Catégorie : Arts de la scène

Le palmarès du Festival de Cannes

«Allez, on remballe le Festival», comme l’a annoncé Edouard Baer, le maître de cérémonie ce samedi soir.Voici les prix décernés :
– La Palme d’or a été attribuée au japonais Hirokazu Kore-Eda pour «Une affaire de famille».
– Le Grand prix du Festival de Cannes a été décerné à Spike Lee pour «BlacKkKlansman».
– Le prix du Jury a été attribué à Nadine Labaki pour «Capharnaüm».
– Une Palme d’or spéciale a été remise à Jean-Luc Godard pour «Le livre d’image».
– Le prix d’interprétation masculine récompense l’acteur Marcello Fonte pour son rôle dans «Dogman» de Mateo Garrone.
– Le prix de la mise en scène a été attribué à Pawel Pawlikowski pour «Cold War».
– Le prix du scénario a récompensé deux films : «Trois Visages» de Jafar Panahi, et «Lazzaro» de Alice Rohrwacher.
– Le prix d’interprétation féminine revient à l’actrice kazakhe Samal Yeslyamova pour «Ayka» de Sergueï Dvortsevoy
– La Caméra d’or, récompensant un premier film toutes sections confondues, a été décernée à Lukas Dhont, le jeune réalisateur de «Girls».
– La Palme d’or du court-métrage a été attribuée à Charles Williams, pour «All these creatures».

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« Victoire Magloire dit Waro » entre dynamisme, interaction et minimalisme

— Par Djamila Farah —

« Médam mésyé la sosyété byin asizé, mi di azot bonswar, mé mi anbras pa zot. Zot i koné akoz ? Sak i koné atann pou di, sak i koné pa, atann ma di. »

Ainsi débutait, à la Terrasse de Tropiques Atrium, la pièce de Sully Andoche et Barbara Robert, interprétée et mise en scène par Didier Ibao et Valérie Cros.

S’il faut reconnaître la valeur mémorielle et pédagogique de ce texte qui s’adapterait davantage à un public scolaire, on ne peut passer sous silence la démarche originale de la Konpani Ibao de la Réunion. Valérie Cros et Didier Ibao réinventent l’art de la mise en scène créole. Ils montrent que les metteurs en scène d’Outre-Mer peuvent se passer de tout péplum en se concentrant davantage sur une scénographie minimaliste. Ils ont su se contenter d’un décor qui peut se ranger dans le coffre d’une voiture. Quand on espère faire rencontrer le théâtre au plus grand nombre, il faut savoir boucler son sac.

Le texte accessible à tous (petits et grands) crée d’abord du lien intergénérationnel.

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« Les 12 », par Les Comédiens : comment revisiter ses classiques

— par Janine Bailly —

Le festival de théâtre amateur s’ouvre cette année sous le signe de la gravité : après L’Autre Bord Compagnie et ses « Jeux de massacre », c’est la troupe Les Comédiens qui nous propose, dans le drame judiciaire « Les 12 », un regard aussi peu complaisant que celui de Ionesco sur notre humanité et sur la façon dont nous organisons et vivons nos rapports sociaux. Ainsi sommes-nous, par chacune de ces deux représentations, conduits à nous demander ce que serait dans des circonstances exceptionnelles notre propre comportement, que nous soyons pris dans la tourmente d’une épidémie, ou que citoyens tirés au sort pour constituer un jury nous soyons sommés d’innocenter ou de condamner un de nos semblables, assassin présumé et fort jeune de surcroît.

Julie Mauduech emprunte son sujet à « Douze hommes en colère », une pièce en deux actes du dramaturge américain Reginald Rose, écrite en 1953, popularisée en 1957 par le film éponyme de Sidney Lumet, et dans lequel Henry Fonda tenait le rôle du juré numéro 8, celui qui empêche de « danser en rond ». Un sujet universel autant qu’intemporel, qui donna lieu à quelques reprises télévisuelles, et qui surtout fut traité en 2007 par le cinéaste russe Nikita Mikhalkov, sous la simple appellation de « 12 ».

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Frapadingos Moun Tivoli

Mardi 22 mai 2018 à 17 h. Tropiques-Atrium. Entrée libre.

