Catégorie : Arts de la scène

Sonny Troupé, entre voyage et rêve

Le percussionniste-batteur ouvre de nouveaux champs qui honorent ses racines antillaises. Bientôt aux festivals Gnaoua, à Essaouira, et C’est pas du jazz, à Paris.

sonny_troupe— Par Fara C. —

Révélation d’un jazz nourri du legs antillais, le percussionniste-batteur guadeloupéen Sonny Troupé mériterait, comme son complice martiniquais Grégory Privat, que les victoires du jazz 2015 distinguent pareille démarche. Si, chez ces deux solistes et compositeurs, la quête d’un patrimoine aussi riche demeure sous-exposée, cela vient de la séquelle, souvent inconsciente, de la pensée dominante envers les anciennes colonies. Sonny se produit bientôt, avec Grégory, dans deux festivals essentiels par leur attention à réparer l’iniquité qui frappe encore des musiques issues, en grande partie, de l’esclavage.

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Arthur H : « L’Or Noir »

Vendredi 15 mai 20h à l’Atrium

Samedi 16 mai 20h Domaine de Fonds Saint-Jacques

arthur_hLe Domaine de Fonds Saint-Jacques, Centre Culturel de Rencontre en partenariat avec l’EPCC Atrium Martinique accueille Arthur H pour une lecture musicale.

Arthur H, interprète
Nicolas Repac , musique – création musicale
Kên Higelin, mise en espace
Nadine Eghels, montage texte
Les Antilles à entendre aujourd’hui, ce sont trois îles où le français se traite somptueusement, alors qu’il est un héritage, où on le sait bien, la souffrance a une grande part.
Ces trois îles qui ont tant de choses à dire, écoutons-les.
Chance, privilège, elles nous parlent sans qu’il y ait besoin de traduction, familièrement ! Car partager une langue, n’est-ce partager la même circulation vitale, n’est-ce pas alors être consanguins, jusqu’à l’âme ?
Ces trois îles placées sous le signe du volcan et du tremblement de terre, ce sont la Martinique d’Édouard Glissant, la Guadeloupe de Daniel Maximin, l’Haïti de René Depestre. Nous avons choisi ces poètes pour ouvrir la barrière, mais derrière eux d’autres voix, nombreuses, vont chanter.
Et pour cela, Arthur H est heureux de leur prêter la sienne…

Black gold, l’or noir, l’exploration du sexe, de l’âme & du coeur, du sens caché, du sens limpide, du sens révélé par le contact, le toucher si ressourçant avec l’âme du monde dans toute sa rugosité délirante, son hystérie,sa douceur, son infi nie douceur, son injustice abyssale, sa beauté infernale.

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Titli : la sombre beauté d’une chronique indienne

— Par Roland Sabra —

titliTroisième élément d’une fratrie qui fricote avec le crime, Titli tente d’échapper au déterminisme familial en prenant la poudre d’escampette avec les maigres économies du clan qu’il se fait voler par des flics corrompus. Contraint de retourner au bercail, les frangins après lui avoir administré une bonne raclée, décident de le marier de force, espérant par là le tenir. Las, l’épouse amoureuse d’un autre et plutôt dégourdie va lui proposer un arrangement boiteux et Titli va reproduire le comportement et les manières violentes qu’il cherchait à fuir. Ce n’est pas tant la reproduction sociale à l’intérieur de la cellule familiale qui est traitée que l’omniprésence de la violence incorporée et intériorisée de la société indienne. La violence de la ville, celle des frères braqueurs d’automobilistes, celle de l’aîné sur ses puînés, celle des hommes à l’égard des femmes, celle du patriarche sur la famille n’est dans Titli que la plaque projective d’une violence qui traversant les individus de part en part surgit presque toujours de façon inattendue à la suite de moments lourds d’un silence chargé d’oppression.

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« Aux corps prochains » : résolument novateur!

