Catégorie : Théâtre

« K. », texte, m.e.s. Alexis Armengol & « On n’est pas là pour disparaître », adaptation, m.e.s. Mathieu Touzé, d’après le texte d’Olivia Rosenthal

— Par Michèle Bigot —

K., Alexis Armengol

Alexis Armengol, acteur, scénographe et metteur en scène avec toute sa troupe, Théâtre à cru, créée en 1999, est désormais un habitué des plateaux. Son projet artistique se déploie autour de l’accessibilité des nouvelles formes théâtrales. Sa particularité est de croiser les disciplines, créant ainsi un véritable renouveau formel, une aventure théâtrale dans laquelle l’objet scénique est investi d’un rôle important. Sur le plateau se rencontrent les images vidéo, les dessins sur écran, les formes découpées dans des planches, l’image animée, le son, la musique et une prodigieuse gestuelle des personnages, autant comédiens que danseurs, jongleurs et acrobates. Une sorte de théâtral total où tous les sens sont sollicités pour stimuler l’imagination. Le texte fait partie intégrante de cette circulation de vie, il est pris dans la dynamique du drame, jamais isolé. Il y a là un langage scénique vraiment original et renouvelé autant que l’exige le sujet.

Le sujet est ici l’autisme, ou du moins ce qu’on appelle ainsi, faute d’en avoir une plus exacte compréhension. Le spectacle s’ingénie à déconstruire cette étiquette.

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Au Festival d’Almada 2023 : portraits de femme (2)

–– Par Janine Bailly ––

La soumission à laquelle les femmes furent, au long des siècles, contraintes. La soumission à laquelle les femmes peuvent encore être forcées, selon le pays où elles vivent, la fonction qu’elles occupent au sein de la société, l’environnement politique, culturel, religieux qui est le leur : le théâtre, quand il s’inspire intelligemment de la réalité, sait la dénoncer, et cela sans exclure humour, poésie ni qualité littéraire.

Jogging, ou le théâtre comme agora, de et par Hanane Hajj Al

« Je suis un morceau de ce puzzle qu’est Médée », affirme volontiers Hanane Hajj Ali lorsqu’on l’interroge sur l’omniprésence de cette figure mythologique dans son “seule en scène”, une performance qui allie ses deux passions avouées, le théâtre et le jogging. Artiste, chercheuse et pédagogue, figure incontournable de la scène libanaise, elle se déclare citoyenne engagée, qui œuvre pour briser les tabous, les « tirer de sous le tapis » – sexe, religion, politique, le « triangle des Bermudes libanais ». Activiste convaincue, elle défend la liberté d’expression, la démocratisation et la décentralisation de la culture, dans un pays oppressif où toujours règne la censure.

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Au Festival d’Almada 2023, portraits de femmes (1)

Et si l’on parlait des femmes ?

– Par Janine Bailly –

La femme dans tous ses états… telle qu’on l’a vue, telle qu’on la voit, telle qu’elle se voit, bref la femme telle qu’en elle-même… À Almada, trois spectacles pour affiner notre vision, au travers des âges, et sous des cieux différents.

Não andes nua pela casa, ou le vaudeville revisité

Il y eut Labiche, puis Georges Feydeau pour redonner, après une période d’éclipse, ses lettres de noblesse à ce qui se nomme vaudeville ou théâtre de boulevard. Une forme de comédie pour explorer les liens conjugaux, et la place de la femme au sein du couple traditionnel.

C’est la courte pièce de Feydeau, Mais ne te promène donc pas toute nue, traduite par Luis Vasca sous le titre Não andes nua pela casa, que le metteur en scène portugais João Mota – figure incontournable de la scène théâtrale, à qui le Festival rend cette année hommage – a choisi de nous présenter dans le plus beau lieu de la manifestation, le Palco Grande, théâtre éphémère  de plein air installé dans la cour de l’école D.

