Catégorie : Théâtre

« 3 fous parlent dans la rue » et « Plein Emploi »

— Par Roland Sabra —

Amateur : nom. 1) Personne qui aime, cultive, recherche (certaines choses).
2) Personne qui cultive un art, 
une science pour son seul plaisir.
Le Robert

« 3 fous parlent dans la rue »

En mai-juin, revient la saison du théâtre amateur, ce théâtre qui prend son essor au début du XXe siècle comme ne témoigne la création en 1907 de  la Fédération nationale des compagnies de théâtre amateur (FNCTA). S’il existe plusieurs dizaines de troupes en Martinique, elles sont des milliers dans l’hexagone avec une concentration particulière dans le département des Deux-Sèvres, dans lequel une enquête de 2018 recensait 174 troupes et 100.000 spectateurs par an1.

Le 2 juin, à l’Espace Camille Darsière, Élie Pennont présentait, comme restitution, une partie du travail qu’il dirige dans le cadre de l’Atelier Théâtre du SERMAC. Comme il le fait souvent il a puisé dans le riche catalogue de l’écrivaine martiniquaise Francine Narèce pour en extraire « 3 fous parlent dans la rue ». On rappellera avoir vu il n’a pas si longtemps mémoire, « Chimamanda », ou « Pour 2 francs ou le massacre des ouvriers de la canne au François ».

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« 3 fous dans la rue parlent », texte Francine Narèce, m.e.s. Élie Pennont

Vendredi 2 huin 2023 à 19h / Espace Camille Darsières à Foyal

Avec les comédiens de l’atelier théâtre du SERMAC.

La parole ne s’enferme pas. Quand bien même on chercherait à l’emprisonner, elle se libérerait derrière le paravent de la folie. Elle se clamerait encore plus fort dans la rue. Quand il n’existe plus rien, le retour aux origines devient cathartique : au commencement était le verbe. Les personnages que Francine Narèce dépeint dans cette pièce n’attendent plus rien de la vie. Pilone, Ligote et Dédicace se sont installés dans la rue où ils vont reconstruire une existence en se racontant, en s’écoutant, en prenant le temps qui s’évanouit aussi léger que les mots.

Ils ne supporteraient pas d’être emprisonnés entre les cloisons protectrices d’une maison, mais accueillent comme un nouvel épiderme cet ultime refuge, où chaque fou y trouve son compte, que leur offre l’oeuvre de Maxime Jean-Baptiste. S’ils portent un masque, ce sont les autres qui les voient, c’est leur regard qui les rend fous. Ce n’est pas rien de ne plus s’accommoder des lambeaux crasseux d’un monde qui foule au pied les valeurs de la justice et de prendre, d’accaparer la parole en pleine rue.

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« Le prénom ( Adolphe ou Adolf) », de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière, m.e.s. Julie Mauduech

Le samedi 27 mai à 19h30 au théâtre Aimé Césaire

Le prénom est une pièce de théâtre française écrite par Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière.

Vincent, la quarantaine est heureux d’avoir un enfant pour la première fois. Comme tous les parents du monde, avec sa femme, Anna, ils pensent au prénom de leur futur bébé. Invité â diner chez Elisabeth, sa sœur et Pierre son beau-frère, Vincent y retrouve Claude, un ami d’enfance. En attendant l’arrivée d’Anna, sa compagne et future mère de son enfant, qui par ailleurs est toujours en retard, les convives ,amis l’interrogent sur sa paternité ?Alors que tout le monde se réjouit, Vincent dévoile le prénom du bébé choisi pour son fils à naitre .
Sa famille et son ami Claude n’approuvent pas ce choix. Anna, arrive en pleine confrontation et le repas tourne à la débâcle.
Règlements de compte, souvenirs douloureux et révélations de vérité familiales !!!!!!!
Un dîner pas comme les autres…

Avec :
Mattéo Azur / Vincent
Tess Valide/Elisabeth
Hadrien Balmelle/Pierre
Pablo Pascual/Claude
Sybil kesterman/Ana

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« Angels in America », m.e.s. Arnaud Desplechin à la Comédie française

—Par Dominique Daeschler —

La reprise d’Angels in America de l’américain Tony Kushner, réaffirme avec vigueur, la pertinence d’un questionnement sur une Amérique puritaine, obsédée par le mal sa punition divine. C’était hier avec l’explosion du sida et le haro sur les homosexuels C’est aujourd’hui avec l’avortement.