— Par Michèle Bigot —

aux_corps_prochainsAux corps prochains
(Sur une pensée de Spinoza)
Mise en scène de Denis Guénoun et Stanislas Roquette,

La pensée de Baruch Spinoza est dans l’air du temps ; elle fait écho à nos questionnements. En témoignent le roman d’Irvin Yalom Le problème Spinoza, les travaux de Frédéric Lordon et la dernière création de Denis Guénoun. On sait que D. Guénuon, qui est philosophe mais aussi metteur en scène et dramaturge, a déjà tenté avec sa troupe (Artépo, créée en 2007) de jeter un pont entre le texte philosophique et la scène : on lui doit Le banquet de Platon (2008) et plus récemment Les pauvres gens de V. Hugo créé au festival d’Avignon en 2014.
La proposition théâtrale intitulée Aux corps prochains est résolument novatrice : on ne sait s’il faut parler à son propos de pièce de théâtre ou de performance (sauf à entendre « pièce de théâtre » dans l’acception la plus littérale du terme). Il s’agit d’une création et coproduction du TN de Chaillot et du TNP de Villeurbanne, dont la conception a mobilisé l’ensemble de la troupe pendant plusieurs mois dans une écriture de plateau sur la base de recherches menées par l’ensemble des acteurs.

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« Pédagogies de l’échec » : réjouissant!

— Par Michèle Bigot —

pedago_echecPédagogies de l’échec
Une pièce inédite de P. Notte,
Mise en scène par Alain Timar,
Théâtre des Halles, Avignon,
Du 26 au 26/04/ 2015,
Reprise lors du festival d’Avignon, du 4 au 26/07/2015

Au centre de la scène, un podium surélevé et entouré d’une mer de tissus bruns froissés, donnant à voir un lieu isolé, rescapé d’une catastrophe, explosion, effondrement, cataclysme, séisme. Il ne reste plus rien que cet îlot de survie entouré de vide.
Dans un prologue, deux acteurs, un homme et une femme, viennent sur le bord du plateau nous expliquer le propos : ils brossent le décor d’une ville en ruines après la catastrophe.
Voici la pièce qu’Alain Timar, toujours à l’affût de nouveaux textes, a découvert un peu par hasard, par mail. Pierre Notte résume sa pièce dans ces termes:

« Au septième étage, dans des bureaux dont il ne reste rien, ni cloisons ni fenêtres, deux individus se plient aux lois de la hiérarchie. Tout autour d’eux est tombé, un tremblement de terre, une catastrophe ou un conflit mondial, peu importe.

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Un Marmonneur Providentiel ? Je suis un gueuleur…

gueuleur_providencePièce tirée de Cahier d’un retour au pays natal & de Et les chiens se taisaient d’Aimé Césaire
Adaptation & Mise en scène :Hervé DELUGE
Collaboration artistique de : Ruddy SYLAIRE
Création Lumière : Dom. GUESDON
Réalisation Scénographique : « La servante »
Création Musicale : Jeff BAILLARD
Images : Eric DELOR
Distribution : Hervé DELUGE
& les voix enregistrées de Aliou CISSE, Eric DELOR,Emile PELTI, Suzy SINGA, José EXELIS, Daniély FRANCISQUE, Aurélie DALMAT, Ruddy SYLAIRE, Elie PENNON
Durée du spectacle : 100 minutes
« Cette intelligente scénographie présente l’esprit de ceux qui ont laissé couler leur sueur durant des heures sur le plateau. Elle raconte l’auteur du siècle et la vie d’un parcours. Les formes et les couleurs s’expliquent, se disputent dans une cohérence telle, que tous les éléments dramatiques se complètent. Bien. Ce travail spectaculaire est une photo en direction de la création artistique du futur… S’accorder les moyens de dire et tenir son propos. Résistant. La création lumière attendait déjà, certainement, dans la tête de Dominique Guesdon et Valéry Pétris pour la mise en valeur de ce magnifique travail.

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Pour un monde meilleur : un cinéma documentaire engagé