Frapadingos
Tambours battant pour commémorer le 22 Mai 1848 en Martinique !
Tambour, élément central de l’abolition de l’esclavage
On y va : Cuba, Argentine, Pérou, Brésil, Martinique ! Frapadingos, le dernier projet du grand musicien argentin Minino Garay, accompagnateur des plus grands (Dee Dee Bridgewater, David Sanchez, Jacky Terrasson) qui en chef d’orchestre dirige à sa main, béret vissé sur la tête, un ensemble de 12 percussionnistes. Tous chantent, invoquant les forces, les divinités célestes et le feu sacré de la musique. Entrez dans la transe !
« Minino Garay en meneur de troupes » – Le Monde
Moun Tivoli Fondé par la famille Saban, Moun Tivoli perpétue l’héritage spécifique, tant par la danse que la musique, du bèlè de Basse-Pointe (Bèlè Baspwent). Après de longues années, le groupe a sorti en 2015 un CD avec à la fois la tradition, mais aussi des sonorités modernes. Pour ce spectacle, il sera accompagné des danseurs qu’ils forment et de ceux du groupe Bèlkanman.
MAI
MUSIQUE
amérique du sud
martinique


[musique] Frapadingos
Direction : Minino Garay
Brésil : Guilherme Alves & Adriano DD Tenorio
Pérou : Rodolfo Munoz & Pedro Bernales
Cuba : Abraham Mansfarroll & Inor Sotolongo
Argentine : Rocco Sedano & Vanesa Garcia
Invités : Chant, Guitare : Pajaro Canzani – Uruguay
Tambour bèlè : Boris Reine-Adelaïde – Martinique

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Cannes/Quinzaine des Réalisateurs: Gaspar Noé et Pierre Salvadori primés

Les réalisateurs Gaspar Noé (« Climax ») et Pierre Salvadori (« En liberté ») ont été récompensés ce jeudi soir à la Quinzaine des Réalisateurs, a annoncé la section cannoise qui fêtait cette année ses 50 ans.

Six films français figuraient sur les 20 programmés au cours de cette édition, la dernière du sélectionneur Edouard Waintrop. Il sera remplacé l’an prochain par l’Italien Paolo Moretti, un ancien de la Mostra de Venise.

Pour son 50e anniversaire, la Quinzaine des réalisateurs a décerné l’Art Cinéma Award à « Climax » du sulfureux Gaspar Noé. Celui qui avait choqué la Croisette en 2002 avec « Irréversible » a de nouveau entraîné le Festival de Cannes au bord du malaise avec « une histoire poisseuse et obsédante ».

Attendu en salles en 19 septembre, ce sixième long métrage renouvelle l’exercice transgressif et subversif qui définit son oeuvre, avec cette fois l’histoire vraie d’une fête privée qui dégénère en chaos absolu. En 2015, son film « Love » avait aussi fait scandale avec des scènes de sexes crues.

Aux antipodes, le réalisateur Pierre Salvadori a été reçu le prix de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) pour « En liberté! 

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Femmes du chaos Vénézuélien

Date de sortie 4 juillet 2018 (1h 23min)
De Margarita Cadenas
Avec acteurs inconnus
Genre Documentaire
Nationalité français

Synopsis
Cinq femmes, de milieux et de générations différentes, dressent le portrait d’un pays en perdition, d’une crise sans précédent que traverse actuellement le Venezuela. Suivies dans leur quotidien, elles témoignent de l’urgence de la situation chaotique dans laquelle est plongé le peuple, en abordant pour chacune d’elles les difficultés de pénurie alimentaire, de médicaments et de matières premières ainsi que la problématique de prisonniers politiques, d’injustice, et de criminalité. La démarche étant de partir d’un cas particulier pour extrapoler et dépeindre une vision globale du pays.

La majorité de l’équipe de tournage et les loueurs de matériel vénézuéliens ont décidé de garder l’anonymat par crainte de représailles.

« … un pays que j’ai connu par le passé riche, beau, prospère, et que je vois aujourd’hui sombrer de plus en plus dans le chaos »
Margarita Cadenas – Réalisatrice
“ … a country that I once knew to be rich, beautiful, and prosperous, but I now see sunk more and more into chaos”
Margarita Cadenas – Director

Au Venezuela, la crise économique s’installe durablement.

