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« Re Chicchinella », une fable librement inspirée de Giambattista Basile, m.e.s. d’Emma Dante

Festival des Comédiens Montpellier, 18-19 juin 2024

— Par Michèle Bigot —

Une fois encore, le public français est ravi de recevoir un spectacle d’Emma Dante, dans une production du Piccolo Teatro di Milano. Et, comme ce fut le cas avec les spectacles précédents proposés à Avignon, Bestia di scena, Le Sorelle Macaluso, Misericordia, Pupo di zucchero, elle nous propose un spectacle original, à mi-chemin entre la performance, le ballet, la comédie italienne, l’opéra et le drame shakespearien.

La richesse de ses propositions théâtrales tient au fait qu’Emma Dante est tout à la fois une comédienne, une dramaturge, une réalisatrice et une metteuse en scène d’opéra et de théâtre. Comme ce fut le cas pour ses pièces précédentes, elle tire son inspiration d’un écrivain napolitain du XVIème siècle, Giambattista Basile, auteur d’un Pentamerone et nous livre ici une fable en dialecte napolitain qui met en scène un roi de fantaisie, dont on ne compte plus les titres: Charles III d’Anjou, roi de Sicile et de Naples, prince de Giugliano, comte d’Orléans, vicomte d’Avignon et de Forcalqier, prince de Portici Bellavista, roi d’Albanie, prince de Valence et roi titulaire de Constantinople!

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« Pupo di zucchero, la festa dei morti » texte et m.e.s. d’Emma Dante

Magicienne, sorcière, prêtresse, comment faudra-t-il appeler une metteuse en scène qui nous convie à une cérémonie théâtrale, avec tout ce qu’elle implique de magie, de sacré, voire de funèbre et de joyeux? Car la festa dei morti, ce n’est pas la lugubre Toussaint. Sur scène, cette fête n’a rien d’une danse macabre, c’est une célébration remplie d’allégresse. Tout un rituel s’accomplit sur le plateau, à la faveur d’une performance qui convoque texte, danse, lumière, tableaux et sculpture. Une sorte de spectacle total, n’était la quasi absence de musique. Emma Dante aime faire évoluer ses acteurs sur un fond de silence et d’obscurité. Du noir jaillit la lumière et le jeu éblouissant des acteurs. Qui évoluent en groupe, selon une tradition que la metteuse a bien établie de spectacle en spectacle. La troupe, le groupe, la collectivité humaine sont des éléments fondamentaux de son théâtre, à l’image de la vie sociale en Italie, spécialement dans le Sud.

Alors qu’est ce que cette histoire? Un vieil homme, tout accablé de solitude et de douleur s’apprête à organiser sa fête des morts en confectionnant une pâtisserie : ce sera le « pupo di zucchero », la figurine sucrée, offrande aux défunts de la famille.

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« Misericordia », d’Emma Dante

D’accord!

Avec Emma Dante, nous voici dans les bas-fonds de Palerme; Misericordia appartient à la veine sociale de l’autrice, dont relève également son film Palerme, ainsi que la pièce qu’elle a présentée en 2014 à Avignon, Le Sorelle Macaluso. Le titre l’indique clairement : même si le nom italien  » misericordia » n’a pas exactement les mêmes connotations que le français « misericorde », il n’en est pas moins redevable de la même étymologie. Emma Dante elle-même insiste sur la valeur des deux parties du mot: « miser » et « cordia ». C’est de la misère des faubourgs de Palerme qu’il sera parlé, et c’est aussi de « coeur », c’est-à-dire d’amour. Une « machien d’amour », selon sa propre expression.

Le pitch: trois putains élèvent, nourrissent et chérissent un enfant autiste, celui qu’une quatrième femme leur a laissé, morte sous les coups de son compagnon. Manifestement le retard mental de l’enfant est dû aux coups reçus par sa mère pendant la grossesse. J’entends d’ici le public parisien crier au misérabilisme. Or l’autrice évite cet écueil et réusit à nous émouvoir sans jouer sur la corde de la pitié.