— Par Janine Bailly —
regars_sur_caraibes-1Pour clore en beauté la programmation à l’Atrium de « Regards sur la Caraïbe », Steve Zébina nous a fait cadeau, ce mardi 28 avril, d’un film trinidadien : « Art Connect », superbe documentaire de Miquel Galofré, réalisateur de talent né à Barcelone en 1970, déjà plusieurs fois primé, qui a mené en parallèle la réalisation de cette œuvre sur un groupe de jeunes trinidadiens et un reportage sur une prison à sécurité maximale de la Jamaïque. Il justifie le lien qui unit ces deux projets : « Il est apparu que tous les “criminels” ont été victimes quand ils étaient enfants ».
Récompensé au festival de Trinidad et Tobago 2014, « Art Connect » vient d’être à juste titre sacré meilleur documentaire au 21ème FEMI de la Guadeloupe.
Nous sommes à Port of Spain, dans le quartier sensible de Laventille, là où progressent trop vite la pauvreté et ses corollaires, violence et criminalité, présence de la drogue et du viol. Une école secondaire décide de parrainer un programme éducatif original afin de rendre aux adolescents de ce quartier la possibilité de vivre autre chose qu’un quotidien à haut risque, dominé par la peur, le manque de confiance en soi, la perte de tout espoir quand l’horizon vous est fermé.

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Costa-Gavras sera présent dans le 18e Festival du Cinéma Français à Cuba

—Par Susana Méndez Muñoz —

costa_gavrasCeux qui ont grandi avec l’empreinte profonde de Z, État de siège, Missing ou Music Box, pour ne mentionner que certaines de ses oeuvres, ont appris à tant admirer son metteur en scène Costa-Gavras qu’ils ne peuvent pas éviter l’émotion de savoir qu’il fera partie de la délégation française qui sera à Cuba pour participer à la 18e édition du Festival du Cinéma Français qui sera inaugurée le 30 avril à La Havane et qui aura lieu durant tout le mois de mai dans le pays.

Mentionner sa vingtaine de films, tous des succès, deux Oscars, un Globe d’Or, un BAFTA, trois prix à Cannes, un César et un Ours d’Or, ne suffit pas pour affirmer l’importance humaine, sociale et artistique de son immense oeuvre cinématographique..

Ce metteur en scène a aussi toujours eu la sagesse de choisir de grands acteurs et des grandes actrices pour ses rôles principaux, parmi lesquels Simone Signoret, Yves Montand, Jean-Louis Trintignant, Romy Schneider, Jack Lemmon, Sissy Spacek, Dustin Hoffman ou Jessica Lange, pour n’en citer que quelques-uns.

Costa-Gavras présentera son dernier film à Cuba, Le Capital, interprété par Gabriel Byrne et Gad Elmaleh, dans le cinéma 23 y 12, le 1er mai à 20 heures et le dimanche 3 à 17 heures.

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La « blaxploitation » à la sud-africaine, un pan du cinéma redécouvert

— Par Emmanuelle Jardonnet —

joe_bulletDans les années 1970, le courant alternatif de la « blaxploitation » avait permis de donner le beau rôle et de beaux rôles à la communauté afro-américaine : Shaft, Sweet Sweetback’s Baadasssss Song, Blacula… Tous les genres, films policiers, westerns, cinéma d’horreur ou péplums, ont été réinvestis par ces productions reflétant les aspirations, la vie ou les codes d’une communauté jusque-là quasiment invisible dans les productions hollywoodiennes. Or, au même moment en Afrique du Sud, en plein apartheid, des films étaient également réalisés à destination d’une audience noire, mais dans des conditions plus complexes, vient rappeler le Guardian.

En juillet 2014, Tonie van der Merwe, 74 ans, était récompensé parmi quatre « héros et légendes » du cinéma national lors du festival de cinéma de Durban. Une reconnaissance tardive et inattendue pour ce cinéaste afrikaner. Car, contrairement aux films de la « blaxploitation » américains, qui ont marqué une émancipation artistique et sociale de la communauté afro-américaine – même si, le plus souvent, la production était assurée par des Blancs –, les films à destination de la majorité noire d’Afrique du Sud sous l’apartheid étaient sous le contrôle total des Blancs.

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Molières 2015 : le palmarès complet

les_molieresL’actrice Marie Gillain a obtenu le trophée de meilleure comédienne (catégorie théâtre privé) pour son interprétation de «La Vénus à la Fourrure» (également meilleure pièce), à la Nuit des Molières lundi soir. Emmanuelle Devos a aussi été sacrée meilleure comédienne, catégorie théâtre public cette fois-ci, pour son rôle dans «Platonov», mis en scène par Rodolphe Dana et le collectif «Les possédés»

André Dussollier a reçu, à 69 ans, son premier Molière (catégorie théâtre public) pour son rôle dans «Novecento». Dans la catégorie théâtre privé, c’est Maxime d’Aboville qui a été récompensé pour «The Servant», de Robin Maugham, mis en scène par Thierry Harcourt. Les «Franglaises» ont reçu le Molière du théâtre musical. L’adaptation théâtrale des «Particules élémentaires» (de Michel Houellebecq), nommé à cinq reprises, est reparti bredouille.

