Catégorie : Arts de la scène

« Page en construction » : juste, sensible intelligent et drôle

— Par Michèle Bigot —

pages_en_constructionQue peut-on dire aujourd’hui de l’Algérie d’aujourd’hui? Qu’en disent les Français et qu’en disent les Algériens eux-mêmes ? Et quand on veut en parler, sur quel ton et sur quel mode ? Parler de la guerre, parler des exactions du GIA, de la persécution des journalistes, ou bien du vécu des enfants d’immigrés en France, de la discrimination et du racisme ordinaire, de l’emprise du fondamentalisme? Les sujets ne manquent pas, mais tout cela est à haut risuque et puis tout cela peut-il faire un objet théâtral ?
Voilà le défi que le metteur en scène et comédien Kheireddine Larjam a réussi à relever avec bonheur. Il a fait appel au dramaturge Fabrice Melquiot pour donner forme théâtrale à ce texte intitulé « page en construction ». Titre programmatique pour une pièce de théâtre qui se présente à bien des égards comme « work in progress », qui cherche sa forme en avançant et la trouve peu à peu de façon convaincante. Au moyen de techniques éprouvées telles que l’interpellation du public, la réflexivité, le recours à des hors-scènes tels que la vidéo, la BD, la musique instrumentale, efficaces parce que intégrés à l’histoire et complexifiant la structure dramatique sans la faire imploser, une forme singulière se dessine peu à peu.

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Les noces de faïence du Cénacle : les conférences

cenacle_10eme1 semaine de conférences du 6 au 12 Juillet 2015 Kiosque Gueydon , Fort-de-France.

Voir l’ensemble du programme du festival ou le télécharger en pdf

.Dimanche 12 Juillet 2015

Le Dancehall né de la Jamaïque – Une musique de revendication identitaire

Table Ronde

Abdoulaye Gaye, auteur de « Le Dance hall : pratiques festives à dimension sociale à la Jamaïque »Maître de conférences en Études Anglophones ( Guyane)

Carolyn J.Cooper ,Editeur de l’ouvrage de référence « Global Reggae » édition Des Universités des West Indies Professeur de littérature et Culture au Mona(Jamaïque )

-Modérateur Fabrice Théodose, Membre du Collectif Sousleground

After C Jamaica Experience Vivez l’expérience d’une vraie dancehall party au son d’un real selecta Dj Genious (Collectif Rise Up Sound)

Abdoulaye Gaye

Le dancehall : pratiques festives à dimension sociale à la Jamaïque

Le discours matérialiste des DJ du dancehall est souvent opposé au discours révolutionnaire des chanteurs de reggae. Ceux qui ont aimé cette musique pour son côté spirituel et son engagement politique ne cachent pas leur déception devant les chansons sexuellement explicites et violentes des DJ.

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Les outre-mer au Festival d’Avignon 2015

outre-mer_avignonLa présence des compagnies des Outre-mer dans le OFF d’Avignon progresse d’année en année. Pour cette édition 2015, dix-sept compagnies sont présentes dans le OFF. Nous ne pouvons que nous en féliciter. C’est une belle opportunité pour découvrir la singularité de leurs créations. D’un territoire à l’autre, le brassage des cultures nourrit les imaginaires de ces créateurs, porteurs d’identités fortes.

Greg GERMAIN, Président

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Créée en 2013, l’Agence de promotion et de diffusion des cultures de l’Outre-mer travaille à la visibilité et à la circulation de la création ultramarine : patrimoine, arts de la scène, arts visuels, littérature, cinéma et audiovisuel. Elle accompagne les créateurs et porteurs de projets culturels en matière d’ingénierie et de développement de projets, de production et de diffusion, de formation et d’information. Elle favorise la mise en réseau, la coopération des opérateurs culturels et les projets multilatéraux, d’Outre-mer à Outre-mer, d’Outre-mer à l’Hexagone, et d’Outre-Mer à l’international. L’Agence vient de lancer son site internet cultures-outre-mer.fr autour de trois fonctions :

 – une « vitrine » d’information sur les actualités culturelles dans tous les territoires

 – un centre de ressources, à destination du grand public et des professionnels, qui a vocation à présenter tous les acteurs culturels et le patrimoine des territoires

 – une plate-forme de travail et d’échanges pour l’espace pro.