Le texte, s’il n’est plus un texte d’intervention fait toujours écho. Arnaud Desplechin, en cinéaste, découpe en plans, en séquences, s’amuse de jouer du décalage de la parole théâtrale, nous revoyant à nos références shakespeariennes, brechtiennes pour mêler poétique et politique en astucieux travellings. Devant l’Amérique ébahie, des homosexuels se découvrent, s’aiment, se quittent, se renient ou affirment la réalité d’une forme d’amour là même où le sida l’attaque. De Louis à Prior, De Belize à Roy Cohn et Joe, s’échangent des paroles secouées comme dans ces roues de la chance qui cherchent la combinaison gagnante.

File le temps de Reagan à Trump, de Tchernobyl à la fin de l’URSS. Les éléments d’une Amérique melting-pot se trouvent rassemblés par un dénominateur qui s’appelle homosexualité et un révélateur qui s’appelle sida qui sera sauvé, qui sera puni ?

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« La nuit unique » d’Hervée de Lafond, Jacques Livchine.

— Par Dominique Daeschler —

Ces deux-là n’iront pas planter des choux mais continuent depuis presque un demi-siècle de nous entraîner dans les chemins de l’irrévérence, de la provocation, de la fantaisie débridée, nourries d’un solide bagage théâtral et littéraire.

Entrons dans ce pari d’une nuit unique , sept heures de jeu de 22h30 à 5h30 du matin où les spectateurs sont couchés sur de la palle ,de préférence dans une grande salle style palais des congrès, de chaque côté d’une aire de jeu au sol, route, piste d’atterrissage… Les spectateurs dorment, se réveillent, entourés de comédiens -comédiennes, chanteurs-chanteuses qui sont à la fois garde rapprochée et troupe. Hervée et Jacques nous convoquent dans leurs vies, sans cabotiner ou resasser. Ils racontent l’intime : l’enfance à Hanoï pour l’une et le voyage de retour et de redécouverte, la famille juive décimée dans les camps, cachée pour l’autre. Il y a des passages cousus au petit point, d’autres faufilés, des déchirures et des secrets éclatés dans un déroulé théâtral éblouissant par son savoir-faire donnant parfaitement l’illusion de la simplicité pour accentuer le donné.

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A L’0déon, un Othello radical et déjanté , m.e.s. Jean-François Sivadier

— Par Dominique Daeschler —

Entre châssis suspendus et voiles de plastique, Sivadier mène un train d’enfer à ses comédiens, maniant avec brio une introduction du burlesque au sein du tragique. Passé le prologue où Othello ( Adama Diop) apprend quelques mots de wolof à Desdémone (Emilie Lehuraux), la douceur va laisser place à l’intrigue, a dépendance , le tourment. A son accoutumée , Sivadier a bousculé la traduction de Déprats avec des interjections, des poncifs misogynes qui entrent dans le bonheur de jeu d’un Iago sans limites( Nicolas Bouchaud).
Iago a barre sur Othello dit « le Maure », valeureux général de la république vénitienne, jalousé pour ses actes de bravoure et son mariage avec la belle Desdémone. Eternelle histoire du transfuge de classe, d’un racisme ordinaire ( qui ne semble pas atteindre Othello) et d’une quête identitaire On chantonne Jealous guy de Lennon, on se saoule sur un tube de Queen…Iago ( blanc) et Emilie( noire ), Othello( noir) et Desdémone( blanche) sont des couples en miroir. Le drame va naître de petits riens ( mensonge de Desdémone, complicité d’Emilia à propos d’un mouchoir) et engendrer, avec l’habileté de Iago, la mise en route du doute, de la manipulation, de la jalousie.

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« Discours sur le colonialisme » par la Cie Moun San Mélé

Vendredi 5 mai à 10h30 au T.A.C.

« La colonisation est la tête de pont de la barbarie d’où, à n’importe quel moment, peut déboucher la négation pure et simple de la civilisation…
Le colonisateur qui, pour se donner bonne conscience, s’habitue à voir dans l’autre la bête, s’entraîne à le traiter en bête tend objectivement à se transformer lui-même en bête. »
(In Discours sur le Colonialisme)

« A tout réajustement politique, à tout rééquilibrage d’une société, à tout renouvellement des mœurs, il y a toujours un préalable, qui est le préalable culturel. »
(In Discours sur la Négritude)

Aujourd’hui le « Discours sur le colonialisme », mémoire de l’Histoire vu du côté de ceux qui ont subi et souffert de la colonisation peut aussi être entendu comme un cri libérateur et vivifiant pour tous, véritable affirmation de la dignité de l’être humain d’où qu’il vienne dans
son « être au monde » réévaluant le passé, pour construire le futur ensemble.
Dans une forme de spectacle épuré les deux comédiens donnent à entendre pour l’un la parole d’Aimé Césaire et pour l’autre les différents points de vue des figures convoquées par l’auteur dans ce texte.