Comme l’année dernière, la cérémonie était présentée par Nicolas Bedos. Elle a été rythmée par de nombreux sketchs, dont celui de l’auteur et comédien Sébastien Thiéry, qui s’est mis entièrement nu face à la ministre de la Culture Fleur Pellerin, interprétant un syndicaliste CGT militant pour les droits des intermittents du spectacle. Sébastien Thiéry est un des comédiens de la pièce «Deux hommes tout nus».

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« Impérissable Trajectoires marines »

Conférence dansée – Samedi 9 Mai, 20h Salle La Purgerie

imperissables_trajectoiresRésidence de création
Le Domaine de Fonds Saint-Jacques, Centre Culturel de Rencontre accueille en résidence de création Marlène Myrtil Cie Kaméléonite) du 27 avril au 9 mai 2015. : Marlène Myrtil, chorégraphie Interprétation Myléne Wagram & Marlène Myrtil
D’après le texte « Humus » de Fabienne Kanor > Fred Libar, régie Musiques Soul Keita, Marian Hill & David Gore
Par un lien profond entre le texte et la danse, Mylène Wagram et Marlène Myrtil ré-actualisent une nature impérissable de l’humanité. Quel rapport étroit subsiste-t-il entre l’écriture et le mouvement, entre le mot et le geste ? Ils caractérisent si bien notre histoire, notre humanité, notre identité…
«Impérissable – Trajectoires marines», une conférence dansée qui ravive nos mémoires, nos désirs de sauvetage, de résistance et d’émancipation.
Inspirée d’Humus, ouvrage de Fabienne Kanor, cette forme de spectacle vivant rend un hommage vibrant et dansant à l’acte héroïque de onze femmes en tentative d’échappée du bateau « Soleil ».
Fondée par Marlène Myrtil, la compagnie Kaméléonite développe un travail de création chorégraphique & des projets pédagogiques depuis 1998 en France, 2008 en Martinique.

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Dernières nouvelles de Tiken Jah Fakoly

En concert le 29 avril à Paris, le chanteur reggae ivoirien Tiken Jah Fakoly veut « mobiliser contre la peur » et rêve de créer une radio en Afrique.

tiken_jah_fakoly—  Par Alexis Campion —

Grande réussite du reggae africain ces dix dernières années, le chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly tourne ces jours-ci en France*. Dans les salles de province ou cette semaine au Zénith de Paris, il fait résonner ses chansons sorties l’an passé sur l’album Dernier Appel, comme toujours très critiques envers les dirigeants africains et occidentaux. Et bien entendu nourries d’espoirs en faveur d’une Afrique plus démocratique.
« Ces terroristes sans visage sont le mal qu’il faut combattre »

Si déprimantes et meurtrières soient-elles, les récentes actualités du Mali, du Nigeria ou du Kenya n’entament pas son moral d’acier. « Rien ne doit nous arrêter, dit-il, certainement pas ces terroristes sans visage. Ils sont le mal qu’il faut combattre. De même il faut se mobiliser contre la peur. Nos ancêtres, qui ont combattu l’esclavage et la colonisation nous montrent l’exemple. S’ils s’étaient découragés, où en serions-nous aujourd’hui? »