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« Instantanés d’infini » d’Annick Justin-Joseph, mise en scène de l’auteure

instantanes_infiniAu T.A.C. ( Théâtre Aimé Césaire) à 19h 30 les 11 & 12 juillet 2015.

Elle, Ludivine, sujette à de « brusques absences », se fraie en réalité, chaque fois qu’elle le peut, un passage, dans la complicité en l’autre bord d’un photographe et d’un magicien. Sur le fil de cette drôle d’histoire aux allures de « shap » insolite, une voix tendue au téléphone : celle d’une femme encore belle, la mère, trop tôt séduite, puis… délaissée. Paroles, gestes, musique, réactivent au cœur du jeu, une authentique passion à être, en forme parfois d’arrêts sur un conte de nos réalités, pour une danse de la vie bien différente de ce qu’il est convenu de vivre, en l’exil banalisé de nous-mêmes. « INSTANTANES D’INFINI » ou la précision ludique d’un regard, la profondeur de la captation, en marge de toute tentation d’inertie, de peur ou de renoncement.

Ludivine / Audrey PAMPHILE
La mère / Danielly FRANCISQUE
Le Photographe / Ruddy SYLAIRE
Le magicien / DEVA
Scénographie /Création lumière /Environnement technique / Dominique GUESDON René –Marc OLIVIER
Effets sonores / Benoît Le FOURNIS
Régies techniques / SERMAC Théâtre Aimé CESAIRE- Costumes / DEYVA CREATIONSS et Chantal MARVILLE –
Photos/ Marie – Claire – DELBE – CILLA
Chorégraphie – Arts martiaux / Franck DEDE
Dramaturgie / Chant de la mère / Mise en scène / Annick JUSTIN JOSEPH

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Festival Django Reinhardt, le swing à fleur de doigt

— Par Fara C. —

festi_django_reinaDans le décor enchanteur de l’île du Berceau, à Samois-sur-Seine, de nombreux passionnés du génial guitariste viennent de partout célébrer en musique sa mémoire.

Fondé en 1968 à Samois-sur-Seine (77), où mourut le légendaire guitariste le16 mai 1953, le Festival Django Reinhardtpropose chaque année un programme pointu dans une ambiance des plus festives. Les guitaristes se sentent évidemment chez eux, mais les autres instrumentistes aussi. En effet, l’autorité de Django ne connaît ni les barrières, ni les frontières. Dans une interview, le fameux guitariste George Benson nous avait confié son admiration pour celui qui est probablement le plus célèbre des manouches au monde.

Il y a des signes qui ne trompent pas. L’Américain James Carter, maestro du saxo, a tant kiffé l’atmosphère musicale et la convivialité qu’il est resté durant tout le festival et a multiplié les jam sessions dans les campings et au village des luthiers. On lui doit le disque en hommage à Django, « Chasin’ the Gypsy » (2000), que James avait enregistré avec sa cousine violoniste Regina Carter. Ce 24 juin, il vient d’offrir son souffle fertile à la création consacrée à Django.

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« Une seconde mère » : une nounou d’enfer made in Brasil

 — Par Barbara Théate —

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Une seconde mère confirme la qualité d’un cinéma latino-américain de plus en plus présent partout dans le monde.

Il y a quinze ans, ils marquaient le renouveau du cinéma sud-américain. Alfonso Cuarón (Y tu mamá también, 2001) et Alejandro González Iñárritu (Amours chiennes, 2000) lançaient la nouvelle vague mexicaine, emboîtant le pas à leurs confrères brésiliens, Walter Salles (Central do Brasil, 1998) et Fernando Meirelles (La Cité de Dieu, 2002), invités directement en compétition au Festival de Cannes. Les réalisateurs argentins n’étaient pas en reste et on découvrait alors Les Neuf Reines, de Fabián Bielinsky (2000), Bombón el Perro de Carlos Sorín (2004), et Leonera, de Pablo Trapero (2008).