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La cause noire s’invite sur le tapis rouge du Festival de Cannes 2018

Avec l’offensif Spike Lee en compétition, l’engagée Ava DuVernay dans le jury et une montée des marches d’actrices noires et métisses ce mercredi soir, la question de la présence des Noirs au cinéma s’invite au Festival de Cannes.
Après la montée des marches de 82 femmes samedi au nom de « l’égalité salariale » entre hommes et femmes dans le 7e Art, 16 actrices françaises noires et métisses ont occupé le tapis rouge mercredi en fin d’après-midi pour dénoncer les rôles interdits et les clichés racistes dans le cinéma français.

Emmenées par Aïssa Maïga, la comédienne à l’origine du livre collectif « Noire n’est pas mon métier », les actrices françaises ont été accueillies en haut des marches du Palais des festivals par la chanteuse burundaise Khadja Nin, membre du jury de la 71e édition.
Pour les photographes, les seize femmes, parmi lesquelles Eye Haidara, Sonia Rolland ou Firmine Richard, ont aussi levé le poing avant de rentrer dans la salle pour la projection du film « Burning » du Coréen Lee Chang-dong.

Pour cette montée des marches symbolique, elles étaient habillées par la maison Balmain, dont le directeur artistique, Olivier Rousteing, est lui-même métis et attaché aux questions de diversité dans la mode.

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« Les amants de couleur » de Carl Jaro

Le 17 mai 2018 à Un Oeuf de 18h à 22 h : Amour, humour et convivialité contre la discrimination

Dans le cadre de la journée contre l’homophobie et la transophobie, Kap Caraïbe a choisi de projeter « Les Amants de couleur » , un court métrage d’un réalisateur franco-haïtien, Carl Jaro. Des clips musicaux, des vidéos humoristiques, didactiques, informatives ou encore touchant à l’art seront également diffusés. L’objectif est d’aborder différentes thématiques afin de libérer la parole. « En Martinique, on parle facilement de sexe, parfois de façon très crue mais on parle peu d’amour et de tendresse » , explique Mathieu Guérard.
– Le 17 mai, de 18 à 22 heures à Un Oeuf – maison d’artistes, 19 rue Garnier-Pagès. Les projections du court métrage et des vidéos seront suivies d’une rencontre avec d’autres associations.

Cinéma : « Les amants de couleur » de Carl Jaro
Synopsis :
Yann est amoureux d’Aman, ils vivent une belle aventure entre hommes. Mais cette idylle va être dérangée par une femme qui veut contraindre Yann à une relation hétérosexuelle. Un trouble entre les deux amants homosexuels et une vie amoureuse déchirée pour Yann, qui souffre des préjugés et de l’homophobie de cette intrigante.

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Oui, Madame Conconne, il faut accepter de payer 85 cents de plus sa place de cinéma!

— Par Roland Sabra —

Lire aussi sur France-Antilles : Catherine Conconne soutient Élizé et fâche Lucien Jean-Baptiste

Les parlementaires des Antilles et de la Guyane ne doivent aller très souvent au cinéma là où ils ont été élus ; à moins que leurs gouts en la matière épousent l’indigence programmatique de leur région d’élection. Ils ont été jusqu’à présent majoritairement hostiles à doter leur cher pays des moyens de s’émanciper de la tutelle que fait peser sur les amateurs de cinéma le monopole de distribution de films que possède une famille martiniquaise non seulement sur la Martinique mais aussi en Guadeloupe et en Guyane. Parler d’indigence est en-dessous de la réalité. Il s’agit en fait d’un processus d’acculturation de la jeunesse des ces régions, plus précisément d’un travail d’américanisation, de diffusion des normes et valeurs de la société étasunienne, une valorisation de la violence des rapports sociaux, de l’individualisme, le culte de l’argent facile comme seul moyen de réalisation. Comme si la lutte contre l’assimilation consistait à se choisir un autre maître plus puissant que celui que l’on combat. Les distributeurs de film, il faudrait écrire LE distributeur de films de la zone n’est pas responsable de la montée de la violence, mais les films qu’il choisit légitiment en en faisant un objet « artistique », le recours à la violence pour des jeunes en situation de désespérance si ce n’est en perdition (60% de chômeurs chez les 18-25 ans).