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Les séances en VO en avril 2015 à Madiana

 mardi 28 / mercredi 29
LA PROMESSE D’UNE VIE
Synopsis
La Promesse d’une vie est une épopée d’aventures se déroulant en 1919, 4 ans après la terrible bataille des Dardanelles, dans la péninsule de Gallipoli. Après la mort de sa femme, Joshua Connor, un paysan australien, embarque pour la Turquie sur un bateau. Son but ? Rejoindre ses trois fils et les convaincre de revenir chez eux. En arrivant à Constantinople, le paysan est subjugué et envoûté par la grandeur de la cité, une splendeur qu’il n’imaginait pas, un tourbillon d’animation et de vie, bien loin de sa vie rurale. Pourtant c’est une terre hostile qui a englouti ses enfants. Il est aidé dans ses recherches par un jeune garçon, Orhan, et sa mère, Ayshe. Joshua doit parlementer et convaincre les troupes britanniques d’accéder au champ de bataille pour trouver ses fils parmi des milliers de cadavres. Une quête dont l’aboutissement est le deuil .
Cinéman
La Promesse d’une vie se regarde comme une grande et belle carte postale, dans le format et les couleurs du cinéma américain populaire. Au menu donc : de beaux paysages australiens et turcs, un héros en creux qui a renié Dieu, un bambin pour l’humaniser, un climax spectaculaire pour redynamiser la chose, sans oublier la mention « histoire vraie » en ouverture et une amourette poussive pour le happy end.

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70ème anniversaire de la Résistance, la Victoire et de la Libération des camps nazis à Madiana

Vendredi 24 avril 2015 à 9h : Le Métis de la République

raphael_elize400Exceptionnel documentaire sur le destin incroyable et tragique du premier maire noir de France, à Sablé-sur-Sarthe, Raphaël Elizé, (1891, La Martinique – 1945, † Buchenwald), héros de la Seconde Guerre Mondiale.

Dans le cadre de la commémoration du 70ème anniversaire de la Résistance, la Victoire et de la Libération des camps nazis en 1945, un film consacré à Raphaël Élizé, Le Métis de la République, sera présenté à un public composé de collégiens, de lycéen, d’étudiants, d’enseignants et d’anciens combattants, vendredi 24 avril 2015 de 9 h à 13 h au Palais des congrès Madiana à Schoelcher.
Le Métis de la République revient sur le parcours exemplaire, fascinant et tragique de Raphaël Elizé. Né au Lamentin en Martinique en 1891, il entre à l’école vétérinaire de Lyon et obtient son diplôme en juillet 1914 avant d’être mobilisé comme vétérinaire au 36e régiment d’infanterie coloniale. Après la Première Guerre Mondiale il s’installe comme vétérinaire à Sablé-sur-Sarthe. Très vite, cet érudit mélomane socialiste est estimé des nombreux éleveurs de la région et gagne leur confiance.

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Le Journal d’un femme de chambre : érotisme et lutte des classes

— Par Roland Sabra —

journal_femme_de_chambreA Madiana

C’est en 1900 que « l’éminemment » subversif Octave Mirbeau fait paraître Le Journal d’une femme de chambre. L’écrivain est, comme aurait pu le dire Sartre «  irrécupérable ». C’est un contestataire de toutes les institutions, politiques, sociales et culturelles. Le roman n’échappe pas à sa critique. La forme du journal qui juxtapose des épisodes du passé au présent, qui balaie différents registres de genre, qui rompt avec la linéarité du récit romanesque et sa prétendue objectivité réaliste est le mode par lequel Mirbeau va dénoncer jusqu’à la nausée la condition sociale faite aux « gens de maison », aux domestiques. Il le fait sans espoir aucun de rédemption. La servitude est volontaire.
L’ouvrage connait un succès qui, un siècle plus tard ne se dément toujours pas, et a connu plusieurs adaptations cinématographiques et de bien plus nombreuses transpositions théâtrales. Sur les écrans Paulette Godard dans la version de Jean Renoir en 1946 et Jeanne Moreau dans celle de Luis Bunuel en 1964 ont marqué de leur personnalité le rôle de Célestine, car tel est le prénom de l’héroïne qu’incarne aujourd’hui, Léa Seydoux dans le film de Benoit Jacquot.

