Catégorie : Littératures

L’éphéméride du 18 octobre

Moby Dick est publié pour la première fois en Grande-Bretagne sous le titre The Whale le 18 octobre 1851

Moby Dick (titre original en anglais : Moby-Dick; or, The Whale ; « Moby-Dick ; ou, le Cachalot ») est un roman de l’écrivain américain Herman Melville paru en 1851, dont le titre provient du surnom donné à un grand cachalot blanc au centre de l’intrigue.

Origines du roman

Herman Melville.
Melville, qui fut lui aussi marin, et notamment baleinier de 1840 à 1842, comme la plupart des héros de ses romans, s’est inspiré de faits réels :

Les cachalots poursuivis portaient souvent un nom, Melville en cite quatre au chapitre 45 : Don Miguel du Chili, Morquan du Japon, Jack de Nouvelle-Zélande (qu’il nomme Tom quelques lignes plus loin), Tom Timor.
Le naufrage du baleinier Essex, qui sombra en 1820, après avoir été éperonné par un grand cachalot, 3 700 km au large des côtes de l’Amérique du Sud. L’un des marins survivants, Owen Chase, consigna cette aventure dans un livre qui parut en 1821. Herman Melville, qui a découvert le récit de ce naufrage en 1841 à l’occasion de sa rencontre avec le fils d’Owen Chase, s’en est inspiré pour l’écriture de son roman Moby Dick, paru en 1851.

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La mort de Louise Glück, poétesse américaine à la voix universelle

Louise Glück, née le 22 avril 1943 à New York et décédée le 13 octobre 2023 à Cambridge (Massachusetts), a laissé une empreinte indélébile dans le monde de la poésie. Sa contriOKbution exceptionnelle à la littérature lui a valu d’être honorée du prix Nobel de littérature en 2020, devenant ainsi la seizième femme à recevoir cette distinction prestigieuse.

Enfance et education
Louise Glück est issue d’une famille juive hongroise et a passé son enfance à Long Island. Après avoir obtenu son diplôme de la George W. Hewlett High School à Hewlett, New York, elle a poursuivi ses études au Sarah Lawrence College et à l’université Columbia. Cependant, elle n’a pas obtenu de diplôme de ces institutions, mais son parcours académique n’a pas entravé son succès en tant que poétesse.

Récompenses et reconnaissances
Louise Glück a reçu de nombreuses récompenses au cours de sa carrière. En 1993, elle a remporté le prestigieux prix Pulitzer de poésie pour son recueil « The Wild Iris ». Elle a également été honorée du National Book Critics Circle Award pour « The Triumph of Achilles » et a été membre de l’Academy of American Poets.

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L’éphéméride du 16 octobre

Début de publication sous forme de feuilleton dans « Le Voltaire » du roman « Nana » d’ Émile Zola le 16 octobre 1879

Nana est un roman d’Émile Zola d’abord publié sous forme de feuilleton dans Le Voltaire du 16 octobre 1879 au 5 février 1880, puis en volume chez Georges Charpentier, le 14 février 18801. C’est le neuvième volume de la série Les Rougon-Macquart. Cet ouvrage traite du thème de la prostitution féminine à travers le parcours d’une lorette puis cocotte dont les charmes ont affolé les plus hauts dignitaires du Second Empire. Le récit est présenté comme la suite de L’Assommoir.

L’histoire commence en 1867, peu avant la deuxième exposition universelle, et dépeint deux catégories sociales symboliques, celle des courtisanes et celle des noceurs. Zola, chef de file du mouvement naturaliste, prétend montrer la société telle qu’elle était mais choisit aussi ce sujet scandaleux car il fait vendre, 55 000 exemplaires du texte de Charpentier étant achetés dès le premier jour de sa publication. Le personnage de Nana a surtout été inspiré à Zola par Blanche D’Antigny et par Berthe son premier amour, mais le romancier y a aussi mis des éléments de Valtesse de La Bigne, Delphine de Lizy, Anna Deslions, Hortense Schneider et Cora Pearl dont il a étudié la vie.