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« Les Femmes de la maison », écriture et m.e.s. de Pauline Sales

— Pazr Michèle Bigot —

Incontestablement Pauline Salles est la fabuliste d’aujourd’hui, du moins en France, elle n’en est pas à son coup d’essai. Régulièrement présente au off d’Avignon (Normalito en 2011, J’ai bien fait? en 2017 avec son complice Vincent Garanger de la Cie A L’envi ( dans le rôle de monsieur Joris, le seul représentant masculin de l’histoire). Cette fois elle s’empare du mouvement féministe pour en écrire une histoire parodique. L’histoire se déroule sur trois époques de 50 à nos jours, autour d’une seule et unique maison, lieu central de l’intrigue. C’est la Cerisaie d’aujourd’hui, réécrite sur le mode satirique. Au centre, un homme, monsieur Joris, sorte de mécène qui met sa maison à la disposition des femmes artistes, assurant insensiblement son emprise sur elles. Sa seule exigence est qu’on respecte quelques règles de bonne intelligence, laisser une œuvre en fin de séjour et accepter la présence d’une femme de ménage. Mais il reste le maître, le propriétaire et le mécène. Sa domination ne peut être fondamentalement entamée. Les femmes artistes vont s’y succéder, plasticiennes la plupart du temps, (l’histoire s’inspire de Womanhouse, exposition de femmes en Californie de 1972) sauf dans le dernier tableau où la maison devient une résidence d’écriture.

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« Le Songe d’une nuit d’été », adaptation & m.e.s. Jean-Michel d’Hoop

— Par Michèle Bigot —

Avignon ne se lasse pas de Shakespeare, non moins que le théâtre en général. S’il survit aussi merveilleusement (littéralement parlant) , c’est bien sûr grace à son inépuisable richesse mais encore de par sa dimension immédiatement intemporelle et universelle. Chacun y trouvera à boire et à manger, selon sa soif et son appétit. Ses problématiques, aussi vieilles que le monde sont inépuisables. Dans cette comédie, la triangulation fonctionne à plein régime, Lysandre aime Hermia, qui est aussi aimée par Démétrius , qui est quant à lui aimé par Héléna. Et ça va tourner en rond, la machine amoureuse ronronne pour notre plus grand plaisir. C’est prévisible à cent pour cent mais ça fonctionne et ça nous amuse. Le mécanisme est exacerbé par l’intervention par l’intervention de malins génies: Obéron le roi des fées, Puck son fidèle serviteur et Titania, la reine de fées. La confusion qui s’ensuit est étourdissante . Sans oublier l’effet de « théâtre dans le théâtre » cher au monde baroque: c’est l’intervention d’une troupe de comédiens bouffons qui joue Pyrame et Thisbé.

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« Celle qui regarde le monde », écriture, m.e.s. et scénographie Alexandra Badea

— Par Michèle Bigot —

Ce n’est pas la première performance d’Alexandra Badea à Avignon. Elle a participé à l’édition 2019 du festival avec le second volet de sa trilogie Points de non-retour, en l’occurrence Quais de Seine. l’ensemble de la trilogie revisite l’histoire du colonialisme français et Quais de Seine revenait sur le massacre des Algériens à Paris en octobre 1961. Elle pratique donc un théâtre ouvertement politique, ce que nul ne songe à lui reprocher. On peut légitimement estimer qu’elle a largement contribué à une prise de conscience en France, à faire sortir le public du déni où il s’est longtemps réfugié au regard de la guerre d’Algérie. Donc salutaire entreprise de démystification. Les textes portés au plateau étaient alors articulés autour de la confrontation de plusieurs générations face à un drame historique. Quelqu’un se met en quête de la vérité et confronte les témoignages. Mais il semble qu’aujourd’hui une page soit tournée et qu’Alexandra Badea se confronte au monde contemporain.

Celle qui regarde le monde nous expose l’odyssée d’un adolescent de 16 ans fuyant son pays en guerre, traversant la méditerranée et le territoire français pour se retrouver dans la jungle de Calais, espérant passer en Angleterre, puis reconduit en Grèce.