Des films forts, à la mise en scène maîtrisée, qui témoignaient de la capacité de tous ces jeunes cinéastes à traiter des problèmes humains et sociaux de leurs pays aussi bien sur le mode de la comédie à l’ironie grinçante ou à l’humour délirant que du drame au réalisme perturbant et à l’émotion brute. La reconnaissance obtenue, la réussite à Hollywood pour certains, ou la candidature à l’oscar du meilleur film étranger (Dans ses yeux, de l’Argentin Juan José Campanella, lauréat de la statuette en 2010) ont fini de donner une impulsion à l’industrie cinématographique du continent latino-américain.

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Avec « Les Berlick » Ribes, Mrozek, Tartar et Molière étaient aux Trois-Ilets !

Reprise des activités en octobre 2015!

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— Par Carole Caillé —

Depuis 2009, au mois de juin, la Compagnie “Les Berlick” offre deux soirées de théâtre sur le Front de Mer de la Ville des Trois-Îlets. Ces présentations des ateliers enfants, adolescents et adultes sont pour tous l’aboutissement d’une année de travail sur les improvisations, puis sur l’adaptation d’un texte. Selon leur professeur et metteur en scène Arielle Bloesch, il s’agit du « dernier exercice pédagogique : la confrontation avec le public, cet instant magique de don et de partage ». Tous ont relevé le défi haut la main, dépassant ainsi leurs peurs pour trouver ensemble le plaisir de la scène.
Le mercredi soir, les enfants ont présenté une adaptation de la pièce “La chasse au renard” de l’auteur polonais Slawomir Mrozek, pièce à l’humour grinçant où le rire se mêle à la critique d’une société où “les privilèges étant abolis, tout le monde a le droit d’aller à la chasse… donc tout le monde a le devoir de chasser!” Si l’auteur dénonçait dans les années 1970 les dérives du communisme, on peut y voir aujourd’hui une critique d’un conformisme à l’extrême⋅ Et les enfants, malgré leur appréhension, se sont approprié les personnages riches en couleurs avec beaucoup de bonheur !

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Lutte des classes sanglante en Haïti

— Par Caroline Constant —
haiti_greveMeurtre à Pacot Arte, 22 h 55. Le réalisateur haïtien Raoul Peck expose avec une infinie précision les rapports 
de classes à l’œuvre dans Port-au-Prince ravagé par le séisme de 2010.

C’est une demeure bourgeoise. Avant le tremblement de terre du 12 janvier 2010, en Haïti, elle devait être majestueuse. Mais là, quelques jours après le drame, elle est lézardée de partout. Une femme (la chanteuse Ayo) creuse le sol à mains nues, en sanglotant. Son mari (Alex Descas) lui parle rudement, avec du mépris dans le regard et dans la voix : ce qu’elle tente de retrouver n’a aucune importance à ses yeux. Et pour cause : il s’agit du cadavre de l’enfant que ce couple de bourgeois haïtiens avait « adopté », de manière illégale. La femme pleure. Sur sa maison ruinée ? Son domestique parti ? Ou sur la mort du gamin, dont seule l’odeur de décomposition rappelle qu’il fut vivant ? Pour éviter la démolition de la maison, l’homme accepte de réaliser des travaux, et de louer un étage. C’est un jeune couple qui arrive : lui, Alex (Thibault Vinçon), passe pour un humanitaire.

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Une soirée théâtrale pas comme les autres

Les Trois Grâces, Une bataille navale

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— Par Selim Lander —

Ce n’est pas d’hier que les comédiens excursionnent en dehors des salles de théâtre pour aller à la rencontre du public qui n’est justement pas habitué aux dites salles. Il est plus rare que les critiques se hasardent à les suivre. Mais la Martinique n’est pas Paris, on n’est pas sans cesse sollicité par des dizaines de spectacles nouveaux à voir. Aussi, lorsque la création mondiale des Trois Grâces (même incomplète car amputée du dernier acte) d’Appoline Steward, pièce primée à l’avant-dernier concours d’ETC-Caraïbe, est annoncée, on se précipite, fût-ce à la salle des fêtes de Rivière-Salée, lieu que l’on devine pourtant peu propice au théâtre. Et, de fait, la scène bien que surélevée ne l’est pas suffisamment pour que les spectateurs aient une vue confortable sur y-celle (la scène) en dehors des tout-premier rangs. Mais ne faisons pas de façons. Nous étions, en ce qui nous concerne, bien placé. Et la salle avait été aménagée aussi bien qu’elle pouvait l’être, profitant de deux poteaux pour distinguer l’espace de la scène de celui des coulisses improvisées.