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Le sauvage et le barbare

— Par Rudy Rabathaly —

La lisse blancheur de la couverture de Retour à la parole sauvage, le dernier ouvrage de Monchoachi, ainsi que la faible police de caractère du titre, pourrait avec effarement donner à présumer que depuis son anba bwa, le poète rebelle hisse le drapeau de la reddition ou pire, de la neutralité dans son marronnage à vivre dans la beauté.

Heureusement du bonheur, ce saisissement de désertion de la sentinelle de l’extase qu’il est, s’étiole à la vitesse de la descente d’un gonbo dans la gorge d’un malheureux : le sauvage garde toujours langue.

Une parole qui cette fois, sous le bouclier des mots en prose traverse les champs de bataille des lieux du monde à la rescousse des écrasés de la prétendue grandeur civilisatrice. Dans cette guerre de re-conquête en subjugation del’ombre du présent, Monchoachi, lutteur aux langues nues, sans crainte mais aussi sans arrogance, défie les illusions du modernisme du nouveau Monde. Le ladja prend forme dès les premières pages du recueil. La parole sauvage bande tous les muscles des magies de sa poésie chantée face à la barbarie d’un monde cul-de-jatte de la beauté vré.

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Alexandre Tellim en séances de dédicaces

Samedi 14 octobre : Cultura de Californie 10h-12h et 14h-16h
Mardi 17 octobre : Bibliothèque Schœlcher à 18h30
Jeudi 19 octobre : Office culturel du Robert à 18h30
Samedi 21 octobre : Cultura Californie 10h-12h et 14h-16h

Alexandre Tellim, un jeune Martiniquais vivant désormais à Paris, a toujours cultivé son amour pour l’écriture depuis son enfance. Il a  fait ses débuts, en tant qu’écrivain en signant le premier tome de son premier roman, intitulé « Trempage Kréyol, » publié aux éditions Orphies en 2011. Ce livre, destiné principalement à la jeunesse, explore le quotidien de quatre étudiants martiniquais issus de milieux sociaux différents. Ces quatre vies, ces quatre histoires, et ces quatre destins se mêlent de manière délicieuse dans un récit qui évoque la diversité culturelle des Antilles, tout comme un trempage, ce plat traditionnel préparé à partir de farce et de pain rassis, servi sur des feuilles de bananier.

Alexandre Tellim, à travers sa saga littéraire « Trempage Kréyol, » nous dévoile un pan contemporain de la Martinique et de ses nouvelles générations. Il s’agit d’une exploration des réalités sociales et culturelles de l’île, mettant en scène des thèmes forts tels que l’inceste, l’héritage foncier, les familles recomposées, le racisme, la délinquance, la prostitution, l’homophobie, et la relation à la religion.

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La résilience à travers la musique : le voyage de Catherine Cayol

Jeudi 8 février à 18h à la bibliothèque George de Vassoignes Schœlcher

« L’éloquence du corps« , un livre de Catherine Cayol paru aux Editions Experts équilibre

Après des infarctus cérébraux récidivants, Catherine Cayol a exploré, au fil du temps, une autre version d’elle-même. Un vécu qu’elle partage avec le public à travers un roman intitulé « L’éloquence du corps : l’autre version de soi ». Chacun y découvrira les réflexions et les projets qui ont su rendre « bon » tout ce qu’elle vit aujourd’hui, dont la mise en place du concept de sauvegarde du patrimoine musical HSE.

Beaucoup de personnes l’ont contactée pendant la pandémie pour savoir comment elle s’en sortait. Elle leur expliquait que pour elle, le confinement a commencé bien avant, depuis sa sortie du coma. Elle a dû retourner en elle-même, un retour à soi qui n’est pas facile, car cela nécessite le silence intérieur et la quête de la paix intérieure. Catherine a expérimenté l’idée du médicament sauveur, censé faire taire la douleur, mais elle sait qu’aucun d’entre eux ne guérit réellement.