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Avignon : Emma Dante et Olivier Py

— Par Selim Lander —

sorel-b-400Le Sorelle Macaluso

Emma Dante est installée avec sa compagnie à Palerme. Le spectacle qu’elle présente dans le IN d’Avignon, Le Sorelle Macaluso (Les Sœurs Macaluso) montre une Sicile populaire, pauvre mais rayonnante d’un humour et d’un appétit de vivre qui demeurent à travers l’adversité. Dix comédiennes et comédiens incarnent les sept sœurs, le père, la mère et le jeune fils de l’une des sœurs⋅ Les mouvements sont réglés au millimètre (ou s’ils laissent place à une certaine improvisation, celle-ci ne paraît pas)⋅Les séquences s’enchaînent et construisent peu à peu l’histoire de la famille, ses moments de joie ou de chagrin : une excursion à la mer (préparation et voyage en car compris) qui se terminera tragiquement par la noyade de l’une des sœurs ; le papa qui s’escrime pour élever seul ses sept filles ; le fils de l’une des sœurs, footballeur surdoué mais malade du cœur ; la maman qui revient d’outre-tombe pour donner un ultime conseil à ses filles (et retrouver son mari pour une dernière danse).

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« Ti-prince », d’Emmanuel de Reynal : un roman « cri du cœur »

— Retour de lecture de Yvon Joseph-Henri —

Ti Prince, d’Emmanuel de Reynal est, dirons-nous, un roman. L’auteur ne choisit pas la forme de son ouvrage et c’est déjà une manière d’ouvrir la réflexion du lecteur. « C’est l’histoire d’un petit garçon… » nous dit-on en présentant le livre. Si c’est une histoire, c’est soit un conte, soit une nouvelle, soit un roman.

Le roman est une histoire ou un ensemble d’histoires lorsqu’il s’agit par exemple du roman de Renard. En même temps, le roman est comme on l’a dit un genre sans loi, « lawless », écrit selon une partition multiple et complexe. La complexité la plus évidente de ce roman est dans l’épilogue qui nous ramène à la réalité et à la morale de notre monde.

Somme toute, le Ti-Prince d’Emmanuel de Reynal s’inscrit dans une forme extérieurement limpide : parcours d’un enfant handicapé de la naissance à la mort. L’autre parcours, concerne une famille rayonnante et aimante dont la force d’amour transforme le rejet habituel des individus ayant un handicap en les intégrant au groupe « normal » parce qu’ils sont innocents, en les faisant reconnaître comme des humains avec tout ce que cela signifie.

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« Théâtre à l’hôpital » d’Arrabal à Paiement au Centre Emma Ventura

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— Par Roland Sabra —

« Théâtre à l’hôpital » ! L’expression est polysémique à souhait. De quoi s’agit-il au Centre Emma Ventura à Fort-de-France ? Non pas d’un énième attelage boiteux entre art et thérapie dont on sait qu’il fricote avec l’imposture.
Comme le dit brutalement Enzo Toma le metteur en scène du Teatro Kismet de Bari en Italie : « Je ne crois pas en l’art thérapie. La thérapie est codifiable. Elle est chimie quand l’art est alchimie. Le médecin et les artistes doivent certes trouver un langage commun et travailler conjointement, mais l’art ne sera jamais une thérapie. L’art thérapie, c’est la mort de l’art. L’art est toujours en mouvement. Il est source de conflits et de désordres alors que la thérapie permet d’y remédier… »
A Fort-de-France il s’agit pour le moment d’un simple hébergement de l’atelier de théâtre amateur de L’Autre Bord Compagnie. Depuis 2013, tous les mardis soirs de 18h 30 à 21h 30 ils sont une douzaine à se rendre dans la salle polyvalente de l’hôpital pour se livrer au plaisir de la scène.

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« Mangrove »: une chorégraphie de Christiane Emmanuel

— Par Roland Sabra —

mangroveChristiane Emmanuel dans, Mangrove, créé en 2011 et donné dans une nouvelle version, les 25 et 26 avril 2013 à l’Atrium, évoque un monde mouvant, dans lequel les frontières entre la terre et la mer son floues, indécises, en perpétuelle recomposition. Fidèle à elle-même la chorégraphe martiniquaise nous parle d’identité avec cette sensualité que l’on retrouve comme un fil conducteur de l’ensemble de son œuvre. Il s’agit là d’identité première. L’identité sexuelle. Problème de tous les temps, posé aujourd’hui avec un peu plus d’acuité, sous la pression débordante d’un individualisme forcené qui prétend en faire une question de choix personnel. La mangrove ce lieu d’indécision est la métaphore d’un univers indifférencié, à l’origine du monde dans lequel humanité et animalité ne sont pas bien séparées.Elle est le royaume d’un personnage extravagant et androgyne (Ricardo Miranda). Doté d’une poitrine phallique, deux énormes cônes dressés et bariolés, l’androgyne règne sur un monde qui ne repose que sur l’absence de différence, sexuelle entre autres. Au début du spectacle, couchés sur le plateau le long d’une diagonale il y a des tas, plus exactement des corps dans des postures désarticulées ou enchevêtrées dans l’horizontalité du plateau.