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« Méduse.s », une création du collectif La Gang / What’up

— Par Michèle Bigot —

Elles sont trois sur scène, Sophie Delacollette, Alice Martinache et Héloïse Meire, nouvelle version des trois soeurs, à se partager le rôle de la legendaire Méduse, épaulées par la musique de Loïc Le Foll, présence discrète et efficace sur le plateau. Dans la plus entière complicité, elles vont faire revivre le mythe antique de Méduse, mais en écrivant leur propre version des faits, donnant la parole à Méduse elle-même. Ce n’est plus l’histoire contée par Ovide, ce n’est plus la story, ni l’history mais « l’herstory ». Le point de vue est celui de l’héroïne elle même qui nous conte à la première personne ses parents, ses soeurs, son enfance, son viol par Poseïdon et la haine d’Athéna qui la transforme en monstre.

Et ça change tout. Que lui arrive-t-il avant d’être décapitée par Persée? D’ailleurs, sera-t-elle tuée par Parsée ou réussira-t-elle à infléchir le sort? La légende devient tout à coup très moderne, très contemporaine, et les trois actrices ne vont pas se priver de mêler les scènes de la mythologie grecque avec les témoignages de jeunes femmes violées que l’on entend en voix off pour scander les pricipaux moments du drame.

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« L’Ecriture ou la vie », d’après Jorge Semprun, adaptation & m.e.s. Jean-Baptiste Sastre et Hiam Abbass

— Par Michèle Bigot —

L’Ecriture ou la vie est un récit publié en 1994 mais que, de son aveu même, Jorge Semprun a commencé à écrire en 1987, le 11 avril 1987, au moment où Primo Levi se donnait la mort. Ce fut l’événement déclencheur, qui l’a décidé à consentir l’effort de se tourner vers le passé, de le laisser refluer en lui avec l’angoisse de mort qui l’accompagne. Au soir de sa vie, il ressent l’urgence de témoigner sur l’horreur du camp de Buchenwald, parce qu’il est un des derniers à en conserver un souvenir vécu dans sa chair. Longtemps, il avait fait le choix de se tourner vers l’avenir, en militant politique, mais voilà qu’avec la mort de Primo Levi, le retour au souvenir est inévitable. Entre écrire et vivre, il choisit alors écrire, car c’est l’unique façon de faire face à l’angoisse de mort qui l’assaille. Après avoir banni de sa mémoire ces heures atroces, voilà q’il y revient, mêlant le récit autobiographique, le dialogue, la poésie et la réflexion philosophique sur le mal absolu. Car comment dire l’expérience des camps?

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« Welfare », par Julie Deliquet d’après le film de Frederick Wiseman

Cour d’honneur du palais des Papes, festival d’Avignon 2023

—Par Michèle Bigot —

Il s’agit de l’adaptation théâtrale du documentaire de Frederick Wiseman (1973). On est à New York dans le bureau de l’aide sociale où vont défiler tour à tour les gens des catégories populaires les plus en difficulté, beaucoup de vieilles femmes abandonnées à leur solitude, des vétérans , des drogués en cure de désintoxication, d’anciens détenus, des chômeurs en fin de droit, tous les plus démunis, qui viennent chercher un chèque ou une place en logement social. L’enjeu était de porter sur le plateau ce défilé de personnes marginalisées, porteuses d’histoires compliquées, douloureuses et toutes désireuses d’être écoutées, entendues, prises en considération. En face d’elles quelques fonctionnaires des services sociaux débordés, mal payés, impuissants et souvent réceptacles involontaires d’une violence verbale ou physique qui ne demande qu’à se déchaîner. On voit l’actualité de la chose…..

Julie Deliquet n’en est pas à son premier exercice d’adaptation théâtrale. Elle a déjà travaillé à partir de Bergman, Desplechin et Fassbinder. Elle avoue être motivée par la puissance des dialogues au cinéma.