Elle ne prône pas l’abandon des médicaments, car ils ont leur place et leur nécessité (elle-même suit un traitement), mais après avoir survécu à plusieurs infarctus cérébraux et un coma, elle propose d’accueillir par moments la douleur comme une amie inattendue.

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Sur l’enseignement du créole en Martinique : l’héritage de Jean Bernabé

— Par Georges-Henri Léotin, prézidan Krey Matjè Kréyol Matnik —

L’enseignement du créole ne doit pas avoir uniquement pour but une meilleure maîtrise du français classique ; elle doit amener à une meilleure connaissance et une meilleure pratique du créole lui-même. Il s’agit de bien parler créole autant que de bien parler français. Georges-Henri Léotin Il appartiendra aux inspecteurs de l’Education, aux conseillers pedagogiques, aux directeurs et directrices de se mettre ensemble sous la houlette du rectorat de Martinique pour répondre à la demande du président du Conseil exécutif.

Même s’il y a déjà, officiellement, 700 enseignants en capacité de le prendre en charge, le chantier de la généralisation de la langue créole dans l’enseignement en Martinique reste un vaste chantier.

L’objectif que se donne la CTM (Collectivité territoriale de Martinique) serait, en collaboration bien évidemment avec le rectorat de la Martinique et le ministère de l’Éducation nationale, de généraliser à long terme et de fortement développer à court terme un enseignement de la langue (et de la culture) créoles en Martinique. Cela suppose des artisans et des outils. Mais avant d’en venir à ce point, on peut oser une question qui étonnera, mais qui a toute son importance : quel créole ?

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« La Sentence », roman de Louise Erdrich

Louise Erdrich, lauréate du Prix Pulitzer en 2021 pour son roman « Celui qui veille », nous transporte dans un univers envoûtant avec son dernier ouvrage, « La Sentence ». Ce roman captivant se déroule à Minneapolis, dans le Minnesota, un État où la culture autochtone amérindienne est particulièrement présente. Au cœur de l’histoire se trouve Tookie, une femme d’origine amérindienne, dont la vie a été marquée par un crime lié au trafic de stupéfiants, l’envoyant derrière les barreaux pour soixante ans.

La rédemption et la résilience sont au centre de cette intrigue palpitante. Après avoir bénéficié d’une libération conditionnelle, Tookie trouve refuge dans une librairie spécialisée en cultures autochtones, dirigée par Louise Erdrich elle-même. Ce lieu empreint de mystère et de sagesse devient pour Tookie bien plus qu’un simple lieu de travail. Il devient un sanctuaire où elle explore sa passion pour les livres tout en découvrant un amour sincère avec Pollux, son « ami tribal », un ex-policier qui l’a épousée à sa sortie de prison.

Cependant, la quiétude de cette nouvelle vie est brisée par l’apparition inattendue de Flora, une cliente décédée de la librairie.

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Le naufrage de la lexicographie créole dans certaines institutions universitaires américaines

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

À la mémoire de Pradel Pompilus,
pionnier de la lexicographie créole contemporaine
et auteur, en 1958, du premier « Lexique créole-français »
(Université de Paris).
À la mémoire de Pierre Vernet,
fondateur de la Faculté de linguistique appliquée
de l’Université d’État d’Haïti et précurseur du partenariat créole-français
en Haïti.
À la mémoire d’André Vilaire Chery, rédacteur d’ouvrages lexicographiques
de haute qualité scientifique et auteur
du « Dictionnaire de l’évolution du vocabulaire français en Haïti »
(tomes 1 et 2, Éditions Édutex, 2000 et 2002), 

La lexicographie créole, entendue au sens de la production d’ouvrages lexicographiques ciblant le créole (dictionnaires et lexiques français-créole ou anglais-créole, dictionnaires unilingues créoles) remonte aux travaux pionniers du linguiste haïtien Pradel Pompilus auteur, en 1958, du premier « Lexique créole-français » (éditeur : Université de Paris). Au terme d’une ample recherche documentaire, nous avons procédé à la première grande cartographie de l’ensemble des dictionnaires et des lexiques créoles parus de 1958 à 2022 et les résultats de cette recherche documentaire sont consignés dans notre « Essai de typologie de la lexicographie créole de 1958 à 2022 » (Le National, 21 juillet 2022).