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Valeska & You

valeska_&_youLe Domaine de Fonds Saint-Jacques, Centre Culturel de Rencontre accueille en résidence de création Annabel Gueredrat (Cie Artincidence) du 13 au 25 avril 2015.
Distribution : Annabel Guérédrat, conceptrice & performeuse danseuse
Joël Julian’s, musicien batteur
Séverine Rième, éclairagiste

QUI ETAIT VALESKA GERT ?
Valeska Gert (1892-1978), était une danseuse cabarettiste, avant-gardiste expressionniste berlinoise des années 1920. L’expressivité intense de son visage, le démembrement de ses bras & jambes, la vulnérabilité qui se dégage dans ses danses m’ont touchée; aussi le fait qu’elle soit dans une forme d’autodérision, comme une danseuse folle, idiote (pour reprendre la figure de Dostoïevski) avec une façon quasidiabolique d’utiliser son corps comme médium. Valeska se surnommait elle-même la sorcière. J’ai eu envie de danser pour elle et avec elle. C’est comme donner une figure à tous ces corps éclatés de la vie moderne, à toutes ces « vies crevées » : les marginaux, les laissés pour compte, les prisonniers, les prostituées.
C’est sa source d’énergie. À son époque, elle passait pour virulente & provocatrice. À mes yeux, elle est l’une des pionnières de la danse contemporaine.

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Cannes 2015 : le jury fait peau neuve

— Par Julia Beyer —
jury_newXavier Dolan, Sienna Miller, Jake Gyllenhaal… Les frères Coen s’entourent de jurés à peine trentenaires pour départager les films en compétition.
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Les jurés du 68e Festival de Cannes, présidé par les frères Coen, viennent d’être dévoilés à travers un communiqué officiel.

Ethan et Joel seront donc entourés d’un jury comme toujours haut de gamme et venu des quatre coins de la planète. Cette année, il sera surtout relativement jeune (ce qui est cohérent avec la sélection qui compte plusieurs premiers films). Ainsi, le cinéaste canadien Xavier Dolan – benjamin du jury du haut de ses 26 ans -, l’actrice britannique Sienna Miller – âgée de 33 ans -, et l’acteur américain Jake Gyllenhaal – d’un an son aîné -, épauleront-ils les frères américains dans la lourde tâche d’établir le prestigieux palmarès avec les longs-métrages sélectionnés en compétition officielle.

Le réalisateur mexicain Guillermo del Toro, la comédienne Française Sophie Marceau, l’actrice espagnole Rossy de Palma mais également la chanteuse malienne Rokia Traoré seront les autres membres du jury du Festival de Cannes, qui se tiendra 13 au 24 mai.

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« Tête d’or » de Paul Claudel, à la Cartoucherie

—Par Michèle Bigot —

tete_d_orTÊTE D’OR
De Paul Claudel,
Mise en scène : Jean-Claude Fall,
Avril 2015, La Tempête, Cartoucherie

Pièce de jeunesse, écrite en 1889, Tête d’or nous revient rajeunie et comme régénérée d’un sang nouveau dans une version africaine mise en scène par Jean-Claude Fall.
Tête d’or, le héros éponyme, est une tête brulée. Ayant tout perdu, femme, parents et toute attache sociale, ce desperado se sent pourtant investi d’un destin hors normes : il sera le « sauveur suprême » d’un pays perdu. En vertu d’une audace indomptable et par la force des armes, il renverse la royauté et toute la légitimité héritée des institutions, retourne la situation politique en sa faveur et finit par exiger les pleins pouvoirs. Figure de despote, prônant les valeurs de l’ordre, de la discipline, de la force virile , de la fierté et de la volonté, il annonce l’homme providentiel du régime fasciste : son culte de la force virile et sa fascination pour la mort ne sont pas non plus sans rapport avec les terroristes d’hier et les djihadistes d’aujourd’hui.
C’est ainsi que Jean-Claude Fall explique trouver un écho de Tête d’or dans les sociétés claniques ou tribales d’aujourd’hui, que ce soit en Afrique ou en Europe de l’est.

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Festival de Cannes, calque de l’état du monde

— Par Michaël Melinard —

festival_de_cannes-2015Quatre Français, trois Italiens, un seul premier film et deux femmes cinéastes ont été retenus 
pour concourir à la palme d’or.

L’ombre de Gilles Jacob planait à la conférence de presse du Festival de Cannes. On ne reste pas impunément quarante ans à la tête de la plus prestigieuse manifestation mondiale du septième art. Néanmoins, le président Pierre Lescure s’est autorisé une boutade, « le Festival aura bien lieu », en forme de clin d’œil au nouveau roman de son prédécesseur, Le Festival n’aura pas lieu. La sélection est rarement complète lors de sa présentation à la presse. Mais, avec une compétition limitée pour l’instant à 
16 films et une sélection de 42 films, nul ne doute que des ajustements seront faits dans les jours à venir. « Je vous livre 90 % de la sélection. Nous avons reçu 1 854 films. Tous les films sont vus. Tout le monde peut postuler », rappelle Thierry Frémaux.

