— Par Cécile Bertin-Elisabeth —
Laissez-moi vous conter une histoire, celle de la Révolution et des droits de l’homme…
Liberté, égalité, fraternité… Vous connaissez ?
Tiens, où sont passés les « E » : LibertéE, égalitéE, fraternitéE, masculinisés ? Virilisés ou étouffés ? Guillotinés eux aussi, sacrifiés à l’autel d’un masculin qui se prend pour le divin ?
Université, sans E aussi ? Une université, deux îles : Guadeloupe et sa Vierge de Guadalupe, Martinique de Matinino, l’île aux femmes, une Guyane et le coeur de Soeur Javouhey ?… Tous ces féminins Unis Amis Grandis.
Liberté, égalité, fraternité… Vous connaissez ?
*1789. Oui, bien sûr, la Révolution française et surtout la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Qui ne connaît pas ? Qui se soucie que les femmes ne votent pas ?
*1791 : La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. D’où me sortez-vous ça ? Connais pas…
Mais si, rappelez-vous : Olympe de Gouges, celle qui a eu l’audace d’affirmer : « La femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune » …
Cette phrase, vous la connaissez, vous qui semblez l’inverser en ces temps troublés où vous criez à gorge déployée « Haro sur Mencé!

Question du député Jean-Philippe Nilor à Najat Vallaud-belkacem, Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Le 18 février, plusieurs organisations syndicales publiaient en urgence un commu- niqué de presse visant à alerter la communauté universitaire, les élus et la populations sur les risques que faisait courir à la future Université des Antilles le vote de transformation de l’UAG en UA, plus un mois et demi après la création officielle de l’Université de Guyane. L’introduction d’amendements de dernière minute à propos desquels personne n’avait été informé était de nature à susciter nos pires craintes. Les débats du lendemain au sein de l’hémicycle de l’Assemblée nationale ont démontré que la vérité dépassait largement ces craintes…
Des filles plus littéraires et studieuses, des garçons plus scientifiques et moins scolaires… Le rapport annuel « Filles et garçons sur le chemin de l’égalité », publié par le ministère de l’éducation nationale vendredi 6 mars − deux jours avant la Journée internationale des droits des femmes −, montre que ce ne sont pas là que des poncifs.
La fessée a longtemps été utilisée pour punir les agissements considérés comme inacceptables, qu’il s’agisse des erreurs de conduite des enfants ou des adultes jugés par leurs parents ou leurs supérieurs hiérarchiques. S’agissant des enfants, les ethnologues nous apprennent que dans les sociétés humaines primitives, ils étaient d’autant plus battus que ces sociétés étaient plus guerrières (Montagu, Prescot). La fessée des enfants semble être un acquis culturel qui, s’il s’est développé parallèlement à d’autres violences telles que les rites d’initiation ou les sacrifices, a fait une carrière beaucoup plus longue.
— Par Pierre-Yves Cusset, Hélène Garner, Mohamed Harfi, Frédéric Lainé et David Marguerit —
Favoriser une meilleure compréhension
Monsieur le Président, Madame la Ministre, Monsieur le rapporteur, Chers collègues,
Madame la Ministre,
Il est fréquent d’imputer à l’école publique la réparation des dégâts que les politiques économiques libérales produisent. Plus de trois décennies de paupérisation, de précarisation, de destruction des services publics, ont eu des effets catastrophiques sur la vie quotidienne des classes populaires (et plus récemment sur celui des couches moyennes). Et l’on voudrait dans ce contexte que l’école puisse être un « sanctuaire » protégé des bruits et nuisances d’un environnement social en crise multiforme.
Voici plusieurs années que Catherine Kintzler tente d’élaborer une construction philosophique du concept de laïcité. Elle en a proposé en 2007 (Qu’est-ce que la laïcité?, éd. Vrin) une exposition raisonnée de type « académique ». Il s’agit ici pour elle d’exposer et de reprendre cette réflexion de manière plus ample, tout particulièrement en la jugeant à l’aune de l’actualité. En effet, on doit pouvoir attendre d’une théorie qu’elle soit capable d’élucider le plus grand nombre possible de phénomènes entrant dans son champ, et qu’elle soit en mesure soit de prévoir de manière détaillée des phénomènes inédits, soit d’y faire face de manière tout aussi détaillée s’ils se présentent.
Oui il existe en France des « black schools » qui scolarisent majoritairement des élèves issus de l’immigration. Notre système scolaire produit du séparatisme ethnique et social. Dans leur ouvrage sur L’Apartheid scolaire (Seuil, 2005), les sociologues Georges Felouzis, Françoise Liot et Joëlle Perroton ont levé ce tabou. Nous sommes en 2005, les statistiques ethniques n’ont pas droit de cité. La ségrégation ethnique n’est toujours pas mesurée de manière officielle.
« Ni rire, ni pleurer, comprendre » Spinoza
— Par Michel Lercoulois —
« Pourquoi Dieudonné est-il attaqué alors que Charlie Hebdo peut faire des “unes” sur la religion » ? La question est revenue, lancinante, durant les dernières heures de notre suivi en direct de la tuerie à Charlie Hebdo et de ses conséquences. Elle correspond à une interrogation d’une partie de nos lecteurs : que recouvre la formule « liberté d’expression », et où s’arrête-t-elle ?
L’Académie créole : « lobby », « ONG » ou Institution d’Etat sous mandat d’aménagement linguistique?
Quelque chose ne tourne pas rond chez les garçons. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au collège, ils représentent 80 % des élèves sanctionnés tous motifs confondus, 92 % des élèves sanctionnés pour des actes relevant d’atteinte aux biens et aux personnes, ou encore 86 % des élèves des dispositifs Relais qui accueillent les jeunes entrés dans un processus de rejet de l’institution scolaire. Tous ces garçons ont-ils des problèmes, des troubles du comportement et/ou de l’apprentissage ? Eh bien non, loin s’en faut. Des travaux récents1 montrent que leurs transgressions et leurs difficultés scolaires sont, le plus souvent et quelque soit leur milieu social d’origine, des conduites liées à la construction même de leur identité masculine.
Entre souffrance et engagement
L’atelier d’étude du créole martiniquais sous l’égide du Centre International de Recherches d’Echanges de Coopération Caraïbes Amériques (CIRECCA), poursuit ses activités avec cette année, une nouveauté quant à son organisation.