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L’éphéméride du 7 octobre

Toni Morrison reçoit le Prix Nobel de littérature le 7 octobre 1993

Chloe Ardelia Wofford Morrison connue sous le nom de Toni Morrison, née le 18 février 1931 à Lorain dans l’Ohio et morte à New York le 5 août 2019, est une romancière, essayiste, critique littéraire, dramaturge, librettiste, professeure de littérature et éditrice américaine. Elle est lauréate du prix Pulitzer en 1988 et du prix Nobel de littérature en 1993. Elle est à ce jour la huitième femme et le second auteur afro-américain après Derek Walcott à avoir reçu cette distinction.

Biographie
Jeunesse et formation
Toni Morrison, est la seconde des quatre enfants (Lois sa sœur aînée, George et Raymond ses frères cadets) de Ramah, une femme de ménage, et de George Wofford, un soudeur. Ses grands-parents maternels, Ardelia et John Solomon Willison, avaient fui successivement l’ambiance raciste, ségrégationniste de l’Alabama puis du Kentucky, pour s’installer dans l’Ohio et du côté paternel, les grands-parents avaient quitté la Géorgie où ils travaillaient comme métayers.

Toni Morrison passe son enfance et son adolescence à Lorain, ville de la banlieue de Cleveland, habitée par des personnes aux ascendances diverses : Tchèques, Allemands, Irlandais, Italiens, Grecs, Serbes, Mexicains et Afro-Américains.

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Appel à candidatures – Résidence croisée d’auteur.e.s Guadeloupe/Guyane/Martinique – Québec

Résidence d’écriture de 2 mois à Montréal avec le Jamais Lu entre mars et mai 2024

Pour la deuxième année consécutive, le Jamais Lu, en partenariat avec Textes en Paroles et le Conseil des arts et des lettres du Québec, propose à un·e auteur·trice de théâtre de Guadeloupe / Guyane / Martinique une résidence d’écriture de deux mois à Montréal, entre mars et mai 2024.

Un laboratoire public ou une lecture publique est prévue dans le cadre du 23e Festival du Jamais Lu à Montréal, selon l’étape de travail où est rendu l’auteur·trice en résidence.

Dans ce cadre, l’auteur·trice travaillera 20 heures avec un·e metteur·seuse en scène et des comédien·ne·s québécois·e·s.

L’objectif est de favoriser les échanges artistiques entre Guadeloupe / Guyane / Martinique et le Québec et d’inviter un·e auteur·trice issu·e de ces territoires à une immersion afin de développer son projet d’écriture.

Billet aller-retour, hébergement/espace de travail, ainsi qu’une bourse sont fournis par le programme de résidence (cf. détails dans les Conditions générales du programme).
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Résidences croisées
En contrepartie, un.e auteur.e du Québec effectuera une résidence d’écriture de deux mois en Guadeloupe entre mars et juin 2024 avec Textes En Paroles.

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Jon Fosse : L’écrivain visionnaire qui parle à l’indicible, prix Nobel de littérature 2023

Jon Fosse, le lauréat du Nobel de littérature de cette année, est bien plus qu’un simple écrivain norvégien. Son œuvre a transcendé les frontières nationales pour toucher le cœur de l’Europe et au-delà. Il a reçu ce prix prestigieux pour sa contribution exceptionnelle à la littérature, en particulier pour ses pièces de théâtre et sa prose qui donnent une voix à l’indicible.