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« Every thing will be fine » : la suprême élégance de Wim Wenders

— Par Roland Sabra —

every_thing-1Il ne faut pas trop en demander à Madiana. Déjà programmer Wim Wenders représente pour le complexe shoelchérois un effort, mais de là à espérer que le film tourné en 3D soit projeté dans ce format, faut pas rêver ! La séance du 17 juin avait été annulée faute de codes pour démarrer et annoncée sur les panneaux d’affichage en VF le film était en réalité en VO ! Ouf ! Le pire était évité. Madiana ? Peut mieux faire ! Vraiment !
C’est donc en 2D que le dernier Wim Wenders s’est affiché sur l’écran de la petite salle n°1 puisque la 3D semble réservée aux films d’action ou à ceux d’un divertissement éloigné de tout réalisme, de toute vraisemblance, style Jurassic World. A chacun son cinéma et à chaque film son public !
Pourquoi ces remarques préliminaires ? Parce que le choix de Wim Wenders pour la 3D ne relève pas d’un caprice de metteur-en scène, il s’inscrit dans une recherche sur les limites de l’exploration visuelle et les modifications du jeu des comédiens induits par l’introduction d’une nouvelle technologie.

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Lacan sur grand écran

— Par Yann Diener psychanalyste —
trois_souvenirs_de_ma_jeuneDans le film d’Arnaud Desplechin, Trois souvenirs de ma jeunesse, Lacan est présent en filigrane, intégré à la matière même de l’oeuvre.

«Les procès faits ces temps-ci à la psychanalyse sont un mouvement réactionnaire, l’époque est réactionnaire». Ça n’est pas un psychanalyste qui a fait cette déclaration, c’est un cinéaste, en l’occurrence Arnaud Desplechin.
Desplechin affirme que la psychanalyse est pour lui une matière familière. Ce qui se confirme dans son dernier film, Trois souvenirs de ma jeunesse : Jacques Lacan en est un des personnages principaux. Le réalisateur freudophile n’a pas eu besoin de demander à un acteur d’incarner le génial psychanalyste français, d’imiter son phrasé théâtral et de revêtir ses costumes super seventies – difficile d’imiter le Lacan qui crève l’écran dans Télévision, filmé par Benoît Jacquot en 1973 (il y prophétise la montée des exactions déguisées en humanitairerie).

Dans Trois souvenirs de ma jeunesse, Lacan est là en filigrane, intégré à la matière même du film. Il y a déjà la récurrence de cette photo de l’analyste baroque en train de fumer son cigare tordu.

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« Impromptu théâtral » au centre culturel de Rivière Salée le 23 juin 2015 à 19h 30

« Les Trois Grâces » & « Une bataille navale» m.e.s. d’Hervé Deluge. Entrée gratuite.

les_3_graces— Dossier de presse —

« LES 3 GRACES »

d’Appoline Steward

« Les 3 grâces » a reçu le 1er prix d’écriture théâtrale contemporaine de la Caraïbe – ville de Paris/ETC Caraïbe.

Texte réalisé dans le cadre d’une résidence d’écriture à la cité internationale de la ville de Paris.

L’auteur a été reçue au Bénin, au SITHEB (Festival International du Bénin), où la pièce a été mise en lecture par des comédiens africains.

Enfin, ce texte a été présenté au Festival « Francophonie en Limousin », dans une mise en lecture par des comédiens français.

En 2015, la cie Ile Aimée, décide de produire un spectacle, autour de ce texte, dans une mise en scène d’Hervé Deluge.

Synopsis

Trois sœurs « Lucie », « Marie » et « Marthe » vivent dans un grand appartement. Elles s’y trouvent confinées à cause du « petit crime » commis par l’une d’entre elles. En effet Marthe a ramené quelque chose à la maison.

Les deux autres femmes deviennent ses complices malgré elles… La peur, l’inquiétude, la folie s’installent dès lors.

