— Par Pablo Pillaud-Vivien et Paul Elek —
Cet article a été publié dans Regards, le lundi 6 avril 2020.
Malgré les alertes répétées de la communauté scientifique devenues de plus en plus pressantes ces dernières années, nous perpétrons, avec une grisante mais criminelle insouciance, la destruction de notre écosystème. Las, tous les indicateurs de la pollution atmosphérique, de la qualité de la biodiversité ou de la santé des biotopes et des biocénoses, sont dans le rouge. Aucun horizon d’amélioration ou même de limitation du désastre ne semblent poindre. Le transport, notamment aérien, ne cesse de s’accroître et ne devrait pas connaître de baisse de régime de sitôt, la demande énergétique mondiale ne connaît aucun fléchissement, l’arrogance extractiviste continue, perdue dans ses illusions d’abondance.
À cela, s’ajoute cette incroyable propension des humains à vivre dans des sociétés qui n’ont aucunement résolu la question de leur vivre-ensemble harmonieux, qui ploient sous des inégalités et des dominations de tout ordre qui créent de terribles fractures. Dans leur cortège viennent jaillir haine et ressentiment, prêtant main forte aux projets autoritaires et xénophobes, toujours en embuscade.