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Avignon 2018 : « Saison sèche » de Phia Ménard

Spectacle créé le 17/7/2018 au Festival d’Avignon. L’autre scène du grand Avignon, Vedène

— Par Michèle Bigot —

Êtes-vous prêts pour le grand chambardement? Résisterez-vous à un nouveau séisme? Voilà la question à laquelle vous allez devoir vous confronter, psychiquement et physiquement, si vous voulez participer à cette grande cérémonie des corps et des esprits qu’est un spectacle de Phia Ménard. Vous me direz que vous êtes maintenant habitués aux spectacles extrêmes, depuis que vous avez assisté aux représentations d’Angelica Lidell et à celles d’Emma Dante. Et vous êtes avertis que désormais, ce n’est plus au cinéma mais au théâtre que vous allez vivre des émotions inédites, trouver des formes nouvelles et des audaces inouïes. Si c’est là ce que vous recherchez et que vous êtes fatigués des spectacles-divertissement qui nourrissent les idées reçues et ne dérangent personne, bienvenue chez Phia Ménard. Ça va dé-ménager! Ne ménager personne et surtout pas ceux qui se sont installés à l’aise dans le patriarcat!
Car c’est bien d’une révolte généralisée contre le patriarcat qu’il s’agit. C’est fort, c’est dramatique et c’est drôle. Ce n’est pas un hasard si cette subversion des valeurs machistes nous vient de Phia Ménard.

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Neuvième Biennale de danse : « Tel quel » par le CCN de Tours

— Par Selim Lander

« Je te clame à tout vent futur roi buccinateur d’une lointaine vendange » (Aimé Césaire)

Ils sont quatre jeunes du Centre chorégraphique national de Tours, deux danseurs grands et minces, affublés de la barbiche « hypster » de rigueur et deux danseuses de proportion plus modeste (et heureusement sans barbiche !) Ces quatre jeunes gens se produisent dans une pièce intitulée Tel quel chorégraphiée par Thomas Lebrun, une œuvre passionnante par ce qu’elle nous révèle des tendances d’une certaine danse contemporaine. L’expression corporelle, le mime, le music hall sont mobilisés tour à tour, reléguant souvent au second plan la danse stricto sensu. On se prenait même à penser que cette pièce aurait pu tout aussi bien trouver sa place dans un spectacle labellisé « nouveau cirque ». C’est dire combien nous sommes loin de la définition courante du « ballet ».

Les CCN sont des lieux d’expérimentation, Tel quel en est un exemple particulièrement réussi. Cela commence par une marche militaire comme on voit également sur certains plateaux où la danse se conjugue avec le théâtre, par exemple dans le si remarquable Bestie di scena d’Emma Dante[i].

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« Billes de verre, éclats de plomb » de Thérèse Bonnétat

—Par Selim Lander —

Langue des signes. On a beau aller et re-aller au théâtre, assister à quelques dizaines de pièces chaque année, une surprise est toujours possible. On ne pense pas seulement aux grosses machines comme le festival d’Avignon les affectionne, qui jouent sur une esthétique parfaite (The Great Tamer de Dimitris Papaioannou, en 2017) ou vous frappent comme un coup de poing (Bestie di scena d’Emma Dante, la même année). On pense plutôt ici à des productions plus modestes, qui relèvent d’un théâtre expérimental. L’originalité de Billes de verre, éclats de plomb réside dans la présence sur la scène d’un interprète de la langue des signes à côté d’un conteur. Interprète et non pas simple traducteur : Carlos Carreras est un comédien à part entière, un mime à la gestuelle aussi précise qu’éloquente, qui rend le texte accessible aux malentendants tout en fascinant le public ordinaire (celui dont l’ouïe fonctionne encore à peu près).