La compétition fait la part belle au cinéma français, signe de sa vitalité actuelle. À l’habitué Jacques Audiard, qui présente Dheepan, autour de la communauté tamoule en France, s’ajoute Maïwenn, déjà primée pour Polisse.

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La révolte : le cri d’une femme

La pièce de Villiers de l’Isle-Adam fait entendre, avant l’heure, un vibrant plaidoyer féministe.

la_revolte—- Par Annie Chénieux —

Comme chaque soir, Elisabeth est assise à sa table de travail. Mariée à Félix, banquier, elle est aussi sa comptable –elle lui a fait réaliser d’excellentes affaires- et la mère de sa fille. Après avoir terminé son travail, elle lui annonce qu’elle le quitte. Ses affaires sont prêtes, les comptes en règle, une voiture l’attend. Son mari est abasourdi. Elle lui énonce les raisons de sa décision, le renoncement à ses rêves, le désir d’une autre vie, moins matérielle. Elle part. Mais quatre heures plus tard, la voici qui revient, plus meurtrie que jamais. Il est trop tard pour changer de vie, elle a perdu son âme.

Ecrit en 1870, le plaidoyer féministe retentit avec force. Quelques années avant Ibsen et Maison de Poupée, le poète Villiers de l’Isle-Adam, alors trentenaire, donne la parole à une femme et à travers elle, évoque son rapport à la poésie, et à la vie. C’est un texte fort, d’une écriture magnifique, acérée, qui porte haut le cri de la révolte.

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Snow therapy, justement récompensé à Cannes.

*A Madiana Vendredi. 24 avril 15 à 19h30.

snow_therapy-3 —Par Dégé—

D’abord un happy end où le héros Tomas réussit enfin à recoller les morceaux de son manteau de héros en sauvant, cette fois, sa femme dans une tempête de neige où il a aventuré sciemment toute sa petite famille. Tout se passe dans un écran de blancheur purifiante et confuse.

Ensuite comme une excroissance qui aurait inexplicablement échappé au montage, un nouvel épilogue. Le panorama vaste, précis, en pleine lumière, laisse voir une vallée vertigineusement profonde où serpente une route en apique sur laquelle un conducteur d’autobus inexpérimenté peine à ne pas basculer dans le vide. Ebba, la femme de Tomas, lâche à son tour, tremble, veut sortir. Tant la peur est contagieuse, les autres passagers descendent et tous vont rentrer à pied. Sauf une personne. (Peu précautionneuse, seule, reste dans le car une jeune femme qui, ayant laissé en Suède ses devoirs familiaux, a passé chaque jour de sa semaine de vacances avec un homme de son choix. Liberté. Ressourcement. Elle prend tous les risques qu’une vie sans peur et sans reproche lui offre.)

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Cannes 2015 : un hommage à Ingrid Bergman

festival_de_cannes-2015À l’occasion de sa 68e édition (13-24 mai 2015), le Festival de Cannes rend hommage à Ingrid Bergman en la choisissant pour figurer sur son affiche, succédant à Marcello Mastroianni.

Icône moderne, femme libre, actrice audacieuse, Ingrid Bergman fut à la fois star hollywoodienne et figure du néoréalisme, changeant de rôles et de pays d’adoption au gré de ses passions, sans jamais perdre ce qu’elle avait de grâce et de simplicité.

Sur l’affiche, l’actrice d’Alfred Hitchcock, de Roberto Rossellini et d’Ingmar Bergman, qui a donné la réplique à Cary Grant, Humphrey Bogart ou encore Gregory Peck, se dévoile dans l’évidence de sa beauté, offrant un visage serein qui semble tourné vers un horizon de promesses.

Liberté, audace, modernité, autant de valeurs que revendique le Festival, année après année, à travers les artistes et les films qu’il choisit de mettre à l’honneur. Ingrid Bergman, qui fut Présidente du Jury en 1973, l’encourage dans cette voie…

« Ma famille et moi-même sommes très touchés que le Festival de Cannes ait choisi notre merveilleuse mère pour figurer sur l’affiche officielle, l’année du centenaire de sa naissance », déclare Isabella Rossellini.

