–— Par Lucien Degras —
Article à paraître dans le numéro 15 de KAZ A SYANS, bulletin du Centre de culture scientifique, technique et industrielle de la Guadeloupe ARCHIPEL DES SCIENCES.
L’Harmattan, 2007, 238 pages.
L’ouvrage comporte six chapitres : Chronologie d’un empoisonement, Le lobby des latifundistes békés, Une catastrophe écologique sans précédent, Une grave menace pour la santé publique, Responsables et coupables ?, Propositions… pour sortir de l’impasse ! Sa bibliographie s’étend sur dix pages avec une section Ouvrages : de Mandela, à Hulot en passant par Glissant, le cancérologue Belpomme, le climatologue Denhez et bien des spécialistes de la pollution ; une section Documentation et contributions : nombreux articles de Boutrin, rapports de l’Association Martiniquaise pour la Recherche Epidémiologique en Carcinologie, de l’INSEE, l’article de Snegaroft… ; une section Rapports et textes administratifs, dont les rapports de Ballan et Mestres, Joël Beaugendre, Bonan et Prime, A. Kermarrec, entre autres ; une section de Références bibliographiques étrangères et enfin une section Presse écrite donnant les titres de nombreux périodiques. Cet ouvrage s’appuie, on le voit, sur une large base documentaire.

Afin de vous présenter l’ouvrage qui nous réunit ce soir, je me permettrais d’embrayer en posant cette question a priori inattendue et ô combien ardue :
Après 


Il est en avance au rendez-vous. De noir vêtu, à la ville comme à la télévision, avec cette cravate à rayures jaunes dont il doit avoir moult exemplaires. Il est plongé dans la presse, qu’il vient d’acheter. On ne se départ pas d’une vieille maîtresse aussi facilement. Il est avenant, persuadé qu’il y a toujours à apprendre de l’autre et que la rencontre est une richesse. Dans un entretien il se comporte en vrai professionnel. Il connaît les ficelles du métier. L’interview, c’est son quotidien. Difficile de l’emmener là où il ne veut pas aller; il se dérobera prétextant la question ou le thème trop difficile pour lui. Il est venu parler de son dernier livre, de sa première fiction. Et si Breton à la recherche dans Fort-de-France en avril 1941, d’un ruban pour sa fille n’avait pas aperçu dans la vitrine de la mercerie que tenait la sœur de René Ménil un exemplaire de la revue « Tropiques »?

Il est député de la Martinique depuis la Libération, il a été avec Senghor, reconnu comme le plus grand poète noir d’expression française. Comment s’accordent, en lui, la négritude, la poésie et la politique ? 
Il est extrêmement frappant de voir qu’en Martinique chacune et chacun a un Césaire à raconter. Son Césaire. Le grand homme, il est vrai, a de quoi nourrir diversement les uns et les autres : noir, poète, élu, humaniste. Il a, peu ou prou, accompagné tous ses compatriotes de son île natale.