Né en 1959 à Hausgesund, sur la côte ouest de la Norvège, Jon Fosse a d’abord exploré le monde de la littérature avant de découvrir sa véritable passion pour le théâtre. Sa première pièce, « Et jamais nous ne serons séparés, » écrite pour des raisons financières, a été montée et publiée en 1994. Depuis lors, ses œuvres ont été traduites dans près de 50 langues et ont été mises en scène par des géants du théâtre comme Patrice Chéreau et Thomas Ostermeier.

En France, Claude Régy a joué un rôle déterminant dans la reconnaissance de l’œuvre de Fosse en mettant en scène sa pièce « Quelqu’un va venir » en 1999. Cette étape a catapulté Jon Fosse au rang de dramaturge le plus joué en Europe, bien qu’il reste relativement peu lu en France.

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Parution du n°157 des Cahiers d’Histoire consacré à la « Françafrique Un néocolonialisme

Les Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique sont une revue trimestrielle, organisée pour chaque numéro autour d’un dossier thématique qui donne son titre au volume. Cette revue généraliste se donne comme objectif, à travers une grande diversité de thématiques, de développer une histoire polarisée autour du fonctionnement des dominations sociales dans toutes leurs dimensions politiques, économiques et culturelles. Cette approche s’accompagne d’une démarche réflexive sur les formes de production et les usages du savoir historique dans ces processus de domination.

Les numéros des années 1966 à 2001 sont consultables sur le site du PANDOR–Université de Bourgogne.

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La cuisine relationnelle des Antilles et des Amériques : Un matri-patrimoine méconnu

— Par Patrick Chamoiseau —

Permettez-moi quelques brèves considérations concernant la cuisine qui est la nôtre — celle des Antilles et des Amériques. Dans l’un de mes romans, intitulé Solibo Magnifique, publié en 1988, j’avais indiqué la recette du « Toufé-rétyen ». Cette chair de requin cuite à l’étouffée constituait un des plats emblématiques de l’époque. C’était aussi l’une des gourmandises préférées de ma mère. Je n’ai jamais raffolé du poisson et je ne suis pas un grand amateur de ce « Toufé-rétyen ». Seulement, je reste convaincu que cette recette méritait toute sa place dans mon exploration de l’imaginaire populaire de notre pays, mais aussi de notre créativité collective alors sous-estimée. Ce qui est intéressant, c’est que cette simple évocation avait déclenché une petite polémique. J’avais été accusé « d’auto-exotisme », pour ne pas dire de « doudouisme » par un philosophe martiniquais bien en vue à l’époque. Excusez-moi cette anecdote, mais elle est symptomatique de ceci : même si dans ces années-là, nous avions largement avancé dans la réappropriation de nos patrimoines oubliés — patrimoine de l’habitat, patrimoine de la mémoire orale, patrimoine de la danse, du tambour, de la musique des mornes —, la cuisine était encore considérée comme un symptôme du « localisme ».

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Paradis perdu… Carpe diem!

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Paradis perdu

“Je me souviens à peine
de ce si lointain temps
où je n’étais qu’un gland”
songeait un très grand chêne…

L’être humain est pareil
qui oublie aisément,
une fois rendu grand,
ce pays des merveilles
où il vivait enfant…

Ce paradis perdu
d’un âge sans souci,
hélas, n’existe plus,
dans la mémoire enfoui
sous le poids lourd des ans…

Mais parfois resurgi
dans nos rêves la nuit,
ce fugace parfum
d’un bonheur évanoui
a fait naître au matin

sur nos faces endormies
l’esquisse d’un sourire
à ce doux souvenir
aussitôt disparu
comme il était venu…