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« Pour une relance de la production culturelle dans nos pays »

— Par Catherine Conconne, sénatrice —-

Suite aux démarches que j’ai déjà engagées auprès du Ministère des Outre-mer, j’ai aujourd’hui rencontré Madame Laurence Tison Vuillaume, Directrice de cabinet de Madame Françoise Nyssen, Ministre de la Culture.

C’est avec une écoute attentive et une volonté réelle de mobilisation que j’ai été reçue et entendue sur les sujets qui me semblent essentiels pour relancer la production culturelle de nos pays, dont les talents et les ambitions sont à de nombreux égards trop peu valorisés.

Nos territoires éloignés et de faible densité sont insuffisants pour permettre à un artiste de vivre « localement » de la diffusion de son oeuvre. De plus, la promotion de la culture desdits « outre-mer » permettrait une richesse et une diversité trop peu connue de la scène nationale, dont ils font pourtant partie!

J’ai proposé au Ministère de la Culture, en accord avec le Ministère des Outre-mer, la création d’un « workshop B to B » entre les artistes professionnels et les diffuseurs et producteurs nationaux. Cette rencontre, qui pourrait se tenir à l’automne prochain, permettrait à nos talents, quel que soit leur art, de faire connaître et reconnaître leur travail, sur des marchés difficilement pénétrables.

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Ymelda & Poésie Pays

Vendredi 18 mai 2018 à 20h. Tropiques-Atrium

Fenêtre sur Haïti
Déracinement est une création basée sur les rythmes sacrés, menée par la chanteuse martinico-haïtienne Ymelda avec des musiciens africains, martiniquais et haïtiens.
Cette fusion de rythmes ayant une racine commune africaine, contient une dimension spirituelle et identitaire.
Ces musiciens ne vivant pas dans leur pays natal, sont à la fois coupés de leurs racines, tout en cherchant à s’en reconnecter à travers la spiritualité animiste qu’ils partagent.
Poésie Pays recrée l’ambiance des soirées organisées fréquemment à Port-au-Prince où chacun vient transmettre les textes de ses auteurs préférés, ou les siens, dans une atmosphère chaleureuse, dans un grand banquet de mots…
Au menu : les grands poètes de la littérature haïtienne contemporaine : Georges Castera, Syto Cavé, Lyonel Trouillot, James Noël, Pierre Richard Narcisse, Frankétienne ou
Gary Augustin… ainsi que de beaux textes de la littérature française et des spectateurs.

Retrouvez Ymèlda et sa création Déracinement qui  fait se rencontrer musiciens d’Afrique, Haïti et Martinique.Découvrez Poésie Pays de Guy Régis Junior qui recrée l’ambiance des soirées poétiques de Port Au Prince dans un bouquet de mots et de  musiques

(Salle Frantz Fanon)

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Pays de malheur, une jeunesse française

Du mardi 22 au dimanche 27 mai 2018 à La maison des Métallos 

d’après le livre de Younes Amrani et Stéphane Beaud (éditions La Découverte)
conception, adaptation et mise en scène Charlotte Le Bras
assistante à la mise en scène Caroline Lerda
avec Karim Abdelaziz, Hakim Djaziri, Agathe Fredonnet, Caroline Lerda et Charlotte Le Bras
création et régie lumières Nathan Teulade
chorégraphie Sylvie Troivaux (Kafando)
construction structure bois Étienne Meunier
PRÉSENTATION DU SPECTACLE
En 2002, Younes Amrani, 28 ans, emploi jeune dans une bibliothèque, lit l’ouvrage du sociologue Stéphane Beaud 80% au bac… et après. Lecture qui le mène à une réflexion sur son propre parcours. Il décide alors d’écrire au chercheur en sociologie. Commence une correspondance qui durera deux ans et qui permettra à Younes de mettre en mots sa réalité, une souffrance sociale peu souvent décrite et médiatisée. C’est cette correspondance, cette réflexion sur un état de la jeunesse que la compagnie Les Papavéracées met en scène. Deux comédiens et une comédienne se font la voix de Younes, et à travers lui d’une frange de la population souvent montrée sous un angle peu favorable.