Si C. Carrera semble le principal atout de cette pièce hors norme, il est au service du beau texte de Thérèse Bonnétat, une réminiscence poétique de Marseille, de son Vieux-Port, devenu le lieu d’une rencontre imaginaire entre deux figures capitales, néanmoins en marge, du XXe siècle français, le psychiatre Fanon et Arthaud l’insensé qui se rejoignent pourtant dans la conception d’un engagement sans concession et dont quelques citations bien choisies viennent émailler la partition écrite par Th.

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Avignon 2017 (16) « Bestie di scena », « L’Age libre », « Gros Chagrins, etc. »

— Par Selim Lander —

Bestie di scena d’Emma Dante (IN)

Emma Dante est déjà venue en Avignon en 2014 avec Sorelle Macaluso. Elle disait alors : « Pour moi le théâtre consiste pour l’artiste à mettre en scène sa propre réflexion sur le présent – sa propre vision du monde contemporain et du monde dans lequel il vit. Un théâtre social signifie révéler les malaises et les problèmes que les gens ont tendance à refouler ».

Pourtant, à la sortie de Sorelle Macaluso , nous nous disions « enthousiasmé, euphorisé par le dynamisme du spectacle, l’inventivité de la mise en scène, le bonheur des interprètes… mais pas vraiment  touché par le message social » [i]. La pièce qu’elle présente cette année, Bestie di scena, est d’une autre veine. Elle illustre plutôt une définition proposée par Romeo Castellucci selon qui le théâtre « sert à soulever un voile qui s’est posé sur le monde, le temps de l’entrevoir ».

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Bilan du Festival d’Avignon en forme de promesses

— Par Jean-Pierre Han —
avignon-2014Le Rêve d’Olivier Py – diriger avec l’éclat qu’il mérite le Festival d’Avignon-, sur le point de devenir réalité en juillet dernier, a failli tourner au cauchemarr. La faute à une « petite affaire » négligée de puis des lustres, ou plutôt amendée en prévison d’une future disparition, refilée d’un gouvernement à l’autre de droite comme de « gauche » comme une patate chaude, et qui, bien sûr, n’a pu que susciter les vifs mouvements de protestation que l’on sait. Il s’agit, on l’aura deviné, du régime des intermittents du spectacle. Affolement et colmatage à la va-vite des « responsables » politiques qui ont fini, sans bouger d’un iota de leurs décisons, par nommer une commision ad hoc composée d’Hortense Archambault, ancienne codirectrice du Festval, Jean-Denis Combrexel, ancien directeur général du travail, et Jean-Patrick Gille, député PS, nommé pâr le gouvernement médiateur dans le conflit. Le groupe doit rendre ses premières conclusions avant la fin de l’année; l’une de ses premières décisions étant de sursoir à ses travaux durant le mois d’août pour cause de vacances !

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Le Sorelle Macaluso

le_sorelle— Par Michèle Bigot —

Le Sorelle Macaluso
Texte et mise en scène : Emma Dante
Festival d’Avignon, in, Gymnase du Lycée Mistral, juillet 2014-07-15

Spectacle créé à Naples en janvier 2014, Le Sorelle Macaluso arrive à Avignon dans le festival in où il rencontre un succès sans pareil. Née en 1967, figure primordiale de la scène internationale, Emma Dante à fondé à Palerme, en 1999, sa compagnie Sud Costa Occidentale. Emma Dante, auteure et metteure en scène sicilienne n’a pas tourné le dos à son Palerme natal. Récompensée par les plus grands prix internationaux lors des festivals de théâtre européens, elle a aussi dirigé récemment Carmen de Bizet à la Scala de Milan.
En France elle est une habituée du théâtre du Rond Point où elle a donné en 2008-2009 mPalermu (« à Palerme », en dialecte palermitain) et La Trilogia degli occhiali lors de la saison 2011-2012. Cette dernière proposition, déclinait en trois volets des visions fantasmagoriques sur l’humain dépossédé, la solitude d’un homme démuni de ses biens et abandonné des siens, la détresse d’un enfant attardé, relégué dans un état catatonique, le désespoir amoureux d’un couple de vieillards.