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Lang K

— Par Daniel M. Berté —

Lang k ?
K ? ki ? kwa ? kèlès?
Ka kolétet kolézépol konpè
Ka konprann konésans kòw
Ka kabéché kèsyon kritik
Ka kochi klou san kòché
Ka koupé kondi koutla
Ka kwenyen kaliè kokangnè
Ka konfonn kotjen koupab
Ka kòné kout kòn-lanbi
Ka koré kouyonnad koubarè
Ka kriyé kont kriminel
Ka kòlté kwayans ek kankan
Ka kraché kalté kolè
Ka konvienn pou kontré kou
Ka konté kalot ek karès
Ka kité kouri pou kouraj
Ka kwensé katjil an kabèch
Ka kozé pou kalmé kriz
Ka konséyé kwazé klèwté
Ka konstrui klériè konfians
Ka kléré konsyans kanmarad
Ka koumandé kadans kiltirel
Ka kréyé kondision konklizion
Ka kasé kod kolonyalism
Ka kondui konba kréyol
Lang k kon kréyol
Lang k !
Daniel M. Berté 21021

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L’échec prévisible de la prochaine réforme curriculaire de l’École haïtienne : pistes de réflexion

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

L’Office national de partenariat en éducation (ONAPÉ), agissant au nom du ministère de l’Éducation nationale d’Haïti, a récemment convié des institutions partenaires du secteur de l’éducation à prendre part à l’« Atelier de validation de la feuille de route de la reforme curriculaire ». L’objectif de cet atelier, qui aura lieu les 3 et 4 octobre 2023, est de « dégager un consensus et un engagement autour de ce cadre de référence et d’accroitre l’appropriation des parties prenantes ». L’invitation de l’Office national de partenariat en éducation est accompagnée d’un document de 96 pages daté de septembre 2023 et intitulé « Haïti 2030 : feuille de route de la réforme curriculaire 2023-2030 / Un outil pratique pour la transformation curriculaire du système éducatif haïtien » (« version 1 de la feuille de route, 31-08-2023 »). Assortie des armoiries de la République d’Haïti, l’en-tête de la page couverture porte la mention Ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle et à la page 2 du document se trouve le logo des deux institutions partenaires de l’organisation de l’« Atelier », le Bureau international d’éducation de l’UNESCO, le BIE-UNESCO, et la Banque interaméricaine de développement, la BID.

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Parutions :  » Que demande le peuple » & Les brouillards du destin »

Que demande le peuple ?
Olivier Ernest Jean-Marie annonce la parution de sa pièce de théâtre : « Que demande le peuple ? », en se déroulant durant l’entre-deux-tours de la présidentielle de 2032, saisit un moment de l’histoire où seulement 4% des inscrits ont voté, dont 83% ont opté pour un vote blanc. Ces chiffres ont secoué la scène politique et sociale, et ils forment l’arrière-plan de cette nouvelle pièce.
Centrée autour d’une candidate du deuxième tour, la pièce dévoile une révolution interne face aux bouleversements électoraux. Elle entreprend une introspection profonde, remettant en cause les dogmes établis avec l’aide d’un philosophe. Ce dernier est chargé de faire appel à des figures emblématiques, à la fois anciennes et contemporaines, pour offrir des perspectives éclairées sur la conception et la pratique du pouvoir dans cette crise démocratique.
Avec une telle trame, l’Auteur ne se contente pas d’offrir un divertissement, mais pose des questions fondamentales sur le rôle du pouvoir, sur la légitimité des élus et sur l’avenir de la démocratie. L’auteur conclut : « Dans cette pièce de théâtre, j’interroge le rôle de la conception et de la pratique du pouvoir dans la crise démocratique que nous vivons ».