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Stage d’impro avec la Cie théatrale TRACK 26 & 27 juin 2015

track_improL’improvisation théâtrale est le lieu du théâtre contemporain où dans l’instant de la représentation l’acteur est à la fois : dramaturge, metteur en scène, scénographe, et acteur : il joue en public sans texte prédéfini, sans mise en scène préalable, selon son inspiration. Elle fait appel aux différentes techniques de l’art dramatique mais aussi au chant et à la danse, et permet de développer la créativité, l’écoute et l’échange chez le comédien. Le théâtre d’improvisation est une technique de jeu dramatique utilisant l’improvisation théâtrale. Cela consiste en la création d’un spectacle ou d’une performance sur l’instant.
L’improvisation est un élément important de la formation de l’acteur, employée dans la plupart des cours d’art dramatique. Elle peut être utilisée par les acteurs pendant les répétitions d’une pièce de théâtre, ou pendant la recherche sur la construction psychologique de leurs personnages.

L’improvisation peut également constituer le principe fondamental d’un spectacle, comme pour la commedia dell’arte, les spectacles d’improvisation (Match d’improvisation, Café-théâtre d’improvisation, Catch impro…) et souvent le théâtre de rue. Elle devient alors un enseignement à part entière, avec des techniques particulières, c’est ce que l’on appelle communément l’improvisation théâtrale.

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« Théâtre à l’hôpital » d’Arrabal à Paiement au Centre Emma Ventura

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— Par Roland Sabra —

« Théâtre à l’hôpital » ! L’expression est polysémique à souhait. De quoi s’agit-il au Centre Emma Ventura à Fort-de-France ? Non pas d’un énième attelage boiteux entre art et thérapie dont on sait qu’il fricote avec l’imposture.
Comme le dit brutalement Enzo Toma le metteur en scène du Teatro Kismet de Bari en Italie : « Je ne crois pas en l’art thérapie. La thérapie est codifiable. Elle est chimie quand l’art est alchimie. Le médecin et les artistes doivent certes trouver un langage commun et travailler conjointement, mais l’art ne sera jamais une thérapie. L’art thérapie, c’est la mort de l’art. L’art est toujours en mouvement. Il est source de conflits et de désordres alors que la thérapie permet d’y remédier… »
A Fort-de-France il s’agit pour le moment d’un simple hébergement de l’atelier de théâtre amateur de L’Autre Bord Compagnie. Depuis 2013, tous les mardis soirs de 18h 30 à 21h 30 ils sont une douzaine à se rendre dans la salle polyvalente de l’hôpital pour se livrer au plaisir de la scène.

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Créole jazz à l’Atrium

— Par Selim Lander —

pianoEn prélude à la fête de la musique, l’EPCC programmait ce samedi 20 juin 2015 cinq pianistes jazz, martiniquais au moins d’origine. Une nouvelle fois, la preuve était faite de l’engouement du public  pour la musique. La grande salle de l’Atrium était en effet quasi-remplie alors que le Théâtre municipal programmait lui-même, ce soir-là, trois concerts consécutifs et qu’un autre événement musical se déroulait sur la Savane. Laissons de côté ce dernier qui visait son propre public ; la concomitance des concerts de l’Atrium et du Théâtre municipal n’est pas sans laisser quelques regrets, car de nombreux auditeurs de l’un auraient bien voulu écouter les autres (et réciproquement). Sans vouloir offenser personne, on ne peut que déplorer cette concurrence qui n’a pas lieu d’être.

Encore la grande salle de l’Atrium était-elle à peu près pleine ce 20 juin au soir. Il n’en va plus de même lorsque les événements qui se font concurrence à la même date s’adressent à un public potentiellement moins important. Ainsi fut-il, le 30 mai dernier, lorsque trois spectacles de danse se déroulèrent simultanément.

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Gallotta sur les pas d’Albert Camus

— Par Muriel Steinmetz —

À Grenoble, le chorégraphe s’inspire de « l’Étranger », qui lui parle secrètement de son enfance algérienne et de la mort de sa propre mère.