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Avignon: le retour au texte

— Véronique Giraud —

cour_d_honneurRiche et alléchante, la programmation du nouveau directeur du festival s’étend du 3 au 27 juillet. Avec un retour aux textes.

C’est avec Le Prince de Hombourg de Kleist, mise en scène par Giorgio Barberio Corseti, que s’ouvre le festival. Cette pièce, que Jean Vilar avait montée avec Gérard Philippe et Jeanne Moreau, est un signal fort adressé au public qui ne peut mettre en doute la filiation d’Olivier Py avec le créateur du festival. Vingt-sept ans après le mythique Mahâbhârata de Peter Brook, c’est celui d’un Japonais, Satoshi Miyagi, que l’on pourra découvrir dans la Carrière Boulbon. De ce texte universel, quinze fois plus long que la Bible, Miyagi a choisi un seul épisode pour un spectacle de moins de deux heures. L’intégrale de la trilogie de Shakespeare, Henry Vl, montée par le jeune Thomas Jolly, requiert en revanche dix-huit heures !
Du texte donc. À plus de 90 ans, Claude Régy invite la poésie dans la salle de Montfavet avec Intérieur de Maurice Maeterlinck, spectacle qu’il a créé au Japon  Marie-Josée Malis, la nouvelle directrice de la Commune à Aubervilliers, montera Hypérion de Hölderlin, pièce dont la matière est le désarroi politique.

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Parutions du 15 mai 2025

Les chemins de Gabriel, le nouveau roman d’Emmanuel de Reynal.

Dans ce récit bouleversant, un homme déraciné par une rupture retourne en Martinique, son île natale. Ce retour forcé devient le point de départ d’un voyage intérieur, où les silences familiaux, les blessures du passé et les mémoires enfouies refont surface.

En mêlant récit intime et fresque sociale, Emmanuel de Reynal interroge avec justesse les liens invisibles entre les générations, les fractures identitaires, et ce que l’on hérite — qu’on le veuille ou non.
Avec une plume sobre et sensible, Les chemins de Gabriel tisse une histoire profondément humaine, qui résonne bien au-delà de ses origines créoles.
Le roman est dès à présent disponible en librairie et les principales plateformes.

Quand l’Afrique (r)appelle ses enfants Afro-descendants 

 Auteur : Mélina SEYMOUR
Mélina est titulaire d’un Master en Études interdisciplinaires des dynamiques africaines (Université Bordeaux-Montaigne). Elle est la fondatrice et directrice générale de Seymour Création, un hub d’innovation artisanale qui fusionne l’intelligence artificielle et les savoir-faire traditionnels pour créer des trophées et œuvres en bois connectés, porteurs d’histoire et de sens. Elle est aussi artiste-auteure, engagée dans la transmission des cultures afrodescendantes par l’écriture, la parole, la sculpture, et l’action.

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Pensionnats catholiques de Guyane, la blessure

Dimanche 4 mai à 22h40 sur France 5 et sur france.tv
Synopsis :

Franck, Guillaume, Kadi, Antoine n’ont pas grandi auprès de leurs parents, mais sous la tutelle de religieux catholiques. Pour la première fois devant une caméra, ils et elles racontent leur enfance dans les « homes indiens » de Guyane, des pensionnats catholiques destinés spécifiquement aux enfants amérindiens et noirs-marrons, populations qualifiées de « primitives » par les autorités étatiques jusqu’à tard dans le XXe siècle.

Des années 1930 jusqu’à 2023 – date de la fermeture du dernier home de Guyane –, plus de 2 000 enfants ont grandi dans ces établissements. Ils y ont été éloignés de leur famille et coupés de leur culture, soumis à une évangélisation et une assimilation forcée. En finançant avec l’argent public la formation des jeunes « primitifs » dans des pensionnats catholiques initiés et tenus par des congrégations religieuses, les représentants de la République et de l’Église se sont-ils rendus coupables de « génocide culturel » ? C’est la question que soulèvent aujourd’hui des juristes et d’anciens pensionnaires.

À l’aide d’archives inédites, Pensionnats catholiques de Guyane : la blessure plonge dans cette histoire encore méconnue de la France en Guyane, une vieille colonie devenue un jeune département d’Outre-mer.

