Numéro coordonné par Max Bélaise
«En Occident comme dans toutes les civilisations, l’homme doit naître une seconde fois – naître à ce qui le dépasse, lui et ses parents». Cette pensée de Pierre Legendre est intéressante pour l’ambition que se donne ce numéro d’Archipélies: réfléchir à la question de la transmission. Elle n’est pas que théorique et ne doit pas faire l’objet que de l’attention de théoriciens des sciences humaines.
Loin s’en faut. Des artistes, des éducateurs, des politiques s’en préoccupent. Ils sont particulièrement soucieux du délitement culturel que l’absence de transmission peut provoquer. Dans ce numéro, l’intérêt des contributeurs porte sur l’un des corollaires de cet acte de transmettre: instituer le sujet dans cette «liquidité culturelle» créole. Comment transmettre des savoirs, des connaissances, afin que cet héritier du traumatisme de la violence esclavagiste soit ce sujet résilient qui résiste contre tout ce qui peut menacer sa condition d’être libre, autonome et pensant? Une ambition qui nous semble avoir toujours été portée par les clercs de ces territoires.
Sommaire

La fondation australienne Walk Free a publié son Global Slavery Index 2018.Ce document rappelle que tous les pays du monde abritent esclavage, servitude et travail forcé. Il reprend les chiffres de l’enquête de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et de l’Organisation Internationale pour les Migrations (IOM) avec qui Walk Free avait témoigné devant l’ONU en septembre 2017. Plus de 40 millions de personnes ont été victimes d’esclavage moderne dans le monde en 2016, affirmait l’Organisation Internationale du Travail à l’Assemblée Générale de l’ONU le 19 septembre 2017.
La résonance du slogan «Black Lives Matter» en France impose d’enseigner aux jeunes générations les rapports entre l’État français et les populations «racisées». Cela permettra de mieux comprendre le sens des mobilisations actuelles au regard de notre passé colonial.
Déjà en préambule, on peut dire que l’économie française affiche les premiers stigmates de la grave crise économique du coronavirus, et que la Martinique ne sera pas épargnée !
Parmi les mesures les plus marquantes : l’instauration d’un chômage partiel de longue durée pour aider les secteurs en difficulté à la suite de l’épidémie de coronavirus.
Plusieurs élus ont refusé qu’un essai thérapeutique contre le Covid-19 soit testé dans ce département français où les mesures de restriction ont été renforcées en raison de la reprise de l’épidémie.
Un livret rassemblant les parcours de cent combattants de la seconde guerre mondiale issus des colonies doit être remis mercredi à un groupe de parlementaires.
Ce dimanche 28 juin 2020, la grisaille politique martiniquaise s’est éclairée d’une lueur d’optimisme inattendue, grâce à l’arrivée de visages nouveaux des deux sexes non issus des grandes écuries idéologiques. Les nouveaux élus sont assez nombreux pour ne pas se laisser inféoder et encourir les foudres de directeurs de conscience. Là où les maires sortants n’étaient pas candidats, les électeurs sont demeurés sourds aux tentatives de cooptation ou de mise en œuvre de dynasties. Enfin, j’ignore s’il y a un précédent au fait que deux frères, par ailleurs chefs d’entreprise, seront en même temps maires de deux communes, Ralph Monplaisir à Case-Pilote et Yan Monplaisir à St Joseph.
La Martinique est politiquement dans l’impasse ; elle se trouve entre Carybde et Scylla.
On ne les attendait plus, maintenant que la pandémie est maîtrisée. Mais il nous fallait des Cubains. Absolument. Nous les avons ! Les anciens se rappellent l’expression « yo rivé apré lanmo medsin » (ils sont arrivés après le mort du médecin). Aujourd’hui c’est le médecin qui arrive après la mort du malade, ou la guérison de celui-ci. Aussi bien, en prévoyant pour leur venue un budget plus important que celui qu’il aurait fallu pour défaire le nœud gordien de l’eau courante en Martinique, quel était le véritable objectif de celui qui les avaient invités ? « Historique » est le mot utilisé par le Président de la Martinique à la descente des médecins cubains sur le tarmac de l’aéroport du Lamentin. Ainsi, sans hypocrisie inutile, il mettait au second plan le caractère médical de la coopération. Il n’avait pas su empêcher que soit attaché à l’aéroport le patronyme d’Aimé Césaire, le laudateur de Victor Schoelcher dont la statue vient d’être brisée en morceaux. En revanche, le début de l’histoire qui pourrait commencer entre Martinique et Cuba, ce sera lui. A cet arrière-goût d’indépendance, il ne lui aura manqué que le tapis rouge.
L’article de Guy Lordinot, l’ancien député maire de Sainte Marie en Martinique, qui craint la « disparition programmée de l’identité martiniquaise », dans une tribune intitulée, «
« Croyant éphémère », chaque fois que l’Actualité cible un évènement meurtrier, malheureusement survenu à des humains, je suis touché, peiné, révolté. Ce contrat à durée indéterminée que j’ai passé avec la petite histoire, me permet de « zapper » avec elle. D’où la dénonciation de l’impudence, la cruauté, l’intolérance…le racisme et pour finir l’esclavagisme qui s’inscrit dans le monde.
Alors que les Ultramarins ne cessent de protester contre la vie chère, l’Autorité de la concurrence, avec l’aval du Conseil d’État, vient de donner son feu vert à une nouvelle opération de concentration dans la grande distribution, renforçant encore l’économie de rente qui domine dans ces collectivités.
L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.
— Par Isabelle Chaperon et Véronique Chocron —
« Entre l’intégration et la désintégration, il y a place pour l’invention. »
Les médecins seront confinés pendant une semaine, avant de pouvoir prendre leur poste. Ils resteront trois mois sur place.
Cette année [le] rendez vous tant attendu aura lieu mais il s’organise autrement et sera de plus courte durée.
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Lettre de Rio de Janeiro
À propos
elon deux études du CSA et de l’INA, la crise du coronavirus a montré que les journalistes de télévision et de radio privilégient encore largement les hommes lorsqu’ils ont besoin d’une parole experte.
Le vote de l’eurodéputée guadeloupéenne maxette Pirbakas s’est portée « contre » la résolution reconnaissant la traite transatlantique comme un crime contre l’humanité. C’était le vendredi 19 juin à Bruxelles. Plusieurs personnes en Guadeloupe et Martinique se sont émus qu’une guadeloupéenne ait pu porter sa voix contre un vote du parlement européen reconnaissant l’esclavage comme étant un crime contre l’humanité. L’expression de cette colère contre madame Pirbakas qualifiée par certains à dessein d’origine indienne, souligne la présence dans la société d’un système de différenciation et de hiérarchisation racialisé. C’est un système invisible pour les personnes qui correspondent à ce que l’on définit comme la norme, en l’occurrence celles dont les ascendants sont d’origine africaine et qui sont largement majoritaire en Guadeloupe et Martinique .
Licenciées ou contraintes de démissionner pour s’occuper de leurs enfants privés d’école, les femmes ont été frappées de manière disproportionnée par l’épidémie.