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« Les 12 » de Reginald Rose, adaptation & m.e.s. de Julie Mauduech

17, 18 et 19 mai 2018 à 19h 30 au T.A.C.

Une pièce de Reginald Rose
Mise en scène : Julie Mauduech
Assistance Mise en Scène : Raika Hazanavicius
Decor : haut deco fwi
Lumières : Dominique Guesdon /La servante

Avec la troupe « Les Comédiens »

Lila MOREIGNE • Caroline FORESTIER • Virginie DERIDET • Sébastien FONTES • Frédéric DUTHEIL Audrey AZUR • Soria BELGHORZE • Prisca TOUSSAY • Sophie GENTY • Joël VERTUEUX • Dominique DOUCES Pascale RICHARD • Carmen KASSOVITZ / Ivane CHATOT

Contacts : 0596594329 / 0696220727

France 1980. 12 jurés, au cours de la délibération d’un procès, ont la responsabilité de juger un jeune homme accusé de parricide. Si pour 11 d’entre eux sa culpabilité est évidente, un juré va émettre des doutes.
Or il faut l’unanimité pour prononcer un verdict. Une vie est entre leurs mains. C’est l’acquittement ou l’exécution.
On assiste dans une tension palpable à un drame judiciaire dans lequel l’intelligence, l’humanité et la persévérance d’un seul homme vont mettre à mal les certitudes et les préjugés des 11 autres jurés, chacun habité et influencé par son histoire personnelle.

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« Victoire Magloire dit Waro »

À la guerre comme à la guerre

— Par Selim Lander —

On assiste toujours avec curiosité à un spectacle venu de la lointaine Réunion (deux océans à franchir, soit au bas mot une vingtaine d’heures d’avions, sans compter l’escale évidemment) parce que, en l’occurrence, les similitudes superficielles (le passé colonial et l’actuelle dépendance, l’usage du créole) n’empêchent pas une différence culturelle forte avec nos Antilles, laquelle se remarque, au théâtre, aussi bien dans les thèmes retenus que dans la manière dont ils sont abordés.

Contrairement aux Antillais, les Réunionnais ne sont pas mal (ou sont moins mal) dans la France. À preuve leur refus de toute consultation sur l’abandon éventuel du département et de la région au profit d’une collectivité unique. Impossible également de ne pas remarquer qu’ils sont moins obsédés que nous par le passé esclavagiste ou par l’inceste, sujets récurrents sous nos cieux.

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Lire & Dire pour le Plaisir 2018 : le programme!

Du 10 au 19 mai 2018

— Par Valèr’Egouy —

2018 comme l’infini… «Archipels d’émotions » !

Nous sommes des îles sans fixation. Le mouvement est inscrit en nous. Malgré la distance, nous recevons les émotions de l’autre qui est en Amour, de l’autre côté des Mers. Nous sommes Ensemble ! C’est là que ça se passe. Regarde. Touche. Ressens.

Cette douzième édition de « Lire et Dire pour le Plaisir », c’est la première de l’AMI. Du 10, la moitié alors, cinq Femmes Artistes pour lire et dire avec plaisirs… au 19 mai 2018, c’est neuf comme un début. Elles, Cristina Marta Karina Orlane Rita, vont s’associer pour donner vie à plusieurs mots d’auteurs dans l’intention de nous faire voyager dans ces Archipels d’émotions tout droit sortis de la création. Elles sont chacune liées d’une façon particulière à la musique qu’elles pratiquent alors les mélodies monterons toucher les plafonds de chaque lieu d’accueil.

En 2017, Irma Sophie Sandra Sabah Odile, ont mis en valeur avec beauté l’un des grands auteurs Martiniquais. Nous avons rendu hommage à Edouard GLISSANT durant dix soirées en se laissant bercer les oreilles et réveiller la conscience.