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« La Question » texte de Henri Alleg, m.e.s. Laurent Meininger avec Stanislas Nordey

— Par Michèle Bigot —

Le texte de Henri alleg a été écrit en 1957. Ce n’est pas une fiction, c’est le témoignage sans concession de ce que son auteur a subi en fait de torture. Nous sommes en pleine guerre d’Algérie. Henri Alleg est arrêté en même temps que Georges Hadjadj et Maurice Audin. Les trois militants seront torturés impitoyablement et Maurice Audin mourra sous les coups. Henri Alleg résiste à un traitement dont la barbarie est sans égale. Miraculeusement il s’en sort vivant et décide de raconter par le menu les tortures qu’il a subies. Il écrit pour les autres, pour tous ceux qui sont morts sous les coups et pour alerter l’opinion, conformément à son éthique de journaliste. Jérôme Lindon décide courageusement d’éditer ce texte aux éditions de Minuit. Le texte fut écrit par morceaux sur du papier toilette que la femme d’Henri Alleg sortait clandestinement. Alors que les tortionnaires ont tous été amnistiés, Henri Alleg a continué à être inquiété. L’État français lui a longtemps gardé rancune d’avoir raconté ce dont ses sbires étaient capables et il commence à peine à reconnaître sa responsabilité.

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Au Festival d’Almada, « Ventos do apocalipse », de Noé João

Teatro Griot et Artistas Unidos, Lisboa : Un théâtre essentiellement visuel

–– Par Janine Bailly –-

Parlant de la perception du langage, le dramaturge Harold Pinter, passé maître dans l’art d’épuiser et tordre le sens des mots, tint un jour cette affirmation : « Ce que nous entendons est une indication de ce que nous n’entendons pas ». Une définition que l’on pourrait aussi bien appliquer au spectacle Ventos do apocalipse, puisque les très courts passages dialogués, souvent répétitifs, suffisent à ce que le spectateur construise, autour des quatre corps qui, le plus souvent mutiques, évoluent sous ses yeux, construise en sa pensée toute une histoire de guerre, d’exil, de bruit et de fureur. 

Prenant appui sur le roman éponyme de Paulina Chiziane – première femme mozambicaine à être publiée, première autrice africaine à recevoir en 2021, le Prix Camões, la plus importante distinction littéraire du monde lusophone –, le metteur en scène angolais Noé João bâtit un court spectacle étrange, entre danse, musique et théâtre, qui pour être reçu, compris et apprécié, nous demande en quelque sorte de lâcher prise : il ne s’agissait pas, selon Noé João, d’adapter, dans ce qui serait devenu un texte construit pour la scène, cette œuvre dense inspirée de la guerre civile, ce roman au « scénario dantesque », écrit en « paroles fortes crues, incisives, dilacérantes ».

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Prix RFI Théâtre 2023: les douze textes présélectionnés de la 10e édition

Autrices et auteurs francophones sont toujours au rendez-vous avec un nombre important de textes envoyés suite à l’appel à candidatures du printemps. 135 textes venus de 25 pays ont été soumis au comité de lecture avec une forte présence des auteurs de la République démocratique du Congo, de la Côte d’Ivoire, du Benin et d’Haïti. Et toujours davantage d’autrices ! Elles étaient 15 % à déposer un texte en 2022, elles sont 22 % cette année, lors de la dixième édition. Leur présence renouvelle, à n’en pas douter, les grilles de lecture, posant sur les structures sociales et la situation politique de chaque pays un regard neuf et agissant. Le nom du ou de la lauréat(e) du Prix RFI Théâtre 2023 sera annoncé le dimanche 24 septembre et le prix remis à Limoges, dans le cadre du festival Zébrures d’automne. 

Ce théâtre, vivant et adressé, entend porter sur la scène les débats qui traversent notre époque, avec, au centre, un vrai questionnement sur le statut de la parole : entre d’une part la puissance du verbe, la nécessité de dire et de dépasser l’interdit et d’autre part le mutisme comme arme de protestation ou marque de la violence subie.

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« Kannari ka di chodyè », de Joël Jernidier, m.e.s. José Exélis

Dimanche 9 Juillet 19h ➜ Théâtre Aimé Césaire
➽ 9h Brunch au Théâtre
➽ 19h Pièce de théâtre
L’histoire : 2 hommes, un Martiniquais, Martin et un Guadeloupéen, Ernesto, 2 amis qui se détestent à bord d’un vol transatlantique
Paris Pointe-à-Pitre/ Fort-de-France.
Vol de non retour ? Vol de tous les possibles ?
De fil en aiguille nous est livré un lourd secret liant et déchirant ces deux hommes, où le comique tutoie le tragique et vice versa. La pièce, dans des tonalités tragi comique, sombre et cocasse, nous donne à voir et à entendre toute une cosmogonie de nous-mêmes, entre terre et ciel, entre béton et goudron, entre pawols djoks et pawols qui déparlent..
Dans la pawol de ces 2 Antillais défilent, passé, présent, avenir. Où sont évoqués une série de personnages attachés à leur histoire personnelle, à leur non dits…
Entre Le temps de dire : Aïe coco merlo.
Ou an mitan lanmè, ou pé pa jouwé manman rétjen