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Bal

— Par Daniel M. Berté —

An bal lavi lanmou
Moun dousiné dansé
Anba dousè limiè lalin
Ek pran-pié an siel soley

An bal kozé koulé
An dansman katjé kolé
An lavi kò a kò
An lajwa tjè nan tjè

An bal o san sali
Mélé épi kriyaj kriyan
Mofwazé an mové malè
Pou an bal fizi Uzi

An bal fizi Uzi
Chapé lanmen lanmò
Tijé pou trapé tanp
Krévé an bol bonda

An bal lelmi lanmò
An lanfè kay Man Moun
Dé moun brital blésan
Garé an ladévenn lavi

An bal ki kasé kòd
Bal fini vorien vini
Pléré pran plas lajwa lavi
Lapenn ta lajwa labonm

Avan yo té ka kouri bal
Jòdi yo ka kouri ba bal
Jòdi yo pè alé o bal
Pou yo pa trapé pies vié bal

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Le traitement lexicographique du créole dans le « Haitian-Creole Glossary of Legal and Related Terms »

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le traitement lexicographique du créole dans le « Haitian-Creole Glossary of Legal and Related Terms » du National Center for Interpretation (University of Arizona)

La publication de l’article « Le naufrage de la lexicographie créole au « New Jersey Judiciary Glossary of Legal (and Related) Terms – English/Haitian creole » (par Robert Berrouët-Oriol, Rezonòdwès, 16 septembre 2023) a suscité un réel intérêt chez des lecteurs d’horizons divers et nous a valu le signalement, par un collègue traducteur vivant en Floride, d’un dictionnaire juridique anglais-créole que nous n’avions pas retracé lors de la recherche documentaire ayant précédé la rédaction de notre article. Le dictionnaire que nous a révélé notre collègue traducteur a pour titre « Haitian-Creole Glossary of Legal and Related Terms » (The University of Arizona Press, 218 pages, 1998). Il a été publié par une institution universitaire américaine, le National Center for Interpretation Testing, Research and Policy (NCI), une unité de recherche de l’Université de l’Arizona. Il est utile de savoir, pour mettre en perspective le rayonnement institutionnel de cette unité de recherche universitaire dans les domaines de la traduction et de l’interprétariat, que les institutions suivantes ont le statut d’adhérent au National Center for Interpretation Testing, Research and Policy : l’Association nationale des interprètes et traducteurs judiciaires, la Société des traducteurs et interprètes du Nord-Ouest, l’Association des interprètes judiciaires de l’Arizona et l’Association des traducteurs américains.

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Mon Île

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Mon île aux mille douceurs,
                 mille odeurs,
                 mille saveurs,
                 mille couleurs,
                 mille origines,
           aux mille métissages et tonalités de peau,
dont j’ai choisi de faire
l’ultime escale de mes errances solitaires…

Mais
mon île aux mille douleurs,
traumatisée d’esclavage,
exploitée par une caste de profiteurs
avec la complicité de politiciens menteurs,
sa jeunesse condamnée à la misère,
la délinquance ou l’exil involontaire
pour fuir un endémique chômage…
Mon île aux mille puanteurs,
gangrenée de chlordécone,
étouffée de pourrissement de sargasses…

Mon île aux mille sourires,
                 mille caresses,
                 mille tendresses
comme aux mille colères !
Mon île aliénée, bétonnée, bastonnée, colonisée,
pourtant
mon île aux mille résiliences,
                 aux mille résistances !
Un vomi de volcan
se dressant fièrement
en mitan l’océan
telle une oasis au milieu du désert,
mon île, mon asile, mon exil volontaire
et choisi, mon pays :
la MARTINIQUE !

Patrick Patrick Mathelié-Guinlet

 

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Les roses de ton sourire

— Par Myrna Nérovique
Il est vrai que les roses m’offrent un sourire,
De notre merveilleux avenir.
Il est vrai que la lune m’intime tes yeux,
Demeurant de mal en pis amoureux.
La nuit détruit ma clarté,
Mais, je reste éveillée.
Et, la beauté de mon coeur,
M’offre bien des clameurs.
Il est vrai que la tempête me brise,
Jusqu’à ce que je ne rise,
Une délicate attention,
M’octroyant une perdition.