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La Mort pour la Vie ou Mourir pour Vivre : Chapitre V

— Par Robert Lodimus —

Chapitre V

LE DÉFI

« Ne sais-tu pas que la source de toutes les misères de l’homme, ce n’est pas la mort, mais la crainte de la mort. »

                                         (Épictète)

     La nuit avait enlevé son masque horrifiant sur la « trombine » stupéfiée, médusée, atterrée  de la nature amochée. Le jour se leva sans clarté sur les hameaux qui ceinturaient La Roche, et qui n’avaient pas non plus résisté aux assauts des vents dévastateurs et à la frénésie du déluge mortifère. La localité dans son ensemble offrait aux regards tout ébahis une scène de délabrement indescriptible, un théâtre de désolation dantesque, un tableau de déliquescence apocalyptique, un spectacle de débâcle effarant, un panorama de décrépitude impensable, un champ de ruines incroyable, un cirque de décadence inimaginable. Cette fois-là, le village avait réellement cassé ses épines dorsales et il était amputé de ses jambes et de ses bras fluets. Il eût été vraiment difficile pour lui de se relever, et de se remettre à clopiner, à boiter voire à marcher comme avant. Dans cet environnement dépérissant, devenu encore plus invivable par les malheurs soudains, les rescapés avec leur profil de morts-vivants, comme on en voyait dans les romans de Bram Stoker, n’avaient même pas imaginé l’avenir, tellement ils le voyaient porteur d’incertitude démoralisante.

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La dette de la lexicographie créole contemporaine envers ses pionniers

— Par Robert Berrouët-Oriol (*)

À la mémoire de Pradel Pompilus,
pionnier de la lexicographie créole contemporaine et auteur, en 1958, du premier Lexique créole-français (Université de Paris).

À la mémoire de Pierre Vernet,
fondateur de la Faculté de linguistique appliquée de l’Université d’État d’Haïti et précurseur du partenariat créole-français en Haïti.

À la mémoire d’André Vilaire Chery, rédacteur d’ouvrages lexicographiques
de haute qualité scientifique et auteur
du Dictionnaire de l’évolution du vocabulaire français en Haïti
(tomes 1 et 2, Éditions Édutex, 2000 et 2002).

La lexicographie, discipline différentielle de la linguistique appliquée, est très peu connue en Haïti. Il est attesté que nombre de personnes qui s’intéressent au créole à des titres divers, y compris des professeurs de créole, ne savent même pas qu’il existe une lexicographie créole, qu’elle a eu ses pionniers, qu’elle compte une histoire déjà vieille de 67 ans, qu’elle est dépositaire d’une production langagière, certes inégale, de plus de 75 titres comprenant des lexiques et des dictionnaires, et qu’elle est porteuse depuis ses débuts d’une embryonnaire réflexion théorique.

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La récession économique aux Antilles n’est plus une option à écarter avec la crise mondiale.

— Par Jean-Marie Nol —

La récente décision du président américain Donald Trump d’imposer des droits de douane substantiels, notamment une taxe de 20 % sur les produits européens et 10% sur les produits de la Guadeloupe et Martinique , suscite de vives inquiétudes quant à une possible récession mondiale accompagnée d’une poussée inflationniste. Les experts et économistes s’accordent à dire que ces mesures protectionnistes pourraient avoir des conséquences néfastes sur l’économie mondiale et, en particulier, sur la France.

Les marchés financiers ont réagi négativement à l’annonce de ces tarifs douaniers. Les indices boursiers américains et internationaux ont connu des baisses significatives, reflétant les craintes d’une escalade des tensions commerciales et d’un ralentissement économique global. Les investisseurs se tournent vers des valeurs refuges, telles que l’or, témoignant de l’incertitude ambiante.

L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a mis en garde contre les effets délétères de ces guerres commerciales sur la croissance mondiale et l’inflation. Selon l’OMC, les politiques commerciales de Donald Trump pourraient réduire le commerce mondial de marchandises d’environ 1 % en volume cette année, augmentant le risque de récession mondiale.

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« Regards croisés sur les migrations caribéennes”

— Communiqué de presse —

– Les jeudis 23 et 30 janvier et le jeudi 6 février 2025, 4 associations martiniquaises des droits humains ont mené un projet intitulé “Regards croisés sur les migrations caribéennes”. D’Antilles et D’Ailleurs, ASSOKA, ESA-Caraïbes et la Fabrique Décoloniale ont mis en commun leurs expériences et leurs réflexions accumulées pendant des années à la rencontre des populations immigrées et notamment celles provenant d’Haïti et de la République dominicaine.

