— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La déconfiture du quotidien local France Antilles est une secousse sismique pour le mode actuel d’achat en matière de commerce traditionnel. Tous les défilés ou encore adresses à la population et aux politiques ne pourront sauver France Antilles de la faillite voire à minima d’une restructuration douloureuse sur le plan financier et social . La descente aux enfers de France Antilles est bien le résultat de l’introduction massive des nouvelles technologies et d’internet dans notre société. A preuve, cette situation est générale à l’ensemble de la presse quotidienne régionale en France.
Dans les années 50, la France hexagonale comptait plus de 175 quotidiens régionaux. En quelques décennies, leur nombre a été divisé par trois. Le pays compte désormais 55 titres dont le tirage total avoisine les 5 millions d’exemplaires. La diffusion payée de la presse régionale et départementale n’en finit plus de dégringoler. En 1996, c’est-à-dire à l’époque pré-Internet, quelque 5,7 millions d’exemplaires étaient diffusés quotidiennement. L’an passé, ce chiffre est pour la première fois passé sous la barre symbolique des 4 millions d’exemplaires, à 3,8 millions.