La Havane – Tout le monde le sait bien à Cuba : l’île ne souffre pas d’un mais de deux embargos, celui des États-Unis depuis 1962, mais aussi l' »embargo interne », série de dysfonctionnements que le gouvernement promet de combattre pour relancer l’économie.
Pour la première fois en 60 ans de révolution, un président cubain, Miguel Diaz-Canel, a dit tout haut ce que beaucoup pensent dans le pays.
Le 13 juillet face au Parlement, il a exigé des députés une « attitude proactive, intelligente, engagée et collective » afin de « briser l’embargo interne ».
L’expression n’est pas nouvelle à Cuba, elle est même fréquemment utilisée dans les rues, les magasins et les foyers, pour désigner pêle-mêle la bureaucratie excessive, qui décourage les investissements, la corruption, qui empêche un fonctionnement optimal de l’économie, et le recours compulsif aux importations, qui creuse le déficit.
Mais jusqu’à présent, elle restait tabou au plus haut niveau du gouvernement communiste.
« Cela me semble très sain que le président appelle les choses par leur nom et ne mâche pas ses mots dans l’analyse des problèmes », estime l’économiste Pavel Vidal, ex-analyste de la Banque centrale cubaine.