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« Patinage » de Damien Dutrait, m.e.s. Nelson-Rafaell Madel

Vendredi 28 avril 19h30 – Tropiques-Atrium – Salle Frantz Fanon

– Par Selim Lander —

Vu cette pièce devant un public de collégiens et cela ne pouvait mieux tomber tant elle paraît s’adresser en priorité au « jeune public ». Patinage qui ne cache pas certaines violences sociales ou intimes de notre temps, qui est faite en même temps pour divertir, se termine en effet sur une note moralisatrice qui ne fera pas de mal à une jeunesse souvent privée de boussole.

« Patinage » ? C’est l’obsession de la mère qu’elle transmettra pour un temps à sa fille. Car cette dernière, jalouse de la plus douée de sa petite classe d’apprenties patineuses, l’aura fait volontairement tomber, lui cassant la cheville au moment où débutait un concours. Il y a également un fils qui a disparu après que le père ait abandonné le domicile familial en emportant la caisse de l’entreprise. La mère est désormais malade, elle ne quitte pas son canapé, les yeux rivés sur sa télévision en vitupérant qu’elle veut voir davantage de retransmissions du patinage artistique. C’est sa fille, désormais mariée à une autre femme, qui s’occupe d’elle alors qu’elles sont incapables de communiquer.

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TOC TOC au TAC 28 avril 19h30

Vendredi 28 avril 2028 au T.A.C.

Une comédie décoiffante

Après deux années de crise sanitaire, de méfiance et de morosité, les Buv’Art, la troupe de théâtre de l’association l’Art Gonds Tout, ont choisi de tourner la page et de convoquer le rire en présentant la comédie de Laurent Baffie « TOC TOC » mise en scène par Marie ALBA.

Originale et drôle cette pièce met en présence six patients atteints de TOC (troubles obsessionnels compulsifs) dans la salle d’attente du célèbre docteur Stern, sommité mondiale, qui leur a donné rendez-vous mais qui tarde à venir…

Cinq comédiennes et deux comédiens endossent le rôle de patients atypiques victimes d’obsessions diverses et obligés de « ritualiser » leurs comportements. La combinaison obsession/compulsion les enferme dans une contrainte permanente qui devient leur propre vie.

Une comédie originale qui prendra bientôt la forme d’une thérapie de groupe autour d’une partie de Monopoly.

Choix de la metteuse en scène, Marie Alba, chaque personnage portera un signe distinctif de couleur rouge.

Le rouge est mis

Le rouge est associé au diable, au mal, à l’enfer… Il est aussi le symbole de la vie, de l’énergie de vie, de la beauté et de la séduction, de la passion, de la richesse et de la luxure.

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« Patinage », texte Damien Dutrait, m.e.s. Nelson-Rafaell Madel

Vendredi 28 avril 19h30 – Tropiques-Atrium – Salle Frantz Fanon

NOUS N’AVONS RIEN NOUS AVONS TOUT
Création
Texte : Damien Dutrait
Mise en scène : Nelson-Rafaell Madel
Avec : Emmanuelle Ramu, Karine Pédurand, Gilles Nicolas, Julien Masson
Assistant à la mise en scène : Simon Gelin
Musique : Yiannis Plastiras
Lumières, collaboration à la scénographie : Lucie Joliot
Costumes : Leslie Granger
Régie générale, son : Bastien Peralta
Régie lumières : Alice Marin
© crédit photo : Pascal Gély

MOM ne se lève plus et se laisse étourdir par la télé. Ce soir, les programmes de patinage artistique ont été remplacés par des allocutions à répétitions du Président et par des reportages sur les Encagoulésqui se révoltent. MOM ne se lève plus. Son mari l’a quittée. Son fils n’est pas revenu. Sa fille lui rend visite tous les jours. Mais elles ne se parlent plus. Soudain, le Président puis un Encagoulé, s’invitent chez MOM. Après leur passage, absurde et bouleversant, peut-être qu’elle se lèvera et parlera à sa fille…

Le metteur en scène en parle :

Comme dans La Rose pourpre du Caire, les personnages de Damien Dutrait crèvent l’écran, non pas du cinéma mais de la télévision familiale.