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L’Amant anonyme : rafraîchissant et délicieusement désuet

— Par Roland Sabra —

chevalier_de_saint_georgeC’est à la générosité de la Fondation d’Entreprise SPHERE, que l’on doit la présentation de l’Amant anonyme le seul opéra du Chevalier de Saint-George qui nous soit parvenu complet. L’argument est d’une grande minceur. Qu’on en juge : Alain Guédé, apôtre zélé de la cause de Joseph Boullongne de Saint-George, rapporte ainsi les circonstances de la création de L’Amant anonyme : « Valcour, un riche aristocrate, est secrètement amoureux de la belle Léontine dont il est devenu le confident depuis que son mari l’a quitté. Mais, n’osant lui déclarer son amour, il lui adresse anonymement fleurs, présents et lettres enflammées. Le cœur de la prude Léontine finit bien vite par balancer entre la présence douce et rassurante d’un Valcour et la passion qui éclate dans les lettres de son amant anonyme. Le dilemme est tranché lorsqu’elle découvre que les deux ne forment qu’une seule et même personne. ».
Le livret est issu d’une comédie homonyme en cinq actes écrite par Stéphanie Félicité du Crest de Saint-Aubin, autrement connue sous son nom de plume  de Félicité de Genlis.

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« Célimène et le Cardinal » : l’émancipation est toujours en devenir

— Par Roland Sabra —

celimene_&_le_cardinal-_afficheIl est des textes de théâtre dont il semblerait qu’ils aient été écrits autour d’un personnage. C’est le cas de cet objet nommé « Célimène et le Cardinal ». Gaëlle Billault-Danno est la septième comédienne à endosser le rôle de Célimène dans la pièce de Jacques Rampal écrite en 1992 et qui se veut une suite en alexandrins, au Misanthrope de Molière. L’idée n’est pas neuve. Georges Courteline en 1905 avait créé La Conversion d’Alceste, elle aussi en alexandrins et bien avant, en 1791 peu de temps avant d’être guillotiné, le révolutionnaire Fabre d’Eglantine avait écrit Le Philinte de Molière, ou la Suite du Misanthrope, une comédie en 5 actes et en vers. On n’oubliera pas, au cinéma cette fois, en 2013, Alceste à bicyclette, le film de Philippe Le Guay , où Lambert Wilson et Fabrice Luchini jouent alternativement le rôle transposé d’Alceste et celui de Philinte.

Célimène a pris vingt ans d’âge. La mondaine, la coquette, la séductrice sans attaches a épousé un riche marchand, dans le cadre très classique d’une alliance entre une aristocratie désargentée et une bourgeoisie en manque de reconnaissance.

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Fonds Saint-Jacques : cinéma sous les étoiles

« Des sports et des luttes »

cinema_sous_etoileMercredi 22 & jeudi 23 avril, 19 h
Domaine de Fonds Saint-Jacques
En plein air
Entrée gratuite

Fort du succès,l’année dernière, de son concept original et unique « Cinéma sous les Étoiles », le Domaine de Fonds Saint-Jacques, Centre Culturel de Rencontre reconduit, en 2015, ce moment convivial dans les jardins.
L’occasion est donnée aux petits et grands de découvrir des documentaires de grande qualité en famille.
Pour ce 1er rendez-vous, place est faite au 6e Festival du fi lm documentaire de la Martinique « Les Révoltés de l’Histoire » organisé par l’association Protea avec un programme intense de deux jours mêlant documentaires et rencontres artistiques.

Mercredi 22 avril 2015

Soirée Danmyé-Bèlè
Welcome to Fort-de-France : Danmyé, l’art martial créole
Narinderpal Singh Chandok,
ISP Production, 2013, 52 mn.
Ce film découvrir la splendide Martinique à travers cet art ancestral impulsé par des associations socio-culturelles locales.
Première partie musicale avec l’AM4
Le groupe AM4 fera une présentation de danmyé de type « Fèmen Lawonn » afi n de partager les valeurs de ce sport : esprit, force & courage.

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