Ces deux pays, en effet, entretiennent depuis la période coloniale des relations complexes, violentes, qui depuis quelques années se sont exacerbées. La République dominicaine a d’ailleurs intensifié les expulsions des Haïtien.ne.s, allant jusqu’à 10 000 expulsions par semaine.

Le projet “Regards croisés sur les migrations caribéennes” a eu pour objectif premier de mener des activités de réflexion, de sensibilisation et de déconstruction des fausses histoires et des stéréotypes.

Pour lancer le projet et ouvrir le débat, les associations ont donné rendez-vous au public au TOM pour la projection du film “La Rivière Massacre”, suivie d’un débat. Ce film de Suzan BERAZA explore la décision de la Cour constitutionnelle dominicaine en 2013, qui a annulé la citoyenneté de plus de 200.000 dominicain.es

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Journée Ciné à Tropiques-Atrium, Madiana, & au T.O.M.

Mardi 18 février | 9h | 11h | |14h | 13h30 | 19h | 20h |

À Tropiques-Atrium

Miséricorde (9h)
Comédie, Policier | 16 octobre 2024 en salle | 1h 43min |
De Alain Guiraudie | Par Alain Guiraudie
Avec Félix Kysyl, Catherine Frot, Jean-Baptiste Durand
Synopsis
Tout public avec avertissement
L’ambiance du film et son histoire sont susceptibles de troubler un jeune public.
Jérémie revient à Saint-Martial pour l’enterrement de son ancien patron boulanger. Il s’installe quelques jours chez Martine, sa veuve. Mais entre une disparition mystérieuse, un voisin menaçant et un abbé aux intentions étranges, son court séjour au village prend une tournure inattendue…
Madinin’Art en parle=>

L’histoire de Souleymane (11h)
De Boris Lojkine | Par Boris Lojkine, Delphine Agut
Avec Abou Sangaré, Alpha Oumar Sow, Nina Meurisse | 9 octobre 2024 en salle | 1h 33min | Drame
Synopsis
Tout public
Tandis qu’il pédale dans les rues de Paris pour livrer des repas, Souleymane répète son histoire. Dans deux jours, il doit passer son entretien de demande d’asile, le sésame pour obtenir des papiers. Mais Souleymane n’est pas prêt.

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Haïti : corruption généralisée au Fonds National de l’Education

— Par Robert Berrouët-Oriol(*) —

« En Haïti, la corruption généralisée au Fonds national de l’éducation met encore en péril la scolarisation de 3 millions d’écoliers »

Professeure de créole et de littérature dans un lycée de Port-au-Prince, Marlène P-L. ne décolère pas. Depuis plusieurs mois elle ne perçoit plus le maigre salaire que le ministère de l’Éducation nationale verse de manière erratique aux 17 000 enseignants du secteur public détenteurs d’une lettre de nomination (de sources concordantes l’on estime à 88 000 le nombre total d’enseignants en poste dans les secteurs privé et public du système éducatif national). Le salaire brut versé aux enseignants du secteur public s’élève à 23 000 Gourdes par mois ; après prélèvement des taxes il est de l’ordre de 18 000 Gourdes… Dans le but de dénoncer à visière levée la précarité de leur situation professionnelle et financière, les enseignants du secteur public ont entrepris récemment à l’échelle nationale une courte grève pour réclamer une fois de plus le paiement des arriérés de salaire et exiger une significative augmentation de leur rémunération –« fòk Leta ayisyen respekte diyite ak konpetans pwofesè yo » a vivement exposé Marlène P-L.

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En Haïti le Fonds national de l’éducation, haut-lieu de la corruption, tente de s’acheter une impunité « à vie » à Radio Magik9

Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Funambulisme – « Mot dérivé de funambule, avec le suffixe -isme. Art du cirque, danseurs et acrobates marchant sur une corde tendue et pouvant s’aider d’un balancier ».

Funambule – « Acrobate qui évolue sur une corde tendue à une certaine hauteur » (OrtoLang, Centre national de ressources textuelles et lexicales, CNRS, France).