– Durée : 1h15
– Auteur : José Jernidier
– Dramaturgie : Alfred Alexandre
– Mise en scène : José Exélis
– Comédiens : Joël Jernidier, José Dalmat.

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Festival d’Almada : Le Théâtre, pour rire, penser, grandir !

Au quarantième Festival d’Almada, huit créations portugaises côtoient douze productions internationales.

— Par Janine Bailly —

Toujours semblable et toujours différent, inscrit dans la durée ou dans l’éphémère du temps, qu’il soit corseté de classique ou tout ébouriffé d’avant-garde, le théâtre reste, en ces saisons troublées plus encore que jamais, une nécessité que je dirais vitale… Parce qu’il lie le passé au présent, le présent au futur, qu’il se fortifie de nos racines mais aussi de nos imaginaires, il nous ouvre les portes du monde, nous initie à d’autres pensées, établit, entre les hommes et chacun de nous, de nécessaires liens et connivences.

L’été revenu, le spectre du Covid éloigné, les festivals battent derechef leur plein. Et les aficionados de courir, anxieux, dans la cité avignonnaise toute couturée d’affiches qui souvent défigurent les vieux murs, courir d’une salle à l’autre, d’un spectacle à l’autre, d’une découverte à l’autre… Loin de ce flux impétueux, il est aussi à Almada, en ce mois de juillet, un Festival international de théâtre, le plus important du Portugal, qui en dépit de sa renommée et de ses succès a su garder sérénité, intelligence, et visage humain.

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« Plein Emploi » de Stéphane Titeca, m.e.s. Eric Delor

– Par Selim Lander —

Plein Emploi ou Pôle Emploi ? Ce n’est pas la même chose et la secrétaire de Plein Emploi commence à en avoir plein le dos des appels pour Pôle Emploi qui arrivent sur son téléphone de la part de chômeurs qui ont confondu les deux termes. Mais comme elle leur dit (à peu près) : est-ce que vous avez déjà entendu quelqu’un au bout du fil quand vous appelez Pôle Emploi ? Non, bien sûr, vous n’avez jamais qu’un répondeur : ici, c’est différent. A ceci près que cette association d’insertion appelée Plein Emploi est pour l’essentiel une arnaque servant à accaparer les fonds publics. Parmi les chômeurs qui appellent il y a un certain M. Marie-Joseph (clin d’œil à l’intention des habitants de la Martinique où un Marie-Joseph célèbre, loin d’être au chômage, est propriétaire de plusieurs entreprises…). La pièce commence, muette, par la secrétaire Philomène (Rita Ravier) qui s’installe en prenant tout son temps. Arrive ensuite Pierre-Antoine (Virgil Venance), le patron de la boite, en tenue de cycliste. Il entreprendra de se changer mais ne metta jamais son pantalon, il restera jusqu’au bout en chemise-cravatte et les jambes nues sous sa culotte de vélo.

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Textes En Paroles : « Construire un budget de production et d’exploitation »,

Dans le cadre du Festival Itinérant de Textes En Paroles, ARTCENA, Centre national des arts du cirque, de la rue et du théâtre, présente l’atelier « Construire un budget de production et d’exploitation », le vendredi 30 juin 2023 de 9h00 à 16h30 à la Médiathèque Ernest J. Pépin de Lamentin

Description

Le budget prévisionnel de création est la traduction chiffrée d’un projet artistique ainsi qu’un véritable outil de gestion. Destiné à des porteurs de projet et leurs collaborateurs débutants, cet atelier organisé par ARTCENA, en partenariat avec Textes En Paroles, vise à expliquer et mettre en pratique la construction de budgets de production et d’exploitation dans le spectacle vivant.