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La couleur à l’écran,

— Par Max Pierre-Fanfan —
Le cinéma français comme la télévision se font l’écho de préjugés et de stéréotypes… Ces deux médias tournent encore trop souvent en « blanc…et… noir »; dans une société française si riche pourtant de ses couleurs et de sa diversité.
En effet, alors que le festival de Cannes bat son plein, des actrices noires et métisses dénoncent un racisme latent dans le cinéma français. Seize comédiennes(dont Eye Haïdara, nommée aux Césars) mettent l’accent sur, « les manifestations de racisme ordinaire entendues dans l’exercice de leur travail ». Elles veulent ainsi provoquer un sursaut contre les productions encore teintées de clichés hérités d’un autre temps. Ces seize artistes ont recensé dans un livre intitulé, « Noire n’est pas mon métier », des plaisanteries douteuses, voir racistes entendues dans l’exercice de leur métier: « vous parlez africain »… « Heureusement que vous avez les traits fins »… « Notre présence dans les films français est trop souvent due à la nécessité incontournable ou anecdotique d’avoir un personnage noir…Les choses évoluent mais tellement lentement », constate l’actrice Aïssa Maïga.

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« Victoire Magloire dit Waro » de Sully Andoche et Barbara Robert

Samedi 12 mai 2018 à 20h  Topiques-Atrium la terrasse – (places limitees)

Le parcours d’un poilu réunionnais durant la Grande Guerre

A quoi ça tient, un destin ? Du haut de son Brûlé natal, Victoire Magloire, petit agriculteur, ne voit le sien qu’avec la main de Rolande. Ce que les parents de la belle refusent de lui accorder, tout illettré qu’il est. Déterminé à y remédier coûte que coûte, Victoire s’en descend à Saint-Denis, pour infléchir le cours de son histoire. C’est la Grande Histoire qui le happera : nous sommes en août 1914, la 1ère Guerre Mondiale a commencé à rugir, et la France recrute jusqu’en ses lointaines colonies. Par un échange d’identités, Victoire Magloire devient Ernest Waro, et embarque vers son grand parcours initiatique, dans lequel sa candeur ne sera pas la moindre de ses armes.
De l’intime à l’universel, il y a un sillon que la Konpani Ibao ne cesse de creuser. En rappelant que le théâtre peut (doit ?) être populaire ET exigeant, Didier Ibao et ses partenaires dessinent une fresque sociale et historique, richement documentée, qui fait la part belle à l’humilité, à l’émotion : parler à chacun en questionnant la communauté, c’est pour beaucoup ce qui fait du théâtre un lieu « drôlement » vivant.

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“Bovary” : une relecture et une adaptation du roman de Flaubert par Tiago Rodrigues

Vendredi 18 mai 2018 à 18h 30. Couvent de Cluny

Mise en scène par Widad Amra & Jacques Olivier Enfelder

avec les élèves de la troupe théâtre du Couvent de Cluny

La note d’intention de Tiago Rodriguez
Le point de départ de Bovary […] joué en avril 2016 au Théâtre de la Bastille, est aussi un aboutissement. Je suis appelé à créer une pièce dans une distribution française, à partir d’un texte que j’ai écrit et que j’ai moi-même mis en scène au Portugal en 2014. « C’est une recherche artistique », comme dirait Monsieur Sénard, l’avocat de la défense de Flaubert en 1857. C’est une recherche artistique inédite dans mon parcours.
Cette pièce est tirée du procès dans lequel Gustave Flaubert fut accusé d’attentat à la morale à la suite de la publication de Madame Bovary en fascicules dans la Revue de Paris. Ayant pour base une adaptation libre du procès, elle intègre aussi le roman dans sa structure. Elle fait débattre la loi et la littérature. Elle prône une Babylone de mots : légaux et littéraires, rhétoriques, politiques et poétiques.

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Ouverture du festival de Cannes 2018

VIDÉO – Découvrez la sélection officielle de la 71e édition, présidée par Cate Blanchett, dévoilée jeudi par Thierry Frémaux. Dix-huit films sont en lice pour décrocher la Palme d’or, quinze dans la catégorie Un certain regard, sept en séances spéciales et deux en séance de minuit.

La sélection des films qui concourront à Cannes a été dévoilée ce jeudi par Pierre Lescure et Thierry Frémaux. Parmi les 1906 longs-métrages présentés, le président du Festival et son délégué général ont annoncé la trentaine de films retenus pour s’affronter sur la Croisette. 18 iront en sélection officielle pour tenter de décrocher la Palme d’or, remise cette année par l’actrice Cate Blanchett, et succéder à The Square . Le film de l’Iranien Asghar Farhadi Todos los saben , tourné en Espagne avec Penelope Cruz et Javier Bardem ouvrira le festival le 8 mai.