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Lauréats de la 34e cérémonie des Molières

Molière du spectacle de théâtre public 
Le Bourgeois gentilhomme de Molière (mise en scène par Christian Hecq et Valérie Lesort, Comédie-Française)

Molière du spectacle de théâtre privé
Oublie-moi de Matthew Saeger (mise en scène Marie-Julie Baup et Thierry Lopez)

Molière de la mise en scène dans un spectacle de théâtre public
Christian Hecq et Valérie Lesort pour 
Le Bourgeois gentilhomme

Molière de la mise en scène dans un spectacle de théâtre privé 
Marie-Julie Baup et Thierry Lopez pour 
Oublie-moi

Molière du comédien dans un spectacle de théâtre public
Christian Hecq dans 
Le Bourgeois gentilhomme

Molière du comédien dans un spectacle de théâtre privé
Thierry Lopez dans 
Oublie-moi

Molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre public
Sara Giraudeau dans 
Le Syndrome de l’oiseau de Pierre Tré-Hardy (mise en scène Sara Giraudeau et Renaud Meyer)

Molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre privé
Marie-Julie Baup dans 
Oublie-moi

Molière de l’auteur/autrice francophone vivant(e) 
Aïda Asgharzadeh pour 
Les Poupées persanes

Molière de la création visuelle et sonore 
Starmania de Michel Berger et Luc Plamondon, mise en scène Thomas Jolly

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Molières 2023 : ‘Starmania’ nommé, la Comédie-Française plébiscitée

La 34e édition de la grande cérémonie du théâtre français se tiendra le 24 avril sous la houlette d’Alexis Michalik au Théâtre de Paris.
L’opéra-rock Starmania revisité avec succès depuis novembre a été nommé aux Molières 2023, avec par ailleurs une bataille entre trois sociétaires de la Comédie-Française pour être sacré meilleur comédien du théâtre public. Isabelle Huppert est nommée pour la neuvième fois comme meilleure comédienne dans le public (La Ménagerie de Verre), face à Isabelle Carré, Sara Giraudeau et Catherine Hiegel.

La maison de Molière domine le théâtre public avec 11 nominations pour cinq productions. Trois poids lourds, Denis Podalydès (Le Roi Lear), Laurent Stocker (L’Avare) ou Christian Hecq (Le Bourgeois Gentilhomme) pourraient rafler le Molière du meilleur comédien. Deux autres sociétaires, Benjamin Lavernhe (La Dame de la mer d’Ibsen) et Christophe Montenez (Le Roi Lear) sont nommés pour le second rôle.

La pensionnaire Marina Hands (Le Roi Lear) est nommée comme meilleure comédienne dans un second rôle. « La Reine des neiges, l’histoire oubliée », spectacle jeune public créé pour le Français, récolte deux nominations.

Le « bourgeois Gentilhomme » nommé quatre fois
C’est le Bourgeois Gentilhomme, dans la production du couple Christian Hecq et Valérie Lesort, qui rafle le plus de nominations (4), dont le Molière du théâtre public, de la mise en scène et de la création sonore et visuelle.

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« Les Îles de Raphaël », un dénouement perfectible

— Par Roland Sabra —

Le poids du non-dit, des silences, du refoulé l’a fait fuir l’Habitation familiale. Elle s’est réfugiée à New York, s’est consacrée à son besoin de dire ce qui l’étouffe. Par l’écriture. De poèmes. Et d’un livre qui révèle les conditions dans lesquelles s’est constitué le matrimoine familial. La mère qui vient de mourir, voulait le faire interdire. Elle est venue pour l’enterrement. Sa sœur aînée a repris le flambeau maternel et se fait la gardienne de la chape de plomb qui pèse, qui oppresse. L’aînée lui dit : «  Pour être sous les projecteurs tu pousses ta famille dans le caniveau » Entre les deux, une sœur d’adoption, une cousine maternelle, une orpheline dont la mère n’a pu supporter le joug du secret et qui s’est tuée dans un accident de voiture. La veillée funéraire est en cours quand elle arrive, elle reste sur le perron de la maison, refuse d’entrer.