Jean-Claude Gallotta livre sa version de l’Étranger de Camus à la MC2 de Grenoble (1) « Je cherchais un sujet pour un trio, dit-il, et je rangeais des affaires de ma mère qui venait de mourir. Tout à coup, je vois des photos d’elle à Oran, en Algérie, et plein de choses me reviennent. » Gallotta y a vécu au milieu des années 1950. Le texte de Camus s’ouvre sur ces mots : « Aujourd’hui, maman est morte. »

Meursault va ainsi du décès de sa mère au meurtre qu’il commet.
Une gestuelle épurée

Pas de décor. Gallotta se déprend de toute logique spectaculaire apparente. Sur la musique prenante de Strigall (Antoine Strippoli), les trois danseurs, deux femmes, un homme, incarnent indifféremment les personnages du roman ; Thierry Verger jouant tour à tour Meursault, Salamano et l’Arabe ; Ximena Figueroa et Béatrice Warrand figurant de loin Marie – la maîtresse –, la mère, des prostituées.

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R.C.M. 2015 : La Vierge mise à nu par ses prétendants

la_vierge_mise_a_nu— Par Roland Sabra —

La Vierge mise à nu par ses prétendants est le troisième élément de la trilogie qui a permis de découvrir Hong Sang-soo en France. C’était hier, en 2003. Les deux autres films étaient «  Le jour ou le cochon est tombé dans le puits », titre qui est la reprise d’un proverbe populaire coréen pour évoquer un jour où tout va mal et pied de nez à l’effondrement de la dictature militaire en Corée du Sud, l’autre film s’intitulait «  Pouvoir dans la province de Kangwon ».
« La Vierge mise à nu par ses prétendants » dont le titre est clin d’œil à l’œuvre de Marcel Duchamp « La mariée mise à nu par ses célibataires, même » est le seul de la trilogie en noir et blanc. Comme toujours dans l’œuvre de Hong Sang-soo on retrouve le procédé de la ronde avec une découpe en deux, voire plus rarement trois parties. La ronde pour mieux signifier, l’enfermement, l’absence de départ et d’arrivée, l’infini d’un processus immuable, la chose et son mouvement pris dans un éternel recommencement.

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RCM 2015 – Celle qui ne voulait pas

Hong Sang Soo : La Vierge mise à nu par ses prétendants

la_vierge_qui_voulait_pas-2—- Par Selim Lander —

Plus de deux heures d’horloge avant que la vierge ne consente à renoncer à son pucelage !  Dans la vraie vie, ça ne serait pas bien long, et même pas long du tout. On dirait d’une qui exigerait si peu avant de succomber qu’elle est une fille facile. Cependant, au cinéma, le temps est arbitraire. Un film de deux heures peut raconter minute par minute une action qui prend précisément 120 minutes. Il peut aussi bien raconter – condenser en l’occurrence – une histoire qui s’étire sur plusieurs siècles. Dans le film d’Hong Sang Soo (HSS), la vierge effarouchée dit non pendant des jours et des semaines et même des mois avant de se décider. Entretemps, elle aura néanmoins couché, ou plutôt nous l’aurons aperçue couchée dans le même lit qu’un homme, sans qu’elle veuille ailler au-delà d’un flirt dont on ne dira pas qu’il était aussi frustrant pour elle que pour lui, même s’il le fut, sans nul doute, pour le mâle considéré.

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R.C.M. 2015 : impressions fragmentaires avant clôture!

— Par Roland Sabra —

Impressions est le mot qui vient à l’esprit après une semaine intense en projections de films divers et variés.

Impressions tout d’abord et avant toute autre chose pour la belle rétrospective Hong Sang-soo, qui lentement a su mobiliser un public que rien de prédisposait à la découverte d’un cinéaste coréen, plus connu en France que dans son propre pays et totalement ignoré en Martinique, à l’exception de la poignée de spectateurs qui avaient eu la chance de voir  « Haewon et les hommes » il y a deux ans de cela. Impressions donc parce que, c’est devenu un truisme que de l’écrire, Hong Sang-soo s’inscrit dans la veine du cinéma impressionniste. Il est de ceux à l’identité suffisamment charpentée qui peuvent accueillir l’autre. Il reconnait volontiers la dette qu’il a vis à vis d’auteurs occidentaux qu’il s’agisse de Robert Bresson, d’Éric Rohmer, de Luis Buñuel, de Jean Vigo, de Friedrich Wilhelm Murnau, de peintre comme Cézanne, d’écrivain comme André Gide. Son troisième film qu’il réalise en 2000 s’intitule  « La vierge mise à nu par ses prétendants », comme un clin d’œil à l’œuvre de Marcel Duchamp « La mariée mise à nu par ses célibataires, même » .