Les 18 films en compétition

  • Everybody Knows, d’Asghar Farhadi (Iran), avec Javier Bardem, Penelope Cruz, Ricardo Darin. Ouverture. A l’occasion d’un mariage dans un vignoble espagnol, une adolescente disparaît. De quoi raviver les tensions au sein de la famille.

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Neuvième biennale de danse : Aurélien Bory/Stéphanie Fuster

La biennale se termine en apothéose

— Par Selim Lander —

Difficile d’imaginer un plus beau cadeau aux spectateurs de la biennale que cette pièce née de la « Toulouse connection », le metteur en scène Aurélien Bory se mettant au service de la danseuse flamenco Stéphanie Fuster. Chez Aurélien Bory la scénographie est toujours un élément essentiel du spectacle, au point parfois d’en devenir le sujet principal[i]. Si ce n’est pas le cas ici où la danseuse, constamment présente, tient à l’évidence le premier rôle, il contribue pour une grande part à faire de cette pièce intitulée sans raison apparente Qu’est-ce que tu deviens ? tout autre chose qu’une démonstration de flamenco. Donc, à jardin, un réservoir (dont on se demande longtemps à quoi il peut bien servir), au centre un espace carré délimité par une bordure de quinze centimètres de haut environ, à cour un container dont l’intérieur est visible à travers une large vitre, trois éléments qui n’ont rien de gratuit.

La pièce commence par un prologue, trop long au point que nous faillîmes bien désespérer, au cours duquel, la danseuse bien installée dans son carré joue avec sa robe rouge, qui n’en est pas une (de robe) mais une simple façade derrière laquelle elle se dissimule avant de se mettre à jouer avec elle.

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« Jeux de massacre », d’autrefois à aujourd’hui

— par Janine Bailly —

Il est des petits miracles qui donnent foi en l’avenir des arts vivants. Ainsi en cette fin de semaine, alors qu’à Tropiques-Atrium la Biennale de danse lançait ses derniers feux, le public se pressait en nombre aux portes du théâtre Aimé Césaire, avide de savoir quel sort la troupe de L’autre Bord Compagnie avait réservé à Jeux de massacre, la dernière pièce du dramaturge Eugène Ionesco. Si la réputation de Guillaume Malasné et Caroline Savard n’est plus à faire, s’attaquer avec des comédiens amateurs à un texte de cette complexité, où souvent les répliques se suivent de façon insolite plutôt que de s’enchaîner, relevait de la gageure, et parler sur scène de la mort n’est certes pas chose aisée. Pari tenu, les vingt-quatre hommes et femmes de tous âges et de toutes professions, venus d’horizons divers mais réunis par une passion commune, ont su nous emmener avec eux dans leur monde, qui pour être fictif n’en parle pas moins de notre humanité.

Au singulier, le jeu de massacre évoque cette attraction de fête foraine, qui consiste à faire tomber, à l’aide de balles lancées, des figurines, ou des têtes de préférence caricaturales : dès le prologue, le ton est donné, entre le tragique de la situation — un mystérieux fléau, assimilable à la peste, ravage la ville — et la distance d’une ironie cynique prise par l’auteur.

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Ayo : «J’ai écrit ces chansons pour faire du bien à mon âme»

Jeudi 10 & Vendredi 11 mai 2018 à 20h Tropiques-Atrium

Ayo signifie « joie » en langue yoruba au Nigéria, pays de son père. Elle est l’une des artistes internationales les plus populaires, talentueuse, avec un visage de femme-enfant.
Née en Allemagne, d’une mère rome roumaine, elle débute la musique à 10 ans. À 14 ans, elle troque le violon pour la guitare qui ne la quittera plus. À Paris, son premier album Joyful lui ouvre les portes de l’international en 2006. Elle a 25 ans !
Désormais basée à Brooklyn, Ayo, qui n’a cessé de parcourir le monde et de truster les récompenses, sortira fin 2017 son 5e opus. Artiste de scène, solaire et engagée, au carrefour des influences, Ayo utilise la musique comme passeport, avec un souffle de liberté.
« Ayo la flamboyante » – France 24
Chant & Guitare : Ayo
Claviers : Vincent Bidal
Basse : Thierry Fanfant
Batterie – Percussions :
Zé Luis Do Nascimento
© crédit photo : Julien Mignot