Les personnages sont campés. Laquelle des deux sœurs est la plus proche de la mère, qui faisait profession d’archéologue ? Celle qui hérite sans trop d’états d’âme de l’Habitation ou celle qui déplace, sur le terrain familial et littéraire, le questionnement maternel à propos des traces mémorielles laissées par les générations précédentes ?

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« Les Îles de Raphaël », texte & m.e.s. Alexandra Déglise

Vendredi 21 avril 19h30 – Tropiques-Atrium – Salle Frantz Fanon

Création
À l’occasion de l’enterrement de leur mère, trois sœurs se déchirent et règlent leurs comptes avec la défunte à qui elles n’ont pas osé parler de son vivant.
Elles tentent, par-delà le temps, de renouer le fil de la lignée de femmes qui les a construites.
Mémoires intimes et mémoires familiales, histoire et roman national, oubli et hommage aux Ancêtres : à travers l’archéologie des « non-dits » qui hantent une famille, Les îles de Raphaël interroge la capacité pour chacun et chacune à écrire un libre récit de soi, à l’intérieur des Grands récits que les morts lèguent aux vivants.

Ecriture et mise en scène : Alexandra Déglise
Regard extérieur : Arielle Bloesch
Chorégraphie : Patricia Guannel
Composition, création sonore : Christophe Césaire
Création lumière : Johanna Boyer-Dilolo
Création vidéo : Laura Chatenay-Rivauday
Scénographie, costumes : Laura De Souza
© crédit photo : Peggy Fargues
Avec : Karine Pédurand, Rita Ravier, Gloriah Bonheur
Production : DALA CompaNY
Coproduction : Tropiques Atrium Scène nationale de Martinique, Etc_Caraïbe
Avec le soutien de : DAC Martinique, Collectivité Territoriale de Martinique, FEAC, Festival du Jamais Lu, La Chartreuse-CNES, Cité Internationale des Arts de Paris

Scolaires le jeudi 20 avril à 9h
Lynda Voltat – 0596 70 79 37 – 0696 40 08 31 – lvoltat@tropiques-atrium.fr

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« Toc Toc », une comédie de Laurent Baffie, m.e.s. de Marie Alba

22 avril 2023 à 19h00 : CDST/ – 28 avril 202 au T.A.C.

Après deux années de crise sanitaire, de méfiance et de morosité, la troupe de théâtre de l’association l’Art Gonds Tout a choisi de tourner la page et de convoquer le rire en présentant la comédie de Laurent Baffie « TOC TOC » mise en scène par Marie ALBA.

Toc toc est une pièce de théâtre , créée en 2005 au théâtre du Palais-Royal à Paris. Jouée pendant plus de deux ans et demi, elle a été reprise au Québec et en Belgique, puis traduite et jouée en Espagne par Julián Quintanilla, et en Catalogne par Jordi Galceran.

Synopsis
Le Dr Stern, de renommée mondiale, est un spécialiste des troubles obsessionnels compulsifs ou « TOC ». Il ne consulte que très rarement en France. Les six personnes qui bavardent dans sa salle d’attente ont dû patienter de nombreux mois pour obtenir une consultation. Mais l’éminent thérapeute se fait attendre, bloqué à Francfort par les aléas du transport aérien. Devisant ensemble, jouant au Monopoly pour tromper leur ennui, les patients vont apprendre à se connaître et même tenter une thérapie de groupe… ponctuée par les incontrôlables tocs des uns et des autres.

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« Cette guerre que nous n’avons pas faite » : une allégorie d’Aimé Césaire

Vendredi 14 & samedi 15 avril 2023, à 19h30, au T.A.C.

— Par Selim Lander —

Beau succès que cette interprétation par Hervé Deluge de la pièce de Gaël Octavia, même si l’assistance pour la première au Théâtre municipal de Fort-de-France était moins fournie qu’elle ne l’a été dans d’autres circonstances. On la souhaite encore plus nombreuse pour les deux représentations suivantes car le texte est formidablement écrit et construit ainsi que superbement mis en scène et interprété. Gaël Octavia n’en est pas à son coup d’essai en tant qu’auteure de théâtre, sa pièce intitulée Congre et Homard qui fait s’affronter deux hommes est un bijou, pas au sens de quelque chose de joli mais d’un modèle de construction de l’intrigue. Quant à Hervé Deluge, il est un comédien courageux qui s’engage à fond dans ses projets et l’interprétation est à sa mesure. S’étant également chargé de la mise en scène, il a judicieusement pris le parti d’illustrer la pièce avec des projections – sur le socle à l’antique dont le comédien ne bougera pas pendant tout le spectacle – qui renforcent le côté humoristique d’une pièce dont le sujet est par ailleurs fort sérieux, voire douloureux, en particulier pour les spectateurs martiniquais.