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R.C.M. 2015 : « Hill of freedom », une petite merveille!

— Par Roland Sabra —

hill_of_freedomUn film épistolaire en rupture avec le mouvement du temps. Won, une femme de Séoul reçoit par la poste un paquet de lettres que Mori, un japonais lui a écrit lors d’une retour sur les lieux de leur rencontre deux ans auparavant. Elle avait repousser ses avance. Émue par ce qu’elle découvre elle laisse tomber dans un escalier les lettres qu’elle ramasse sans pouvoir les reclasser car elles ne comportent ni date ni pagination. Elle se pose dans un café et poursuit dans le désordre sa lecture des lettres de Mori dans lesquelles il lui décrit les personnages qu’il rencontre dans la guest-house ou il loge, y compris sa liaison avec la tenancière du restaurant « Hill of Freedom » où elle et lui se retrouvaient en ce temps où il était amoureux d’elle. Avec le temps va, tout s’en va. L’écriture des lettres a un effet cathartique sur la passion amoureuse de Mori qui va aller s’étiolant. Mais tout comme le fil chronologique des lettres s’est rompu le désinvestissement amoureux va connaître des avancées et des retours en arrière.

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R.C.M. 2015 : le programme

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Vendredi 19 juin 2015

19 h – Les Choix d’EdaAtrium

20h 30 – Réalité – Madiana

Lire ci-dessous une présentation des films.

Les Choix d’Eda
Un film de Jil Servant -2014 – 68’ produit par Palaviré Productions

Christiane Eda-Pierre (née le 24 mars 1932 à Fort-de-France) est une soprano française, originaire de la Martinique. Elle est la nièce de la femme de lettres et journaliste Paulette Nardal.

Elle étudie au Conservatoire de Paris avec Charles Panzéra et Susanne Decrais. Elle fait ses débuts à Nice en 1958, dans le rôle de Leïla dans Les Pêcheurs de perles. L’année suivante, elle paraît au Festival d’Aix-en-Provence, dans le rôle de Papagena dans La Flûte enchantée.

Elle fait ses débuts à l’Opéra-Comique en 1960, elle y chante Olympia, Lakmé, Rosine, Violetta, etc, et à l’Opéra de Paris en 1962, où elle s’impose en Lucia, Gilda, etc. À partir de 1966, elle entreprend une carrière internationale, chantant à Londres, Wexford, Lisbonne, Vienne, Salzbourg, Chicago, New York, etc.

Elle défend un vaste répertoire, allant de la musique baroque aux œuvres contemporaines, mais demeure une interprète d’élection de Mozart, notamment le rôle de Constanze dans L’Enlèvement au sérail, qu’elle chante dans le monde entier, mais également Donna Anna, Donna Elvira, Vittelia, Elettra.

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Le théâtre noir brésilien, un processus militant d’affirmation de l’identité afro-brésilienne

theatre_noir_bresilienUn ouvrage de Christine DOUXAMI
Collection Logiques sociales
ISBN : 978- 2-343-06332-4 • 35 € • 322 pages
L’ouvrage de Christine Douxami « Le théâtre noir brésilien : un processus militant d’affirmation de l’identité afro-brésilienne », met en avant les différentes formes artistiques et esthétiques du théâtre noir au Brésil de sa création en 1944 jusqu’à aujourd’hui. Ce théâtre constitue une réponse militante et artistique de la part de membres du groupe ethnique afro-brésilien à un sujet jusqu’aujourd’hui tabou au Brésil : la discrimination raciale qui émane de l’ensemble de la société brésilienne envers les populations afro-brésiliennes. Depuis 2001, le gouvernement fédéral brésilien met toutefois en avant des politiques d’action affirmative en faveur des populations noires et commence à admettre l’existence du racisme. Le théâtre noir a donc parallèlement connu un nouvel essor et traduit, tant en termes de dramaturgie qu’esthétiquement sur le plateau, les nouvelles aspirations des populations afro-brésiliennes. L’ouvrage, en soulignant le travail des précurseurs brésiliens dans ce domaine de l’art engagé et en montrant quels sont les choix artistiques et politiques actuels de ce théâtre de revendication identitaire est donc particulièrement actuel et nécessaire.