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La Biennale de danse : inventivité, créativité, transgressivité

— par Janine Bailly —

Salut mon frère & I’m a Bruja

À l’heure où le monde de la création semble se chercher lui-même, chercher et parfois trouver de nouvelles voies — frontière abolie par exemple entre théâtre, vidéo, cinéma, ou théâtre comme adaptation d’œuvres littéraires, ou danse conjuguant textes musique et vidéos — ce vendredi soir la Biennale nous a ouvert les portes d’un autre monde, ni tout à fait de la danse ni tout à fait autre chose que de la danse. L’originalité, l’audace et l’engagement pourraient bien être, avec la beauté, les maîtres-mots de cette soirée, déroulée en deux temps, l’un au masculin l’autre au féminin.

Si je n’ai pas compris toutes les intentions de la pièce Salut mon frère, interprétée par le duo de garçons Laurent Troudart et Jean-Hugues Mirédin — pourquoi par exemple ces petits post-it jaunes collés au sol puis sur le torse, et qui enlaidissent la silhouette ? — j’ai aimé voir ces deux corps, l’un plus svelte l’autre plus en muscles, l’un cheveux courts l’autre en dreadloks, se chercher, se trouver, se rejeter pour se revenir toujours. Amour-haine, attirance-répulsion, caresses ou querelles, tendresse ou brutalité, toute une relation intime est ainsi donnée à voir, symbolique de ce que sont par habitude les rapports entre les êtres humains.

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Entropic now : salut mon frère, mon amour, je suis une sorcière

— Par Roland Sabra —

Entropic now

Avec Entropic now Christophe Haleb poursuit indéfectiblement ses recherches entreprises il y a déjà un quart de siècle, lorsqu’il fonde la Compagnie La Zouze, atour des écritures pluridisciplinaires, du travail artistique collaboratif, de la mise en relation d’univers scéniques , plastiques et auditifs, hétéroclites et séparés dans leur apparence mais relevant d’une seule et unique exigence, celle de l’échange. Démarche plurielle donc qui à travers des «installations performées» restitue dans la mouvance de l’instant le reflet bigarré des espaces collectifs en proie aux logiques singulières d’appropriation de foules composites en leur essence. Entropic Now est donc une installation audiovisuelle et chorégraphiée, née d’un dialogue ( trilogue  ou trialogue?) entre des jeunesses de La Havane, de Marseille et de Fort-de-France. Installation dans un endroit de passage, vers l’ailleurs, vers l’étranger, un lieu, anonyme, impersonnel, froid sous le soleil, un espace qui n’est qu’un moyen tendu vers une destination, dans lequel on ne reste pas : la gare maritime de Fort-de-France a été choisie pour la première de cette création. Plus qu’un clin d’œil à l’archipellisation glissantienne du monde il y avait là comme un hommage à la pensée du chantre des créolisations généralisées.

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L’autre Bord joue au massacre

— Par Selim Lander —

Jeux de Massacre d’Eugène Ionesco mis en scène par Guillaume Malasné et Caroline Savard.

Il y a plusieurs Ionesco. Le plus connu, l’absurde, remporte un succès constant depuis l’origine, ou presque. La Cantatrice chauve n’a tenu que 25 représentations lors de sa création, en 1950, mais la pièce qui est jouée désormais, avec La leçon, au théâtre de la Huchette à Paris sans interruption depuis 1957 approche les dix-neuf mille représentations dans ce seul théâtre[i] ! Et puis, il y a un autre Ionesco, plus ambitieux, plus démonstratif, plus tardif, comme ce Jeux de massacre (1970, l’année où Ionesco est élu à l’Académie française : il ne faut pas vieillir !) qui se veut aussi bien méditation sur la mort que réflexion sur la nature humaine (égoïste), la lutte des classes (avec les riches dans les rôles des « salauds » de Sartre), la corruption, etc. Soit : on n’a jamais interdit à un auteur de théâtre de réfléchir ! La seule question : a-t-il théâtralisé sa réflexion ? On ne dira pas que Ionesco y a réussi ici mais un bon metteur en scène peut faire des miracles… a fortiori deux.

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