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« Cette guerre que nous n’avons pas faite », texte Gaël Octavia, m.e.s. & jeu Hervé Deluge

Vendredi 14 & samedi 15 avril 2023, à 19h30, au T.A.C.
La pièce
Le Guerrier, de retour après une grande absence, s’adresse à sa mère. Il se raconte, de ce jour où il est parti à la guerre, pour « devenir un homme ». Il se raconte dans cette buvette où il s’est échoué et sa rencontre avec ses frères d’armes. Et ce pacifiste solidement décidé à les empêcher de faire la guerre. Dans cette mise au point avec une mère, qu’il accuse de compromission avec les puissants, le Guerrier désenveloppe, pourquoi en définitif, il n’a pas fait la guerre.

Texte Gaël Octavia
Mise en scène Hervé Deluge
Assistants Michel Bourgade
Collaborateur Artistique Michel Bourgade
Distribution Hervé Deluge
Images Casandra Keane
Son Jeff Bailliard & le Studio Bulma
Voix Jean Durosier Desrivières, Maurice Mouflet, Jean Marc Réunif

Lire les articles à propos de la pièce sur Madinin’Art

L’auteure:
Gaël Octavia, est née en Martinique. Scientifique de formation, elle est aussi écrivaine et dramaturge. Diplôme d’ingénieure en poche, elle est depuis 2008 aux commandes de la communication à la Fondation Sciences Mathématiques de Paris.

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Au Théâtre National de Bretagne, « Girls and Boys », de Dennis Kelly

Portrait de femme dans l’air du temps, une histoire d’aujourd’hui !

-–-Par Janine Bailly ––

Deux femmes, que lors du bord de scène nous sentirons unies dans une belle complicité. La première, Chloé Dabert, directrice de la Comédie de Reims, responsable ici d’une mise en scène aussi intelligente qu’efficace. La deuxième, Bénédicte Cerutti, actrice criante d’authenticité, si proche de nous en jeans petit haut chemise queue de cheval et bottines, toute pétrie de sourires et de pleurs retenus, – mais les larmes à la fin seront libérées – toute en cris et en silences, invectives et mots tendres, en cela capable de nous transmettre les émotions puissantes que génère ce monologue, où chaque mot porte son poids d’humanité dans ce qu’elle peut enfermer de beau et de tragique, de bonheur et de malheur, d’espoir et de désespoir, de cruauté aussi… parfois… souvent ! Deux femmes donc pour porter sur leurs épaules ce Girls and Boys, ce texte difficile, oscillant entre humour rose, humour noir et drame, comédie et tragédie, et que l’auteur britannique Dennis Kelly écrivit en 2018. 

De ce dernier, notre contemporain né à Londres en 1970, et qui porte sur nos sociétés occidentales un regard lucide et acéré, les critiques disent volontiers qu’il serait « l’héritier du théâtre “in yer face”, un courant du théâtre anglais des années 90, dans le sillage d’Antonin Artaud », et pour lequel on cite Sarah Kane, Martin Crimp, Mark Ravenhill…

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Aperçus du festival « Ceiba » (mars 2023)

– Par Selim Lander –

Ceiba ? Un « genre » (famille) d’arbres de ce pays (fromager, kapokier, mapou rouj, bois coton) comme le rappelle opportunément le directeur de Tropiques Atrium, puissance organisatrice, dans son édito en forme de poème. Onze spectacles (théâtre, danse, musique et même opéra) qui se sont déroulés tantôt à l’Atrium tantôt sous le chapiteau installé dans la commune de Saint-Esprit. Nous avons déjà dit ici-même tout le bien que nous pensions de l’adaptation des Noces de Mozart sous forme réduite mi opéra-mi théâtre (1), il n’est donc pas nécessaire d’y revenir, pas davantage que sur la pièce de théâtre Chasser les fantômes vue lors du dernier festival d’Avignon (2). Nous voudrions simplement exprimer brièvement notre ressenti à propos des autres spectacles du festival auxquels nous avons pu assister.