Le Fonds national de l’éducation (FNE), haut-lieu de la corruption et du népotisme dans le système éducatif haïtien, mène depuis peu une nouvelle campagne sur les ondes de plusieurs stations radio de Port-au-Prince et d’ailleurs. De l’avis de certains observateurs, cette nouvelle campagne se distingue par son amplitude nationale et par l’insistante mention de l’étendue des soi-disant domaines d’intervention du FNE dans le secteur de l’éducation en Haïti où sont scolarisés plus de 3 millions d’enfants. L’on observe que cette nouvelle campagne du FNE se déploie à l’aune d’une explicite et intrépide affabulation dont l’objectif est : (1) de tenter une fois de plus d’obtenir la confiance du public quant à l’action du FNE en général et suite à la perquisition effectuée dans ses locaux le 4 juin 2024 par l’Unité de lutte contre la corruption ; (2) de tenter encore une fois de justifier la légitimité de l’action du Fonds national de l’éducation : cette justification est d’autant plus nécessaire que la direction du Conseil d’administration du FNE est assurée, selon la loi, par le ministre en titre de l’Éducation nationale ; et (3) de faire le plaidoyer du rôle du FNE comme principale sinon exclusive institution haïtienne de financement du système éducatif national.

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Parutions du 12 novembre 2024

Politique, France, Relations internationales, Ukraine, Afrique, Inde, Ecologie, Démocratie, Histoire, Philosophie, Récit, ect.

Etats-Unis
Les leçons de l’Amérique
Nation et puissance
Rama Yade
Après des années à Washington au sein de la Banque mondiale et de l’influent think tank Atlantic Council, Rama Yade livre une analyse stimulante de cette époque où l’Amérique a basculé : assassinat de George Floyd, attaque du Capitole, remise en cause de l’avortement par la Cour suprême, guerre en Ukraine, controverses culturelles.
Aux premières loges de la présidence Biden et de la c[…] EAN : 9782336490694
07/10/2024
135 x 215 mm
Collection : Hors Collection
186 pages
19.00 €

Comment comprendre la politique américaine ?
Jonathan Turak, En collaboration avec Isabelle Parizet
Comment le pays qui a sauvé l’Europe du fascisme au XXe siècle a-t-il pu élire Donald Trump – et que se passe-t-il ensuite ?
Qu’en est-il de cette étrange Constitution américaine qui permet à un candidat à la présidentielle de gagner avec une minorité de voix ?
Comment comprendre l’élection américaine de 2024 ?
Allant au-delà des stéréotypes, ce livre explique les forces démographiques, h[…] EAN : 9782379991202
24/10/2024
135 x 215 mm
Collection : Hors collection – SPM
176 pages
18.00 €

France
La politique étrangère d’Emmanuel Macron
Une grandeur revisitée
Wassim Tayssir, Préface par Gérard Araud
Plus de sept ans après son arrivée à l’Élysée, comment analyser la politique étrangère d’Emmanuel Macron ?

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« City of Darkness », un film de Soi Cheang

En novembre : Mardi 5  à 14h, mercredi 13 à 19h, vendredi 15 à19h
| Par Kin Yee Au, Tai-lee Chan | Avec Louis Koo, Sammo Kam-Bo Hung, Raymond Lam
Titre original Jiu Lóng Chéng Zhài·Wéi Chéng | 14 août 2024 en salle | 2h 05min | Action, Thriller
Synopsis :
Chan Lok-Kwun, réfugié à Hong Kong, survit en participant à des combats clandestins. Trahi par Mr. Big, le chef de la triade, il vole de la drogue et se réfugie dans la citadelle de Kowloon, contrôlée par Cyclone. Après avoir rendu la drogue pour éviter une guerre des gangs, il s’intègre à la communauté locale. Cependant, il découvre qu’il est le fils de Jim, l’ennemi de Cyclone, ce qui le rend vulnérable. Après des conflits tragiques, dont le sacrifice de Cyclone, Lok-Kwun, désormais déterminé à venger ses amis, affronte King et ses hommes dans une bataille finale pour sauver la citadelle.
La presse en parle :
Les Inrockuptibles par Jérémie Oro
Le nouveau film de Soi Cheang sidère par sa direction artistique vertigineuse et ses scènes de combats dantesques. L’une des meilleures adaptations de manga jamais produites.

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