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Une expérience singulière, la rencontre de la littérature avec la peinture

Genèse d’une œuvre par Patricia Lollia, artiste peintre

« Irma mon amour » est un polar écrit par Patricia Lépine et Errol Nuissier. Il est publié par les éditions « Jets d’encre »

Sur le fond du cataclysme cyclonique qui a ravagé l’île de Saint-Martin en 2017, Amélia, l’héroïne de cette histoire se retrouve mêlée à un vol. Prise dans un tourbillon incontrôlable où tout l’accuse, Amélia saura-t-elle se disculper et repartir de l’île ?

Les auteurs m’ont proposé de réaliser la première de couverture de leur livre.

J’ai accepté cette proposition mais pourquoi?

Comment une telle œuvre a-t-elle vu le jour ? Quelles sont en fait, les motivations d’un artiste au départ d’un projet ? Quel idéal esthétique nourrit son enthousiasme créateur ?

Je vais tenter d’aborder avec vous ces questions et tout d’abord, je vais évoquer la chronologie de l’affaire.

Un matin du mois d’ Avril, j’ai reçu un appel de Patricia Lépine. La communication passait très mal mais j’ai cru comprendre qu’elle me demandait de réaliser une œuvre afin d’illustrer le livre qu’elle était en train d’écrire avec Errol Nuissier.

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Sortie en librairie, en septembre 2023, de trois nouveautés jeunesse !

Sortie en librairie de trois nouveautés jeunesse !

Les tribulations de Monsieur Grégoire. Une rentrée presque ratée de Justine Jotham & Sophie Hirsch.

Ti-Auril l’enfant sauvage du Grand-Îlet de Raymond Joyeux.

L’Abécédaire des objets d’Antan des Antilles-Guyane de Rabeha Fagour-Dairi.

– Titre : Les tribulations de Monsieur Grégoire. Une rentrée presque ratée.
– Auteures : Justine Jotham et Sophie Hirsch
– Date de sortie en librairie : 23 septembre 2023
– Collection : Les tributaltions de Monsieur Grégoire
– ISBN : 9782373111682
– Prix TTC métropole : 6,00 €
– Public : Enfants
– Format : 140 X 190 mm
– Pagination :  40 pages
– Résumé : Le peureux monsieur Grégoire n’a jamais quitté son petit chalet confortable, perché dans ses Alpes natales. Mais un beau jour, il décide qu’il est temps de rompre avec la monotonie. Adieu les montagnes ! Et puisqu’il a envie de faire des découvertes et de partir à l’aventure, il demande sa mutation pour les Antilles.

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À propos de « L’amnésie patrimoniale des Ayatollahs du créole… »

L’amnésie patrimoniale des Ayatollahs du créole alimente une conflictuelle et inconstitutionnelle fatwa contre le patrimoine francophone écrit d’Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le patrimoine écrit est un terme générique qui regroupe l’ensemble des documents anciens, rares ou précieux conservés dans une bibliothèque ou ayant été numérisés. Ces documents écrits et/ou numérisés constituent un patrimoine qui est l’expression, dans un contexte historique donné, à une époque donnée, de la pensée, de l’opinion, de l’action, de l’imagination, du vécu d’une personne ou d’un groupe de personnes. À ce titre, et en lien avec une mise en contexte qui permet de replacer l’information dans son environnement historique, le patrimoine écrit rassemble des documents divers (lois, Constitutions, décrets, œuvres littéraires, ouvrages scientifiques, journaux et revues, etc.) qui témoignent de l’activité humaine, ancienne ou récente. Dans son acception générique à l’échelle d’un pays, le patrimoine écrit désigne habituellement le patrimoine national écrit qui recouvre une grande variété de documents conservés aussi bien dans des collections privées que publiques : livres imprimés, documents iconographiques (gravures, affiches, cartes postales, plans, photographies, dessins, manuscrits, estampes, photographies, films, partitions musicales, cartes et plans, monnaies et médailles, archives, etc.).

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