Danse : Näss (les gens)

Peut-être le sommet de ce festival. Le chorégraphe, Fouad Massoud, est franco-marocain et c’est au Maroc qu’il a passé son enfance. Il a intitulé sa pièce en hommage au groupe Nass el Ghiwane (les gens bohèmes), qui ont popularisé la culture gnawa dans les années (19)80, les Gnawa étant une confrérie religieuse qui mêle l’islam et des pratiques animistes importées de l’Afrique subsaharienne.

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« Chroniques agricoles », par la Cie Kaméléonite

Vendredi 31 mars 2023 – 19h30 Maison de la Culture du Lorrain
Accès libre
Au programme, deux petites formes danse et art de la parole :
Jardin créole 23 ‘ création 2020
Terres au féminin 40 ‘ création 2022-2023

Dans le cadre de sa résidence d’implantation à Saint-Pierre, la compagnie Kaméléonite a créé en 2021, deux petites formes hybrides – danse et art de la parole – sous l’intitulé Chroniques agricoles. Ce travail a été élaboré à partir de rencontres et de collectages de paroles des agriculteurs, jardiniers, retraités, amoureux de la terre sur le territoire.
Chroniques agricoles s’inspire de PLANTÉ.ES, créé en France en 2017 par le Collectif de l’Âtre en raison de l’ intérêt citoyen de son équipe pour l’agriculture intensive, l’utilisation des pesticides, la monoculture, les politiques européennes – et leur impact sur la vie quotidienne.

C’est l’actualité et le positionnement des lieux agricoles, des agriculteurs et des consommateurs du territoire Martinique qui est au cœur de notre propos :
nous collectons des informations des acteurs du réseau agricole martiniquais que nous rencontrons ;
nous explorons ces sources d’information par l’écriture et l’improvisation théâtrale et dansée;
nous créons ces CHRONIQUES à l’aide des arts de la parole et de la performance du corps ;
nous présentons au public ces CHRONIQUES in situ : marché, place, cour d’école, lycée agricole, exploitation, champs, jardin partagé, écomusée, centre rural…

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« La véridique histoire de Hourya », de Daniel Boukman, jouée au Théâtre National Algérien

Samedi 11 mars 2023, La véridique histoire de HOURYA a été représentée à Alger au TNA (théâtre National Algérien) interprétée par la troupe du Théâtre Régional de la ville de Djelfa, mise en scène par Ahmed KHOUDI-..

Le 7 mars, une conférence de presse a été organisée pour évoquer les conditions de production de cette pièce.-..

Dans sa version française et traduite en arabe algérien, cette lettre a été distribuée à la presse :

Chers amis et amies

A l,occasion de la représentation de La véridique histoire de Hourya dans le cadre de la commémoration du soixantième anniversaire de l’indépendance, je souhaite tout d’abord remercier les autorités et personnalités qui sont à l’origine de la réalisation de ce beau projet. Je pense bien entendu ou Ministère de la Culture et des Arts, avec à sa tête, Madame la Ministre Soraya Mouloudji mais aussi à Monsieur le Directeur du Théâtre National d’Alger, à mes amis Abdelnacer Khettof du Théâtre Régional de Djelfa, Ahmed Khoudi, metteur en scène et à la troupe du Théâtre Régional de Djelfa.

Je regrette beaucoup de n’avoir pas pu répondre positivement à l’invitation qui m’a été faite d’être parmi vous.

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« Je suis bizare », texte et m.e.s. d’Astrid Bayiha

Mardi 28 mars à 19h – Salle Mobile (Saint-Esprit)

Au temps de l’enfance, comment échapper à la solitude et affirmer sa différence avec une identité qui questionne ? Enfant hermaphrodite, Alix est en quête de liberté et de rencontre avec l’autre. En quête de soi. Mais lorsque notre corps offre différentes réponses, différents choix, comment savoir qui l’on est vraiment ? Les clés ne sont pas toujours visibles, mais peut-être sont-elles du côté de l’invisible. Et puis, il y a la Lune qui veille… D’ailleurs, c’est aussi un peu l’histoire de Cheik, Lucie et Kenji, d’autres enfants singuliers. Ou encore du père d’Alix et de Gertrude, deux adultes qu’Alix aidera à grandir. Je suis Bizarre d’Astrid Bayiha est une histoire de croisements et d’intersection. Croisements de mondes, croisements de vies et d’histoires, croisements de genres, à travers le parcours initiatique d’un(e) enfant.

