnommé par la presse locale le « Weinstein suédois ».
Un chef d’escadron de gendarmerie est visé par une procédure disciplinaire après avoir comparé la population guyanaise à des animaux dans un discours prononcé fin avril à l’issue d’une mission sur place, des propos qualifiés d’«inadmissibles» par le ministre de l’Intérieur.
Non ce n’est pas une blague. ATV , notre télé à tous depuis 25 ans, ATV que nous chérissons, notre outil de travail risque de disparaître le 15 MAI, si vous ne nous soutenez pas. 10 jours = 10 €. C’est uniquement l’action de nous salariés de la famille ATV. ATV a besoin de vous, soutenez-nous maintenant svp !
Marée brune sur les côtes antillaises. En Martinique, les criques paradisiaques aux eaux translucides sont transformées en bouillon d’algues en putréfaction. Plus qu’une pollution visuelle, elles ont des conséquences dramatiques sur l’environnement et sur la santé.
Environ 350 victimes potentielles d’esclavage sexuel et de travail forcé ont été sauvées lors d’une opération coordonnée dans 13 pays des Caraïbes et d’Amérique latine qui a mené à 22 arrestations, a annoncé aujourd’hui Interpol. L’opération policière contre le trafic d’êtres humains, baptisée Libertad, a duré du 3 au 9 avril, mobilisant 500 policiers dans 13 pays: Antigua-et-Barbuda, Aruba, la Barbade, Belize, le Brésil, Curaçao, le Guyana, la Jamaïque, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Trinité-et-Tobago, les îles Turks et Caicos ainsi que le Venezuela.
Le président Emmanuel Macron a confirmé le 27 avril au Panthéon la création dans l’année d’une Fondation pour la mémoire de l’esclavage, qui sera présidée par l’ancien premier ministre et maire de Nantes Jean-Marc Ayrault.
Opposition à l’ouverture d’établissements privés hors contrat, conditions pour diriger ce type d’établissement, amendes et fermeture en cas de non-respect des règles… L’encadrement des établissements scolaires privés hors contrat est renforcé avec la publication au Journal officiel du 14 avril 2018 de la loi portant sur le régime d’ouverture et de contrôle de ces établissements.
L’histoire retient le nom de Victor Schoelcher, mais de nombreux auteurs ou philosophes des Lumières se réclamaient de l’ anti-esclavagisme, et l’abolition en France est issue d’un long processus qui demanda une petite centaine d’année. Influencée d’une part par l’abolition maîtrisée dans les colonies britanniques et profitant de la « révolution » de 1848 pour enfin appliquer les textes de 1791 et de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen, l’état français abolit l’esclavage le 27 avril 1848.
Avec 250 000 tonnes de miel produites chaque année par 600 000 apiculteurs dans 17 millions de ruches, l’Union européenne (UE) est le deuxième producteur de miel derrière la Chine. Le 1er mars 2018, le
La notion de bonne gestion politique est-elle une utopie à la Martinique ? Voilà bien la question essentielle ! C’est le noeud du débat actuel, qui consiste à savoir si la gouvernance de la Collectivité est un produit passif de la classe politique, ou si elle agit efficacement, pour transformer la vie culturelle et sociale du citoyen martiniquais, et, en même temps, développer les conditions de travail et de redistribution, nécessaires à l’oeuvre commune, à laquelle s’appliquent les entreprises. C’est à ce titre d’idéal politique, qu’il importe précisément de s’interroger..
Rive Droite (Riv Dwat) dit encore Bô Kannal est un quartier populaire de Fort de France en Martinique. C’est un quartier dont la réputation a dépassé les frontières insulaires du pays Martinique. Une réputation qui s’est construite par le fait culturel populaire qui s’est enraciné en ces terres de l’estuaire, là où la Rivière Madame rencontre la Mer Caraïbe se reposant dans la Baie de Fort de France.
Arrachés violemment à leur terre et à leurs proches, ils furent des millions à se retrouver enchaînés, entassés comme des bêtes dans des bateaux, contraints à traverser à pied forêts ou déserts dans des conditions tellement inhumaines que presque la moitié d’entre eux en mouraient. Ce crime effroyable, qui a dévasté l’Afrique subsaharienne, a pris de nombreux visages au cours des siècles. Car ses exécuteurs et ses commanditaires sont issus de tous les horizons : de l’Afrique elle-même avec la traite interne, des différentes terres musulmanes avec les traites orientales, de l’Europe avec la traite atlantique.
Alors que se profile le 10 mai prochain la « Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions », et le discours du Président de la République le 27 avril à la Sorbonne, l’histoire de l’esclavage va bénéficier d’une forte visibilité avec la sortie simultanée d’un livre et d’une collection de documentaires, tous deux intitulés Les routes de l’esclavage.