Atelier animé par un formateur d’ARTCENA.

Horaire et lieu

L’atelier se tiendra, en présentiel uniquement, le vendredi 30 juin 2023 de 9h00 à 16h30, à la Médiathèque Ernest J. Pépin, Rue de la Mutualité, 97129 Lamentin, Guadeloupe. 

Lieux de restauration à proximité pour la courte pause déjeuner.

Festival Itinérant Textes En Paroles

Cet atelier ARTCENA s’inscrit dans le cadre du Festival Itinérant de Textes En Paroles qui, pour rappel, se déroule du 26 juin au 1er juillet 2023 dans différents lieux de Guadeloupe.

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« La Réunification des deux Corées » par L’Autre Bord

— Par Selim Lander —

Ils sont quinze, sept dames ou demoiselles et cinq messieurs, disons plutôt sept comédiennes et cinq comédiens, quinze qui étrennent la salle de théâtre toute neuve du lycée Schoelcher, opération immobilière grandiose dont on peut contester l’utilité alors que le nombre des lycéens diminue en Martinique et sachant que, lors des travaux de la reconstruction du lycée, les élèves et leurs professeurs ont été recasés sans difficulté à proximité. Mais cela est une autre affaire, qui n’est pas notre affaire. Tous les amateurs de théâtre ne peuvent que se réjouir que cette salle existe, ceux en particulier qui ont fréquenté à un titre ou à une autre l’ancien théâtre du lycée avant que ce dernier ne soit détruit et reconstruit pour des raisons que la raison ignore peut-être, mais cela, encore une fois, n’est pas notre affaire. Dans l’ancien théâtre, devenu quelque peu vétuste faute d’entretien, des générations de lycéens se sont frottés à la comédie et certains y ont attrapé le virus de la scène au point de devenir des comédiens professionnels. Le signataire de ces lignes – lointain souvenir – y a même fait ses premières armes en tant que comédien amateur dans une troupe constituée par des professeurs (pas tous du lycée) sous la direction éclairée – et oui !

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Le Théâtre du Lycée Schoelcher inauguré avec succès

La pièce « La réunification des 2 Corées » s’est jouée, samedi soir, à guichet fermé

— Par Roland Sabra —

On n’oubliera pas la querelle intense, passionnée qui traversé de part en part la reconstruction du lycée Schoelcher et notamment la question de l’existence d’une salle de théâtre : Fallait-il la supprimer, la réserver uniquement aux enseignements de l’art des planches, la réduire, lui donner plus d’autonomie ?

La bataille a été rude, mais très vite, dès le début, Gustavo Torrès l’architecte, maître d’œuvre du projet, en homme de culture accompli, s’est rangé du coté de ceux qui voulaient pouvoir offrir, en dehors des heures de cours la possibilité d’accès à une salle de théâtre dont la conception serait le reflet du multiculturalisme martiniquais. Bataille gagnée ! Le plateau sépare deux espaces bi-frontaux réservés au public. D’un coté, en léger arrondi, un théâtre à l’italienne et de l’autre un amphithéâtre, évocation d’un pitt, pour cette spécificité antillaise qu’est le conte.

En matière de visibilité quelque soit la place occupée la réussite est totale. Les fauteuils, confortables, font oublier les « tape-culs »(?)

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« Plein emploi », texte de Stéphane Titeca, m.e.s. Éric Delor

Jeudi 29, vendredi 30 juin & samedi 1er juillet  à 19H
Plein emploi
Mise en scène – Scénographie – Univers sonore : Éric DELOR

Avec
Rita Ravier
Fiona Soutif
Virgil Venance
Marc julien Louka

C’est la veille de Noël. Chez Plein Emploi, c’est la période des bilans, il faut rendre des comptes à tous les « subventionneurs » qui font vivre l’association. Chacun doit aussi faire face à des ennuis personnels. Paule-Anne a un avion à prendre. Philomène a maille à partir avec son fils. Il faut aussi embaucher une nouvelle collaboratrice en vue d’un projet gigantesque que fomente Paule-Anne. Projet qui rend Philomène dubitative étant donné que « Plein Emploi » est exsangue et ne continue à fonctionner que grâce aux amitiés politiques et aux petits arrangements de Paule-Anne. Il ne manquerait plus que débarque un contrôleur de l’Union européenne pour que ce soit la pagaille la plus complète et que le réveillon se transforme en cauchemar… Une soirée qui s’annonce distrayante et à ne pas manquer.
Chez « PLEIN EMPLOI », pour Philomène et Pierre-Antoine c’est l’effervescence !