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RCM 2015 : « Turning gate » une porte ni ouverte, ni fermée !

— Par Roland Sabra —

turning_gate-400Le quatrième film de Hong Sang-soo que l’on a pu voir en France mais deuxième dans l’ordre de programmation des RCM 2015 est sans doute un des plus réussis du réalisateur coréen. On y retrouve des thématiques déjà déclinées qui sont celles d’un refus de la classification et de ce qu’elle implique comme catégorisation, hiérarchisation pour ne pas dire simplification réductrice. Hong Sang-soo cultive l’art de la disjonction inclusive avec pour conséquence de mettre ses personnages dans l’impossibilité de prendre une décision.
Gyung-soo est comédien dans la trentaine à qui l’on vient de refuser un rôle à Séoul. Désoeuvré il répond favorablement à l’invitation téléphonique quelque peu avinée d’une vieille connaissance lui proposant de venir le voir en province. Il lui présentera une amie proche, une danseuse qui dit-il l’apprécie beaucoup. Apprécier est un mot bien faible. La belle Myung-sook se révèle être raide dingue de Gyung-soo qui en retour n’éprouve pour elle qu’un désir vite déclinant⋅ Quand il découvre que son ami est lui véritablement amoureux de cette femme il décide de fuir par le train chez ses parents et c’est au cours de cet autre voyage qu’il rencontre une autre femme qui connait sur le bout des doigts sa carrière, les films qu’il a tourné, les pièces de théâtre qu’il a jouées.

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Les Rencontres Cinéma de Martinique (édition 2015) – Premières impressions

Ma Manman D’lo, Los Hongos.

— Par Selim Lander —

rcm_2015Prenant les « RCM », en marche, nous avons par définition raté beaucoup de choses. Quelques impressions néanmoins sur les premiers films visionnés. Parmi les courts métrages récompensés par le Prix de Court, seul le film couronné, Ma Manman D’lo, retient l’attention. Cette histoire d’un jeune garçon perturbé depuis la mort de sa maman, navigue avec bonheur entre réalisme et fantastique, entre jeux d’enfants et chagrin inguérissable. Les personnages sont émouvants, pas seulement celui du petit garçon, mais encore celui du père, veuf, impuissant à toucher le cœur de son fils. Et tant d’autres : ainsi cet homme qui vient de perdre son frère. Il y a des scènes relevant de l’ethnologie, comme la veillée mortuaire, ou chaque fois qu’intervient le quimboiseur (?), prêtre autoproclamé d’un culte improbable, acharné à rappeler la morte – ou plutôt son esprit – afin qu’elle revienne apaiser son fils. Ce film de Julien Silloray, tourné à Vieux Port, en Guadeloupe (?), est une plongée dans l’univers magico-religieux. Et le spectateur de s’interroger sur l’authenticité de ce qui lui est montré : ces rituels ont-ils toujours cour, ces croyances en les esprits sont-elles encore vivaces ?

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R.C.M. 2015 : « Under the skin » ou la mort à fleur de peau

— Par Roland Sabra —
under_the_skinElle parle peu. Elle vient d’un ailleurs incertain. Lointain. Très loin, d’une autre galaxie. Elle tue sans effusion de mots ou de sang. Dans le froid brouillard d’une banlieue de Glasgow elle cherche. Elle cherche à comprendre cette espèce qu’elle découvre, des êtres masculins, seuls, sans famille, qu’elle attire dans ses filets pour leur faire la peau. A bord d’une camionnette elle en repère un de cette espèce, le fait monter à bord, s’assure qu’il est bien seul, l’emmène dans une maison isolée et délabrée, à l’intérieur de laquelle se trouve un piège d’une beauté sublime. Elle se dépouille lentement de ses vêtements en reculant. Elle l’attire, l’appelle du regard. Elle marche sur une surface noire, liquide qui progressivement engloutit sa victime et finit par dissoudre l’intérieur du corps qu’il vient d’absorber. Ne reste que la peau comme un voile que la mer emporte. Et elle recommence⋅ Elle recommence jusqu’à se laisser contaminer par l’objet de sa quête.

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