Note d’intention :
Aujourd’hui et depuis toujours, des enfants peuvent naître en étant morphologiquement mâle et femelle. Alternativement ou simultanément. Ils peuvent aussi naître en n’étant ni l’un ni l’autre. Ils ne sont pas des monstres, mais des êtres humains qui ont malheureusement souvent du mal à trouver une juste place dans notre monde.

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« Salade, tomate, oignons – Portrait d’Amakoé de Souza » m.e.s. par Jean-Christophe Folly

Mardi 21 mars à 19h – Salle Mobile(Saint-Esprit)

Le Portrait d’Amakoé de Souza est la représentation kaléidoscopique d’une identité en quête d’elle-même. Celle peut-être de son auteur Jean- Christophe Folly qui à l’instar de Fernando Pessoa aime jongler avec des pseudonymes et brouiller sans cesse les pistes entre fiction, auto fiction, réalité, récit, chanson… Le sous-titre de son/ce portrait Salade, tomate, oignons, résonne comme un nom de code. Et c’en est un ! Un signe de reconnaissance entre gens de kebabs. Qui dans sa vie n’est pas passé par un kebab ? À la manière des inconnus qui se rencontrent sur un pont à Paris dans La nuit juste avant les forêts de Bernard-Marie Koltès, les personnages de Jean-Christophe Folly se rencontrent au Kebab et se fondent en une seule entité, tour à tour homme, femme et Jean Montrouge…

DISTRIBUTION
Avec Jean-Christophe Folly

Production : Comédie de Caen-CDN de Normandie
Coproduction : Compagnie Chajar & Cham’s, Théâtre Dijon Bourgogne
Avec le soutien de la Maison Jacques Copeau, Pernand-Vergelesses, Les Plateaux Sauvages – Paris
Avec l’aide de la Fondation Beaumarchais-SACD.

L’ extrait

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Tania de Montaigne :« J’ai découvert que j’étais noire à l’école »

« Noire » de et avec Tania de MontaigneFrance 4 Samedi 18 mars – 21h10

— Propos recueillis par Sandrine Blanchard —

Je ne serais pas arrivée là si …

« Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de son existence. Cette semaine, l’écrivaine évoque son enfance, le racisme du quotidien et la rencontre avec son père

Entretien

Écrivaine, autrice de romans et d’essais, dont L’Assignation. Les Noirs n’existent pas (Grasset, 2018), Tania de Montaigne a reçu en 2015 le prix Simone Veil pour son livre, Noire. La vie méconnue de Claudette Colvin (Grasset 2015), A 48 ans, elle monte sur la scène du Théâtre du Rond-Point pour raconter le parcours de cette militante afro-américaine pour les droits civiques.

Lire aussi :« Noire », le rôle primordial des femmes dans les luttes anti-ségrégationnistes — Par Roland Sabra —

Je ne serais pas arrivée là si…

… si ma mère ne m’avait pas inscrite, l’été de mes 17 ans, à une colonie de danse et de théâtre à Avignon. J’ai grandi dans un milieu où il n’y avait pas d’argent.

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À propos de l’Ur-texte  » Et les chiens se taisaient » d’Aimé Césaire

Peut-on faire lecture publique d’un texte qu’un auteur a désavoué ?

— Par Roland Sabra —

Désavouer: Refuser de reconnaître quelque chose comme sien, le renier. Larousse .

Pendant longtemps, jusqu’en décembre 2008, n’étaient connues que quatre versions du texte d’Aimé Césaire «  Et les chiens se taisaient ». Les deux plus célèbres, publiées en français sont celle de 1946, chez Gallimard, insérée dans le recueil « Les armes miraculeuses », suivie en 1956 d’un « arrangement théâtral » de Présence Africaine. Cette année là deux autres versions, dues au travail de l’écrivain et traducteur Janheinz Jahn voient le jour, Und die Hunde schwiegen , en allemand dans le texte, la première radiophonique dont il existe une transcription et une autre suffisamment ré-élaborée, transformée pour qu’elle soit considérée, par certains, comme le résultat d’une co-écriture entre le poète et son traducteur. « Jahn supprime dans les trois actes environ un tiers du texte original de Césaire […]. Il complète ce qu’il a conservé par des scènes et des indications scéniques qu’il a lui-même rédigées et qui constitueront environ 20 % de la totalité du texte définitif de cette version.

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