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Festival d’Avignon : Vitesse de croisière pour le TOMA : 25 ans déjà !

— Par Dominique Daeschler —

C’est le coup de feu. Le camion du matériel part cette semaine, les stagiaires radio s’accrochent à leurs téléphones pour capter souvenirs et anecdotes. Ça roule. Alors pour fêter ce théâtre installé dans la chapelle du Verbe Incarné et dire au public combien on l’attend, combien la parole théâtrale porte aussi la singularité des cultures ultramarines, on frappe un grand coup. Pas de commémoration surannée ni de nostalgie mais une naissance : le pass 25 qui offre toute la programmation aux jeunes ( jusqu’à 25ans ) pour 25 euros. Avanti !

L’évolution vers un lieu-ressource, alliant création, diffusion, formation est en train de devenir réalité : c’était la mission qui lui avait été impartie dans la longue convention signée avec la Drac Martinique en 2004. Une lecture un peu précise du dossier de presse, avec les éclairages de Marie Pierre Bousquet codirectrice, met en exergue une valorisation des femmes qu’elles soient interprètes, autrices, metteuses en scène.

Citons Arielle Bloesch(Mange-moi) qui travaille depuis longtemps comme metteuse en scène et dramaturge avec les compagnies martiniquaises. Véronique Kanor (je ne suis pas d’ici, je suis ici), autrice, vidéaste, performeuse, présente au Toma pour la troisième année consécutive, revient cette année avec un spectacle abouti ,amorcé en lecture l’an dernier.

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« La réunification des deux Corées », de Joël Pommerat, m.e.s. Guillaume Malasné

Le 23 juin à 19h30  et le 24 juin à 15h30 & 10h30 au Théâtre du Lycée Schoelcher

Annulation de la représentation du 22 juin. Les billets sont valables pour une autre date.
Evènement : l’Autre Bord Compagnie revient avec une nouvelle création amateurs, au nou-veau Théâtre du Lycée Schoelcher, première ouverture pour des représentations tout pu-blic.
Après les succès du Vol des oies sauvages en 2019, de Jeux de Massacre en 2018, Ne croyez pas que je ne l’aime pas cet enfant en 2017 et d’une première adaptation de La Réunification des deux Corées en 2016), les ateliers amateurs de l’Autre Bord se re-plonge dans la pièce de Joël Pommerat.
Une nouvelle aventure artistique et collective pour les 13 comédiens amateurs accompagnés et dirigés par Guillaume Malasné.
Cette saison, l’atelier amateur de l’Autre Bord Compagnie se replonge dans la pièce de Joël Pommerat avec une sélection de quatorze scènes.

-23-19h30 au Théâtre du Lycée Schoelcher Tarifs 20€ / 15€
-24 juin  à 15h30 & 19h30 au Théâtre du Lycée Schoelcher Tarifs 20€ / 15€

Toutes les infos sur: www.lautrebordcompagnie.com

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Et les chiens se taisaient d’Aimé Césaire

Vendredi 23 et Samedi  24 juin à 19h Annulé
Lundi 26 juin à 19h (jour du 110ème anniversaire)

Pour rendre hommage au Grand Homme qu’était Aimé Césaire et qui aurait dû célébré son 110ème anniversaire le 26 juin prochain. »

Cette pièce, c’est la vie d’un homme, d’un révolutionnaire, revécue par lui au moment de mourir au milieu d’un grand désastre collectif. Il revit (ou ressasse) ses hésitations, ses élans, ses rêves, ses défaites, ses victoires : d’abord, la naissance en lui du héros dans le décor colonial et son initiation à la solitude (mieux à l’abandon que par avance il accepte) parmi les sollicitations contradictoires de l’esprit de vie et de l’amor fati ; puis son combat spirituel – aux prises qu’il est avec les forces du sentiment et les forces du passé ; enfin, dans l’acte 3, c’est la confrontation avec la mort. Ici la force héroïque prend son essor du contact rétabli au plus profond avec le fond obscur et terrestre de l’être.

