Le Parlement européen appelle à protéger les abeilles et les producteurs de miel

 Avec 250 000 tonnes de miel produites chaque année par 600 000 apiculteurs dans 17 millions de ruches, l’Union européenne (UE) est le deuxième producteur de miel derrière la Chine. Le 1er mars 2018, le Parlement européen a adopté une résolution en faveur d’une stratégie à grande échelle et à long terme visant à protéger davantage les abeilles, à soutenir mieux l’apiculture et à 

 

lutter résolument contre le miel frelaté.

Indispensables abeilles : la pollinisation

84% des espèces végétales et 76% de la production alimentaire en Europe dépendent de la pollinisation par les abeilles sauvages et domestiques, selon le rapport du Parlement européen, porté par l’eurodéputé Norbert Erdos.

Alors qu’aux États-Unis, deux milliards d’euros sont dépensés chaque année pour la pollinisation artificielle, dans l’UE, les abeilles et d’autres insectes volants garantissent à titre gratuit la reproduction de nombreuses plantes cultivées et sauvages ainsi que la production de denrées alimentaires sans que ce processus naturel soit suffisamment reconnu.

Le déclin des colonies d’abeilles

En France, en 20 ans, le nombre de ruches a chuté de près de 100 000. Le taux de mortalité dans les ruches est de 30% en moyenne, voire de de 50 à 80% dans certains secteurs.

Dans sa résolution, le Parlement européen « s’inquiète de

 

 l’augmentation du taux de mortalité chez les abeilles (…), ainsi que de leur déclin en Europe ». Il demande, entre autres, à faire interdire les pesticides dangereux afin d’améliorer la santé des abeilles et d’assurer leur repeuplement.

Le marché européen du miel

La production européenne de miel est insuffisante pour satisfaire une demande croissante. Les plus grands producteurs avec plus de 20 000 tonnes par an sont l’Espagne, la Hongrie, l’Allemagne et la Roumanie.

Chaque année, l’UE importe environ 200 000 tonnes de miel dont 40% proviennent de Chine (avant l’Ukraine, l’Argentine et le Mexique).

Or, le miel est devenu le troisième produit le plus frelaté dans le monde. Selon des tests menés en 2015 par la Commission européenne sur plus de 2 000 échantillons importés, 32% vendus dans l’Union n’étaient pas conformes.

Pour garantir que la production importée réponde aux normes européennes, le Parlement souhaite harmoniser les contrôles aux frontières et sur le marché intérieur, tester l’ensemble du miel importé et renforcer les exigences en matière de traçabilité. De plus, il appelle les États membres à imposer des sanctions plus sévères aux contrevenants.

Dans ce contexte, la Commission européenne a lancé, depuis le 11 janvier 2018 et jusqu’au 5 avril 2018, une consultation publique visant à « recueillir des avis sur le déclin des pollinisateurs afin de contribuer à l’élaboration d’une initiative européenne sur les pollinisateurs ».