— Par Christel De Taddeo —
Une étude menée auprès d’enfants de 3 à 10 ans passés par une « crèche musicale » montre les multiples atouts de cette approche innovante. Leur vocabulaire, mémoire, attention et curiosité apparaissent particulièrement développés.
La musique n’adoucit pas seulement les mœurs. Elle participe au développement des enfants en favorisant notamment l’acquisition du langage et en développant l’attention. C’est ce que démontre une étude scientifique inédite en France menée par la chercheuse polylinguiste Chantal Caracci et supervisée par Marie-Thérèse Le Normand, directrice de recherches à l’Inserm, sur des enfants qui ont fréquenté durant au moins deux ans, quatre ou cinq jours par semaine, une crèche musicale, Cap Enfants.
«Des résultats excellents sur la dénomination des images»
En observant ces gamins, Chantal Caracci avait été frappée par « l’extraordinaire richesse de vocabulaire » qu’ils utilisaient au regard de précédentes recherches menées en crèche. « J’ai pensé qu’il serait intéressant de voir ce qu’ils étaient devenus, ce que ça leur a apporté », explique la chercheuse. Cette étude, dont les résultats sont présentés aujourd’hui à l’occasion des dix ans de Cap Enfants, a été menée à partir de jeux tests, validés et standardisés, auprès de 51 enfants de 3 ans à 10 ans, âgés de moins de 1 an à leur entrée en crèche.


Avec Tom Hanks, Aaron Eckhart, Laura Linney
C’est l’histoire d’un mal-aimé. Poil de Carotte ainsi surnommé parce que cheveux roux et tâches de rousseur. Surnom qui efface nom et prénom, l’identité. Ici, la haine est maternelle. Elle s’avance sans masque. « Tout le monde n’a pas la chance d’être orphelin ». La résilience emprunte les voies de la ruse, de l’intériorité et de l’intelligence.
C’était il y treize mois de cela. Dans la purgerie de Fonds Saint-jacques. Un instant magique plein de lumières et de promesses en fleurs. Mais on ne le sait que trop, jusqu’à n’en rien vouloir savoir, les fruits ne tiennent pas toujours la promesse des fleurs. A moins que ce ne soit cette funeste tendance à chercher son bien dans l’ombre de son plaisir. Qui sait ?
Un film de Ira Sachs
Comme chaque année, le Martinique Jazz Festival nous est revenu avec le mois de novembre, riche de découvertes ou de re-découvertes musicales. Et lors même qu’il bat son plain, non seulement à Fort-de-France mais aussi égrenant ses notes sur tout le territoire de l’île, trois films documentaires, en lien avec l’événement, nous sont gracieusement proposés par Tropiques-Atrium, et ce pour la première fois dans la salle Frantz Fanon.
Un film réalisé par Susanne Regina Meures
Mise en scène :Eric Bouvron assisté de Gaëlle Billaut-Danno
Le coffret Freedom Jazz Dance : The Bootleg Series, vol. 5, nous plonge dans le processus de l’enregistrement avec le second Miles Davis Quintet. La fulgurance de la créativité sur le vif.
Le deuxième volume des DVD de la Comédie-Française réunit les productions prestigieuses de la Maison de Molière.
En adaptant deux des pièces de Molière pour n’en faire plus qu’une les jeunes comédiens de la compagnie du Homard Bleu proposent un tour de passe passe drôle et futé.
Même cause même effet ? Frédéric Thaly le Monsieur Jazz de Tropiques-Atrium Scène nationale s’emploie depuis plusieurs années à un renouveau du Martinique Jazz Festival. Ses audaces, dont il faut le créditer, ne sont pas toujours récompensées. Il y cinq ans il proposait une soirée en deux temps avec Grégory Privat puis Erik Marchand. On se souvient, qu’après avoir accordé à l’enfant du pays un accueil délirant d’enthousiasme disproportionné, de la grossièreté d’une partie du public quittant le concert au beau milieu des morceaux de taragot, au motif qu’il n’entendait rien aux musiques des mondes slaves et celtiques. De belles âmes péroraient dans le hall de de l’édifice sur le thème. « Le sextet d’Erik Marchand n’avait pas sa place dans le MJF2011 ». Belle preuve d’ouverture d’esprit !
Belle soirée autour de Maher Beauroy et Randy Weston à Tropiques-Atrium Scène nationale, ce vendredi avec un public qui doucement prend ses marques. En première partie une jeune plante martiniquaise issue de l’Académie de Musique de Didier et du SERMAC et qui après un passage par les clubs de jazz parisiens poursuit sa formation, déjà bien assurée, au Berklee College of Music de Boston dans le Massachusetts, l’une des plus grandes écoles de musique privées des États-Unis. C’est parmi les, un peu moins de quatre mille élèves dont un quart d’étrangers, de cette école, qu’il va rencontrer quatre autres musiciens pour présenter en quintet An lot solèy. Rencontre décisive pour une musique un peu décalée qui dans son exécution a pu dérouter une petite partie du public. Les compositions très élaborées débutent souvent de façon monorythmique avant de verser rapidement dans cette polyrythmie très 20ème siècle et chère à Stravinsky, Messiaen, ou Bartok mais aussi à des formes de biguine en rupture avec la tradition. La tonalité ( atonalité?) générale de An lot Solèy est est un message d’espoir en un monde meilleur construit autour d’un dialogue à la fois décousu, singulier, toujours respectueux entre instruments.
Un film de Lula Buarque de Hollanda
Un film de Laurence Petit-Jouvet
Ouverture en pédale douce du Martinique Jazz Festival 2016 à Sainte-Marie. Le public peu nombreux, une centaine de personnes tout au plus, a d’abord entendu Patrick Glady, le lauréat du Concours Émergence Musique Martinique 2015 dans la catégorie Jazz qui inaugurait la soirée dans une formation en quintet. Est-ce la timidité, le manque d’assurance, le trompettiste aux talents certains et reconnus semble encore en deçà de son potentiel. Une ligne mélodique plutôt intimiste dans son déroulé avec des hommages à ses proches et à Paco Charléry disparu en 2010. C’est peut-être à propos de ce dernier, percussionniste, mais aussi professeur multi-instrumentiste du SERMAC que Patrick Glady a livré un travail le plus abouti.
« Je n’ai pas choisi les racines qui m’ont influencé mais j’ai choisi une façon de les entrelacer. »
Je voudrais, en réponse polie à l’article un tantinet injurieux de Selim Lander, — paru sur ce site le 22 novembre sous le titre élégant de Cinéma : En avoir ou pas (Bellochio et Gomes) —, et qui m’a personnellement touchée, simplement retranscrire cet article de Télérama : il y est dit ce que j’ai ressenti lors de la projection du film à Madiana, et je tiens à remercier ceux qui ont eu le courage de le programmer tout en sachant que l’inédit, toujours, a commencé par faire hurler et fuir les foules… Quel est le contexte de l’œuvre ? La crise a frappé de plein fouet le Portugal, l’un des quatre pays européens dont la situation était si grave qu’ils durent faire appel, pour survivre, à la troïka. Le réalisateur Miguel Gomes décide donc de parler de son pays, soumis à une sévère austérité, et de suggérer/analyser les troubles qu’il traverse. Dans le premier volume d’un film constitué de trois opus, où, à la façon du recueil persan Mille et Une Nuits, il déroule une succession d’histoires différentes, le cinéaste contera, entre autres, celle de représentants européens venus en mission d’observation au Portugal, et qui souffriront d’étranges problèmes de virilité…
De Anna Muylaert