Une pièce écrite par Aimé CÉSAIRE et mise en scène par Élie Pennont un de ses plus grands disciples

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« Lumina Sophie dite Surprise » & « Et les chiens se taisaient »

Du 10 juin au 1er juillet 2023

L‘atelier théâtre du Sermac  invite à ses représentations de fin saison 2022-2023.

« Une si belle et si riche année ne peut que se terminer en beauté. Et c’est pour cela qu’au lieu de notre traditionnel, unique, spectacle de fin d’année, nous avons décidé d’offrir à notre public une programmation de deux pièces de théâtre qui seront menées par nos stagiaires et leur metteur en scène, M. Élie PENNONT.

Les comédiens présenteront cette année,

Jeudi 29 juin à 19h
Vendredi 30 juin et Samedi 1er juillet à 19h

Lumina Sophie dite Surprise de Suzanne Dracius

Par l’Atelier du SERMAC, mise en scène Élie Pennont
Espace Camille Darsières / Fort-de-France
 » Brûler ! Je veux tout brûler !…  » Ainsi parlait Lumina. Martinique, 1870 : révoltées par la misère et un incident racial, des femmes incendient les habitations. À leur tête, une Jeanne d’Arc créole. Mais elle est enceinte, pas pucelle. On ne la voit guère en sainte !… Elle luttait pour la dignité et la liberté de son peuple. À ce titre, Lumina mériterait honneur et gloire.

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Festival du Théâtre Amateur à Trinité

Du 5 au 11 juin 2023 à la Maison de la Culture Armand Nicolas

Neuf troupes de théâtre dont dont de Trinité vont présenter le rédultat de leurs travaux réalisés tout au long de cette année. Cinq comédies, une tragi-comédie, une comédie musicale, deux spectacles pour le public jeune, le programme est bien rempli. En semaine les spectaccles débuteront à 19h, le dimanche à 18h30. Deuc matinées pour le jeune public se dérouleront le mercredi 9 juin à 9h et le samedi à 11h.

Le programme

Lundi 5 juin à 19h.

« À qui profite l’assassinat du journaliste martiniquais André Aliker ? » avec la troupe « Les jeunes seniors du théâtre de Schœlcher ».

Mardi 6 juin à 19h

« Le partage » avec la troupe Ciara de La Trinité.

Mercredi 7 juin à 19h

« Débouya ba péchè » avec la troupe YO LA du Carbet.

Jeudi 8 juin à 19h

« Le Blâme » avec la troupe Les flammes rebelles de La Trinité.

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« 3 fous parlent dans la rue » et « Plein Emploi »

— Par Roland Sabra —

Amateur : nom. 1) Personne qui aime, cultive, recherche (certaines choses).
2) Personne qui cultive un art, 
une science pour son seul plaisir.
Le Robert

« 3 fous parlent dans la rue »

En mai-juin, revient la saison du théâtre amateur, ce théâtre qui prend son essor au début du XXe siècle comme ne témoigne la création en 1907 de  la Fédération nationale des compagnies de théâtre amateur (FNCTA). S’il existe plusieurs dizaines de troupes en Martinique, elles sont des milliers dans l’hexagone avec une concentration particulière dans le département des Deux-Sèvres, dans lequel une enquête de 2018 recensait 174 troupes et 100.000 spectateurs par an1.

Le 2 juin, à l’Espace Camille Darsière, Élie Pennont présentait, comme restitution, une partie du travail qu’il dirige dans le cadre de l’Atelier Théâtre du SERMAC. Comme il le fait souvent il a puisé dans le riche catalogue de l’écrivaine martiniquaise Francine Narèce pour en extraire « 3 fous parlent dans la rue ». On rappellera avoir vu il n’a pas si longtemps mémoire, « Chimamanda », ou « Pour 2 francs ou le massacre des ouvriers de la canne au François ».

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